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Revue en ligne CréAtions n°192 " L'eau "
annoncée dans le Nouvel Educateur n°192 - Publication : avril 2009

Classes de GS, Ecole maternelle Jean Moulin, Pernes les Fontaines (Vaucluse) - Enseignantes : Eliane Trocolo, Maryvonne Cruypenninck, Pascale Moog, Maya Farhat, Nathalie Monfray, Julien Mugnier. Partenaire : Mireille Gravier - Centre Méditerranéen de l’Environnement

Les milieux de l'eau - L'eau, c'est la vie

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En 2006, dans le cadre de la campagne d’éducation à l’environnement sur le thème de l’eau, la commune de Pernes les Fontaines a été choisie pour la richesse de son patrimoine. Sur quelques kilomètres carrés sont regroupés les principaux enjeux autour de l’eau : fontaines alimentées par galerie drainante et aqueduc, barrages et anciens moulins sur le cours d’eau local la Nesque, canal d’irrigation, etc.
Le CME a proposé à différentes structures du Comtat de participer à une manifestation sur le thème de l’eau et du patrimoine de l’eau en Méditerranée. Ce projet a réuni des écoles maternelles et élémentaires, des collèges, des lycées agricoles, des jeunes de l’Association des amis du Mont Chenoua de Tipasa (Algérie) et des structures locales : la bibliothèque municipale, le centre de loisirs et la Société de lecture.
L’école maternelle Jean Moulin devait orienter son travail sur le plan artistique : représentation de la matière ou de la vie autour de l’eau, ou à partir de l’observation : pluie, eau courante ou de l’imaginaire, etc.

 


Le tambour de pluie

Chaque classe a mené une enquête sur l’EAU : où trouve-t on l’eau dans l’école ? à la maison? dans notre environnement proche? dans la ville?
Ce qui a entraîné les enfants vers une recherche documentaire à la BCD, à la bibliothèque municipale, en famille sur l’ordinateur, complétée par des visites dans la ville, au bord du canal, le long de la rivière et ailleurs.
Puis, pour nourrir notre imaginaire, nous avons écouté des contes à la bibliothèque – première approche suivie d’une séance de mise en forme avec les mots retenus par les enfants pour créer une autre histoire à partager.

Pour l’exposition, Julien a choisi l’aquarium de la classe avec ses poissons qui tournent en rond et qui semblent se multiplier. Nathalie, après l’observation des petites bêtes ramenées dans un seau d’eau douce de la rivière, a fait dessiner ses élèves sur des galets. Maya a réalisé un tambour de pluie pour nous permettre d’écouter la pluie douce ou forte et nous laisser emporter à la rêverie.

POUR LA LIBERTE
Laissez chanter
l’eau qui chante
Laissez courir
l’eau qui court
Laissez vivre
l’eau qui vit
l’eau qui bondit
l’eau qui jaillit
Laissez dormir
l’eau qui dort
Laissez mourir
l’eau qui meurt

PHILIPPE SOUPAULT
Poèmes et poésie
Ed. Grasset

 


Pascale a emmené ses élèves au bord du canal, nous a proposé une série de tableaux aux pastels représentant l’eau et la nature sur les berges- peindre sur le motif en référence aux peintres impressionnistes -sensibilité perceptible sur cet environnement quotidien…

Les élèves de la classe de Maryvonne, après une recherche d’albums de littérature jeunesse sur le thème de l’eau et de livres d’artistes (Monet, Christo, Nils Uldo, estampe japonaise « la vague »…), ont retenu l’idée d’enveloppement. Ils ont choisi un élément du mobilier de la classe : la chaise. « La chaise d’eau » allait naître avec les mots évocateurs de l’eau : coquillages, filet d’eau, goutte d’eau, parapluie et de la matière (le bleu, différents papiers, laine, peinture, etc.). Un poème de Philippe Soupault a accompagné cette création (« la liberté »). Une installation évoquant la rivière, des poissons mis en boîtes et un rideau de pluie ont complété la proposition de Maryvonne.

 

 

 

 

Conte créé avec la conteuse à partir des propositions des enfants

« Il était une fois un lac avec une eau si claire qu’on pouvait voir au fond : des coraux, des plantes aquatiques, des poissons multicolores, rayés, dorés, tout ronds... Dans ce lac vivaient des dauphins et des sirènes aux queues brillantes d’écailles. Les enfants aimaient jouer au bord du lac mais aussi dans l’eau avec les dauphins.

Mais un jour ils trouvent l’eau du lac boueuse. Que s’est-il donc passé ?

Prés de ce lac, il y a une forêt où les enfants ne doivent pas aller car dans cette forêt vit un ogre qui est jaloux de tout ce qui est beau. Il n’aime pas les enfants parce qu’ils ne viennent pas jouer avec lui. Alors un jour, avec son terrible engin, il transporte du sable noir dans le lac. L’eau est trouble, les sirènes sont parties, les dauphins aussi. Les enfants sont très tristes mais aussi très en colère car quelqu’un a pollué leur lac.

Alors les petites bêtes qui vivent dans le sable et les plantes vont aider les enfants mais avant, il faut qu’ils reconstruisent les galeries des vers, la fourmilière des fourmis qui ont été écrasées par…oui ! Elles l’ont vu avec son tractopelle, l’ogre de la forêt, il est passé par là. Mais pour nettoyer le lac il faut l’aide de la bête à corne, oui, la licorne blanche aux ailes bleues qui habite au fond de la vallée. Alors les enfants courent, courent, courent… 

Ils arrivent à la cime de la colline et en bas dans la prairie verte elle est là, la bête merveilleuse. Ils lui expliquent ce qui se passe, le lac, l’eau claire, l’eau polluée. Elle va les aider et leur demande de monter sur son dos l’un après l’autre. Elle trotte, trotte, trotte et arrive au bord du lac. Les enfants sont désespérés, l’eau est toujours sale. La licorne leur demande de dire une formule magique pour faire sortir le sable.

« Enlève toi sable noir pour que l’eau redevienne claire ».

Elle se penche sur l’eau et avec sa queue elle frappe fort, avec sa corne elle fait des ronds au dessus de l’eau. Aussitôt une tornade de sable sort du lac et se dirige vers la forêt. On entend un grand cri. C’est l’ogre qui a été pris par la tornade. Il s’étouffe, il gonfle de colère et éclate en mille morceaux. Il disparaît à tout jamais.

Les sirènes, les poissons, les plantes aquatiques, les dauphins, les insectes reviennent dans le lac. Ils sont heureux et les enfants retrouvent leurs jeux sur la rive. »

Classe des grands en demi groupe accompagné par l’enseignante -séance d’une heure, puis travail d’écriture en classe à partir des notes de la maîtresse.

Lors de l’activité création de contes, les élèves d’Eliane ont choisi de placer leurs personnages au bord d’un lac. Ils ont créé les costumes et les décors puis mis en scène cette histoire pour la fête de l’école.

Ils ont découvert les fleurs de Monet dans son jardin de Giverny et ont dessiné des nénuphars pour illustrer un poème « La lune et l’eau ». Il y avait aussi une série de photographies sur les thèmes de « la main » et de l’eau qui coule, s’écoule…

 

Les élèves ont pu visiter l’exposition des travaux des différents partenaires dans les rues de la vieille ville. Les parents accompagnateurs ont été aussi surpris que leurs enfants par la diversité des propositions autour de ce thème de l’eau.
Nous concluons sur un constat de Mireille Gravier : « A force de technologies, de stations de pompage et de barrages, le monde contemporain balaye trop souvent l’expérience séculaire, nous installant dans la spirale infernale de l’utilisation abusive et du gaspillage de l’eau, en contradiction totale avec les conditions et les potentialités du milieu (crues, inondations catastrophiques, désertification aux portes des capitales au sud de la Méditerranée) ».
Le Centre Méditerranéen de l’Environnement a réalisé des panneaux à partir de ce projet pour sensibiliser les citoyens vauclusiens et autres.

 

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