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Dans :  Sciences et Techno › Histoire-Géo › 
Février 1998

 

Le mimosa
 
De tous les acacias qui poussent sur la planète, il en est un qui, chaque hiver, transforme les collines des massifs de Provence et de la Côte d’Azur en une tapisserie jaune : le mimosa.
 
On connait cet arbre aux grappes de boules jaunes à l’odeur forte dont le pays d’origine est l’Australie. C’est en Océanie, particulièrement en Australie et en Tasmanie, que se trouvent 800 des 1200 espèces d’acacias réparties sur tous les continents. L’Europe est le seul continent où l’acacia n’est pas une pante endémique : il y a été introduit.
 
Si en France on trouve sa trace au XVII° siècle, c’est au XIX° siècle qu’il va vraiment faire son apparition dans de nombreux jardins de Provence. Plusieurs anecdotes le font arriver chez nous. En 1778, séjournant à Hyères, pendant que Bonaparte menait campagne en Égypte, Joséphine pensa que des plantes venues d’ailleurs devaient pouvoir s’acclimater dans cette région au pouvoir tempéré. Malgré les conflits qui opposaient la France et l’Angleterre, elle réussit à se procurer diverses plantes rares et exotiques venant d’Océanie. Elle en fit envoyer aux jardins d’Hyères, de Toulon et de Nice. C’est ainsi que le mimosa apparut dans le midi en 1804.
Quelques dizaines d’années plus tard, le rattachement du Comté de Nice à la France et le développement de la ligne de chemin de fer de Paris-Nice favorisèrent le développement d’un tourisme d’hiver. De nombreux étrangers construisirent des villas avec de très beaux jardins. Parmi eux, des Anglais qui introduisirent des végétaux exotiques dont des mimosas.
 
Le nom commun du mimosa vient du latin mimus, « mime ». En effet, les feuilles composées d’une variété de mimosas appelées sensitives se contractent au moindre contact et rappellent les mouvements des mimes. Le nom mimosa, adapté dès l’origine par le public, restera la dénomination commune préférée pour tout le genre acacia.
 
L'abondance de ses fleurs en hiver, sa couleur jaune, son feuillage gracieux, sa facilité d'adaptation, sa rapidité de pousse feront le succès du mimosa. En 1854 le mimosa argenté est cultivé au Château de la Bocca à Cannes. En 1870, il est planté dans l'Estérel où il prospèrera et se multipliera naturellement. C'est ce mimosa que nous connaissons actuellement.
 
Colline du Tanneron au-dessus de Mandelieu-la-Napoule
 
Recherché comme fleur coupée pendant l'hiver, le mimosa devint une nouvelle source de revenus pour les horticulteurs.
 
A la fin du XIX° siècle, les plantations se multiplièrent, de nouvelles variétés furent créées par sélection : les cultivars. A partir de l’Acacia dealbata aux feuilles gris argenté et l'Acacia baileyana aux feuilles bleues vont voir le jour le gaulois, rêve d'or, président doumergue, mireille, tournaire, mirandole. Ces cultivars se différencient par l'abondance des glomérules ou groupements de fleurs, leur jaune plus ou moins dense, les pennes des feuilles et leur couleur aux verts plus ou moins bleutés ou plus ou moins clairs.
 
Les mimosas sont confrontés aux maladies parasitaires, (collet noir, chancre, fumagine), aux accidents climatiques (gel, coups de soleil) et aux insectes (pucerons, psylles, cochenilles, thrips).
 
En plein hiver, cette plante est appréciée, car elle symbolise le soleil du Midi.
 
La gousse ou « cosse » renferme les graines, elles-mêmes protégées par un tégument très dur et très résistant à l'humidité. Le tégument se fendille à la chaleur.
 
 
 
Avant d'étaler leurs pennes (feuille pennée qui rappelle les barbes d'une plume) composées de folioles très fines, les feuilles semblent sortir d'une gangue qui les protège.
 
 
 
 
Les fleurs portent un grand nombre d'étamines jaunes. Ces petites fleurs sont réunies en petites boules appelées glomêrul (du latin glomus « boule » et glomerula, « petite pelote ». Les fleurs de certaines variétés sont groupées en épis.
 

 

 

Source : 
BT 1095 L'olivier
Crédit iconographique : 
photos Marjolaine Billebault