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Camera obscura

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Février 2000

 

 

  

Grâce aux tâtonnements des jours précédents, les enfants ont déjà une idée précise de ce qu’ils veulent obtenir : certains décident de se rapprocher le plus possible de la boîte afin d’occuper toute l’image ; d’autres préfèrent élargir le champ afin que des enfants, l’enseignante ou l’école apparaissent sur leur autoportrait.

Après le développement, ils retrouvent vraiment ce qu’ils désiraient obtenir. Les échanges entre les enfants autour de leurs réalisations se révèlent fructueux car la surprise naît de la diversité des autoportraits, de ce que chaque enfant a voulu montrer de lui-même, a accepté de partager avec les autres. Parallèlement aux prises de vue individuelles, nos réalisons deux très grands photogrammes « de classe ».

 

Dans un premier temps, chaque enfant a apporté à l’école un objet personnel qu’il affectionne particulièrement. Puis, toute la classe dépose sur un grand papier sensible (3 m x 1 m) son objet personnel et plaque sa main ou son pied, symbole fort de son identité, près de lui.

Dans un deuxième temps, nous réalisons un autre programme «de classe» avec les corps des enfants s’imbriquant les uns les autres, formant ainsi un ensemble uniforme.

La mise à la couleur avec des encres permet à chacun de retrouver son identité au sein du groupe. Dans la dernière partie de la semaine, Ilan propose aux enfants de «coloriser» les photos noir et blanc avec des encres de couleur très diluées afin d’agir sur l’image, de la transformer.

De par le travail effectué tout au long de la semaine, l’attitude des enfants change, on accepte que l’autre se penche sur notre propre image, y intervienne en la modifiant par la couleur. En effet, beaucoup choisissent de ne pas «coloriser» leur réalisation.

 


Recette pour faire une boîte magique

Prenez une boîte cylindrique ou carrée en fer avec son couvercle. Mesurez la longueur de la boîte et sa largeur puis divisez-la par deux et vous aurez ainsi les dimensions du papier photo. Puis faites un trou avec une perceuse et nettoyez-le, prenez du scotch noir, faites une languette pour boucher le trou. Ouvrez le couvercle, mettez le papier photo et refermez-le. Pour être sûr que la lumière n’entre pas dans la boîte par le couvercle, recouvrez-le de plastique noir et mettez le plastique autour du couvercle avec un élastique et la boîte magique est prête. Thomas, CM1.

Triptyque pour Abira, Aurélie et Véronique, qui ont posé chacune, séparément au pied du même arbre et ont pu obtenir ce portrait à trois grâce à une boîte à trois trous.

 

Le stage photo était très intéressant. Nous avons eu le plaisir d’écouter Ilan Wolff nous expliquer comment fabriquer un appareil photo avec des boîtes. La fin de la semaine est arrivée. Ilan s’en va, mais notre exposition reste. Lindsay et Aurélie, CM1

                  
 

L’autre renforce ainsi notre propre identité par son regard. L’autre n’est plus celui du début de la semaine qui voulait imposer ou qui refusait le regard.
Il est devenu celui par lequel on existe. La semaine se termine par une exposition dans l’école que les enfants présentent fièrement à leurs parents.

 

Né en Israël en 1955, Ilan Wolff vit et travaille depuis 1981 en Europe et aux Etats-Unis. Il s‘établit en France en 1992 pour y développer ses recherches artistiques avec la camera obscura.

« Je travaille avec la technique de la camera obscura depuis 1982, et la considère comme un outil idéal pour mon travail créatif. En me servant de boîtes rondes et cylindriques, j’obtiens une distorsion des lignes de perspective des immeubles, des paysages et des objets.
L’image photographique révèle alors une expression organique, lignes devenues coures, réminiscence des formes de la terre et de nos corps. »
Ilan Wolff

 

    sommaire n° 90 Identité, Altérité  

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