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Sur les traces des mariniers de la Loire

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Mars 2000

Revue en ligne Créations

Sur les traces des mariniers de la Loire
CE2- Ecole du Mayollet à Roanne (Loire) – Enseignant : Christian Bizieau

 déjà publié dans la Revue CréAtions, n° 91 - Lieux culturels, Visites actives - en mars-avril 2000 (Editions PEMF)

 

 

Sur les traces des mariniers de la Loire

 

Mine de la Loire à Saint-Etienne, Emile Noirot.
(huile sur toile, 112 x 193 cm)

 

Vue de Roanne, vers 1830. Louis Noirot,
(huile sur toile)


La découverte de deux tableaux au Musée des Beaux-Arts de Roanne (musée Joseph Déchelette) conduit toute la classe à la recherche de la vie au XIXème siècle à travers une création plastique.

Remontons le temps. Que se passe-t-il dans ce tableau enfumé ? Comment franchir la toile et se retrouver sur ce lieu bizarre, incompréhensible pour des enfants de CE2, d’origines différentes et vivant 87 ans plus tard à 87 kilomètres de là ?

 

Au sud, la mine Saint-Etienne

 

Au nord, le port de Roanne

La légende de l'Ourgon


Le texte de la légende de l'Ourgon a mobilisé les enfants sur le patrimoine local, leur patrimoine. Il s’agit d’une approche culturelle souvent oubliée, et pourtant…
Pourquoi négliger un tel lieu culturel trop peu valorisé : parce qu’il est trop proche ? ou bien considéré comme trop « populaire » pour pouvoir intéresser la culture ? Ce caractère « populaire » n’est-il pas justement une raison ethnologique, politique de s’emparer de ces richesses tant ignorées aujourd’hui ?
Le patrimoine, s’il n’est pas utilisé comme refuge dans le passé, devient alors source de connaissance et de créations. Ici, la légende, de tradition populaire, a refait surface grâce su travail des enfants, qui l’ont fait renaître. Des mots, sans réalité actuelle, les ont interrogés : de quoi étaient—ils porteurs ? Et c’est toute une vie, toute une histoire locale qui s’est vue ranimée : les éphémères rambertes, les charbonniers, les laboureurs, la maison de terre battue, une once de beurre, la tenue vestimentaire de Benoît, sa nourriture, le chemin de halage, les passages à gué, les dangers de la Loire tumultueuse navigable les seuls jours de crue, dans des gorges où de nombreux hommes se sont noyés… Le travail et les conditions de vie des hommes dans les mines de charbon furent aussi pour les enfants une découverte.

Ce travail, dans le domaine de l’art, a nécessité de nombreuses approches différentes qui ont conduit à la qualité des productions :
- une recherche littéraire à travers des lectures nouvelles, différents types d’écrits (légendes, documents historiques, géographiques, livres d’art) ;
- des échanges nourrissant la curiosité, l’esprit critique, la recherche d’information, la remise en question des connaissances et des idées reçues sur hier ;
- la découverte d’œuvres et d’artistes que Goya ‘Le G2ant), Klimt (Serpents d’eau, Ondines) qui a aidé à l’expression des personnages, des atmosphères ;
- l’expérimentation, motivée par le désir de réussite, pour mieux maîtriser les techniques artistiques et mettre en œuvre le projet collectif.


Toute une mine de connaissances a été creusée et ramenée en surface par ces enfants créateurs d’images. Là ils ont approché différentes fonctions de l’art : l’émotion artistique, le dépassement du subjectif, l’acquisition de références culturelles nouvelles, la reconnaissance des capacités créatrices de chacun, la valorisation des différences, l’éveil à l’imaginaire, la modification des attitudes formalistes…

    


   
Sommaire CREATIONS N 91


 

 

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