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Revue en ligne CréAtions n°184 "Art et Maths"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°184- Publication : octobre 2007

Classes de 5ème, Collège Jules Vallès, Fontaine (Isère) - Enseignantes : Anne Voltolini et Emmanuelle Heidsieck

Sentier artistique et géométrique

 

Land-Art au collège - Invention dans un parc  

Le parc de la Poya, situé à Fontaine, dans la banlieue grenobloise, est devenu « vivant » depuis que des élèves du collège Jules Vallès y réalisent des sculptures de Land Art. Deux professeurs volontaires, enseignant les maths et les arts plastiques, ont eu l’idée de développer cet I.D.D. (itinéraire de découverte) auprès de deux classes de cinquième d’un R.E.P. (Réseau d’Education Prioritaire). Comment utiliser la nature : Comme un livre de maths ou un livre d’art ? La géométrie est née de l’observation de la nature qui a été ainsi modélisée. Elle intervient aussi beaucoup dans l’art. Pour raconter la géométrie et l’art, les élèves ont œuvré pendant huit séances (au total 23 heures).

 

Le Land Art, qu’est-ce que c’est ?

Les artistes de Land Art interviennent dans la nature, en utilisant la configuration des lieux, la saison à laquelle ils travaillent ainsi que les éléments minéraux et végétaux qui s’y trouvent : les pierres, l’eau, les feuilles, les branches, les fleurs, la neige, la boue, la glace, etc. Les réalisations évoluent avec le temps : les sculptures de glace et de feuilles mortes meurent en quelques heures, les structures en branches survivent à une saison, les installations de pierres résistent aux années. La photographie est le moyen pour l’artiste de garder une trace de chaque réalisation. Dans les livres, sur Internet, à travers la projection d’une vidéo, les élèves découvrent le Land Art et voient les artistes travailler (Nils Udo et Andy Goldsworthy). Ils sont très vite fascinés et émerveillés par ces œuvres et nous sentons chez eux une motivation immédiate.
Nous décidons, lors de la deuxième séance, de visiter un sentier artistique en Tarentaise. Depuis quelques années, pour promouvoir leur région, des communes invitent des artistes de Land Art pour réaliser des installations, le long d’un sentier de randonnée. Tout au long du sentier, les élèves voient « en vrai » des installations de Land Art qu’ils peuvent toucher, dont ils peuvent appréhender les dimensions et repérer les matériaux naturels utilisés.

 

La sculpture est un art imaginaire
          Art éphémère ou art de pierre
         Naturel ou fantastique, tout est dans l’air ou sur terre
      De l’invention à l’assemblage je réfléchis en solitaire
   Art nouveau ou art de l’eau, feuilles ou bien murs de pierres
Rudimentaire ou développée la construction se fait d’avant ou de notre ère
   Tout pour dire que la sculpture est un art artistiquement extraordinaire.
 
 
                  
  
Symétries et formes
 

Lors de la troisième séance, chaque groupe de deux ou trois élèves doit réaliser un croquis précis et détaillé en décrivant les matériaux prévus pour sa première installation de Land Art. Différentes contraintes mathématiques sont imposées :

"Dans votre installation on doit voir :
1- une des deux symétries.
2- un type de formes (parallélogrammes, triangles ou cercle
)."

Pour aider les élèves à construire leur projet, on peut leur donner des incitations telles que : "C’est la répétition qui fait ma valeur", "Enrouler, dérouler, construire", etc. Les élèves doivent aussi estimer les dimensions de leur œuvre et lui donner un titre. Lors de la séance suivante, les élèves arrivent au parc en possession de leur projet. C’est un vaste parc, peuplé d’arbres anciens et de bambous, traversé par un ruisseau. Ce lieu reste très naturel. De grandes étendues d’herbes alternent avec des zones boisées. Il n’y a pas de massif de plantations, les fleurs sont toutes sauvages. Cet endroit très riche permet une multitude de réalisations : en automne, les feuilles colorées, les marrons, les écorces et au printemps, les pissenlits, les crocus et autres fleurs. Les élèves peuvent exploiter les milieux secs et humides, le ruisseau, la forêt de bambous, les pierres, les branches, etc.
Après avoir déambulé dans le parc, chaque groupe de travail choisit son lieu "idéal", dans lequel s’intègrera sa réalisation. A l’aide de sécateurs et de scies mais sans clou ni colle, ils se mettent au travail. Ils ont deux heures pour réaliser et finaliser leur projet. Cette séance de travail, comme les suivantes, est clôturée par l’écriture d’une fiche récapitulant le travail de chacun au sein de chaque groupe durant la séance.

    

 

Volumes

Les groupes doivent réaliser la maquette d’un nouveau projet, avec des contraintes de volume (les prismes et les cylindres) et des incitations du type : "Enfermer le plus d’espace possible", "le plein de vide", "rendre visible l’espace", etc. Des contraintes de proportions (1/3 de minéral, 2/3 de végétal) où des proportions en terme de contrastes sont imposées par le professeur d’Arts plastiques. Ce travail nécessite deux séances.