En Chantier n°15, Le Kamishibaï au cycle 2

KAMISHIBAÏ   au  cycle 2

« Petit théâtre de rue japonais »
 Un article de Catherine Tricoche – Groupe Ecole Moderne  79 - 27.08.2010

 Un travail proposé ici pour des classes élémentaires du cycle 2 (De la grande section maternelle au Cours élémentaire 1ère année). Ce type de théâtre, très populaire au Japon, se rapproche du théâtre de marionnettes, en plus minimaliste. Plus simple également à mettre en œuvre, il est souvent utilisé dans nos classes pour inciter à l’écriture, à l’expression. Il peut bien entendu être pratiqué sans problème par des élèves plus âgés…

 

Plan de l’article :

- Présentation
- La création de l’histoire
- Éléments déclencheurs
- Protocole de réalisation
- Pistes de création
- Les critères de réussite
- Remarques complémentaires
 

Présentation :

 Le « kamishibaï » ou « petit théâtre de rue japonais » est un petit castelet permettant de glisser des feuillets cartonnés supports d'une histoire. Le présentateur, placé derrière le théâtre, anime l'histoire en faisant glisser une à une les images tout en lisant le texte écrit derrière chaque page. Les spectateurs ne voient que les images défiler au rythme du texte lu et mis en expression par celui qui est plus ou moins caché derrière le théâtre.
Il existe des histoires que l'on peut acheter dans le commerce mais les élèves (de la maternelle au CM2) peuvent également en fabriquer.
 
La création de l'histoire:
 
Le cahier d'écrivain est un bon point de départ. Au CP, en début d'année, l'histoire peut être dictée par l’enfant à l'adulte, ou bien écrite avec un tuteur : un CE1ou CE2 par exemple (dans une classe à plusieurs niveaux), ou bien même avec un deuxième CP qui est déjà entré dans l'écrit-lecture.
Comme dans toute création de texte libre, des aides sont mises à disposition des élèves pour aider à l'écriture de mots (affichages classe, imagiers, « Photimots », etc.) 
 
 
Éléments déclencheurs :
 
- L'envie d'écrire une histoire et de la « mettre en scène ».
 
- L'écoute d'une histoire-kamishibaï du commerce présentée par la maîtresse ou un pair.
 
- L'attrait pour une histoire, un album, des poèmes... l'enseignant peut alors les présenter à nouveau à la classe sous la forme d'un kamishibaï qu'il construit lui-même (cf. ci-dessous « pistes »)
 
 
Protocole de réalisation :
 
1 - L'enfant (ou les) invente(nt) l'histoire.
 
2 - L'adulte corrige avec lui et scinde le texte en pages (ou vérifie que l'intention de l'élève est adaptée)
 
3 - L'adulte prépare des feuilles A3 : une ligne en bas et haut de la feuille, à environ 3 cm du bord, délimitant la "zone interdite" (ne pas y dessiner ou écrire, ça serait caché par le bord du théâtre).
 
4 - L'enfant (ou les) dessine(nt) sur chaque feuille.
 
5 - Si le dessin est satisfaisant (pas trop petit, correspondant aux critères pré-établis, texte éventuel lisible, etc. – Cf. ci-dessous « Critères ») ALORS seulement l'enseignant colle une seconde feuille
Ainsi on obtient des feuilles qui passent dans la rainure du théâtre.
 
6 - L'enfant présente son kamishibaï à sa classe
 
7 - Il peut y avoir un temps d'échange ensuite... (cf  « critères »)
 
 
Pistes de création :
 
- A partir d'un album que la classe aime bien: on peut fabriquer un kamishibaï en achetant 2 albums identiques puis on découpe chaque page que l'on colle sur un carton au format du théâtre.
 
- A partir de poèmes on peut créer un kamishibaï illustré soit par les enfants, soit par l'adulte pour provoquer une découverte littéraire et artistique.
 
- A partir d'un thème l'adulte peut inventer une courte histoire.
Par exemple à la rentrée, un texte répétitif peut remplacer un texte de lecture et initier un moment de création collective ou individuelle qui permettra de créer de nouveaux kamishibaï pour la classe.
« Cette année, j'ai un nouveau cartable » (dessin), « cette année, j'ai une nouvelle maîtresse » (photo), etc.
 
- A partir d'un thème en découverte du monde, on peut créer des « kKamishibaï documentaires ».
 
 Les critères de « réussite » d'un kamishibaï peuvent être définis avec les élèves ou explicités par l'adulte qui les vérifie :
 
- Les personnages doivent être reconnaissables sur chaque page : ils doivent être habillés, coloriés, dessinés... de façon à ce que leur identification par le spectateur soit évidente. (Souvent, lorsque le kamishibaï est réalisé par deux enfants, chacun dessine toujours le même personnage de manière à conserver cette régularité de caractéristiques du personnage).
 
- Les dessins doivent être les plus explicites possible et d'une taille conforme aux indications implicites et explicites du récit.
 
- La lecture doit être la plus fluide possible et respecter le ton et le « style » propres à chaque personnage (un entraînement avant présentation est nécessaire sauf pour un lecteur-expert)
 
- Les mots, onomatopées, titre, etc. doivent être bien lisibles.
 
 
Remarques complémentaires :
 
- La réalisation d’un kamishibaï peut être enrichie d'un travail sur la BD (Rechercher comment représenter la joie, la peur, la colère d'un personnage, comment mettre en évidence un objet du récit (gros plans, etc.)
 
- Les histoires du commerce sont rédigées en français, espagnol et anglais. Les enfants adorent écouter un texte déjà connu d'eux dans une autre langue. Pourquoi ne pas essayer de traduire un kamishibaï avec une personne capable de le faire (parent d'élève, conseiller pédagogique…)
 

 

Pour se procurer sur internet des théâtres et des histoires :
Lien intéressant chez WESCO : 
http://www.wescopro-eshop.com/Home_Boutique.aspx?BoutiqueId=5005&Language=fr-FR&SiteId=7041&ProfileId=2&ProPart=Pro&UserID=c232075f-24c3-4109-8f45-494d514265e0

 

 

 

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