Le Nouvel Educateur n° 153

Novembre 2003

Résister pour survivre, créer pour vivre

Novembre 2003

Tous les pays européens sont soumis à des mutations éducatives répondant au projet d’une société capitaliste poussée à l’extrême.
Tous les pays européens préparent une société où l’homme sera réduit à sa valeur marchande. Dès à présent, le marché ne fait-il pas preuve d’imagination pour créer des  besoins artificiels exacerbant ceux du corps et normalisant ceux de l’esprit dans une pensée unique ?
Tous les pays européens préparent une société où l’être humain, nourri de compétition, d’individualisme, de consommation compulsive …se débattra seul pour survivre face aux aléas de son existence.
Dès à présent, l’État ne fait-il pas reculer à grand pas la solidarité, l’entraide, le partage en cassant les mécanismes de retraite, de sécurité sociale et les services publics ?
Tous les pays européens préparent une société d’où sont exclues la connaissance et la compréhension du monde.
Dès à présent, ne jette-t-elle pas la Culture en pâture aux lois du marché, obéissant aux audimat, aux sondages, à la rentabilité ?
Tous les pays européens préparent une société où la politique éducative se fera séparatiste, discriminative, élitiste.
Dès à présent ne restaure-t-elle pas les injustices sociales, de fortune, de naissance en remettant en cause la place de l’enfant au coeur du système éducatif ? N’exclut-elle pas une multitude de jeunes en les orientant de plus en plus tôt sous prétexte d’alternance, afin de constituer une réserve de main d’oeuvre ?
Une société où la vie sera… à vendre !
Les multinationales ne brevètent-elles pas le vivant ?
Une société où les liens entre les personnes ne seront plus dons mais captures.
Scénario pessimiste ? Scénario futuriste ?
Ce scénario fatal au devenir humain n’est pas inéluctable !
Lutter contre la mondialisation capitaliste de l’éducation revient à proposer des alternatives et des contre programmes construits par tous.Cela tend à de véritables recherches populaires.
Témoigner, entendre, analyser des situations éducatives de pays du Nord, de l’Est ou du Sud qui sont à la fois si diverses et si semblables, est un processus de communication qui collectivise les recherches de chaque association, syndicat, mouvement pédagogique. La recherche de similitudes dans les vécus, de transférabilité des pratiques en fonction des besoins et des cultures crée des intérêts collectifs sur lesquels s’organiseront des projets communs ! A la pensée unique, opposons des résistances créatrices de justice sociale.
Une approche globale de l’éducation offre aux personnes la première place ! Elle intègre tous les acteurs, tous les espaces géographiques, culturels ou économiques, tous les éléments sociétaux.
Nos réponses variées s’ancrent dans un socle commun d’éducation à la liberté par la liberté, d’apprentissage de la citoyenneté par la citoyenneté, de création culturelle par la créativité populaire.
 

FSE de Paris Saint-Denis, les séminaires éducation

Novembre 2003

La maternelle...

Novembre 2003

 

Pédagogie Freinet d'ici et d'ailleurs

Novembre 2003

Présentation du dossier du numéro 153 du Nouvel Educateur.

La dimension internationale de l'oeuvre et de l'action de Freinet

Novembre 2003

La Fimem : Fédération internationale des mouvements de l'Ecole moderne

Novembre 2003

En France : l'Institut coopératif de l'école moderne (ICEM)

Novembre 2003

Italie, le MCE Movimento di Cooperazione Educativa

Novembre 2003

La correspondance scolaire France-Géorgie

Novembre 2003

Le Mouvement de l'Ecole moderne en Bulgarie. Court extrait d'un long entretien Bulgarie-France

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La BT2 Internationale

Novembre 2003

Les enfants palestiniens du camp de Aïda découvrent la France culturelle

Novembre 2003

La pédagogie Freinet au Sénégal

Novembre 2003

L'ICEM fait ses trois jours au Larzac

Novembre 2003

"La vie est un voyage"

Novembre 2003

Les forums sociaux : espace éducatif, espace de résistance, espace de mutualisation, espace d'action

Novembre 2003

La politique de l’éducation promet d’être cohérente avec la logique libérale, sécuritaire, autoritaire et hiérarchique ; une politique de séparation, de discrimination et de renoncement éducatif.
Déjà bien engagée dans notre système éducatif,celle-ci diabolise l’innovation et sanctifie la tradition : déni de la création, démantèlement du collège unique et sélection précoce qui scelle définitivement les destins scolaires.
Sans états d’âme, elle favorise la dégradation de l’enseignement public pour forcer les familles à contribuer à son financement, à se tourner vers le privé, mettant ainsi en concurrence les établissements et transformant ses usagers en clients.
Guidée par le marché,la politique de l’éducation ferme les yeux sur les entorses à la gratuité, l’intrusion de la publicité et elle livre ses échecs au soutien scolaire, au para-médical.
N’admettant pas son inefficience, son incapacité à permettre aux enfants d’empiler les connaissances nécessaires aux besoins sociétaux, elle met en cause la place de l’enfant et la promotion de ses droits en abandonnant la loi d’orientation et en préconisant l’autorité
et l’enfermement.
Le débat sur l’éducation, véritable Arlésienne, se fait attendre...
Et pourtant les pratiques différentes des mouvements pédagogiques dans des espaces expérimentaux, malgré les conditions parfois difficiles, se sont montrées efficientes.
Ces expériences permettent une organisation où la coopération,la participation mettent leur grain de sable à l’exaltation de l’individualisme, au déni du lien social.
L’école, le collège, le lycée devenant un lieu de vie, où se tissent des relations, où se réalisent des projets, un espace éducatif où la vie collective peut s’organiser,pour favoriser l’acquisition de tous les langages indispensables pour comprendre et appréhender le monde pour
y évoluer et avoir prise sur lui.
Face à un No Futur imposé par la pensée unique il devient urgent de  s’inscrire  dans  un    dispositif  de réappropriation du présent pour enfin approcher un avenir social s’appuyant sur les besoins des populations et non sur les seuls mécanismes boursiers ou mercantiles.
Il est temps de renforcer le lien entre nos pratiques pédagogiques et nos luttes sociales, d’élargir le champ éducatif à tout ce qui nous instruit et de mutualiser ces espaces d’apprentissage pluriel. Ne pas ignorer le rôle et la place des experts mais les mettre à parité avec
nos propres expériences éducatives et compétences pédagogiques.
En  réunifiant  nos  espaces/temps  nous  serons  à même de créer une cohérence à nos vécus et projets éducatifs.
Ce n’est pas une voie facile ou rapide. Elle se trace dans l’agir, dans la prise en compte des pouvoirs, dans le  symbolisme  de  nos  entreprises. Mais  collectées, mutualisées,elles participent à l’élaboration d’une éducation émancipatrice.
En devenant nous-mêmes les auteurs de nos vies, nous participerons à la création d’un monde meilleur et jouerons notre rôle de formateur co-apprenant dans nos écoles, quartiers et vie personnelle !

"Putain de ta marque !"

Novembre 2003