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Des adolescents parlent de nos congrès

Février 1975

 

DES ADOLESCENTS PARLENT DE NOS CONGRES

Ils étaient vingt-trois jeunes, issus de classes Freinet de CES, lycées ... Et combien étaient présents au Congrès ?

Ils ont été neuf (9) de Thann, Bordeaux, d'Altkirch. À répondre à un questionnaire, adressé à la plupart d'entre eux par l'intermédiaire de leurs profs. tout en précisant d'ailleurs le plus souvent l'existence d'un malaise vis-à-vis de ce questionnaire.


 

A noter que la plupart d'entre eux ont répondu collectivement (sept sur neuf). Et bien souvent les réponses se recoupent :Dans leurs témoignages. ils évoquent des aspects positifs, des aspects négatifs du congrès. Ils en font un bilan : leur jugement nous offre l'occasion de remises en causes urgentes !

Oui, le congrès, dans son ensemble, les a intéressés, soit par l'ambiance. soit par les sujets traités. Et tous souhaitent revenir à Bordeaux en 1975.

L'aspect positif généralement évoqué, c'est l'ambiance du congrès, qui permet liberté et communication. Mais cette impression agréable ressentie dès l'abord est trop vite ternie par une constatation quasi-unanime : les gens ne savent pas écouter !

Les éducateurs planent ! Aux problèmes posés, on tente vraiment d'apporter des réponses. Des relations se créent , superficielles, et ne se poursuivent pas. D'où celle impression pénible de solitude dans la masse ... des points de repères leur manquent !

Les adolescents, élèves de classes Freinet. Où, du moins, un seul prof sur 7 tente d'implanter l'expression libre que ce soit en maths, dessin. Français .… ces adolescents-là se sentent étrangers aux commissions de travail qu'ils disent - à tort , à raison, (à vous de juger) ! -· réservées aux éducateurs. (C'est grave. Non! Le militant Freinet travaille en circuit fermé ! ) De plus, les jeunes manquent d'information sur le contenu des travaux de la commission. Et, comme personne

n'essaye de les y intégrer. pendant l'année, aucune motivation n 'existe en eux lors du Congrès.

Des constats : les adolescents interviennent rarement au cours des "grands débats", que ce soit par timidité, par sentiment d'infériorité vis-à-vis des "grands parleurs de I'ICEM" (autre jugement qui doit faire réfléchir), ou tout simplement , par satisfaction de ce qui y est dit.

Les débats appréciés ont été ceux portant sur des thèmes concrets : ainsi la discussion menée lors du débat sur "L'enfant et la société de consommation'' a été très prisée.

Les jeunes. dans leurs réponses, posent, implicitement souvent, des jalons pour l'organisation d'un congrès en 1975.

Pour se connaitre, ils aimeraient se retrouver souvent. Comment ?Ils aimeraient qu'on leur réserve une salle ; mais ils ne voudraient pas s' isoler dans un groupe spécifique : ils préféreraient que leurs départements d'origine les aident à s'intégrer dans les commissions de travail. et ce en préparation du congrès. Ils voudraient que les groupes départementaux les invitent à préparer le congrès avec eux. Certains d'entre eux souhaiteraient que les jeunes créent quelque chose et le proposent au congrès comme les autres groupes.

Deux points centraux se dégagent donc nettement en relief de ces témoignages. L'intégration des jeunes. qu' ils soient élèves de profs Freinet ou normaliens ne peut se faire que pendant l'année, dans le département, avec l'aide du groupe départemental. Et là que les groupes départementaux

se déclarent prêts à accueillir les jeunes, si ceux-ci le désirent, ne suffit pas. Dans le monde adulte, les relations entre les jeunes et les adultes sont en général tellement perturbées que les jeunes ont beaucoup de peine à aller dans un groupe d'adultes. Aussi faudrait -il que les groupes de l'Ecole Modeme amènent véritablement ces jeunes à travailler avec eux, et qu'ils en prennent volontiers l'initiative. Or, est-ce souvent le cas ?Attendre le congrès pour assurer cette intégration amène souvent , voire toujours, à l'échec. En deuxième lieu, les jeunes demandent unanimement une salle mise à leur disposition, mais rejettent l'idée d'une commission adolescents.Ils aimeraient pouvoir se retrouver pour planifier leur participation aux groupes de travail et débats, et en rendre compte.

Suite à ces réponses. je pense qu'il se rait bon que chaque prof qui compte amener avec lui des ados au Congrès commence dès maintenant à parler du congrès, à le préparer avec les éventuels participants, matériellement au moins.

Synthèse élaborée par J. Desbordes

5/10/74