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Revue en ligne CréAtions n°219 "Peindre à la manière de soi...même"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°219 - Publication : octobre 2014

Classe de cycle 3, École du Clos Jovet, Autun (Saône-et-Loire) - Enseignante, Florence Géroudet

  

 
Entrer dans une démarche de création

Une expérience au cycle 3

 

Lettres en bataille - Léonie

Je me suis toujours sentie extrêmement démunie sur le plan personnel dans le domaine de la pratique plastique. A tel point que c’était un obstacle pour mettre en place ces activités dans la classe car j’étais, comme beaucoup d’enseignants, plus préoccupée par le résultat que par la démarche qui permet aux enfants d’aller vers une expression artistique personnelle. Pendant des années je m’inspire de projets, certes intéressants, mais avec une part d’expression singulière de l’élève très réduite. Je ne suis pas satisfaite de ces temps de pratiques plastiques : c’est le bazar, très bruyant, lourd au niveau de la mise en place… Bref, cela saute souvent dans l’emploi du temps. En modifiant progressivement ma pédagogie grâce à des stages en pédagogie Freinet, c’est naturellement que j’en arrive à envisager la pratique plastique sous un angle différent. 

 

Je mets en place dans ma classe des ateliers : poésie, géométrie, expériences scientifiques, jeux de société  et… arts plastiques.
Je commence par utiliser le fichier de techniques PEMF parce qu’il offre une liberté de choix aux élèves et permet un travail en autonomie. Partant de cela je fais évoluer le dispositif en discutant avec Anne Roy (Conseillère Pédagogique en Arts Visuels) et Hervé Nunez (professeur d’arts plastiques en collège), tous deux membres du chantier CréAtions de l’ICEM. Lorsqu’Hervé présente sa démarche avec ses élèves et que je vois leurs parcours et leurs propositions d’une grande créativité, cela me conforte dans l’idée que je suis dans une bonne direction.

Je me dis : « ce n’est pas parce que moi je me sens nulle en arts plastiques que je ne peux pas permettre aux élèves d’avoir une démarche créative ».  Ce qui a changé, c’est que je n’attends pas un résultat subordonné à des principes de beauté.
Je mets en place un cadre qui permet aux enfants d’affiner leur regard, de comparer et d’entrer dans une démarche de création. Pour moi cela présente une grande proximité avec l’expression écrite lorsqu’on la conçoit, non pas comme un exercice formel, mais comme la possibilité pour les enfants de s’exprimer.

Carte de France, Gregory

 

Organisation de la classe

 

L'homme émotionné,, Morgane et Lucien, 50 x 65

Les ateliers ont lieu trois fois par semaine pendant quarante-cinq minutes. Trois élèves de CLIS sont intégrés lors de ces moments. Je dispose d’une salle libre à côté de la mienne dans laquelle les élèves peuvent aller travailler en autonomie. Ils s’inscrivent de manière assez libre et peuvent rester plusieurs séances dans le même atelier : chacun va au bout de sa production avant de laisser sa place à un autre. Dans cette salle, il y a un placard avec tout le matériel d’arts plastiques. Je ne m’en occupe pas, deux responsables veillent au rangement et au nettoyage du matériel. En plus du fichier PEMF, les élèves ont à leur disposition, depuis janvier, des petits mots « déclencheurs » à tirer au sort. Ils ont été choisis collectivement et se répartissent en trois catégories : noms, adjectifs, verbes. Les règles de fonctionnement de l’atelier sont affichées, assez rapidement je contrains les élèves à élargir leurs thématiques en interdisant la reproduction de drapeaux, prénoms et cœurs…

 

Comportement des élèves

Comme l’atelier d’arts plastiques est toujours complet, nous mettons en place une liste d’attente. Au début les élèves utilisent le fichier de techniques. Si l’une d’elles plait à l’un d’entre eux, très souvent, les autres la reprennent. Ils ont plutôt envie de tester techniques et matières sans intention autre que celle du plaisir à déposer de la couleur sur la feuille. Au début, les réalisations manquent de recherche. Cela ne m’inquiète pas car je pense que c’est une étape importante et incontournable : les enfants ressentent le besoin de renouer avec des pratiques de l’école maternelle. En effet, cela fait longtemps qu’ils n’ont pas eu l’occasion de toucher à la peinture. Très rapidement, à partir d’une même fiche, les réalisations se diversifient.

 

Feu d'artifice, Axel, 50x65

 


"Peindre à la manière de soi-même"

   

une technique, différentes productions
exposer, écrire, échanger
un échange autour de trois productions
une production collective


peinture, atelier