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Trois minutes avec vous

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Mai 1982
Trois minutes avec vous(suite)
voir La Brèche n° 77, fiches 1 à 9
 
FICHE 10
Débats en une heure sur un mot clé
De multiples expériences malheureuses m'ont enseigné quelques règles simples :
- Le professeur ne doit pas animer le débat : il y participe en retrait, en troisième position (après l'équipe animatrice et la classe) pour des interventions très brèves (les minuter). Car, pour s'exprimer, il dispose d'un éventuel compte rendu supplémentaire de débat.
- La classe doit préparer le débat parallèlement à l'équipe animatrice : il faut donc qu'elle soit d'accord aux deux tiers et elle doit disposer de documents de travail.
- Un débat ne doit jamais dépasser une heure sinon il languit. Donc dans une séquence de deux heures il sera toujours fait en deuxième heure. Par ailleurs il est centré sur un mot clé très précis.
 
Si l' on étudie la fiche “Prise de parole P.P.3 et stratégie des débats” on constate que le succès du débat dépend de la qualité de la jonction “méthodologie et documents” - “documents à tirer” - “la classe étudie les documents à la maison”.
 
Les documents à tirer sont définis entre l'équipe animatrice et le professeur; ils sont brefs, de deux à six fiches petit format. On peut y trouver un questionnaire incitateur (très utile pour les correspondants), un fait divers photocopié, un résumé de livre, un texte d'auteur, etc.
 
Il existe une technique d'évaluation du débat qui permet de cerner d'une manière précise ses côtés positifs et négatifs, donc d'améliorer la stratégie et la tactique. Demander le dossier “Débat : évaluation”.
 
Des problèmes peuvent se poser. En voici un exemple significatif. Après accord aux deux tiers, une équipe anime un débat sur les “enfants martyrs”. Or sous la pression de quelques élèves le débat dévie sur les rapports adolescents-parents. On décide alors de programmer et de préparer deux autres débats, l'un sur la fugue et l'autre sur les droits de l'enfant. Comme l'équipe animatrice n'a pas pu évoquer la protection sociale des enfants martyrs (rôle de l'assistance sociale etc.) elle le fera dans un P.P.3 devenu P.P.6 (prise de parole en six minutes, à deux).
R. FAVRY Décembre 81
 
FICHE 11
Tâtonnement expérimental et P.P.3
Une fois devenue outil institutionnel la prise de parole en trois minutes permet des observations intéressantes sur le tâtonnement expérimental individuel et collectif, ce qui permet en retour d'améliorer le fonctionnement des P.P.3. Voici quelques remarques.
 
Les P.P.3 sont accueillies avec curiosité, intérêt et appréhension. Les sujets sont d'abord d'une assez grande banalité, pas construits, lus sans regarder la classe et mal assimilés. Mais très vite les prestations s'améliorent, plus rapidement en première qu'en seconde mais les étapes semblent être sensiblement les mêmes.
 
Les sujets deviennent plus précis, plus actuels, plus engagés dans la vie sociale et plus personnels. La diction et l'assimilation s'améliorent : beaucoup d'élèves font alors l'effort de parler sans note et sans trop de familiarités dans le style.
L'imitation des journalistes de la télévision semble s'insérer dans la chaîne du tâtonnement. L'amélioration de la construction (notamment annonce du plan dans l'introduction) est nettement plus tardive.
 
Mais le contact avec la classe s'améliore ; certaines classes sont plus coopératives et plus exigeantes que d'autres : elles demandent à être intéressées et les orateurs sont stimulés dans la recherche de pistes nouvelles.
 
C'est alors que certains ont l'idée de présenter des illustrations, ce qui constitue une amorce pour la réalisation d'expositions ou de dossiers. D'autres vont souhaiter animer par équipes de deux ou trois en mettant en commun leur temps de parole pour aboutir à des P.P.6 ou P.P.9, ce qui ouvre évidemment d'autres perspectives et les oblige à envisager les problèmes de gestion et de construction de ce temps de parole.
 
De plus en plus les P.P.3 s'intègrent à la stratégie générale et pas seulement pour les débats. Certains élèves s'en servent pour tester la sensibilité de la classe à tel problème. Par ailleurs les P.P.3 sont réutilisées dans les essais et les compositions françaises et les essais ou les C.F. mènent à des P.P.3. Enfin certains élèves mènent des recherches personnelles dont ils présentent les résultats à l'occasion des P.P.3. La part aidante du maître vise à faire contrôler les informations et à développer l'esprit critique.
R. FAVRY Décembre 81
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