Lorsque j’ai appris que l’association CASA projetait de mettre en place une opération réunissant deux lycées autour de l’œuvre de l’artiste Franck Scurti, la qualité de la proposition a fait que j’ai tout de suite désiré que mon collège y participe :
• Mettre à la disposition des établissements une vidéo de six clips de l’artiste, propriété du FRAC Rhône-Alpes et une pièce Mobilis in mobili, propriété du FRAC Aquitaine.
• Demander aux élèves de réagir plastiquement par rapport à cette œuvre.
• Faire venir l’artiste dans les trois établissements pour discuter avec les élèves au moment où ceux-ci auraient déjà des productions en cours.
• Organiser des visites des élèves entre eux dans leurs établissements pour qu’ils discutent de leurs productions.
• Produire finalement un document réunissant toutes les productions, document qui serait ensuite distribué à chaque élève.
Bien sûr, tout cela aurait pu demeurer très formel si les enseignants n’avaient pas permis aux élèves d’apporter leurs regards sur l’œuvre ou même de s’en éloigner, de n’en retenir qu’un élément, le support, l’écriture plastique ou les centres d’intérêt.
J’ai proposé ce travail à toutes mes classes de collège comme je le fais d’habitude, sans obligation d’y participer, comme déclencheur. Cela s’est traduit par la diffusion des vidéos en continu pendant toute la durée d’une séquence, mais chacun pouvait regarder ou poursuivre son travail à sa guise. Pendant un moment d’échange institutionnalisé, j’ai ensuite engagé une discussion sur cette production. Les élèves désireux de participer à cette action savaient que les visites des autres établissements et des expos se feraient en dehors de la classe, pendant les après-midi du mercredi. Comme pour Janine Poillot dans les visites au musée le samedi matin, il s’agit pour moi dans ce cas-là de responsabiliser les élèves quant à leur volonté d’action.
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Mobilis in mobili
Heineken vision, vidéo
L’objectif de La caméra de Scurti est placé devant un verre de bière, à la terrasse d’un café. Le cadrage très serré fait que l’on ne comprend pas tout de suite de quoi il s’agit.
Les élèves sont parlé d’aquarium, de trucage avant de mettre un nom sur les éléments : bulles de gaz, couleur de la bière blonde, voitures ou personnes déformées par le verre.
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1/5 de mes élèves (70 élèves) ont participé à cette action et une vingtaine d’entre eux ont franchi le dernier palier, celui de l’exposition. Pour ma part, les seuls choix qui ont présidé à cette exposition ont été en premier lieu d’avoir « terminé » son travail de manière à ce qu’il soit présentable (cartel, cadre, générique vidéo, etc.) puis d’avoir ensuite écrit un court texte expliquant la relation à l’œuvre de Scurti.
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