Le carnet de bord des élèves de l'atelier danse - carnet n° 3

 

 

Carnet ° 3

 

Commencer une année, c'est toujours un peu complexe : par où, par quoi, et dans notre lycée, avec qui ? L'effectif élève se renouvelle de 50% tous les ans. En plus, nous permettons aux élèves de s'investir dans ce qu'ils veulent vraiment faire. Alors, certains restent même ici l'année suivante, souvent pour faire autre chose…
Aussi, sur le nombre des élèves impliquées en danse l'année dernière et qui ont commencé le travail de Carnet de bord pour CréAtions, nous ne sommes plus que trois. C'est un paramètre à prendre en compte dans notre lycée : la cogestion supprime la projection des enseignants sur l'organisation à venir de leur travail. Chaque année, je dois donc construire un moyen de faire découvrir la danse aux élèves qui auront envie d'explorer cette dimension de leur formation. tout sera à refaire !

Septembre

C'est la rentrée ! Tout change. Nos repères, les têtes, les activités… Après avoir bouclé l'atelier artistique, l'année passée, avec un travail corporel assez lourd émotionnellement (autoportrait), il est difficile de reprendre la danse. Que faire après avoir penser tout dire ?
Marion

Une nouvelle année commence, je suis de retour au lycée pour une deuxième année. C'est le travail en danse qui m'intéresse : apprivoiser les différentes techniques, les différentes périodes de l'évolution de la danse au XX° siècle.
Audrey
Commencer par un atelier de quinze jours sur le geste quotidien et la post-modern dance (mouvement créé par des danseurs américains dans les années soixante) tombait bien puisque ce sujet touche au programme de la spécialité (Chorégraphe Trisha Brown) et de l'option danse (sujet autour du geste).
Marion

 

 

Aujourd'hui, pendant la programmation d'un Atelier danse, nous avons décidé de travailler sur la post-modern dance. Les post modern exposent le fait que marcher c'est danser, d'où le titre de notre atelier.
Audrey
 


 

Dans la préparation de notre atelier, il y a aussi la préparation du n° de Créations. J’aime bien poursuivre le travail entamé maintenant depuis quatre ans, à savoir, vivre des expériences corporelles et en inscrire sur le papier la trace des sensations, des transformations. Le geste de l’écriture permet de conserver une autre mémoire.
D’ailleurs la notation est en danse une longue question.
Et nous avons choisi de la livrer ; alors, pour que les écrits ne soient pas seulement a posteriori, j’ai inventé de nouvelles consignes : nos « danserons » et les observatrices pourront noter ce qu’elles voient. La rédaction du 4 pages devient un moteur pour l’invention de situations pédagogiques. Et ça marche à en croire Marion
 

2ème exercice – 1ère consigne


Nous marchons toutes ensemble. Et nous faisons des arrêts, quand bon nous semble puis nous repartons sur nos marches.
Une d’entre nous sortira pour regarder et notera ce qu’elle voit.
Nous continuons sur marche - arrêt – marche mais nous avons une bulle d’eau dans notre corps.
Après être toutes passées à l’extérieur des marches, nous écrivons sur ces marches, sur ce que nous en avons ressenti.

      

                                         

 

Période 1            Séquence 3

                                        
Titre : MARCHER C'EST DANSER
Objectifs : Faire une création à partir de gestes quotidiens.
Méthode : Danser, inventer, improviser à partir des gestes quotidiens selon les techniques des chorégraphes américains des années 60.
Lire des textes et regarder des images.
MEE ("équipe profs") : Catherine et Patricia
Elèves : Adeline, Eugénie, Audrey, Marion
Durée : une quinzaine
Public ciblé : tous les gens qui savent marcher.
Lieu : hangar

 

Les élèves qui restent sont précieuses pour le lancement des activités. Audrey et Marion sont porteuses de dynamisme.
Marion est la seule élève du lycée qui prépare un baccalauréat spécialité « danse ». Elle doit donc passer une partie de son travail à pratiquer et elle doit être en mesure de comprendre les travaux de chorégraphes du XX° siècle afin de pouvoir commenter des sujets. Elle doit aussi présenter un « carnet de bord » du travail de l'année. Autant dire que les écrits pour CréAtions sont issus de ce cahier que nous tenons toutes les deux.

Parallèlement à l'effervescence de la programmation, j'ai sollicité une réunion autour de notre engagement pour CréAtions. Pour moi ce travail de mise en forme de notre quotidien doit s'appuyer sur toute la richesse de nos actes au lycée mais en même temps il agit sur notre façon de travailler dans notre lycée.

Ainsi, des photographies prises et tirées par Marion dans un atelier précédant autour de la rue peuvent nous servir de fond de page et donc orienter le lieu de notre travail extra muros.
Nous irons improviser sur les rails.

  

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suite du carnet n° 3