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Les ateliers sonores de Chapeau Percé

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Mars 2006
machines sonores
 

RECUPERATION - CréAtions N°121 - mars avril 2006

Les ateliers musicaux de la Compagnie Chapeau Percé
Luc Perrin, Auteur-Compositeur-Interprète, Saint-Sébastien (Isère) - Intervenant musical dans les écoles - Co-fondateur de la Compagnie Chapeau Percé

 

Création de chansons et machines sonores 

 

Dans l’espace de Création musicale de Saint-Sébastien (Stage I.C.E.M.-Juillet 2004)

Luc Perrin, Grenoblois d’origine, vit en Isère, dans le village de Cordéac. Il pratique la musique dès son plus jeune âge. A onze ans, il confectionne sa première batterie à l’aide de boîtes à biscuits en fer. Il grandit dans un milieu d’enfants. Il obtient son CAP de menuiserie. Ces multiples facettes l’ont progressivement conduit à travailler au sein de l’Association Chapeau Percé. Parallèlement à son propre parcours artistique, il anime des ateliers musicaux pour des publics d’enfants et d’adultes, où la récupération des matériaux et des énergies occupe une place de choix.

 
Faire de la musique pour les autres, avec les autres ou fabriquer ensemble de vrais instruments pour insuffler l’envie de jouer

 

« Jusqu’en 1982, mes spectacles s’adressaient plutôt au public adulte. C’est la naissance de mon premier enfant qui m’a poussé à m’engager sur de nouvelles voies. J’ai eu envie de chanter aux enfants. En même temps que j’écrivais et que je composais, j’ai commencé à animer des ateliers de chansons dans une école de La Mure. Et là, j’ai constaté un certain manque au niveau du matériel musical utilisé par les enfants et j’ai décidé de développer des ateliers de fabrication d’instruments avec les enfants. Il me paraissait nécessaire que les enfants réalisent de vrais instruments, c’est-à-dire des instruments qui produisent de vrais sons, qui soient solides, accordables, durables et personnalisables. »

I.M.E. Les papillons blancs (Aix-les-Bains, Savoie)


De la facture d’instruments, du jeu de l’enfant aux «ateliers poly-sons»

 

« J’avais l’habitude de dessiner des instruments imaginaires, d’utiliser des pièces de violon ou de guitare pour les greffer sur différentes pièces aux formes esthétiques, servant de résonateur. J’utilisais les matériaux qui m’entouraient et les moyens du bord. J’aimais les instruments un peu insolites.
Plus tard, pour développer les premiers ateliers de fabrication d’instruments avec les enfants, j’ai décidé de m’inspirer des méthodes ancestrales en les réactualisant.
L’important pour moi n’était pas d’innover à tout prix. Pendant des années, j’ai eu l’occasion de jouer avec des musiciens d’origines très diverses : malgache, brésilienne, portugaise, sénégalaise et cambodgienne, etc. Ces contacts m’ont permis de fréquenter de multiples instruments et de me pencher sur leur mode de fabrication. J’ai sélectionné des matériaux à la fois solides et faciles à trouver.

Comité départemental d’action sanitaire et sociale (CODASS) d’Autrans (Isère)

Avec les enfants, lorsque mon intervention est courte, j’apporte moi-même le matériel. Sinon, je tiens à ce qu’ils le récupèrent eux-mêmes chez eux, dans leur garage, leur grenier ou à l’extérieur. Cette opération de récupération des matériaux est essentielle. Elle permet de faire travailler l’imagination. L’enfant rêve son instrument dès le moment où il récupère sa boîte ou son tube. Chaque boîte, chaque matériau résonne différemment et place l’enfant en situation de recherche, d’exploration, d’anticipation. Je fournis, un mois avant mon intervention, une liste détaillée, en insistant sur la nécessité de choisir des calibres, des grosseurs différentes, sources d’enrichissement sonore. Chacun apporte une partie du matériel. Cela permet aussi aux enfants d’être en lien avec leur environnement. Le fils du garagiste apporte des joints de pare-brise, la fille de l’électricien des fils électriques, etc. Les parents, les proches s’impliquent aussi et sont contents, lors du spectacle final, de découvrir ce que sont devenus les objets au rebut qu’ils avaient cédés aux enfants. En fait, la récupération est un moment important. Il ne s’agit pas de transformer la classe en décharge, il faut effectuer une véritable sélection quantitative et qualitative. Cela permet aux enfants d’entrer dans le processus de fabrication. Ils savent que ça va produire des sons et leur recherche se trouve orientée. Ils prennent conscience que la production du son varie selon le type de matériau.
Le choix de recourir à la récupération de déchets s’inscrit aussi dans une démarche écologique et citoyenne. Après la récupération et la sélection du matériel vient l’étape de la fabrication (mise en forme, décoration, accordage). Ensuite, on passe à celle de la connaissance de l’instrument et de son exploration, par le biais de jeux musicaux collectifs où le chant intervient aussi. C’est pour ça que ces ateliers s’appellent ateliers poly-sons. »

 

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