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Novembre 2005
 

Revue Créations n°119 : Projet de classe
publiée en
novembre 2005

Classe de CM1 – Ecole Lamartine, Dunkerque (Nord). Enseignant: Jean-Marc Guerrien.

  

Une année d'arts plastiques


Le cadre de ce travail est une classe comprenant des enfants de tous milieux mais en moyenne plutôt favorisés.

Paradoxes et questionnements


Notre cheminement en pédagogie Freinet est caractérisé par une tension entre le respect de l’enfant, de sa spontanéité, de sa créativité, de sa liberté, et une «guidance» plus ou moins forte induite par la pression des programmes, le peu de temps dont on dispose, etc.
Comment, sur dix mois, permettre dans le domaine des arts beaucoup de création, tout en mettant en place des cadres propres à assurer l’acquisition de moyens techniques et provoquer rapidement un «passage à la qualité» ?

Fahima, Ronds dans l'eau.

Constance, Arbres.

La place de l’expression dans la classe : quelques constats


Pierre Clanché explique dans «L’enfant écrivain» (éditions Païdos – Le Centurion) qu’il faut enlever à la langue écrite son statut privilégié de moyen d’expression si l’on veut que le texte libre soit réellement investi. Nous constatons d’ailleurs tous, sans vraiment pouvoir l’expliquer, qu’il existe une sorte de «synergie» entre les différents moyens d’expression que nous mettons à la disposition des enfants, et que ceux-ci s’enrichissent mutuellement. Il serait très facile de repérer des influences, des passerelles, des thèmes transversaux entre les différents domaines dans la production de la classe. De manière évidente, les textes sont meilleurs si l’on pratique en plus le dessin, la peinture libre, et meilleurs encore si des possibilités d’expression corporelle sont offertes, etc.

Je pense qu’il existe, sous-jacentes à ces améliorations, des ouvertures symboliques qui se diversifient et font prendre la mesure aux enfants, consciemment ou non, de l’étendue de leur pouvoir de dire, élargi à différents domaines…
Etant bien entendu que la parole et les intérêts des enfants sont centraux dans tout le travail de la classe, ne serait-ce qu’à la suite des «Quoi de neuf?», et partant de l’idée émise par Pierre Clanché, j’ai privilégié dans ma classe trois grands axes d’expression: le texte libre; les arts plastiques (notamment dessin, peinture, gravure et modelage); l’expression corporelle. Il y a eu également quelques balbutiements de création musicale, mais c’est un domaine où il me reste tout à faire!

 

Les ateliers d’arts plastiques

1. Le cadre
Lors des séances d’arts plastiques à proprement parler, les enfants se répartissent dans des ateliers:
- Peinture : quatre places, soit quatre chevalets, sur lesquels sont fixées des feuilles 50 x 70. La cantine fournit une grande abondance de raviers en plastique de toutes tailles qui servent de palettes. Les pinceaux sont volontairement des brosses plates de grande taille qui rendent impossibles les petits détails.

- Craies grasses et pastels secs : comme je dispose d’un local assez vaste, il y a des ateliers « à demeure», des groupes de quatre tables, soit douze places. On y utilise une boîte pour deux. Le papier est choisi librement parmi des formats A5, A4 et A3.
- Linogravure: deux places.
- Pâte à sel ou terre (synthétique, séchage à l’air): quatre places.
- Il y a également la possibilité d’illustrer les textes libres dans le cahier d’écrivain ou les lettres aux correspondants.

Brian, Poissons.

2. Souplesse et réajustement dans le cadre
Le travail expression/arts plastiques occupe deux séances par semaine, de 45 minutes chacune. Certains enfants y consacrent en réalité davantage de temps, puisqu’ils investissent, en fonction de «leur permis de circuler», des moments à l’accueil du matin, pendant la récréation ou après le repas.
Les enfants dessinent également durant certains temps de parole: «Quoi de neuf?» et présentations de textes (soit huit fois 20 minutes dans la semaine). Ceci afin de ne pas être contraints d’écouter avec les mains inoccupées, ce que supportent très mal quelques uns d’entre eux… La règle est alors de ne pas faire de bruit : le matériel doit donc être sorti avant le début des prises de parole et il ne peut consister qu’en un petit cahier de dessin et un stylo noir.
Je permets aux enfants de « ne pas faire »… à condition de s’occuper à autre chose !
Le passage dans les différents ateliers se fait sans trop de problèmes en s’inscrivant sur une fiche, et par la discussion entre les enfants. S’il y a blocage, on en discute en Conseil.

suite de l'article : la production