Raccourci vers le contenu principal de la page

Recherche archives : Anne-Marie Mislin, 1995

4 résultats

Résultats

Le chant du colza : langage... émotion... poésie...

Dans :  Formation et recherche › connaissance de l'enfant › 
Janvier 1995
Avant-propos
 
Dans ce monde obsédé d'intellectualisme, où il est de bon ton de mettre l'EMOTION de côté et de valoriser la RAISON, l'enfant, l'adolescent (et même certains adultes) se sentent parfois mutilés pour communiquer et se taisent.
Comment exprimer les interrogations essentielles sur la vie, la mort, dire la révolte, l'exaltation, l'amour, la tendresse, la beauté du monde et ses mystères mieux que par des images intimes qui réinventent, aux yeux des autres, notre perception et notre appropriation personnelles du monde et transgressent le réel?
Le poème est le genre que beaucoup de jeunes attendent et dont les barrières du langage normatif les privent. L'enseignant a surtout pour rôle de les aider à rencontrer la poésie qui ne vient pas spontanément sans travail. Elle s'apprivoise lentement, se glisse d'abord dans un mot, une phrase qui tranchent dans un texte narratif ou descriptif ordinaire. La part essentielle du maître est sans doute là : être à l'écoute, en permanence, pour capter ce mot, cette phrase, mettre l'accent sur leur originalité pour que l'audace de création, la quête hésitante d'images d'un ou plusieurs enfants ou adolescents se multiplient, appellent les autres à oser l'inédit verbal, à amplifier le murmure dérangeant, étrange de

« ce qui nous émeut, passé, présent, avenir,

univers au-dehors ou mondes intérieurs"
Georges Mounin
(in Avez-vous lu Char ?)
En prolongement des dossiers de septembre et octobre « réhabiliter le texte libre » et en interaction avec les autres paroles exprimées, ces témoignages successifs d'Anne-Marie Mislin nous entraînent dans les « correspondances » baudelaireniennes du langage écriture de l'âme et du coeur, celle qui jaillit de l'être, celle qui n'est parfois que mélopée, prosodie, celle aussi qui veut dire ce que l'on vit, ce qu'on est et nous permet de regarder au-delà des apparences.
Plutôt que de présenter un patchwork d'approches poétiques de différentes classes, il nous a semblé plus chaleureux et plus fécond de pousser la porte d'une classe précise, d'y faire halte à des moments repères et de partager, en silence, des paroles chargées de vie.

Janou Lèmery