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Cette année, nouvelle école, j’ai envie de faire travailler les enfants à partir du travail de Georges Le Fur sans que les enfants aient vu une de ses œuvres.
Dans un premier temps donc, nous travaillons sur le mot exodes, définition et histoire en groupes et tous n’ont pas la même version. Un groupe m’entend parler de l'exode de 1940, à un autre, je raconte le premier exode, celui de la bible en parlant du film et de la mer qui s'ouvre devant les esclaves en fuite. Nous évoquons ensemble et regardons des photos et une vidéo concernant les exodes provoqués par Tchernobyl et Fukushima.
Dans un deuxième temps, je distribue le texte de présentation de Georges Le Fur, celui qui est sur son site et que j'ai imprimé puis nous visionnons les œuvres, celles qu'il m'a données sur une clé USB. Ils font des commentaires sur les tableaux. Oralement, je leur demande de mettre en mots ce qu'ils voient, de choisir une œuvre et d'en raconter l'histoire.
Je leur donne l'alphabet de Georges. Comme nous venions de voir la naissance de l'écriture et les idéogrammes, ils sont sensibles à ce travail de symbolisation de l'écriture. Je leur propose de réaliser "l'alphabet de la classe" pour travailler sur le thème de l'exode. Je découvre alors l'album Paris-Paradis, première partie*. Je choisis de mettre l'accent sur le texte, je le saisis donc et nous le lisons en classe. En production d'écrit, je leur demande d'écrire une suite, ce n'est qu'après qu'ils peuvent découvrir, en autonomie, le travail de l'illustrateur . Nous procédons de la même manière pour découvrir Paris-Paradis, deuxième partie.
Arrive enfin le travail plastique. Je mets à leur disposition les formats qu’ils ont choisis et que j’ai prédécoupés. Ils peuvent travailler seul ou par deux. Je conseille très fortement un premier travail de dessin au crayon à papier, certains le font minutieusement, d’autres tracent seulement l'organisation générale de leur production. En faisant référence aux œuvres de Georges, ils choisissent une dominante de couleur. Cette mise en couleur s’avère l’étape la plus longue. Avant, pendant ou après le travail plastique, je leur demande de traduire leur exode en mots. Beaucoup d'entre eux choisissent de le faire après. Tout au long de ce travail, ils commentent leurs réalisations, échangent entre eux. Au fur et à mesure de leur finition, les productions, variées, sont affichées. Devant ce "mur de productions", certains enfants estiment que leur travail n'est pas abouti et le reprennent. Je leur donne tout le temps nécessaire pour aller jusqu'au bout de leur projet.
Dès le départ, les enfants savent qu’ils donneront leur travail à Georgeset ils sont très heureux de lui transmettre. Une rencontre est prévue mais en raison de nos emplois du temps respectifs, elle arrive trop longtemps après tout ce travail dans lequel ils se sont beaucoup impliqués. Les enfants et Georges dessinent ensemble, il leur donne des conseils techniques mais la rencontre ne se fait pas vraiment, les enfants sont déjà passés à autre chose.
Toutes les œuvres ne sont pas accompagnées d’un texte, tous les enfants n’ont pas écrit, mais tous ont participé à ce travail.
* de Didier Jean et Zad, mise en couleur de Bénédicte Nemo, Éditions 2 vives voix.
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