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En Chantier n°13, mars 2010, Enquêter sur l'école

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Enquêter sur l’école
et en rendre compte dans le journal de classe

La classe de 5e C du collège Jacques Ellul à Bordeaux publie depuis deux ans un journal de classe : Big Boss.

Dans En Chantier n°9, Catherine Mazurie expliquait comment s’élabore ce journal.
Dans En Chantier n°10, vous avez retrouvé des écrits documentaires réalisés à partir du vécu des élèves.

Dans le présent numéro d’En Chantier , les textes extraits de Big Boss que nous vous proposons
parlent de l’école. De la recherche de données statistiques à des témoignages
familiaux ou à des interviews, ces extraits témoignent de la diversité des écrits documentaires.

 

Sommaire des extraits du journal de la classe :

Enquête statistique au sein de la classe
Recueil de témoignages
Articles informatifs sur l’école

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nos droits
La situation des mères de la classe

       Dans certains pays, les femmes n’ont pas le droit d’exercer un métier, de s’habiller comme elles veulent, de décider avec qui se marier, de sortir quand elles veulent. Et dans la classe de 5èmeC ? Ali a enquêté.

       Dans la classe, les mères qui exercent un métier sont majoritaires : sur quatorze élèves interrogés, six mamans seulement ne travaillent pas à l’extérieur. Mais parmi elles, deux sont en congé de maternité et vont reprendre leur travail après la naissance du bébé. Selon leurs enfants, ces mamans ne travaillent pas parce qu’elles ont une famille dont elles s’occupent (de deux à cinq enfants) et leurs enfants sont petits ; parfois aussi, c’est parce qu’elles ne parlent pas français.
       Les métiers exercés par les huit autres mamans sont très différents : femme de ménage, chauffeur livreur, cuisinière, aide-soignante, psychologue, magasinière, expert en projet européen…
       Toutes les personnes qui travaillent le font pour gagner leur vie et nourrir leur famille, notamment l’une d’entre elles dont le mari a eu un accident du travail. Mais deux, selon leurs enfants, disent aussi qu’elles aiment leur métier.
Enquête réalisée par Ali, compte-rendu de la classe

 

L’école gratuite ou payante


L’école gratuite grâce aux impôts

       J'ai le droit d'accéder à l'école gratuitement en France. Car depuis 1905, l'école est gratuite en France. Pas exactement, car nos parents paient des impôts et les impôts paient l'école. Mais tout le monde ne paie pas la même somme : c'est en fonction des moyens de chacun. C'est cela qui nous rend tous égaux par rapport au prix de l'école.

L’inégalité devant le prix de l’école

       Aux Etats-Unis, certaines écoles sont payantes. Ce qui se passe, c’est que les pauvres vont dans les écoles publiques. Un simple geste de l’Etat américain et tout le monde pourrait avoir une bonne éducation gratuite avec un enseignement de qualité. Tout le monde a droit à une éducation identique.
       Même si en tant que collégiens, parfois nous en avons assez de l'école, nous nous rendons compte quand même que nous avons de la chance.

Thomas

L’école autrefois
Comment était l’école de nos parents ? Quelques élèves de la classe témoignent.

La non mixité a existé

       En France, les écoles mixtes ne sont arrivées qu’à la fin du XXème siècle. Mon père m’a dit qu’à Salleboeuf, en 1971, son école primaire avait encore deux cours de récréation : un côté fille et un côté garçon. Il n’y a pas de raison que les filles et les garçons soient séparés.
Thomas

 

Années 1950 : l'éducation dans un orphelinat

       Mon père a été abandonné quand il était enfant, en France, dans les années 1950. Il a été placé dans un orphelinat. Il a été éduqué par des religieuses catholiques très strictes et, selon son témoignage, méchantes.
       L'hiver, alors qu'il faisait très froid, les religieuses faisaient prendre des douches glacées aux enfants. La nourriture n'était vraiment pas bonne.
       C'est quand même difficile d'être un enfant épanoui quand personne ne nous aime et qu'on n'a personne à aimer. Heureusement, il y en a qui sont courageux et s'en sortent parce qu'ils n'abandonnent jamais. Mon père a réussi à avoir un beau métier et a les moyens qu'il faut pour m'éduquer et m'emmener en vacances.
       Maintenant, ce qu'il souhaite, c'est que moi aussi, je m'en sorte à l'école.
Aurélien


L’école en Algérie, au temps de ma mère

       Ma mère a été éduquée en Algérie par des religieuses qui lui ont enseigné le français, et des Algériennes qui lui ont appris l’arabe. Elle avait un professeur égyptien qui battait les élèves quand ils faisaient des bêtises ou quand elle était énervée.
       L’école n’était pas obligatoire.
Walid

 

L’école à Mayotte en 1980

       Avant, dans mon pays natal, à Mayotte, l'école n'était pas gratuite. Le village où ma mère habitait était très loin de l'école, à environ un kilomètre. Le bus passait une fois par heure et ma mère était obligée de se réveiller à six heures du matin pour ne pas arriver en retard. Ceux qui étaient en retard avaient un châtiment : ils tendaient leurs doigts et ils recevaient un coup de bâton.
       Les professeurs étaient très sévères quand ma mère était jeune. Elle m’a dit qu’il n’y avait pas de récréation car si un ou plusieurs enfants faisaient des bêtises, c’était toute la classe qui était punie et qui n’avait pas de récréation. C’est pour cela que ma mère n’aimait pas l’école.
       Maintenant, au XXIème siècle, en France et à Mayotte, tout a changé et c’est beaucoup mieux qu’avant.
Mohamed

 

L’école à St Pétersbourg

       Madame Allalcha enseigne les maths au collège Jacques Ellul. Elle a passé sa jeunesse à Saint-Pétersbourg en Russie. Trois élèves l’ont questionnée sur l'école de cette époque.

Où est Saint-Pétersbourg ?
       Saint-Pétersbourg se situe au nord-ouest de la Russie, sur le delta de la Neva dans la mer Baltique.
       A cette époque, la ville s’appelait Léningrad. On était en pleine guerre froide.
L’organisation
       L’école était mixte, laïque et gratuite. Elle commençait à sept ans. Les horaires n’étaient pas les mêmes que chez nous : cela commençait à 9 heures et finissait à 13h. Il y avait cours le samedi. Les notes étaient sur cinq et pas sur vingt.
       En EPS, on changeait de sport à chaque saison : comme il neige beaucoup l’hiver, on faisait du ski en cours d’EPS.
Le parcours de Mme Allalcha
       Mme Allalcha travaillait bien et elle aimait toutes les matières. L’école ne lui paraissait pas difficile. Après le collège, elle est partie en France pour faire ses études. Elle a étudié la mécanique car elle voulait découvrir comment certaines machines fonctionnaient. Ensuite elle a fait des études de mathématiques et de physique-chimie.
       Mme Allalcha garde un bon souvenir de cette école. Elle dit que tous les métiers étaient possibles pour tous, notamment les filles.


Serhat , Younès et Alicia

Ce que nous apprenons à l’école
Témoignages

Ils n’aiment pas…

- Je n’aime pas l’école parce qu’il faut y aller tous les jours et que c’est obligatoire.Toute la journée, on doit travailler et quand on rentre, on doit faire nos devoirs.
Je n’aime pas l’école parce que je dois écrire. La seule chose que j’aime, c’est quand ça sonne et qu’on sort de la salle.
(Marina)

- Je n’aime pas me réveiller tous les matins très tôt, c’est énervant. Parfois, j’ai l’impression qu’on nous prend pour des robots. (Aurélien)

- Je n’aime pas la foudre des devoirs qui tombe sur mon bureau en fin de soirée. (Thomas)

- On n’est pas des ânes ni des Einsteins ! (Michel)

 

 

Le soir après les cours

Le soir après les cours quand je rentre chez moi je suis fatigué. Je me repose alors en regardant la télévision, en mangeant ou en dormant.
Mais il y a un «quelque chose» qui est obligé de me déranger, ce sont mes parents :
- Allez, maintenant tu vas faire tes devoirs !
Je réponds d'un ton suppliant :
- S'il te plaît laisse-moi encore regarder cinq minutes !
Ma mère souffle et me dit :
- Bon, oui, mais juste cinq minutes.
Et moi, d'un ton innocent :
- Oui, oui, maman !
Et juste le temps qu'elle tourne le dos, je saute sur le canapé où je rebondis tout content.
Quelque temps après, ma mère répète :
- Va faire tes devoirs, maintenant !
- Bon, j'y vais...
- Allons dépêche-toi !
Je souffle à mon tour, j’éteins la télé… Je vais dans ma chambre en traînant des pieds. J’ouvre mon sac… pas d’agenda ! Hélas, ma mère revient et le retrouve :
- Ah ?... Tu n’as pas de devoirs… !
Et moi, rayonnant :
- Yesss !
Mais elle tourne les pages et me dit :
- Eh bien, tu vas t’avancer…


Younès

 

Ils aiment…

- J’aime quand mon stylo plume glisse sur les copies, sur les cahiers, même si j’écris n’importe quoi. Le sport, ce n’est pas qu’un sport, c’est une passion. (Eva)

- J’aime bien l’école car on voit ses copines. (Marthiale)

- J’aime bien faire des expériences en SVT. (Halil )

 

Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
Pour nous contacter : bt[arobase]icem-freinet.org" class="moz-txt-link-abbreviated mailto">bt[arobase]icem-freinet.org
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