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Octobre 2005


CréAtions 118 - Espaces du corps septembre-octobre 2005

Classe de 3ème, Collège André Lahaye d'Andernos (Gironde) - Enseignant : Philippe Geneste

En marge de la marge

 

Entretien entre une élève et son professeur

  

 Le livre Dessiner dans la marge, textes réunis par Boris Eizykman, L'Harmattan, 2004,. a servi d'appui à l'entretien.

Philippe Geneste - Tu choisis de dessiner durant les heures de cours. Y a- t- il des moments privilégiés pour cette activité ?

Barbara Otal - Je dessine en permanence, mais comme je trouve que le dessin est un excellent défouloir, quand je suis stressée, ou énervée, je dessine beaucoup, y compris dans les marges. Par contre, en général, je préfère dessiner pendant les cours où je sais que le prof ne me mettra pas une heure de colle.

 

Est-ce une activité réservée au cadre scolaire ?
Non, je dessine vraiment tout le temps ! Pratiquement partout où je vais, j'emmène de quoi griffonner. Pourtant, beaucoup plus d'idées de dessins me viennent dans ma chambre. Je ne fais que les mettre sur papier mais j'ai besoin d'inspiration.

Comment se fait-il que tu arrives à suivre le cours en dessinant ?
Dessiner nécessite-t-il des oreilles ? Suivre un cours ce n'est pas du tout comme suivre un film (bien que je dessine souvent en regardant des films que je connais bien). Pas besoin d'avoir une image pour suivre des explications ! Au contraire, quand je ne dessine pas, j'ai tendance à avoir les idées qui dérivent.

Pourquoi dessines- tu sur des feuilles blanches plutôt que dans la marge ?
Sans me vanter, mes dessins me plaisent bien. Je trouve stupide de devoir, pour récupérer un dessin, disséquer mon cours. En plus, quand je sais que certains profs vont me dire quelque chose parce que je dessine, et que (soi-disant) je ne suis pas le cours (ce qui est totalement faux), je peux cacher une feuille volante, mais si je cache le cours (et donc le dessin) il va se demander où mon cours est passé ! Par contre, je dessine toujours dans la marge, mais, quand je dessine sur une feuille blanche, c'est presque toujours un “ vrai ” dessin, alors que dans les marges, je griffonne plutôt souvent juste le visage.

Pourquoi garder tes dessins ?
Je me sens coupable de ne pas garder un dessin sur lequel j'ai travaillé.

Tu gommes ? tu déchires et recommences ?
Il est indispensable de gommer quand on dessine. Il y a toujours quelque chose à gommer. Par contre, quand je vois que le dessin prend, même après plusieurs essais, une mauvaise tournure, là je le jette et je passe à autre chose.

Pourquoi toujours des mannequins ? Quel lien avec la situation de classe ?
Absolument aucun ! Enfin, il y a des cas où (par exemple, pour illustrer un cahier, un intercalaire, etc.) je fais le lien avec la matière, mais jamais avec la situation de classe. Et, si je dessine le plus souvent des mannequins, c'est parce que, plus tard, j'aimerais devenir styliste, donc travailler avec des mannequins.

Est-ce pour toi des dessins aboutis ou des esquisses ?
Je dirais que certains en sont encore au stade de l'esquisse, d'autres plus ou moins achevés. C'est vraiment au cas par cas.

Est-ce qu'il t'arrive de retoucher des dessins ?
Quand un détail me choque, ou quand quelqu'un me le fait remarquer, oui. C'est toujours de petits détails, mais on ne s'aperçoit souvent de l'erreur que plus tard.

Est-ce que tu classes tes dessins ?
Pas vraiment. En général, les 5 ou 6 premiers sont ceux que je préfère, mais ceux qui suivent sont mis à la suite, au fur et mesure que je les fais.

D'où viennent ces dessins ? Est-ce que tu sais ce que tu vas faire avant de dessiner ?
Ça dépend. Des fois, j'ai une idée un peu floue, et les détails viennent après, ou bien je commence à dessiner une position, et c'est elle qui me donne l'idée.

Pourquoi toujours dessiner au centre de la page ?
Parce que, si je faisais autrement, il y aurait toujours des parties du corps qui dépasseraient. Je pourrais dessiner plus petit, mais dans ce cas, je ne peux fignoler ni les détails, ni le visage ; le dessin paraît trop simpliste, voire carrément raté.

 

 

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