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Avril 2003

 

 

CréAtions n° 106 - Images animées - publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Classe de Petite Section – Ecole maternelle Marcel Cartier – Rouen (Seine-Maritime) – Enseignante : Muriel Quoniam

 

 

 

Albums-échos

 

Le terme et la démarche sont issus des travaux de Philippe Boisseau (Introduction à la pédagogie du langage, CRDP haute Normandie).

Il s'agit de réaliser des albums (à partir de photos le plus souvent) qui reprennent les paroles de l'enfant. Ils sont écrits en français correct mais tiennent compte de la manière la plus fidèle possible des propos de l'enfant aussi bien sur le plan du vocabulaire que de la syntaxe…
Le texte fait ainsi écho à la parole de l'enfant qui se l'approprie en le lisant, relisant, intégrant progressivement vocabulaire, structures, complexités de la langue.

On peut écrire et réécrire des albums personnels, de classe mais aussi des albums d'auteur suivant le niveau des enfants, le but étant de leur donner progressivement les outils pour accéder à la langue écrite et parlée (celle des auteurs en particulier) à partir de leur niveau de langage personnel.
La démarche de P. Boisseau s'accompagne d'une programmation, progression des acquisitions en langage et s'inscrit dans un cadre didactique structuré.

Comment me la suis-je appropriée ?

Lorsque j'ai pris une section de petits, j'ai cherché comment valoriser les enfants, socialiser leurs actions et donner un sens aux activités de la classe. Il ne faut pas oublier que les petits arrivent sans aucune connaissance de la réalité de la vie de la classe (du contrat scolaire) et, pour beaucoup, peu de conscience de ses pairs…

 

Travailler dès la rentrée autour d'albums-échos m'a permis de :

  • valoriser l'enfant
  • donner à l'enfant la possibilité :

  >> de s'inscrire dans le groupe
  >> d'intégrer la présence des autres
  >> de mettre en mots (connaître)
      -- les différentes activités de la classe
      -- le sens de certaines organisations (rangement des étiquettes, nettoyage de tâches, …)
  >> de porter sur lui-même un regard distancié.

  • donner à la classe la possibilité de se constituer une mémoire.

Lorsque les enfants ont compris le principe, ils demandent très vite à être acteur de leur album, l'étape suivante est donc celle du projet :

- formulation du projet
- mise en scène : photos (quelles photos prendre ?) et scénario : textes (qu'est-ce qu'on doit écrire ?)

 

Le contenu est varié, la forme aussi :

- événements de la classe
- questions / réponses
- cache-cache (albums animés très prisés)
On peut jouer sur tous les types d'écriture du récit : narration, question/réponse, dialogue, bulles de B.D.

 

C'est l'alternative que j'ai trouvée à la réalisation d'un journal, trop précoce à cet âge à mon avis. C'est un moyen pour l'enfant d'entrer dans le monde de l'écrit :

- un écrit qui traduit son expression personnelle
- un écrit
qui a du sens
- un écrit qui lui permet d'entrer … dans la lecture !
Car parole, lecture et écriture sont intrinsèquement liés dans cette activité
.
 

 

Matériellement :

L'album écho peut prendre toutes les formes imaginables des albums ("l'imagination au pouvoir !").
Il est beaucoup manipulé, par conséquent doit être solide pour résister aux épreuves des lectures, relectures...
Pour les petits, j'affectionne le tout-petit format qui tient dans la main de l'enfant (4 pages maxi).
Un album tient sur une feuille 21X 29,7 : je frappe les textes à l'ordinateur au recto, colle les photos au verso (petit casse tête logique pour que les pages correspondent bien recto/verso !) puis plastifie à chaud et massicote. Pour relier, j'utilise les spirales en plastique ou la technique artisanale du collage page à page avec du vénilia.

Malgré tout, un bon album-écho termine toujours en charpie !!!

 

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