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Tapisserie

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Février 1998

 

 

CréAtions 80 - Matières et matériaux - publié en février 1998

Classe de CE1, CE2 et CM1, Ecole Stanislas Lavigne, Pau (Pyrénées-Atlantiques) – Enseignant : André Oxoby – Intervenants : Mayalen et Daniel Valotteau

 

 

Tapisserie

 

« C’est doux la laine » avoue un gamin au sourire espiègle. Ses doigts la manipulent avec précaution et ses yeux suivent son évolution sur le cadre de bois. Il travaille à la réalisation d’une tapisserie.

A l’école Stanislas Lavigne, les enseignants ont mis en place des ateliers de « sensibilisation aux métiers d’art » en partenariat avec des intervenants extérieurs professionnels, des parents d’élèves bénévoles. Le projet est en grande partie financé par la SEMA (Société d’encouragement aux métiers d’art). Parmi les divers ateliers proposés, les enfants ont choisi librement celui de tapisserie.
 

 

 

« Un après-midi, nos avons rendu visite à Mayalen et Daniel Valloteau, artisans-tisserands et lissiers (installés à Ogeu). Il y avait une grosse machine pour tisser. Mayalen nous a montré comment il fallait s’y rendre, mais nous, nous avons tissé à l’école ».

L’objectif était, outre de faire accéder l’enfant à un travail d’artisanat d’art, de conduire celui-ci du projet à la réalisation finale sur douze semaines à raison d’une séance hebdomadaire. Mais c’était aussi découvrir, s’approprier une technique, en accepter les contraintes. Il ne s’agissait pas d’enfermer l’enfant dans un processus de « copiage » stéréotypé ni de le conditionner, ni de le « livrer aux mains des professionnels ».
Les enfants ont été acteurs dans un travail coopératif où les artisans ont apporté leurs compétences et leur aide. A l’intérieur du projet, l’enfant était autonome, il avait à aire appel à son imaginaire, sa fantaisie, sa spontanéité pour produire ses tapisseries, celles-ci étant un élément d’une réalisation collective.
 
Le thème choisi au départ était le printemps, il s’est élargi aux « quatre saisons à la montagne ».

 

« Pour commencer, nous avons dessiné ».
« Ensuite, j’ai mis les fils sur le cadre, c’était u peu dur, j’ai commencé mon tissage. »


 

Pour tous, il y a eu la surprise de voir le dessin se transformer : l’épaisseur des fils de laine, le grain du tissage ajoutaient du relief, déformaient le trait rigide du dessin. Et celui-ci renaissait au fur et à mesure.
Les tableaux collectifs (2m x 0,80m), ont été exposés lors de la fête annuelle de l’école. Les commentaires des adultes relataient le plaisir des enfants à la découverte de la globalité du travail de l’artisan, la patience dont ils avaient fait preuve dans cette activité mettant en jeu une motricité fine. « Ils ont fait preuve d’un gnac terrible » a témoigné Daniel Valotteau, surpris par leur spontanéité dans le choix des couleurs.

Enfants, parents, enseignants, artisans se sont enrichis grâce à ces nombreux échanges. Dans les prolongements possibles, les élèves ont pu s’approprier un vocabulaire spécial au tissage, à la tapisserie, faire une réflexion sur les textiles, l’historique du fil. Ils ont vécu, en même temps qu’une ouverture, une expérience qui a enrichi leur sens créatif.
 

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