Le protestantisme

Mai 2001

Les différences entre la religion protestante et la religion catholique peuvent apparaître minimes. Pourtant, leur séparation est le résultat d'une longue histoire, tumultueuse et violente, tout particulièrement en France (les Protestants y restent très minoritaires, alors qu'ils sont largement représentés, dans toute l'Europe du Nord.

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BT n°1128
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Le protestantisme, un visage du christianisme. Dossier

Mai 2001

Les différences entre Églises protestantes et Église catholique peuvent apparaître minimes pour un non-initié. Pourtant, leur séparation est le résultat d'une longue histoire, tumultueuse et violente, tout particulièrement en France. Une histoire qu'il faut connaître pour comprendre les fondements de la religion protestante.
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Source : BT n° 1128 - mai 2001 ISSN : 0005-335X
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Œuvre collective écrite sous la coordination de l’ICEM-PÉDAGOGIE FREINET Ce reportage a été conçu par Daniel Krähenbülh et mis au point par le chantier BT de l’ICEM, coordonné par Pierre Péguin, avec Bernard Hamon, Nadine Hua Ngoc, Lucien Buessler, Irène Hamon, Roland Bolmont et le pasteur David Schrtzer (pasteur à Sainte-Marie – Consistoire de Saint-Julien, inspection de Montbéliard) Remerciements à la Fédération protestante (et son site internet), et à Michel Caby, à la Conservation du Musée du Désert.
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Un temple luthérien, Montbéliard. Article

Mai 2001

 En mars 2001, le temple Saint-Martin de Montbéliard fêtait les 400 ans de sa fondation.
Considéré comme la plus pure des œuvres de l'architecte Heinrich Schickhardt, c'est la plus ancienne église réformée de France, construite sur l'emplacement d'une ancienne église fondée en 1293 et reconstruite en 1491.

Créé au XIe siècle, le comté de Montbéliard, terre d'Empire, devient une principauté luthérienne au XVIe siècle, adoptant ainsi la religion de ses princes, issus de la famille germanique de Würtemberg.
Né à Montbéliard en 1558, Frédéric, duc de Würtemberg en 1593, veut faire de sa ville natale la capitale de ses territoires d'outre-Rhin. Il dote la cité médiévale d'édifices de référence: le château, citadelle perchée sur un rocher, est restauré; les halles en bois, ou Kaufhaus, autre lieu fort du gouvernement de la principauté, sont reconstruites et abritent dès 1570 le conseil de régence, le tribunal civil; et bien sûr l'église évangélique luthérienne Saint-Martin.
Premier personnage de la principauté, le prince impose le luthérianisme à ses sujets. La capitale de l'État souverain de Montbéliard se doit de posséder un édifice du culte digne de ce nom. La conception en est confiée à l'architecte, ingénieur et urbaniste Heinrich Schickhardt, originaire de Herrenberg en Forêt-Noire.
Les formes géométriques retiennent son attention. C'est en hommage aux premiers chrétiens que Schickhardt dessine St-Martin de Montbéliard sur le plan des églises des premiers jours, anciens temples païens reconvertis. Soucieux de la mise en scène, il a disposé le grand portail sud dans la perspective rue du Pont-des-Étaux, principale sortie du château vers la Haute Saône et la Lorraine.

Le chantier de construction

Heinrich Schickhardt a rapporté de voyages en Italie de nombreux croquis, dessins et documents. En 1600, le prince et l'architecte s'en inspirent pour élaborer ensemble le projet de St-Martin.
Les travaux de fondation commencent le 14 janvier 1601. La première pierre est posée le 5 mars suivant: une plaque de cuivre est placée dans la pierre avec des monnaies et une liste des autorités de l'époque. Le 4 mai, 14 personnes travaillent sur le chantier.
De 1601 à 1607, le chantier se déroule sous la direction de Schickhardt. Fin 1605, le gros œuvre est terminé et le second œuvre achevé le 15 septembre
1607. La construction de l'église évangélique aura duré six ans et neuf mois. Les aménagements intérieurs se poursuivent de 1609 à 1615. En 1615, une consolidation de charpente, le percement de lucarnes, la réparation de la couverture en tuiles et la construction d'un avant-toit au-dessus de la corniche de la façade ouest complètent le monument.
Le coût de l'édifice, estimé à 25 636 francs forts, est partagé entre les caisses de la principauté de Montbéliard pour moitié, les finances de Stuttgart pour 14,6 %. Le reste est apporté par des mécènes et souscripteurs, au rang desquels figurent les hauts fonctionnaires de la principauté. La construction du clocher en bois, en 1677, met un point final à l'édification du temple.

Le temple protestant Saint-Martin aujourd’hui

L'édifice 

L'édifice est rectangulaire et deux fois plus long que large. Son allure générale austère et rigide, aussi bien que son plan, se réfèrent à l'architecture romaine antique et plus particulièrement à l'architecte Vitruve.
Sur chaque façade, nord, sud et ouest, est placé un portail architecturé surmonté d'un fronton.
La salle de prêche mesure 36,60 m sur 15,90 m. Le plafond est magnifique, en bois. Divisé en 45 caissons rectangulaires, il est fixé à la charpente par des crochets. Au milieu, un caisson portait à l'origine les armoiries du prince.
Ces armoiries ont été enlevées à la Révolution et remplacées depuis par un médaillon représentant le « bon berqer » (symbole du Christ).
L'intérieur, autrefois très décoré, est aujourd'hui entièrement peint en blanc.

La restauration

CIassé monument historique en 1963, ce temple est très abîmé par le temps, la pollution. Son orgue est totalement restauré de 1985 à 1987. En 1991, la décision est prise de restaurer l'ensemble du bâtiment, en liaison avec la Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté.
Dans un premier temps, les façades sont nettoyées, ce qui révèle l'état de délabrement de certains blocs. Des compagnons spécialisés commencent alors la restauration. Les pierres à remplacer sont repérées, taillées à l'identique. Les nouveaux blocs sont patinés pour parfaire le travail, qui doit rester invisible. Des outils traditionnels sont utilisés afin de préserver l'aspect de l'ouvrage.
Certains éléments horizontaux, très exposés aux intempéries, tels que frontons ou chapiteaux, sont protégés à l'aide de feuilles de cuivre.
Après un examen soigneux des éléments en place en vue de retrouver leur teinte d'origine, les boiseries sont décapées, poncées et repeintes à la brosse. En particulier, les portails sont agrémentés d'une couche qui finit de leur donner une certaine patine. Ainsi consolidé et restauré, le temple de Montbéliard, symbole de la présence luthérienne en Franche-Comté, a retrouvé une nouvelle jeunesse.

 

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Source : BT n° 1128 - mai 2001 ISSN : 0005-335X
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Photo Michel Mulat
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Œuvre collective écrite sous la coordination de l’ICEM-PÉDAGOGIE FREINET. Ce reportage a été conçu par Daniel Krähenbülh et mis au point par le chantier BT de l’ICEM, coordonné par Pierre Péguin ; ontparticipé à sa rédaction Bernard Hamon, Nadine Hua Ngoc, Lucien Buessler, Irène Hamon, Roland Bolmont et le pasteur David Schrtzer (pasteur à Sainte-Marie – Consistoire de Saint-Julien, inspection de Montbéliard)

La Bible, un livre qui a bravé les siècles. Article

Mai 2001

Un livre qui a bravé les siècles…

Comment ce livre unique, imprimé à plus de 9 millions d'exemplaires chaque année, et en plus de 350 langues, nous est-il parvenu? Qu'est-ce que la Bible?

Le livre connu de nos jours sous le nom de « Bible » (ce mot signifie « livre » en grec) est en réalité composé de plusieurs dizaines de livres.
Ils ont été écrits par plusieurs auteurs, sur une très longue période, en des lieux divers et en des circonstances variées. Plus de 1 500 ans séparent le premier et le dernier auteur des livres de la Bible.
La Bible des chrétiens se compose de l'Ancien Testament, textes issus du judaïsme avant la venue du Christ, et du Nouveau Testament, textes spécifiques aux chrétiens. Les catholiques ajoutent à l'Ancien Testament un certain nombre de textes non reconnus par la tradition juive et par les protestants.

L'Ancien Testament 

Les Livres de la Loi

Les cinq premiers livres constituent le Pentateuque (ce mot signifie « cinq rouleaux »). On y trouve le récit de la Création, l'histoire du peuple juif d'Abraham à Joseph, les lois données par Dieu avec les dix commandements. Les Juifs appellent cet ensemble « la Torah ».

Les Livres historiques

Douze livres relatent les événements significatifs depuis l'époque de Josué et la bataille de Jéricho, jusqu'au retour de l'exil à Babylone.

La Poésie et la Sagesse

Cet ensemble contient l'histoire dramatique de Job, les Psaumes constitués de poèmes et de chants, les Proverbes et l'Ecclésiaste contenant des sentences sages, le Cantique des Cantiques, poème d'amour.

Les Prophètes

Ces livres rapportent les messages que certains hommes ont donné au peuple, de la part de Dieu. Certains annoncent ce qui arrivera plus tard.
Le roi David aurait écrit près de la moitié des psaumes. [Bible de Charles le Chauve, manuscrit en latin Bibliothèque nationale de France, Paris]
Matthieu, d'abord collecteur d'impôts au service des Romains, devient disciple du Christ et écrit un évangile.

Sites de découverte de fragments de parchemins bibliques

Le Nouveau Testament

Les livres historiques du Nouveau Testament

Ce sont les quatre Évangiles qui ont pour but de raconter l'histoire du Christ. L'apôtre Luc, l'auteur du troisième Évangile, a également raconté de quelle manière s'est propagé le christianisme à ses débuts, dans le livre appelé « les Actes des Apôtres ».

Les Lettres ou Épîtres

Un ensemble de vingt et une lettres, écrites par les premiers responsables chrétiens et destinées aux différentes communautés chrétiennes. Elles contiennent des salutations, des enseignements et des encouragements.

L'Apocalypse

Ce dernier livre, œuvre de l'apôtre Jean, est particulier. On y trouve dans un langage poétique et imagé des visions de l'avenir.

Les manuscrits de l'Ancien Testament

Il n'y a pas de manuscrit complet de l'Ancien Testament qui ait plus de 1 000 ans. La plus importante collection de manuscrits bibliques en hébreu se trouve à Saint-Pétersbourg (Russie). C'est là que figure le manuscrit le plus complet, le Codex Leningradensis, daté de 1008 après Jésus-Christ.

Il existe cependant des fragments plus anciens du texte de l'Ancien Testament : en 1890, de nombreux documents oubliés et datant du VI' siècle et du VIII' siècle de notre ère ont été découverts dans la Gheniza* d'une synagogue du Caire. Le fragment de papyrus Nash (1er ou Il' siècle de notre ère) fut mis au jour en 1902, également en Égypte. Il contient en particulier le texte des Dix Commandements.

Les manuscrits du Nouveau Testament

Pendant des siècles, le Nouveau Testament a été recopié à la main, par des copistes. Il a d'abord été copié en lettres onciales, c'est-à-dire en majuscules, sans espace entre les mots ni ponctuation. C'est ainsi que sont rédigés plus de deux cents manuscrits antérieurs au IX' siècle. Parmi eux se trouvent les plus anciennes Bibles presque complètes, entièrement en grec.
.Les trois plus célèbres sont :
- le codex Sinaïticus datant du IV' siècle, conservé au British Museum à Londres,
- le codex Alexandrinus datant du v' siècle, également au British Museum,
- le codex Vaticanus, datant du IV' siècle, propriété de la bibliothèque du Vatican.
C'est au monastère Sainte-Catherine, dans le mont Sinaï, que le codex Sinailicus fut découvert au milieu du XIX' siècle.
Dès le IX' siècle, l'écriture se transforme et apparaissent les lettres minuscules, appelées lettres cursives. Les manuscrits de ce type sont au nombre d'environ deux mille sept cents.
L'apparition de l'imprimerie ne supprima pas tout de suite l'activité des copistes. Ils continuèrent à exercer leur art jusqu'au début du XVIe siècle.

La Gheniza, mot qui signifie « cachette », était une pièce où on conservait les manuscrits sacrés devenus impropres à une lecture aisée. La synagogue est le lieu de culte de la religion juive.

Une découverte sensationnelle : les grottes de Qumrân

Sur la rive ouest de la mer Morte, un jour de printemps 1947, un jeune bédouin est à la recherche d'une chèvre égarée. Arrivé à l'entrée d'une grotte d'accès difficile, il lance un caillou à l'intérieur et entend un bruit mat. Espérant découvrir un trésor, il entre et découvre de grandes jarres en terre cuite contenant pour la plupart des rouleaux de cuir bien conservés.

Après être passés entre différentes mains, ces rouleaux sont examinés par des spécialistes. Le monde entier apprend alors qu'une découverte des plus extraordinaires a eu lieu en Palestine : celle des « rouleaux de la mer Morte » sur lesquels sont écrits des textes de la Bible.

Par la suite, cent quatre-vingt-cinq grottes de la région furent systématiquement fouillées. Onze d'entre elles abritaient de précieux manuscrits, d'une valeur inestimable par leur contenu et leur ancienneté.
Parmi ces trésors, la découverte majeure est le rouleau d'Esaïe. C'est le plus ancien manuscrit complet d'un texte biblique. Le texte est écrit en quarante-quatre colonnes sur dix-sept feuilles de cuir cousues bout à bout, d'une longueur totale de 7,30 m. On estime que ce rouleau a été confectionné au IIe siècle avant notre ère.
Il est actuellement conservé au musée du Livre, à Jérusalem.
Ces manuscrits ont sans doute été cachés par les partisans d'une secte juive dissidente, les Esséniens, au début de l'ère chrétienne.

Des manuscrits aux versions modernes, de nombreux traducteurs

L’hébreu et le grec sont les deux langues d’origine : l’hébreu pour l’Ancien Testament et le grec pour le Nouveau.
- Au début de l’ère chrétienne, le latin devient la langue la plus courante. En 405, Jérôme est chargé de traduire la Bible en latin. C’est la Vulgate. Elle fera autorité durant près d’un millénaire.
- À partir du XIIIe siècle, des versions en langue vulgaire apparaissent :
- la Bible de l’Université de Paris, en français, est publiée en 1250. Elle est traduite à partir de la Vulgate.
- En Allemagne, Martin Luther traduit, à partir du grec et de l’hébreu, le Nouveau Testament en allemand en 1522, et la Bible complète et 1534.
- En Angleterre, John Wycliffe traduit toute la Bible à partir du latin en 1382. William Tyndale, lui, doit s’exiler pour terminer son Nouveau Testament. Il est arrêté et condamné au bûcher sans avoir pu en venir à bout : ce sont ses amis qui en termineront la traduction.
- En Italie, les deux premières versions en italien sortent en 1471. La version de Giovanni Diodati, en 1607, est la première réalisée à partir des textes originaux.
- en Suède, c’est en 1541 que paraît la Bible d’Upsalla, traduite par Laurentius Petri, archevêque de la ville.
Au Danemark, la version de référence est la Bible du roi Christian III, imprimée en 1550.
En Hollande, la première Bible est la Bible Memmonite, imprimée en 1558.
Les Bibles en français sont très nombreuses, depuis la version d’Olivétan en 1535. Une dizaine de traductions datent de la seconde moitié du XX° siècle.

Y a-t-il plusieurs Bibles ?

On entend parfois dire que la Bible est un livre protestant, ou bien encore qu'il y a une Bible protestante et une Bible catholique. Qu'en est-il réellement ?
Il est vrai que la Bible catholique contient les livres apocryphes, qu'on ne trouve pas dans la Bible protestante.

Ces livres apocryphes, ou deutérocanoniques, ont une longue histoire. Dans les derniers siècles avant notre ère, les Juifs dispersés ne parlaient plus l'hébreu mais le grec. Au début du III· siècle avant J.-C, Ptolémée III Philadelphe, roi d'Égypte, ordonna la traduction des textes bibliques de l'hébreu au grec. La légende prétend que soixante-dix savants juifs se rendirent de Jérusalem en Égypte afin de réaliser ce travail. Par souci littéraire, Ptolémée demanda qu'à côté du canon, liste des textes sacrés retenus, on traduise des textes d'origine incertaine, non reconnus par la tradition juive. Cette Bible, dite « des septante ». fera autorité pendant de longs siècles. Beaucoup plus tard, lorsque Jérôme entreprend à la fin du IV· siècle de traduire les textes de l'Ancien Testament du grec au latin, à partir de la septante, il traduit aussi ces fameux livres non reconnus par la tradition, au nombre de douze, qu'il appelle « deutérocanoniques ». c'est-à-dire « de la deuxième liste » (les protestants préfèrent le terme « apocryphes », livres cachés - voir les livres plus foncés de l'Ancien Testament en page 40). Il met en garde les lecteurs de sa Vulgate par une note explicative qui sera reproduite fidèlement jusqu'au concile catholique de Trente, au XVI· siècle. Ce concile décide alors que les livres apocryphes font partie intégrante de la Bible catholique.

En dehors de cela, les différences entre Bibles protestantes et Bibles catholiques sont surtout dues aux mots choisis par les traducteurs.
Il est à noter qu'une version commune aux catholiques et aux protestants a été réalisée au XXe siècle, il s'agit de la Traduction œcuménique de la Bible (TOB) qui contient en annexe les textes apocryphes de la tradition catholique.

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Source : BT n° 1128 - mai 2001 ISSN : 0005-335X
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Iconographie : Carte A.Dhénin à partir de fonds de carte Daniel Dalet (ac.aix-marseille.fr).
Participation: 
Œuvre collective écrite sous la coordination de l’ICEM-PÉDAGOGIE FREINET et mis au point par le chantier BT de l’ICEM, coordonné par Pierre Péguin. Ont participé à sa rédaction Bernard Hamon, Nadine Hua Ngoc, Lucien Buessler, Irène Hamon, Roland Bolmont et le pasteur David Schrtzer (pasteur à Sainte-Marie – Consistoire de Saint-Julien, inspection de Montbéliard)