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Au hasard de la main...

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Avril 1999
 

CréAtions n° 87 - Traces - publié en mai-juin 1999


Isabelle Palissier, étudiante à l’IUT Sciences sociales de Bordeaux (Gironde)

 

Au hasard de la main…

 

 

L’écriture, la trace

En IUT où j’interviens en expression/communication, écrire, pour les étudiants, est essentiellement un acte sanctionné par un jugement, un examen, une évaluation dont les critères leur sont le plus souvent méconnus : ils se jugent en général « mauvais en français ». Revenir aux sources de l’écriture, la trace, découvrir le texte écrit comme « image », écouter les mots, faire vivre sa langue singulière en jeu avec (et contre) le code commun, l’entreprise est de taille, mais toujours riche de découvertes et elle se révèle essentielle pour retrouver un pouvoir d’expression et d’échange. Ces démarches font surgir des productions inattendues, réalisées dans les marges comme les « gribouillis » d’Isabelle.
 


 

 

Le gribouillis comme procédé de concentration

En cours d’expression à l’IUT Carrières sociales, Isabelle « gribouille », elle l’a toujours fait ici ou ailleurs : traces aléatoires, lacets et entrelacs que la main laisse venir, au plaisir du geste, de sa tension ou de sa souplesse. Elle nous dit que c’est sa recette de concentration, jeux de la main et du stylo à bille, noir ou bleu, libre d’aller, et l’esprit est libre pour écouter. Ensuite, de ces « gribouillis » naîtront des formes : « Au début, il n’y a pas de construction, mais des traits souples, condensés, circulaires ; puis au bout d’un moment des formes apparaissent et je vais en privilégier certaines, à partir de l’accumulation des traits. Les rares fois où je me suis donné un projet ça a été un échec : c’est seulement des traces nées au hasard de la main, reprises ensuite et travaillées, que naissent les formes. »
 
 

 

 

Aventure de lignes


« Des formes fantasques naissent de la rencontre de formes abstraites et d’éléments du réel : l’imaginaire de chacun peut en jouer, s’y perdre. Souvent la peur du « ça ne veut rien dire » m’a fait rajouter un élément plus réaliste au dernier moment. »

 

Dedans-dehors

 

Plis, replis, drapés, fragments, œil, becs et plumes, nœuds et fruits, feuillages fous, une végétation prolifère en assemblages hasardeux et tisse faune et flore et femme : le regard se perd à chercher son fil d’Ariane.

Dans le dessin, le plus récent, le paysage, on est dehors; ouverture des lignes, horizons, couleurs : une autre aventure.
 

 

 

gribouillis, dessin   sommaire n° 87