Projet interdisciplinaire autour d’un spectacle d’ombres chinoises
Mettre en place un projet interdisciplinaire autour d’un thème fort, développé pendant plusieurs mois, me semble primordial en maternelle. J’ajouterai qu’il s’agit même d’un aspect incontournable de la pédagogie, et la pérennité de cette pratique, utilisée depuis fort longtemps en école maternelle, prouve son bien-fondé et son efficacité. En effet, l’interdisciplinarité respecte la façon globale dont le jeune enfant aborde le monde et les différents domaines du savoir. Elle renforce tout naturellement l’intérêt et la motivation des enfants. L’éventail des champs de découverte, la pluralité des contenus permettent d’aborder un sujet sous différents angles et ont plus de chances de respecter les différentes sensibilités et de toucher aux différents centres d’intérêt des enfants. La dimension collective est le corollaire de l’interdisciplinarité. Chaque enfant, investi dans un projet interdisciplinaire, a plus de chance de satisfaire ses désirs d’apprentissages et donc plus de chance de progresser. Plus respecté dans sa personne, plus reconnu aussi, il manifeste également facilement son besoin de faire partager aux autres ses impressions et ses trouvailles, et se trouve volontiers mobilisé dans un projet collectif. Deuxième corollaire, c’est la production collective finale, par laquelle le groupe se fait reconnaître, donne à voir, et communique le fruit de son expérience commune.
Ce fut le cas lorsqu’en 2000-2001, nous avons, avec mes élèves, exploré le thème des ombres. Partis d’une simple approche des phénomènes de l’ombre et de la lumière par le biais de jeux d’expression et d’expériences corporelles devant un projecteur de lumière en salle de motricité, nous en sommes venus à l’idée de produire un spectacle, parce que les enfants ne parlaient que de “faire un spectacle”. J’ai essayé de mettre en place un programme d’activités autour de ce projet de spectacle. Nous avons également profité de certaines opportunités qui se sont présentées à nous, comme par exemple l’usage de la vidéo pour mettre en valeur les travaux plastiques des enfants et les intégrer au spectacle final. Notre travail s’est enrichi de rencontres ( spectacles), de lectures (techniques des ombres chinoises, tableaux, images d’ombres,etc.)