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Novembre 1952

Nous profitons de cet appel à l’action que nous faisons aujourd’hui aux organisations laïques et aux syndicats en particulier pour rappeler que nous avons moins que jamais la prétention de créer et d’animer un mouvement autonome qui se substituerait plus ou moins aux organismes normaux de défense que la classe ouvrière s'est forgés.

Nous sommes une grande guilde de travail pédagogique. Nous groupons pour notre effort d’amélioration de l’Ecole les éducateurs de toutes tendances. Nous avons montré par notre permanente unité et notre réussite que les éducateurs sont capables de travailler fraternellement pour un but enthousiasmant dont ils sentent l’efficience, et cela quelles que soient leurs divergences d’opinions philosophiques et religieuses.

Nous ne voudrions pas tromper nos adhérents en leur laissant croire qu'ils ont trouvé dans le mouvement de l’Ecole moderne, un moyen d’action qui se suffit et qui peut remplacer pour eux syndicat et partis politiques.

Nous remplissons notre tâche d’éducateurs qui est de s’intéresser à notre beau métier, de le rendre au maximum utile au peuple, et libérateur.

Nous sommes à un poste de combat, mais qui n’est pas tout le combat. Seulement, c’est dans la mesure justement où nous aurons le sentiment d’être, même en pédagogie, à un poste de combat, que nous comprendrons mieux la nécessité de lutter sur les autres fronts : syndicat, coopératif, social, politique. Ce faisant d’ailleurs l’éducateur ne fait que donner l’exemple de ce que doit être, de ce que doit faire un vrai citoyen.

Nous disons donc à nos camarades :

« Soyez d’abord de bons travailleurs, aimant votre métier et le remplissant avec conscience et compréhension. Mais soyez aussi, partout, des citoyens actifs, dans toutes les associations où des hommes dévoués à leur cause luttent pour le triomphe de l’idéal laïque qui nous est cher.

Et nous ajouterons : « D’abord, luttez pour fa paix, partout où vous le pouvez. Pas seulement au moment où se mène une campagne, mais en permanence. Tâchez de reconnaître et de démasquer les ennemis de la Paix. N’oubliez pas que l'éducation veut la Paix, que la préparation de la guerre et la guerre sont la mort de l'école, la destruction monstrueuse du fruit de notre travail. Dans le combat pour la Paix on devrait voir en tête, unis pour la même défense de leur œuvre, les mères et les éducateurs, les uns et les autres créateurs de vie, farouches défenseurs des jeunes êtres dont ils assurent les pas sur le chemin qui les mène vers la société où ils auront à remplir demain leur devoir d’homme.

Un grand congrès des peuples va avoir lieu. Le mouvement de l’Ecole Moderne vous demande d’y participer avec un maximum d’ardeur, comme vous participerez à toutes les grandes œuvres de Paix qui vous solliciteront.

Quant à nous, nous serons fiers d’apprendre que nos adhérents sont partout les humbles mais dévoués serviteurs du Peuple.