En Chantier n°4, mai 2008

Mai 2008

En Chantier, Publication du Chantier de Recherche documentaire de l'ICEM Pédagogie Freinet: productions de classes, recherches documentaires, exposés,  témoignages, pratiques...
Pour donner-trouver des idées : pour des élèves acteurs et auteurs de leurs savoirs.

En Chantier n°4 : Sur les chemins de la mémoire : la clôture du projet

Sur les chemins de la mémoire : la clôture du projet
Dans En chantier n°3, étaient présentés les travaux de la classe de 3ème3 du collège de Guérande (Loire Atlantique), accompagnée par leur enseignante de français Christelle Guillot. Le projet intitulé « Sur les chemins de la mémoire » portait sur l’histoire de la déportation et de la résistance pendant la seconde guerre mondiale. En voici la dernière étape.

Vendredi 4 avril : clôture du projet

L'après-midi, les élèves ont exposé aux autres 3èmes du collège leurs recherches et les ont guidés dans l'exposition prêtée par l'ONAC (Office National des Anciens Combattants).
Le soir, ils ont tenu des mini-conférences, lu des textes avec un accompagnement musical, dit des poèmes.
Puis, ils ont laissé la place à Madame Lancry, ancienne enfant cachée, qui nous a honorés de sa présence. Son témoignage a clôturé la soirée dans l'émotion.
 

Programme de la soirée :

1/ Discours de bienvenue,
notamment adressé à Madame Lancry Liliane,
ancienne enfant cachée qui se déplace de Paris.

2/ Mini-conférence des élèves à partir de leurs diaporamas.
Thèmes exposés :
 - la vie des enfants juifs pendant la seconde guerre mondiale et notamment la vie des enfants cachés,
 - les Justes parmi les Nations et notamment les familles de Loire Atlantique,
 - le Mémorial de la Shoah,
 - les camps: le Struthof et Drancy,
 - la vie d'André Berkover (un adolescent déporté à Auschwitz),
 - la vie de Lili (enfant cachée).


3/ Lectures-concert : extraits de textes lus et écrits en classe (Le grand voyage de Semprun, La Mort est mon métier de Merle, Paroles d'étoiles, autobiographie de Liliane Lancry, textes d'élèves.... Ces textes auront un accompagnement musical créé par les élèves.
 
4/ Diction en choeur du poème d'Eluard "Liberté".
 
5/ Témoignage de Madame Liliane Lancry
 
6/ Nos impressions sur ce projet

Bilans
Le projet sert à faire passer un message et pour que ça ne se reproduise pas. Je trouve cela bien de montrer les horreurs des nazis qui ont été un crime contre l'humanité. Le fait de travailler en groupe m'a permis d'en apprendre plus sur les déportés, les justes. La conférence permettra de faire passer ce sinistre message.
Jessica

Nous avons fait un voyage au Struthof, au mémorial de la Shoah et au camp de Drancy; celui-ci nous a permis de comprendre un petit peu ce que les déportés ont vécu. Un petit seulement, car eux ont vécu le pire et nous, on ne fait que le visualiser, l'imaginer. En outre travailler sur un tel sujet est passionnant.
Florian.

On peut aussi aller écouter des témoignages enregistrés sur le blog de la classe :
www.weblettres.net/blogs/index.php?w=Surleschemins

 

Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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En Chantier n°4 : Correspondance chevaleresque

Correspondance chevaleresque
Une correspondance entre deux classes de 5ème sous forme d'échanges littéraires

Une correspondance a eu lieu entre deux classes de cinquième sous la forme d’un jeu de rôles : les élèves de la classe de 5ème 5 du collège Jules Vallès de Portet sur Garonne (Haute-Garonne) ont écrit la lettre d’une princesse adressée à un chevalier : elle demande de l'aide car elle est prisonnière d'un dragon....
Les élèves d’une classe de 5ème du collège d’Andernos (Gironde) ont répondu par des poèmes.

Voici deux des lettres écrites par la classe du collège de Portet sur Garonne :

 


L’an 1240
Princesse Geneviève

Beau chevalier,


Je m’appelle Geneviève. Je suis enfermée dans une cave, à l’intérieur d’un château. Je suis prisonnière d’un dragon qui a décidé de me brûler vive, demain à l’aube, pour célébrer l’éclosion de ses œufs. Il organise une fête pour leur naissance et il veut me manger au dîner.
Veux-tu venir m’aider ? Si oui, fais vite car ma fin approche. Fais attention, il y a aussi des dragons de combat qui surveillent l’entrée du château.
Mais, il y a un passage secret qui mène à la cave. Il est très dangereux, car il est rempli de cobras, de vipères, de couleuvres, de pythons, de chauve-souris et d’araignées géantes. Autant te dire que le chemin est semé d’embûches.
Pour t’aider à les combattre tu devras aller chercher une bague magique qui illumine et repousse les animaux sauvages du passage. Cette bague tu la trouveras sous le plus gros rocher devant le passage secret.
Bon courage et fais attention aux animaux. Bonne chance.

Geneviève

 


6 juillet 1466
Princesse Leila
Dans la grotte souterraine
du Névéral
Preux chevalier

Oh, preux chevalier, je vous en conjure venez à mon aide, on me nomme princesse Leila.
S’il vous plait, venez me délivrer, je ne peux rester dans l’endroit sombre et lugubre où l’on me tient prisonnière.
Un jour, alors que je me baladais dans ma cour, un gigantesque dragon, envoyé par le Docteur Séveruce, m’a violemment enlevée. Je ne peux survivre sans soins car me voilà blessée à la jambe. Je vous le demande du plus profond de mon être de bien vouloir combattre ce vilain dragon et de réduire à néant le docteur Séveruce. Moi, seule, je ne peux rien faire, j’ai juste réussi à arracher une écaille de ce dragon grâce à quoi je peux vous écrire.
Mais ne vous fiez pas aux apparences, de mon côté, je ferai tout mon possible pour vous combler. Je me trouve dans la grotte souterraine du Névéral où, aucune personne peu courageuse ne pourrait accéder.
J’espère que vous ferez preuve de bonté et de courage, mais par tous les dieux, venez me délivrer.
Ma beauté est grande et mon pouvoir puissant. Je vous implore de venir à mon aide.
Pour vous aider, vous pouvez vous rendre au rocher magique de Bidibouille où vous trouverez mon phoenix qui vous y attend et vous aidera.
Princesse Leila
 

 


Pour rédiger ces lettres, les élèves se sont inspirés du roman lu en classe Yvain le chevalier au lion écrit au XIIème siècle par Chrétien de Troyes. Certains ont aussi pensé au roman policier étudié en début d’année : Double Meurtre à l'Abbaye, écrit par Jacqueline Mirande en 1998. Ce roman se déroule en effet au Moyen Age.
Plus largement, les connaissances personnelles des élèves, leur imagination nourrie par des jeux vidéo qui ont pour cadre le Moyen Age, par des BD comme Thorgal ou Tarzan qui mettent en scène nombre de combats avec des monstres gigantesques, ont joué un grand rôle.
Quant au style, à la façon de raconter un combat de façon expressive ou de demander de l’aide, des expressions typiques, des procédés ont été repérés dans les textes lus, analysés ensemble et réutilisés.


Contacts :
Collège Jules Vallès à Portet sur Garonne : ericbillottet[arobase]yahoo.fr (Eric Billottet)
Collège A. Lahaye à Andernos : emancipation.pg[arobase]wanadoo.fr (Philippe Geneste)
Cette correspondance se déroule dans le cadre du réseau "On s’affiche Pédagogie Freinet".

 


Pour continuer

On peut se poser des questions à partir de ce travail :
- Des romans écrits aujourd’hui, et dont l’action se déroule au Moyen-âge, utilisent-ils des codes identiques à ceux qui ont été écrits au Moyen Age ?
- Quelle image avons-nous aujourd’hui du Moyen-Âge ?
- Comment nous représentons-nous les hommes et femmes de cette époque ? Est-ce qu’ils réagiraient de la même façon que nous, face à une situation donnée?
Et puis, on peut rapprocher ce travail mettant en scène des personnages assez stéréotypés des romans de chevalerie (princesses éperdues prisonnières dans des hautes tours faisant appel au courage de preux chevaliers) de la fiche qui vient de paraître sur les stéréotypes filles garçons (Fiche d’invitation à la recherche documentaire n° 5 – février 2008).
D’autre part, les lettres envoyées par les princesses attendent des réponses : des chevaliers de toutes les classes peuvent leur répondre…de vaillants chevaliers, mais peut-être aussi des chevaliers peu courageux, ou débordés par leur travail… On peut aussi imaginer que des chevaliers en difficulté demandent de l’aide à des princesses.
Il y a d’ailleurs un exemple célèbre, d’un roi prisonnier qui appelle à l’aide : c’est le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion, fait prisonnier à son retour de croisade en 1193, et qui écrit un poème pour demander secours : on peut chercher des renseignements sur ce roi, et sur son poème.
Voir la BT n°1100
 

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En Chantier n°4 : Enfants cachés

Enfants cachés
Travail réalisé et présenté lors de la soirée de clôture du projet Sur les chemins de la mémoire au collège de Guérande, par des élèves de 3ème 3

Dans cette chasse à l'homme lancée par les nazis les enfants ne sont donc pas épargnés.
Six millions de juifs sont assassinés durant la seconde guerre mondiale, dont 1,5 million périssent dans les camps de concentration. Sur les 75 721 déportés de France recensés, 1893 ont moins de 6 ans, 4129 de 6 à 12 ans et plus de 4125 ont de 13 à 17 ans.
On estime que sur 250 000 juifs plus de 70 000 enfants de moins de 18 ans ont échappé à ce sort.

Des milliers des parents ont perdu leurs enfants, pour les sauver, en les plaçant dans des familles d'accueil, familles qui recevront pour certaines le titre de Justes Parmi les Nations.
Des organisations juives ont été organisées pour aider ces enfants cachés à s'en sortir tel que, l'œuvre de secours aux enfants, le comité de la rue Amelot, les éclaireurs israélites de France, ainsi que les oeuvres religieuses et catholiques qui participent à ce sauvetage en trouvant des lieux où les cacher, de faux papiers pour masquer leur véritable identité et qui offrent un suivi régulier de chaque enfant.

Comme tous les enfants de leur âge, les enfants cachés prennent le chemin de l'école malgré l'occupation.
Les organisations veillent à ce que ces enfants soient scolarisés, mais on observe que ceux qui sont trop petits restent à la maison et les plus grands aux champs.
Les enseignants considèrent ces enfants comme n'importe quel enfant du village et ne font jamais mention de leurs origines.
Mais il est aussi arrivé malheureusement que certains de ces enfants soient " mal placés" , c'est-à-dire maltraités par leur famille d'accueil.
Aujourd'hui, après la libération très peu d'enfants ont retrouvé leur vraie famille car pour beaucoup leurs parents sont morts en déportation.

Nous tenons à remercier Madame Balluais. Son Mémoire sur "les Enfants cachés en Mayenne" nous a été très utile pour écrire cet article.


Keschya et Marine.

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En Chantier n°4 : Expressions du langage familier autour des fruits et légumes

Expressions du langage familier autour des fruits et légumes
Extraits d’un article de Sandrine Lerou initialement prévu pour une brochure de la collection BT

 

Le fruit est l’organe comestibles des plantes à fleurs, qui contient les graines et succède à la fleur. Le légume est la partie d’une plante potagère qui se consomme ; ce peut être le fruit, la graine, la fleur, la tige, le bulbe, la feuille, le tubercule, le germe ou la racine de la plante. C’est pourquoi nous pouvons dire que tous les fruits sont des légumes, mais que tous les légumes ne sont pas des fruits.

Les fruits et les légumes ne font pas seulement partie de notre vie quotidienne parce qu’on s’en nourrit. Ils sont également présents dans nos chansons, dans les légendes et plus particulièrement dans notre langage familier.

Le langage familier fait appel à de nombreuses expressions imagées qui évoquent des légumes ou des fruits :

  • ainsi, lorsqu’on dit par exemple qu’une grosse légume vient rendre visite à votre ville, c’est qu’il s’agit d’une personne importante ; remarquez que, dans cette expression, le nom prend le genre féminin alors qu’originellement il est au masculin.

Et il y a bien des légumes et des fruits pour qualifier une personne, sur son aspect extérieur, physique, tout d’abord :
  • avoir une tête de chou, avoir des oreilles en feuille de chou, avoir les yeux en amande, être haut comme trois pommes, quelle grande asperge !…
  • poil-de-carotte est attribué aux personnes qui ont les cheveux roux (cet adjectif est directement lié à l’enfant-héros du roman de Jules Renard, Poil de carotte, qu’il a nommé ainsi parce qu’il était roux).

On utilise également de telles expressions pour décrire le caractère d’une personne ou son intelligence, son comportement :
  • être bonne poire ou bonne pomme, c’est être naïf et se laisser tromper facilement
  • avoir la pêche suggère que l’on est en bonne forme physique et morale
  • avoir la banane, c’est avoir le sourire
  • être bête comme chou, avoir un pois chiche dans la tête à la place du cerveau signifie qu’on trouve quelqu’un idiot.

On dit aussi :
  • devenir rouge comme une tomate tant l’émotion est forte
  • se fendre la pêche ou la poire à force de rire
  • faire le poireau en attendant quelqu’un qui tarde
  • marcher au bâton et à la carotte, c’est ne faire quelque chose que sous la contrainte ou en espérant avoir une récompense, par allusion à l’âne qu’on ne fat avancer qu’à coups de bâton ou en lui tendant une carotte.
  • lors d’une conversation, intervenir pour se faire remarquer, c’est ramener sa fraise, et raconter des salades, c’est mélanger des informations peu crédibles
  • d’une personne qui ne sait pas fixer ses choix amoureux, on dit qu’elle a un coeur d’artichaut.

Même pour évoquer l’habillement, le langage fait appel aux fruits et aux légumes :
  • on parle ainsi d’un chapeau melon à cause de sa forme bombée ou l’on dit être habillé comme un oignon lorsqu’on porte plusieurs couches de vêtements pour se protéger.

Se disputer, s’insulter, se bagarrer… là encore, pour en parler, il y a des expressions où interviennent les fruits et les légumes :
  • il me court sur le haricot équivaut à «il m’agace»
  • espèce de patate ! ou espèce de cornichon ! ou quelle banane !
  • laisse tomber, c’est une vieille noix ! pour ne pas dire «un imbécile»
  • occupe-toi de tes oignons pour «occupe-toi de tes affaires»
  • ce ne sont pas mes oignons, autrement dit «cela ne me concerne pas»…
  • se prendre une prune ou une châtaigne ou un marron signifie «prendre un coup»

D’autres expressions :
  • sucrer les fraises pour évoquer le mouvement saccadé des mains que des personnes très âgées ne contrôlent plus
  • manger les pissenlits par la racine signifie qu’une personne est morte et enterrée.
  • pour dire qu’on a de l’argent : avoir du blé, avoir de l’oseille, ou, au contraire, ne pas avoir un radis ;
  • une chose peut n’avoir aucune valeur, donc ne pas valoir une cacahuète ; et parfois, on fait des efforts sans en être récompensé, on a travaillé pour des prunes ou des nèfles
  • les carottes sont cuites ou c’est la fin des haricots signifie que tout est fini, tout est perdu, plus rien ne peut être tenté
  • en voir des vertes et des pas mûres, c’est assister à des choses qui choquent
  • encore un film à la noix ! ou à la noix de coco font allusion à «c’est nul, sans valeur» ; dans la même veine, quel navet ! qualifie un film médiocre, une feuille de chou désigne un journal de mauvaise qualité, et un plat d’épinard se dit d’une mauvaise peinture X
  • se tenir en rang d’oignons, c’est se tenir en un alignement parfait comme le jardinier plante les oignons dans les plates-bandes
  • être aux petits oignons, c’est se montrer très attentif, prévenant
  • appuyer sur le champignon, c’est accélérer en voiture, aller trop vite
  • prendre une prune, c’est recevoir un procès-verbal de contravention
  • le panier à salade désigne le fourgon de police

Il y a encore bien d’autres expressions qui font référence aux fruits et aux légumes. A vous, lecteurs, de les découvrir ! Ou d’en imaginer…
Pistes de lecture :
- «J’ai la pêche, tu as la frite !»
de Sylvie Chausse, collection Humour en Mots, aux éditions Albin Michel Jeunesse, 2005
- «La fin des haricots et autres mystères des expressions françaises» de Colette Guillemard, aux éditions Bartillat, 2002
À notre grand regret, cet article ne comporte pas d’illustrations. Pourtant il serait plaisant de traduire par une image certaines des expressions ci-dessus en les prenant par exemple au pied de la lettre (panier à salade de la police, etc…)
Faites des essais et envoyez-nous les plus réussis.

Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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En Chantier n°4 : L'athéisme : un projet foisonnant

L’athéisme : un projet foisonnant
Texte en cours d'écriture. le point sur les diverses contributions au 14 avril 2008

 

Le projet initié par Maurice repris par Jean-Noël, en collaboration étroite avec les élèves de 3e C du collège Philippe de Commynes de Tours, doit aboutir à une production finale courant juin. Le chantier a fixé cette date butoir car il est impératif que les élèves disposent d’une trace concrète du travail effectué avant la fin de l’année scolaire (le temps de « production » doit s’adapter au temps pédagogique).

Depuis le dernier numéro de « En chantier », la question de fond sur les correspondances entre laïcité et athéisme a été discutée. La laïcité est bien le respect de la liberté de penser et de conscience, indépendante de tout a priori mais garante du vivre ensemble par la reconnaissance de toutes les croyances et doctrines dans la mesure où elles respectent les autres, en dehors de tout prosélytisme. L’athéisme est une démarche personnelle qui affirme des convictions philosophiques et morales. Il est vrai que, historiquement, la défense de la laïcité a amené ses défenseurs à dénoncer la forte emprise de certaines religions, de certaines églises, combattues par ailleurs par des athées.

 
Maurice a fait parvenir de nouveaux courriers sur la question.

« A. Khan, scientifique, affirme que la notion de bien et de mal est antérieure aux principales religions.
Contrairement aux dires religieux, tout n'est pas permis si dieu n'existe pas car on agit bien ou mal en pensant à autrui, en lui donnant de la valeur.
Le cerveau permet la pensée mais même si on connaissait tout du cerveau on ne saurait pas la richesse des idées. » (15 mars)
« Le Bouddha, fondateur du bouddhisme, était un homme éclairé. Sur son lit de mort, il se moquait de ses disciples qui le croyaient immortel. Après sa mort, les prêtres bouddhistes, surtout au Tibet, furent obscurantistes et tyranniques.
Les églises doivent leur origine à des hommes de fortes convictions. Leurs successeurs ont fait de ces convictions des vérités absolues et ont combattu les progrès intellectuels et scientifiques qui les gênaient. » (17 mars)
« Pour tout compliquer, il existe des"religions athées". Les raéliens, par exemple, s'élèvent contre les mythes fondateurs des religions traditionnelles. Pour eux des extra-terrestres ont créé l'humanité, par clonage, sans dieu. » (29 mars)

 
Par ailleurs, de nombreuses recherches ont été menées par des élèves de la troisième C du collège de Tours.

Ainsi, Tom a effectué une recherche iconographique fructueuse. Voici l’échange de courrier qui a eu lieu suite à une visite sur le site de l’Ephéméride anarchiste :
http://ytak.club.fr/index.html

 
Le 3 avril 2008

Objet : demande de la part d’un collège

Bonjour, je m'appelle Tom et je suis élève de 3ème au collège Philippe de Commynes à Tours. Je travaille avec ma classe sur une B.T (brochure appelée Bibliothèque de Travail fondée par Célestin Freinet) sur le sujet de l'athéisme. Nous voudrions vous demander si nous pouvions utiliser librement la photo de la carte postale du Chevalier de la Barre devant le Sacré Coeur que vous avez publiée sur votre site.
Nous voulons en effet illustrer la BT avec cette photo entre autres illustrations et faire un article sur le Chevalier de La Barre qui est pour nous un grand nom de l'athéisme.
Je vous remercie.
Tom pour la classe de 3eme C mes sincères salutations.
eleves3c[arobase]yahoo.fr

Bonjour,
Merci pour votre courriel. Pas de problème pour utiliser les images des trois cartes postales anciennes que je possède et également la photo que j'ai réalisée récemment de la nouvelle statue du Chevalier de la Barre. Je me suis permis de rajouter la carte de la statue d'Etienne Dolet (fondue également pendant la guerre) qui est aussi un grand nom de l'athéisme.
Avec mes compliments pour le travail que vous réalisez, en vous souhaitant bon courage.
Tous ces documents ont été allégés pour le web, mais si vous désirez une meilleure définition (pour éventuellement les imprimer), je peux vous les fournir sur un CD rom.
Avec mes cordiales salutations
Eric Coulaud

Pour continuer
Il serait sans doute intéressant de présenter ces deux personnages et d’expliquer pourquoi ce sont des grands noms de l’athéisme. Qu’ont-ils donc fait pour avoir des statues célébrées aujourd’hui ? En effet, Maurice André évoque l’existence de rassemblements atéhes auprès de la statue du chevalier de la Barre.
 
Charlotte et Gil ont repris le texte de Sébastien Faure Les 12 preuves de l'inexistence de dieu écrit en 1914. Ils ont essayé de reformuler de façon plus simple certains arguments de Sébastien Faure qui démontrent, selon lui, que dieu n’existe pas.

Les 12 preuves de l’inexistence de dieu pour les nuls
1- «Le geste créateur est inadmissible.»
Traduction : On ne peut pas faire un monde à partir de rien.

2- «Le pur esprit ne peut avoir déterminé l'univers.»
Traduction : Si dieu n'est pas une matière comment a t-il créé la matière.
3- « Le parfait ne peut avoir crée l'imparfait. »
Traduction : Si dieu est parfait il aurait créé un monde parfait mais il y a des guerres, de la pollution... donc dieu n'existe pas ?

4- « L'être immuable ne peut avoir créé. »
Traduction : Si dieu a créé, alors il a pris la détermination de créer et quand il a exécuté cette détermination, il a accompli le geste créateur. Donc comme il a changé deux fois, il ne peut être immuable.

5- « Le problème du mal »
Traduction : Si dieu est parfait alors pourquoi a-t-il créé le mal ?

6- « Dieu viole les règles fondamentales de l'équité »
Traduction : Dieu ne respecte pas la justice.

7- « La multiplicité des dieux atteste qu'il n'en existe aucun. »
Traduction : Pourquoi aurait-on créé autant de dieu si dieu était tout seul ?»

8- « Dieu n'est pas infiniment bon: l'enfer l'atteste. »
Traduction : Si dieu était totalement bon l'enfer n'existerait pas »

Charlotte et Gil de la 3C

Pour continuer :
Qui est Sébastien Faure ? Pourquoi écrit-il cela ?

 
Julien lui, a cherché du côté des chansons athées :

Leur bon dieu
Au citoyen Joseph Durand, de Lyon

Dieu jaloux, sombre turlutaine,
Cauchemar d'enfants hébétés,
Il est temps, vieux croquemitaine,
De te dire tes vérités.
Le Ciel, l'Enfer : fables vieillottes,
Font sourire un libre penseur.
Bon dieu des bigotes,
Tu n'es qu'un farceur.

Tu nous fis enseigner par Rome
En face du disque vermeil,
Que Josué, foi d'astronome,
Un jour arrêta le soleil.
Ton monde, en six jours tu le bâcles,
0 tout-puissant Ignorantin.
Bon dieu des miracles,
Tu n'es qu'un crétin.

La guerre se fait par ton ordre,
On t'invoque dans les deux camps.
Comme à deux chiens prêts à se mordre,
Tu fais kss kss à ces brigands.
Les chefs assassins tu les sacres,
Tu les soûles de ta fureur.
Bon dieu des massacres,
Tu n'es qu'un sabreur !

On connaît tes capucinades
Et l'on te voit, mon bel ami,
Te pourlécher des dragonnades.
Humer les Saint-Barthélémy.
Bûchers flambants font tes délices,
Tu fournis la torche à Rodin.
Bon dieu des supplices,
Tu n'es qu'un gredin.

Macaire t'a graissé la patte.
Larrons en foire sont d'accord.
Saint Pierre tire la savate
Sitôt qu'on s'attaque au veau d'or.
Des compères de Bas-Empire,
C'est encor toi le plus marlou,
Bon dieu des vampires,
Tu n'es qu'un filou.

Date : 1884
Texte : Eugène Pottier
Musique : Emile Bouillon

Ni dieu ni maître

Nous ne voulons ni dieu ni maître
Entravant notre liberté,
Mais nous voulons voir apparaître
Le soleil de l'égalité.
Pendant que le peuple sommeille,
Le canon vient de retentir,
Mais l'insurgé se réveille
Et sa bombe est prête à partir.

Refrain :
Debout, frères de misère !
Debout et plus de frontières !
Révoltons-nous contre les affameurs !
Pour écraser la bourgeoisie,
Et supprimer la tyrannie,
Il faut avoir du cœur,
Il faut avoir du cœur,
De l'énergie !

Ceux qui possèdent la richesse,
En ce monde pour nous fatal,
Ont seuls le droit à la paresse
En détournant le capital.
Grâce à la valeur monétaire,
Le travail se voit accablé,
Lève-toi donc prolétaire,
Et reprends ce qu'on t'a volé !

Pour les vampires de la patrie,
Nous sacrifions notre bonheur.
Propageant cette idolâtrie,
Ils voudraient pourrir notre cœur.
Serons-nous toujours les victimes
Des dirigeants, des vils coquins ?
Non, non. Arrêtons tous ces crimes
Par la mort des chefs assassins !

Allons debout Jacques Bonhomme,
Lève ton front plein de sueur ;
A toi, qui fus bête de somme,
A toi le prix de ton labeur !
Vieux révolté que rien n'effraie,
Pour te faire un sort plus heureux,
De tes champs arrache l'ivraie
Fauche les épis orgueilleux !

A bas les revenants de Coblence,
Les Pandores, les Prétoriens !
A bas cette criminelle engeance
De fusilleurs de Flamidiens !
Sur tous les fauteurs de carnage,
Frappe encor, frappe, justicier ;
Car seul finira l'ouvrage
Un quatre-vingt treize ouvrier !

Date : 1892
Texte : Anonyme avec ajouts d'Achille Le Roy

Textes trouvés sur le site :

www.merle-rouge.com/leurdieu.htm
 Les Vulgaires Machins
Album: Compter Les Corps
2006

J'me christ ben de Bouddha
J'me christ ben des marxistes
J'me christ ben que tu te christ
de mon nihilisme, de mon athéisme

J'me christ ben de l'islam
J'me christ ben de Jésus Christ
J'me christ ben que tu te christ
de mon nihilisme, de mon athéisme

C'est inutile qu'on me lapide
je n'ai pas de ciel
de deuxième vie
ou de ténèbres
c'que tu vois comme
un lieu d'attente c'est mon paradis
j'ai pas besoin d'me repentir
je suis innocent
je connais le vice
je ne suis pas complice
et dans le temple
les seuls dieux sont des banquiers

J'me christ ben des sionistes
J'me christ ben des communistes
J'me christ ben des tamtams
et des socialistes, et des anarchistes

si y'a pas de juste milieu
si y'a pas de modèle valable
si tout l'monde a raison
chacun dans sa vision
et bien je m'en christ

chus peut-être trop naïf
peut-être trop pacifiste
chus peut-être trop naïf
peut-être trop neutraliste
chus peut-être trop naïf
de rêver aussi fort
chus peut-être trop naïf
y'é peut-être déjà trop tard

Pistes de travail :
A quel moment ces chansons ont-elles été écrites ? par qui ? pourquoi ? que disent-elles ?
Julien a aussi trouvé des chansons anarchistes : quel est le lien entre anarchistes et athées ?

Une autre contribution nous vient de Samantha, élève de quatrième : il s’agit d’un triptyque réalisé dans le cadre d’un itinéraire de découverte (enseignant : Hervé Nunez).

Pistes de travail :
Que vous inspire ce triptyque ? Quel lien voyez-vous avec notre sujet ?
Et quelles productions graphiques pourriez-vous faire à votre tour ?

 
Hélène Duvialard, documentaliste du collège de Tours, a fait un compte-rendu succinct de la rencontre des élèves de 3e C avec le président de la libre-pensée d’Indre et Loire en février, en insistant sur la réaction surprenante de deux élèves ; elles ont été choquées par l’affirmation que « dieu n’existe pas »

« Nous avons reçu le président de la libre-pensée d'Indre et Loire et l'avons interviewé en studio, c'est un parleur habile et intéressant qui a fasciné les élèves, un homme avec une forte présence. Il a donné des explications historiques, des définitions : jusque-là c'était la même chose que ce qu'on faisait en classe, La seule différence a été qu'il a affirmé que dieu n'existait pas, a dit que c'était une fable inventée par les hommes, a donné des explications et a défendu le rationalisme.
Aucun élève n'a fait de remarque.
A l'heure suivante, une élève de la DP3 qui avait assisté à l'interview nous dit (dans le contexte plus cosy du CDI) que Louisa avait été choquée ... et elle-même aussi ... mais elle s'abritait derrière la gêne de sa copine pour nous parler, en privé et en confiance.
"Comment peut-on dire, affirmer avec certitude que dieu n'existe pas ! il y a des gens qui peuvent dire ça devant nous ! c'est choquant," je pense même que l'élève trouvait ça angoissant.
Etonnant, non ? après six mois de travail sur l'athéisme, des élèves se rendent compte de la réalité de l'athéisme !
Il faut dire que la professeur de français et moi avons eu une position très respectueuse de l'intimité des élèves, nous n'avons pas dit si nous étions athées ou croyantes, nous leur avons dit que pour eux, c'était pareil, c’est-à-dire, du domaine de la vie privée et n'avions pas à le leur demander ... du coup, le travail était abstrait et par là-même ne pouvait peut-être pas les toucher intimement.
Voilà, nous avons de concert adopté Hélène et moi, une position laïque c’est-à-dire acceptant toutes les convictions, et classant de fait l'athéisme parmi les convictions, au même titre que les religions. Cette position nous paraît la seule acceptable quand on s'adresse à des élèves, quelles que soient nos convictions. Philosophiquement, je ne sais pas ce que ça vaut, mais éthiquement cela ne nous paraît pas possible de faire autrement.
Par ailleurs, on est bien contents que le libre -penseur leur ait fait ce choc, du coup, elles ont compris la réalité de l'athéisme.
Nous avions peur des réactions des familles (la réaction venait d'une musulmane) mais il ne s'est rien passé, donc c'est bien.
J'attends vos réactions. » 4 avril

Plusieurs questions se posent effectivement
D’une part, ces deux élèves ont été impressionnées par la parole d’une personne d’autorité, qui leur a dit oralement ce qu’elles ont dû lire sans saisir toute la portée de ces textes écrits ailleurs et dans d’autres temps, même si c’est par Maurice qu’elles n’ont pas vu. Côtoyer une personne qui vit avec cette « négation de dieu » est beaucoup plus marquant. Une fois de plus, on peut souligner l’importance du témoignage direct dans l’appréhension des ressentis comme des savoir faire, ou des savoirs.
NB : Il faut noter que la proportion d’élèves « choquées » est faible, ce qui ne signifie pas qu’il ne faut pas s’occuper d’elles, au contraire. Mais il est aussi intéressant de voir que la très grande majorité des élèves a vécu ce moment sans réaction affective notoire
En effet, il apparaît que l’élève qui a parlé de son malaise a manifesté ainsi une forte angoisse, de l’ordre de l’existentiel, comme si une base essentielle de sa vie s’effondrait, ce qui a dû se passer. C’est une réaction naturelle à prendre en compte, y compris au moment de la production finale (voir plus loin)
Par ailleurs, Hélène et sa collègue se sont posé des questions de pratique de la laïcité : volontairement, la question de l’athéisme a été abordée sans faire part, ni du côté des enseignants, ni du côté des élèves de leurs propres convictions. Une position qui correspond à la déontologie de l’école publique républicaine. Certains du chantier, comme Jean-Noël, préfèrent une attitude non partisane, mais un affichage des convictions avec bien sûr une réserve. D’autres, comme Jeanne sont sur la position d’Hélène et de sa collègue. En revanche il apparaît nécessaire qu’un vrai débat ait lieu sur la question entre les élèves, comme ce fut le cas dans la classe de quatrième B du collège Jacques Ellul à Bordeaux en mai 2007. Un fort attachement au respect des différentes croyances s’y était manifesté.
Ici, on part vers une problématique complémentaire : l’identité religieuse, élément de l’appartenance à une communauté, enjeu de solidarités d’autant plus fortes que la communauté est stigmatisée.
Tout ceci nous rappelle que le sujet abordé touche les consciences de jeunes sensibles et responsables, que nous devons avancer avec prudence et tact, sans pour autant renforcer les « tabous ».

 
Au stage de Mauvaisin, Jean-Noël , avec l’aide du chantier, a fixé le plan d’ensemble de la production finale et s’est engagé à fournir aux élèves de 3e C de Tours un plan détaillé et explicite. Pour cela, Jean-Noël est parti des questions initiales formulées par Maurice et par les élèves de Tours, en les recoupant, ce qui amène à une production type de 30 000 signes, en modules de deux pages.
La production finale est envisagée dans les contraintes actuelles des publications des chantiers de l’ICEM, à savoir, une publication sur l’Encyclopédie en ligne ou une brochure aux éditions Icem, avec une iconographie libre de droits (néanmoins, il est possible de demander pour une contre partie minime la reproduction de certains documents auprès de musées par exemple). En tout état de cause, l’iconographie de « L’athéisme » repose sur peu de reproductions. Des demandes sont faites auprès de « Créations », BT2/Ecritures et des élèves de Tours pour d’éventuelles productions graphiques d’élèves

Pistes de travail et rendez-vous
Jean-Noël et Patricia rencontrent les élèves de 3e C du collège de Tours le 12 juin.
Jean- Noël prépare pour ce jour un plan détaillé de la production finale.
Jean-Noël demande aux élèves de 3e C de préparer des illustrations sur le sujet, ou de rechercher des éléments iconographiques.
Le point doit être fait sur la rencontre avec le libre penseur, sur le ressenti des élèves plus globalement, reprendre de manière anonyme les questions existentielles, les angoisses conscientes ou non.
Jean-Noël proposera aux élèves le plan détaillé de la production finale, avec l’inclusion de leurs travaux personnels anciens et nouveaux s’ils ont pu travailler sur le sujet avant le 12 juin.
Jean-Noël termine la production pour le 30 juin.

Jeanne Vigouroux, relais du projet « L’athéisme »

 

Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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En Chantier n°4 : La pauvreté et la richesse

La pauvreté et la richesse
Une recherche documentaire pour le Journal des 6ème 3, Collège Les Perrières, Annonay.

Chloé, Isabelle, Esther, Laurie ont réfléchi sur "La pauvreté et la richesse" et voici ce qu'elles ont trouvé...

 

Qu'est-ce que la pauvreté ?
La pauvreté est état d'une personne qui manque de moyens matériels, d'argent, qui souffre d'une insuffisance de ressources.

En France, l'Etat considère que quelqu'un est pauvre quand il a un revenu par mois inférieur au seuil de la pauvreté, qui est de
681 € pour une personne seule ;
885 € pour une famille monoparentale avec un enfant de moins de 14 ans ;
1 022 € pour une famille monoparentale avec un enfant de 14 ans et plus ;
1 022 € pour un couple sans enfants
1 226 € pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans ;
1 362 € pour un couple avec un enfant de 14 ans ou plus
1 430 € pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans
1 566 € pour un couple avec deux enfants dont un de moins de 14 ans
1 703 € pour un couple avec deux enfants de plus de 14 ans.
(Chiffres de 2005)

Environ 4,5 millions de personnes sont dans ce cas en France.


Qui sont les gens pauvres ?
Les plus touchés par la pauvreté sont les mères qui élèvent seules leurs enfants et les étudiants. Leur travail est moins bien payé parce qu'ils n'ont pas de diplôme, qu'ils sont jeunes ou de sexe féminin.
Les SDF* sont des cas qui montrent le mal que fait la pauvreté. Ils ne font pas attention à l'heure qu'il est . Il leur faut les choses à l'instant, par exemple, lorsqu'ils ont faim, ils prennent la nourriture où ils la trouvent. Beaucoup de SDF boivent de l'alcool. Trois SDF sur dix ont un emploi précaire.

Quelles sont les causes de la pauvreté ?
La principale cause de pauvreté en Europe est le chômage de longue durée.
Il y a aussi l'éclatement familial, les difficultés de logement, et le travail pas suffisamment payé.


Est-ce que le fait d'être pauvre peut avoir des conséquences sur le travail et les résultats scolaires ?
La pauvreté peut engendrer chez les enfants un échec scolaire. Cet échec est lié aux conditions de vie : le surpeuplement du logement ne permet pas de bien s'isoler pour travailler, au contexte familial : les parents ne sont pas toujours disponibles ou en mesure d'aider leurs enfants à faire leurs devoirs quand ils sont séparés.
1 500 enfants ont été retirés à leur famille et placés dans des familles d'accueil ou des institutions parce que leurs parents n'avaient pas de moyens financiers suffisants pour assurer leur éducation.


... et sur la santé ?
Les familles pauvres ont moins recours aux médecins, généralistes ou spécialistes, aux vaccinations, aux soins préventifs et aux dépistage.
Elles n'achètent que de la nourriture qui n'est pas trop chère et pas toujours très bonne pour la santé, ce qui est la cause de surpoids et d'obésité.


Dans le monde :
Le Soudan, le Nigeria ou l'Angola en Afrique sont des pays très pauvres : 20 à 30 % des enfants de 5 à 17 ans travaillent pour que leur famille vivre. Lorsqu'ils travaillent, ces travaux sont souvent dangereux et difficiles ?
Dans les pays pauvres, pas mal de personnes sont victimes de sous-nutrition ou de mal-nutrition.


Dans notre ville, à Annonay, Ardèche


Entretien avec M.Marcoux Gérard, responsable des Restos du coeur.
1. combien y-a-t'il de restos du coeur dans un rayon de 50 km autour d'Annonay ?
Il y a 1 Resto du coeur à Annonay, un autre à Matelas (Loire), un à Saint-Maurice l'Exil (Isère) et 1 à Saint-Vallier (Drôme).
2. Quels sont les critères pour que quelqu'un puisse bénéficier de l'aide des restos du coeur ?
Il faut recevoir le RMI*, mais toutes les personnes en difficulté sont aidées.
3. Quel âge ont les personnes qui reçoivent cette aide ?
Des personnes de tous âges viennent, mais il faut être majeur.
4. Y a-t-il des retraités, des familles entières qui viennent aux restos du coeur ?
Oui. Il y a même de plus en plus de retraités.
5. Qui sont les personnes qui travaillent aux Resto du coeur ? Sont-elles toutes bénévoles ?
Les personnes qui travaillent aux Restos du coeur sont toutes bénévoles, même le responsable.
6. Que font-elles ?
Elles accueillent les personnes, parlent beaucoup avec les personnes en difficulté et leur distribuent la nourriture.
7. Les restos du coeur reçoit-il des aides financières ou matérielles des organismes officiels ?
Nous recevons des aides financières de la mairie et du conseil général.
8. Quelles sont les autres aides ? (avec exemples précis)
Les principales sources d'argent sont les ventes de DVD des Enfoirés. Les boulangeries et les grandes surfaces donnent occasionnellement des invendus.
9. A quelle période de l'année fonctionne le Resto du coeur ? Combien de jours par semaine ?
Les Restos du coeur fonctionnent tout l'hiver, de décembre à mars, les jeudis. Le reste de l'année, Les restos s'appelle « Relais du coeur ». Il accueille beaucoup moins de personnes car il y a moins de nourriture à distribuer.
10. Y a-t-il un système de distribution pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer au resto du coeur ?
Non.
11. Parvenez-vous à aider toutes les personnes ayant besoin de l'aide du Resto du coeur à Annonay ?
Nous essayons d'aider les familles qui se présentent aux Restos du coeur. Nos besoins en nourriture sont importants car il y a plus de personnes qui viennent.

Sources
 


Livre :

C'est trop cher, Autrement Junior
Internet :

Pauvreté en France
Insee-France en fait et chiffres- Revenu disponible correspondant au seuil de pauvreté selon le type de ménage.
La pauvreté en France en 2007
Projecteur en ligne 69
Pauvreté, exclusion, santé et accès aux soins – Forum
Insee Ile de france : Les publications, Les dossiers thématiques, Approches de la pauvreté en Ile-de-France
La mauvaise santé des pauvres, Actu-Chômage : le premier portail d'information et d'échange sur le chômage et l'emploi.
Observatoire des inégalités.
La pauvreté. - Wikipedia
 Dessin de Roland  Bolmont

Les questions que l'on se pose :


Quelles sont les causes de la pauvreté ?
Pourquoi y a-t-il des gens pauvres et des gens riches ? Pourquoi y a -t-il plus de pauvreté dans certains pays que dans d'autres ? Pourquoi des gens sont pauvres et pas nous ?
Comment une famille pauvre vit-elle ? A quoi fait-elle attention ? Que dépense-t-elle ? De quelle manière ?
Est-ce que quelqu'un de riche peut devenir pauvre ou inversement ?
Comment vivent les gens dans les pays très pauvres ? De quoi vivent-ils ?
Comment vivent les SDF ?
Y a-t-il des associations pour aider les gens pauvres ?
Est-ce qu'ils sont suffisament aidés ?
Donner des aliments, des vêtements, des livres etc... suffit-il pour que les gens soient moins pauvres ? Est-ce que cela résoud leurs problèmes ?
Que font les enfants dans les pays très pauvres ? Quand ils travaillent, quel travail font-ils ?
Que dépense-t-on en une semaine pour manger, se loger, se déplacer, s'habiller ?
Est-ce qu'il y a beaucoup d'Africains pauvres ?
Quel est le pays le plus pauvre du monde ? Pourquoi est-il si pauvre ?
Pourrait-on réduire les inégalités entre gens pauvres et gens riches ? Comment ? Peut-on être tous égaux ?
Que faudrait-il faire pour avoir moins de pauvreté dans le monde ?
Qui lutte contre la pauvreté ? Comment ?
Pourquoi les habitants d'Afrique ne viendraient-ils pas dans les pays plus riches ?
Dans la poésie, au théâtre, dans les romans : comment la pauvreté est-elle évoquée ? Montrée ?
Et dans les journaux, est-ce qu'on parle de la pauvreté ? Comment ?
Qu'est-ce que ça nous fait de voir des gens pauvres dans la rue ? Que pense-t-on ? Est-ce qu'il y a beaucoup de gens pauvres dans votre ville ? Pourquoi ?
Est-ce que la pauvreté, c'est seulement manquer d'argent ?
Et vous ? À votre avis... êtes-vous pauvre ou riche ?
Des mots à chercher ou des textes autour de la pauvreté....


Lexique

Pauvreté : état d'une personne qui manque de moyens, d'argent, insuffisance de ressources.
Seuil de pauvreté : c'est la moitié du revenu par mois le plus élevé en France (à 50 %). Opposée à la pauvreté, se trouve la richesse.
Dépistage : recherche de cancer, sida, etc...
SDF : personne sans domicile fixe.
Mal-nutrition ou dénutrition : résultat d'une nourriture insuffisante ou de mauvaise qualité.

Quelques pistes de recherche

pour répondre aux questions sur la pauvreté

(pauvreté individuelle ou collective)


La production de richesses
Les hommes et les femmes qui travaillent dans les entreprises (usines, ateliers, fermes, mines,…) créent de la richesse. Cette richesse comprend des biens (par exemple de l’alimentation, des vêtements, du mobilier, des maisons, etc…) et des services (par exemple des soins de santé, des transports, etc…).
Lorsqu’on compare la quantité de richesse produite par habitant dans les différents pays du monde, on constate de très grandes différences. Il y a des pays qui créent beaucoup de richesse et d’autres qui en créent nettement moins. Les raisons de ces différences sont nombreuses et complexes : elles peuvent être le résultat de l’Histoire du pays, de sa situation géographique, de son relief, de la nature de son sous-sol, de son climat, de son organisation politique, de la formation de ses habitants, … Mais cela peut aussi provenir du fait que les matières premières ou les produits fabriqués sont vendus à bas prix à l'étranger et ne rapportent que très peu de richesse à ceux qui les fabriquent. Autre cause possible : les ressources naturelles, qui pourraient être source de richesse (pétrole, gaz..) de plusieurs pays pauvres sont accaparées par des entreprises venant des pays riches.

Profits et salaires
La richesse produite est vendue soit aux habitants du pays producteur (c’est la consommation intérieure) soit à des pays étrangers (c’est l’exportation). L’argent provenant de ces ventes sert à payer les matières premières et les installations nécessaires aux fabrications, à payer les salaires des travailleurs et à rémunérer les propriétaires des entreprises.
Si les matières premières sont chères, si les propriétaires des entreprises exigent de gros profits, il est à craindre que cela se traduisent pour les travailleurs par de faibles salaires et que les travailleurs au bas de l’échelle doivent se contenter de salaires insuffisants.
Des salaires insuffisants ne permettent pas de payer les dépenses indispensables : logement, nourriture, habillement, déplacements, bien-être de la famille.

Une redistribution des richesses insuffisante
Dans nos pays économiquement développés, il y a des lois qui protègent les personnes qui pour des raisons de santé ne peuvent pas travailler (personnes invalides) ou qui ne trouvent pas d’emploi (chômeurs). Des lois prévoient des aides pour ceux qui ont des ressources trop faibles pour payer le loyer de leur habitation, les déplacements des membres d’une famille nombreuse, etc.
Ces lois instituent une solidarité entre ceux qui ont un bon revenu et ceux qui ne gagnent pas suffisamment. Cette solidarité est possible grâce à l’impôt : on dit que l’impôt permet une redistribution de la richesse (on enlève aux «riches» et on donne à ceux qui ont moins). Mais on constate que cette redistribution est insuffisante pour stopper le développement de la pauvreté.

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En Chantier n°4 : La première guerre mondiale

La première guerre mondiale
A partir d'un article du journal Le Boum-Boum des sixièmes C, janvier 2008, collège Jacques Ellul à Bordeaux

 

 

La première guerre mondiale a été très longue : elle a duré de 1914 à 1918. Quand les hommes partaient pour la guerre, il y en avait qui étaient contents parce qu'ils voulaient défendre leur pays. Et d'autres voulaient rester auprès de leur famille : ils savaient ce que c'est, la guerre. On voyait la tristesse sur leur visage.

Comment faisait-on la guerre ?

Il y avait des armes spectaculaires comme les baïonnettes, les fusils à pompe et enfin les obus très dévastateurs. A la guerre, ça attaquait dans tous les sens, de gauche à droite. Il fallait être vigilant pour ne pas se faire surprendre.
Quand c'était les fêtes (de Noël), les deux camps dansaient et chantaient mais en revanche après les fêtes, ils continuaient à se battre. C’était un peu idiot. Et ils tuaient des gens qui n’avaient rien fait.
L’endroit où les soldats dormaient pendant la guerre c'était des tranchées. C'est une partie dans la terre creusée pour que les hommes se protègent des attaques. Les hommes faisaient des lettres à leur femme pour leur dire ce qui se passait, comment ils allaient et s'ils allaient bientôt rentrer pour qu'elle soit rassurée.

Souvent, les soldats ne revenaient pas vivants. Leurs femmes récupéraient les objets retrouvés de leurs maris (montres, bagues, habits, et plaques d'identité etc.) ou quand les femmes se suicidaient, c’était l'aîné qui récupérait les objets.

Les monuments aux morts

Ce sont des monuments où sont écrits les noms de tous les gens morts pour la France de 1914 à 1918. Ce sont de grandes stèles pour faire honneur aux gens morts pour notre pays.

 
Réponse du chantier BT aux élèves de la classe de 6ème du collège Jacques Ellul à Bordeaux

Le monument aux morts de Gentioux (en Creuse) est différent des autres. Ici, en bas de l'interminable liste des victimes, on ne lit pas "Morts pour la France", ni "Tombés au champ d'honneur", mais l'inscription :
"MAUDITE SOIT LA GUERRE".
Au premier plan, un orphelin en bronze, revêtu d'une blouse, les sabots aux pieds, la casquette à la main, brandit un poing rageur.
A votre avis, pourquoi ? contre qui ? contre quoi ?
Il y a très peu de monuments qui, comme celui-ci, sont pacifistes. Pourquoi ?

       

La première guerre mondiale a été très longue, elle a duré plus de quatre ans. Beaucoup d’armes différentes ont malheureusement été utilisées, toutes plus terribles les unes que les autres, mais pas les fusils à pompe…
Pendant les premières fêtes de Noël, des soldats des deux camps ennemis ont en effet cessé les combats pendant quelques jours, pour se rencontrer, fraterniser et se rendre compte que leurs adversaires étaient semblables à eux, avec les mêmes préoccupations, les mêmes métiers, et étaient eux aussi obligés de faire une guerre à laquelle ils étaient tout autant étrangers. Mais les responsables militaires ont vite fait cesser ces épisodes en menaçant de lourdes sanctions les soldats qui s’y livraient, et parfois en les faisant fusiller : ils craignaient en effet que les soldats se rebellent contre la guerre…
Et puis, des femmes qui n’ont pu supporter de telles souffrances se sont suicidées, mais beaucoup d’entre elles ont tenu le coup pour travailler dans les champs et les usines, élever les enfants, s’occuper de leur famille, et continuer à vivre malgré les malheurs et les souffrances. Heureusement, car c’étaient vos arrière-grand-mères…
A la fin de cette guerre, tous ceux qui en sont revenus croyaient qu’après de telles horreurs, il ne pourrait plus jamais y avoir de guerre.

Pour continuer la recherche

De nombreux documents, des livres, des films, racontent cette période :
Des films :
Joyeux Noël, réalisé par Christian Carion, 2005
Un long dimanche de fiançailles réalisé par Jean Jeunet, sorti en 2004 d’après le roman remarquable du même nom de Sébastien Japrisot
Les sentiers de la gloire réalisé par Stanley Kubrick, 1970
Des livres :
Paroles de poilus. Lettres et carnet du front 1914-1918
La chambre des officiers de Marc Dugain
A l’Ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque
BD :
La Der des ders de Didier Daeninckx et Jean Tardi, 1997
Etc…

Vous pouvez aussi interroger vos parents, grands-parents, sur la guerre de 1914-1918, mais aussi sur d’autres guerres qu’ils ont vécues ou qu’on leur a racontées.
Peut-être est-il possible de retrouver des lettres, des objets qui témoignent de ces périodes-là.

Pour contribuer au travail sur ce sujet, vous pouvez envoyer vos remarques, textes, idées, questions, photos, documents à : peguin.p[arobase]free.fr
 

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En Chantier n°4 : Les Maths et moi

Les maths et moi
Des contributions tout azimut pour un projet de BT

 

 
Une fiche d'invitation à la recherche documentaire pour démarrer en maths, mais aussi en français, avec le professeur principal.


Des mathématiques pour quoi faire ?


Les mathématiques et le tour de France

Dans quelques semaines partira le tour de France. Les commentateurs compareront les performances des concurrents :
Quelles sont les unités de distance utilisées ?
En quelles unités le temps est-il mesuré ?
Quel est le mot qui permet de dire qu’un coureur est plus rapide qu’un autre ?
Le mot vitesse utilisé établit une relation entre deux grandeurs : celle de l’intervalle de temps, celle de l’intervalle d’espace. On est dans la théorie des proportions. La vitesse s’exprime comme une fonction de ces deux intervalles. Ecrivons en termes mathématiques cette fonction :
soit t le temps mis pour parcourir la distance d. La vitesse est : v=d/t

C’est le mathématicien français Viète (1540-1603) qui a eu l’idée de généraliser l’utilisation des lettres à la place des nombres pour résoudre certains problèmes.

Les mathématiques et les Jeux Olympiques

Qui est le plus rapide du vainqueur d’une étape du tour de France ou le vainqueur du 100m. plat aux JO ?
Pour le savoir, note bien le temps que mettra le champion du 100m. Quand tu auras la réponse
tu pourras poser la devinette à tes camarades.

Les mathématiques et le commerce

Jusqu’au XVIIIe siècle, commerçants et consommateurs se plaignent des fraudes engendrées par la multiplicité des mesures de longueur et de volumes. La taxe pour mesurer les pièces de tissu n’était pas la même. La toise de Paris valait 1,949m ; la toise de Toulouse et de Bordeaux était différente. C’est en 1789 que Condorcet alors secrétaire de l’Académie des Sciences, lui-même-même mathématicien, encourage la création de ce qui est aujourd‘hui le système métrique.
Recherche l’histoire de cette invention
Quel est l’élément naturel qui a servi à obtenir ce qui est le mètre ?
Quelle est la nouvelle définition du mètre ? Depuis quelle date ?Pour quelle a-t-on changé la définition ?

Pour jouer avec tes camarades

1er jeu Tracez sur le sol le long d’une corde, un trait rectiligne
Chacun marchera sur ce trait en procédant ainsi posez le pied droit au début de la ligne ; posez
le pied gauche devant le droit de telle manière que le talon touche la pointe du pied droit. Continuez ainsi jusqu’à l’extrémité du trait.
Comptez le nombre de pas. Chacun dira : « Le trait mesure x… de mon pied ».
Attention : il faudra compter ce qui reste à l’extrémité de la ligne

2ème jeu : Disposez la même corde en zig zag.
Marchez le long du trait.
Chacun comptera le nombre de pieds. Quelle constatation faites-vous ?
Pour parvenir à la longueur exacte des lignes courbes, les mathématiciens utilise une méthode difficile. Cette méthode n’a pu être mise au point qu’après de nombreuses recherches par de multiples mathématiciens.

3ème jeu. Chacun des joueurs choisira 2 cylindres.
Mesurez le plus exactement possible le diamètre.
Entourez-le d’un morceau de fil , coupez-le à la longueur d’un tour.
Mesurez sa longueur.
Divisez la longueur du fil par le diamètre.
Comparez vos résultats

Roland Bolmont

Histoire des maths


Annie revient d’Ouzbékistan, voici ce qu’elle nous ramène :
Le père de l'algorithme s’appelle Al Khuwarizmi, d'où vient le mot "algèbre" (Al-Khorezmi).
L'Ouzbékistan, depuis son indépendance récente, cherche à se donner des racines, et réactive la mémoire de ses penseurs anciens : Al-Ferghani (astronome, 9e siècle) remplace Lénine dans les jardins !

Il y a des passerelles et scientifique ou littéraire sont des étiquettes réductrices comme toutes les étiquettes.


La musique et les maths


Dans l'Antiquité grecque, la musique faisait partie des mathématiques : la gamme pythagoricienne a été inventée par l'école du même nom. De grands mathématiciens, comme Euler par exemple, ont travaillé sur des théories mathématiques de la musique.
Un musicien comme Jean-Sébastien Bach devint en 1747 le quatorzième membre de la Société de correspondants sur les sciences musicales, qui s'était fixée pour but l'interprétation mathématique de la musique .
Marcel Aymé, Le Problème, Gallimard (Folio cadet). Aussi édité dans Les contes rouges du chat perché, Gallimard (Folio Junior) et dans Les Contes du chat perché, Gallimard (Folio). Nouvelle contant une aventure de Delphine et Marinette autour de la résolution d’un problème pris comme une situation réelle et non comme un énoncé fictif…
De nos jours, certains compositeurs créent des morceaux à l'aide de structures mathématiques.

Des relations mathématiques sont cachées dans la musique ! et cela contribue à l'harmonie et au rythme ... menez l'enquête autour de vous!


Petite bibliographie littéraire et mathématique

Poèmes
GUILLEVIC, Euclidiennes, Poésie/Gallimard, 1967.
Jouer avec les poètes, 200 poèmes jeux de 65 poètes contemporains, Hachette Jeunesse 1999
TARDIEU Jean, Je m’amuse en rimant, Gallimard Jeunesse (enfance en poésie), 2000. Reprise d’un texte édité en 1947 au titre plus explicite : Il était une fois, deux fois, trois fois ou la Table de multiplication en vers.
DESNOS Robert, La Géométrie de Daniel , Gründ, 2000.
QUENEAU Raymond, Cent mille milliards de poèmes, Gallimard. Dix sonnets aux vers interchangeables, soit 1024 poèmes à lire…
Récits

 

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En Chantier n°4 : Sur les chemins de la mémoire : les camps

Sur les chemins de la mémoire : les camps
Un travail réalisé par des élèves de 3ème 3 du collège de Guérande pour leur exposition sur la mémoire de la déportation pendant la guerre de 1939-1945.

 

Ici sur cette page, nous allons vous présenter la différence entre les camps de transit, de concentration et d'extermination.

Les camps de transit ou d'internement:
Le camp de Beaune-la-Rolande a été construit en 1939 par les Français pour y enfermer les futurs prisonniers de guerre allemands mais il servit en définitive aux Allemands pour y regrouper des prisonniers de guerre français avant leur envoi en Allemagne.
Puis, de 1941 à 1943, plus de 18.000 juifs, dont près de 4.000 enfants, furent internés dans les deux camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande.
Les conditions de logement sont extrêmement précaires : de 100 à 120 hommes par baraque, des châlits munis de paille, des installations sanitaires très rudimentaires.
Le camp de Pithiviers est, avec celui de Beaune-la-Rolande, le deuxième grand camp d'internement du Loiret. Créé au début de 1941 pour les Juifs, il se remplit l'été suivant après la rafle du Vél d'Hiv. Les enfants de 2 à 14 ans arrêtés avec leurs parents sont envoyés à Pithiviers (1 800) et à Beaune-la-Rolande (1 500). Les parents sont d'abord transférés à Drancy puis déportés.
A partir du 17 août 1942, les enfants seront à leur tour envoyés à Auschwitz pour y être gazés.

Carte trouvée sur le site :

http://pagesperso-orange.fr/d-d.natanson/carte_des_camps_en_France.htm

 Les camps de concentration :


Les camps de concentration ont démarré à partir de 1
933. Les anti-nazis allemands (souvent les communistes) et les résistants de toute l’Europe ont été déportés vers ces camps avec peu d’espoir d’en ressortir vivants.
L’objectif de ces camps était d’utiliser
les détenus pour travailler. Les détenus y mouraient de fatigue, de faim.

Porte du Struthof (seul camp de concentration en France)
 

 Les camps d'extermination :
Un camp d’extermination est un lieu organisé pour l’exécution en masse de personnes. Ils se distinguent des camps de concentration par leur unique activité : l'assassinat de masse. Les camps d’extermination nazis réalisent la mise en pratique de méthodes industrielles pour le massacre organisé des juifs, des homosexuels, et des tziganes. Dans le cas des juifs, cette politique d’extermination fut appelée « la solution finale de la question juive » par les fonctionnaires nazis.

Entrée du camp d'Auschwitz

 

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En Chantier n°4 : Sur les chemins de la mémoire : une autobiographie fictive

Sur les chemins de la mémoire : une autobiographie fictive
L'histoire que vous allez lire a été écrite par les élèves. lls se sont inspirés du témoignage d'André Berkover rencontré à Drancy au mois de décembre.

Note des auteurs: Nous avons modifié l'identité d'André Berkover. Dans notre biographie, il est devenu Joseph Reichmann.

Liste des personnages:
Joseph Reichman = André Berkover
Hélène Reichman = la mère d'André Berkover
Maurice Reichman = le frère d'André Berkover

CHAPITRE 1

Samedi soir en rentrant de l'école, mon frère Maurice passe se laver aux douches publiques de la ville. Nous n'avons guère les moyens de bénéficier de douche à la maison. Je l'attends comme chaque semaine chez notre tante Simone. Mais ce soir j'ai un mauvais pressentiment, les SS sont dans le coin, j'ai peur qu'il y ait une rafle... Trois heures plus tard toujours pas de nouvelle de Maurice. Je décide de rentrer à la maison, je préviens papa et maman de la disparition suspecte de leur fils. Quelques jours plus tard toujours pas de nouvelles, j'ai décidé de sortir voir les voisins, pour savoir s'ils n'avaient pas de nouvelles de mon frère, toujours rien, personne ne l'a vu. En l'occurrence ils m'ont appris que la rafle de samedi a touché le coin de la ville où mon frère se trouvait à ce moment-là. Pris de panique je ne m'attarde pas à en savoir plus à propos de cette maudite rafle, je me mets à courir pour aller prévenir mes parents de toute urgence. Arrivé à la maison, la vérité dite, nous partons tout de suite en emportant le strict minimum. Je me mets en direction de chez la tante Simone. Elle seule dans la famille a réussi à se faire radier des listes de recensement des juifs, par un ami de la police que nous connaissons très bien. Quelques semaines plus tard en manque de vêtements ma mère et moi décidons de retourner à la maison chercher de quoi nous vêtir. Pendant que ma mère descend à l'épicerie du coin je rassemble quelques affaires.

CHAPITRE 2

Cela fait maintenant trois heures que mon frère et ma mère sont retournés à notre ancien domicile dans l'espoir d'y trouver les objets nécessaires à la vie quotidienne, que nous avions laissés dans la précipitation du départ. Une crainte grandissante m'envahit à mesure que les minutes s'écoulent. J'imagine maintenant le pire et s'ils étaient arrêtés? Si les nazis me retiraient mon frère adoré? Mon destin si précaire me semble faillir devant cette monstrueuse attente.
Soudain, on frappe à la porte, des amis, nos anciens voisins. Ils nous rapportent de bien tristes nouvelles, des nouvelles accablantes. Ils les ont vus entourés d'agents de la milice. Nos amis ont appris par la suite que la délation venait d'autres voisins qui les avaient vus monter dans notre appartement. Je crie de douleur et de rage puis me jette dans les bras de mon père où je m'effondre en larmes. Peut-être ont-ils déjà rejoint mon frère à l'heure qu'il est? Peut-être sont-ils morts? Je sens qu'au-dessus de ces arrestations planent la violence et la mort, mais malgré le mystère qui entoure ces évènements, l'ignorance me permet de cultiver l'espoir.

CHAPITRE 3

Depuis l'arrestation de mon frère, le reste de ma famille et moi-même vivons chez ma tante. Ma mère et moi avons décidé de retourner à notre appartement pour récupérer nos affaires. Une fois arrivés, je demande à ma mère d'aller chercher du pain à la boulangerie située dans la rue en bas de notre appartement. Je reste dans notre ancien habitat jusqu'à ce que l'on frappe à la porte, j'ouvre et à mon grand désespoir, des SS me poussent jusqu'au salon. Ils me disent de me taire et attendent le retour de ma mère. Elle rentre et les deux Nazis se jettent dessus, de peur, elle hurle. Ils nous attrapent violemment par le bras et nous tirent jusque dans un camion. Une dizaine de minutes plus tard nous descendons devant un grand portail surplombé de fil barbelé et surveillé par des gardes, nous rentrons quant à ma grande surprise ma mère et moi voyons Maurice, mon grand frère, saint et sauf. Heureux de cette rencontre il nous fit part de l'histoire de son arrestation. Après deux jours dans le camp de Drancy, nous nous voyons transportés jusqu'à la gare du Bourget, qui nous conduisait vers l'inconnu...

CHAPITRE 4

Après trois jours ici, j'ai encore du mal à comprendre et à assimiler ce qui nous est arrivé, tout s'est passé dans une rage si intense que tout fuse et se mêle. L'agitation malsaine semble reprendre, on crie, on nous appelle. Dans un brouhaha de plaintes et de cris, les miliciens nous pressent à coup de matraques sur la place. On nous compte, dans une foule sans cesse mouvante. Je vois un wagon, je comprends, c'est le départ vers l'est, l'est inconnu et mystérieux sur lequel plane un sentiment de peur. Dans la cohue générale, je m'efforce de tenir mon frère, je ne veux pas le perdre dans la masse, ma peur de cet inconnu est si grande que seul, je ne résisterai pas. On s'engouffre dans un de ces wagons imposants et froids, je le tiens toujours, sa présence m'apaise. On étouffe déjà, nous sommes au moins une centaine, une centaine d'âmes réduites au minimum. Le train se met en marche et une vague humaine m'écrase contre la paroi. Je vois défiler devant moi, la gare du Bourget puis une suite de zones inconnues.
Le voyage me semble infiniment long, j'ai tenté à de multiples reprises de compter, mais je n'y parviens pas : les jours, les nuits, les rêves et les cauchemars, tout s'emmêle. Il y a des morts, le doyen du wagon a succombé le premier, il a crié toute une nuit avant de s'éteindre dans un soupir. Dans ce train qui nous mène vers l'est, je discute avec mon frère, parler me permet de résister à mes songes macabres qui ressassent mes pires cauchemars. J'ai aussi rencontré un jeune résistant, il nous donne son avis sur notre destination, source de maintes questions, d'après lui nous partons vers l'extermination, il soutient son idée jusqu'à s'attirer la haine de certains du convoi. Mais dans l'ensemble, le fait d'être tous dans la même situation, nous rapproche. Mon frère, prévoyant, avait réussi à emporter quelques pommes volées au camp. Le jeune résistant, lui aussi avait prévu quelques pains, on partage tout, on survit. On survit malgré les excréments et l'urine répandus sur le sol malgré tous nos efforts pour les concentrer dans un coin, le wagon en est rempli. Mais déjà il faut oser, se montrer, on s'est créé un isoloir de fortune. Et il y a la soif plus tranchante et douloureuse que la faim.
Soudain les convois semblent ralentir ou bien est-ce moi qui faiblis? Non, nous ralentissons bien, le cri strident de la locomotive se fait entendre. Puis l'on s'arrête complètement on entend au devant les aboiements des SS. Ils approchent, ils nous font sortir. Cette descente est pour moi un soulagement même si je ne sais pas si ce qui m'attend sera pire. On sort les cadavres. Devant nous, une porte énorme, monstrueusement uniforme et massive, une muraille en briques qui s'étend à perte de vue. Cassant une plaine trop verte pour cet austère décor. L'ensemble des voyageurs forcés forme une colonne gigantesque et grouillante, cette marche est ponctuée de cris et de coups de matraque ou pire de fusil. Je passe la porte et me retrouve dans une cour presque aussi immense que mon angoisse. Une fois que nous sommes tous là il nous demande de nous aligner. Des SS sortent du rang, et demandent de nous placer par âge, les plus de 16 ans d'un côté, les autres en face; la masse bouge. Mon choix est fait, je reste avec mon frère, je suis assez grand pour paraître deux ans de plus. Ils choisissent, ils classent. Je vois les autres partir, il y a surtout des vieillards, des enfants, des mères. Je me doute qu’ils ne vont pas travailler et que leur sort est déjà tracé...

CHAPITRE 5

Des coups frappés à la porte résonnent dans la pièce. Un gendarme fait irruption dans la salle qui nous sert de dortoir et nous secoue en criant :
-Vite ! Vite ! Tous dans la cour !
Nous nous sommes tous retrouvés sur la terre pieds nus, sans rien sur le dos au milieu du camp. Il faisait encore nuit et le soleil commençait à se lever. Les gendarmes nous ont montés dans des camions. Je fus séparée de mes enfants. Le camion nous a déposés à la gare Le Bourget. Les gendarmes nous ont fait attendre devant la gare. Des S.S sont arrivés puis nous ont forcés à rentrer par centaines dans des wagons à bestiaux. La folie d’un homme, qui se croit supérieur à nous, a réussi à nous réduire en esclaves. Une telle injustice me révolte mais je ne peux rien faire ! Je me retiens. J’entrevois Joseph et Maurice qui entrent dans le wagon attenant au mien.
Des cris, des hurlements nous fatiguent les oreilles. Des S.S tapent les handicapés ou les révoltés qui ne veulent ou ne peuvent pas rentrer dans la masse de juifs. Certains meurent. Les soldats allemands claquent les lourdes portes. On entend le cliquetis du cadenas qui se ferme. Puis un long silence s’installe. Je remarque qu’il n’y a presque pas d’ouverture et que l’on ne peut bouger. Un léger recul et le train démarre. Des enfants se remettent à brailler pour chercher leurs parents.
Des femmes cherchent leur mari ou conjoint en pleurant. Et moi dans tout cela je reste abasourdie par la démence de l'homme. Que faire? Que dire? Plus de réponses. Je fais abstraction de ce qui m'entoure et j’essaye de n’entendre que le son monotone d’un train qui part vers l’inconnu.
Nous devons rester debout. Tenir jusqu'à l’arrivée. S’il y en a une. On n’entend plus les cris et maintenant on n'entend plus que certains hommes qui parlent tout seuls. Plusieurs personnes sont mortes. Nous sommes tous serrés. Nos habits et nos cheveux sont collés par la sueur. La nourriture nous manque. Je n’ai plus aucune notion du temps. Quel jour sommes-nous? Le lundi? Le vendredi ?
J’ai sympathisé avec une jeune femme. On s’est raconté nos vies, nos rêves. Dans d’autres circonstances j’aurais aimé l’écouter.
Certains ont essayé de s’enfuir en sciant le fond du wagon avec une petite scie emmenée. Un autre faisait le guet avec un miroir. Malheureusement un S.S a découvert le reflet du soleil. Ils ont arrêté le train et ont ouvert violemment la porte. Ils ont discuté ensemble et ont crié :
-Qui responsable ? Qui ?
Personne n'a parlé. Une minute s’est passée sans que rien ne bouge. Je ne voulais pas les dénoncer. Le soldat a reposé sa question plus fort. Il s'est exclamé :
-Je massacre tout le wagon si personne ne se dénonce !
J'ai entendu plusieurs murmures. Puis un homme est sorti du groupe et a désigné les coupables :
-C'est eux ! C'est eux ! Ne me tuez pas !
Un soldat a ordonné à l'un d'entre eux de se déshabiller. Puis il a tiré. J'ai eu un haut le cœur mais j'ai retenu mon cri. Il a ensuite dit aux deux autres de courir puis il a tiré lâchement dans leur dos. Effrayés, nous sommes tous remontés dans le wagon. Le train repart dans un silence insupportable. La chaleur règne. L’odeur de la sueur devient insupportable. Soudain, le train ralentit : nous arrivons. Que va-t-il se passer ?
-Schnell ! Schnell !
Les S.S nous font sortir à coups de matraques. Il fait très froid. Dans la cohue générale j'aperçois Maurice puis Joseph. Les femmes doivent se placer d'un côté, les hommes et les plus de 16 ans d'un autre et les enfants se regroupent dans un coin. Joseph n'a que 14 ans pourtant il est avec les hommes. Je me réjouis de savoir mes deux enfants ensemble. Les S.S sélectionnent certains d'entre nous. Il n'y a aucun bruit, tout le monde est tétanisé par la peur et le froid. Je ne suis pas sélectionnée. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose? Je ne sais pas. Tout ce que je peux faire c'est espérer. Les S.S nous conduisent devant un grand bâtiment. Ils nous annoncent que ce sont des douches. Je suis tellement soulagé ! Ils vont même nous donner un savon chacun! J'espère que Maurice et Joseph ont autant de chance que moi et que l'on se retrouvera tout à l'heure. Je me déshabille le plus rapidement possible et me précipite dans les douches. Tout le monde se bouscule pour rentrer. Nous sommes plus de 200. La porte claque violemment derrière nous dans un bruit sourd. Avant que je n'ai le temps de me rendre compte qu'il n'y a pas de douches j'ai l'impression que mes poumons brûlent. J'entends des pleurs, des cris inhumains remplis de désespoir et de douleur qui faiblissent petit à petit. Puis tout devient sombre, flou,

 

Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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En Chantier n°4 : Tables d’écrivains

Tables d’écrivains
Une recherche documentaire originale en histoire littéraire, par une classe de seconde au lycée Louis Lumière de La Ciotat

 


La classe de seconde 3 du lycée Louis Lumière à la Ciotat a réalisé au mois de mars 2008 un travail de recherche autour de plusieurs écrivains. Cette recherche d’histoire littéraire, à l’initiative de Marion Pontgelard, professeur de français a associé le documentaliste et le professeur d’histoire –géographie.

Le projet
Le but est d’organiser un dîner d’écrivain.
Par groupes, les élèves doivent constituer un dossier qui proposera de se plonger dans l’univers d’un écrivain, de se glisser dans sa peau et d’organiser un repas dans lequel il invitera des hommes et des femmes de son temps.
Chaque groupe tire au hasard un écrivain.
Une feuille de route leur est distribuée : ils doivent déterminer :
- la date du dîner
- le lieu (et éventuellement fournir une photographie de la maison)
- la liste des invités (il doit y avoir le maître de maison, un poète, un romancier, un dramaturge, un artiste étranger, un acteur, un peintre, un musicien, un invité surprise…)
Ils doivent aussi fournir un plan de table, un menu soigneusement calligraphié, une invitation rédigée à la façon du maître de maison.
Leur dossier doit indiquer les sources précises de leur documentation et éventuellement apporter les documents annexes.
Clou du projet : une présentation théâtrale. Les élèves imaginent un dialogue entre les invités qu’ils mettront en scène et joueront.
Les élèves s’organisent comme ils le souhaitent pendant les séances prévues pourvu que le travail soit prêt à temps (la moitié des heures de français et d’histoire-géographie pendant 15 jours, dossier à rendre une semaine plus tard et représentation quinze jours après).
Une fiche d’évaluation donnée au début indique les critères qui seront évalués. Les travaux seront évalués ensemble.

« Les élèves vont non seulement découvrir qu’un auteur est avant tout un homme ayant tissé des relations avec les gens de son temps. Ils vont appréhender cet auteur et ceux qu’ils vont découvrir autour de lui d’une manière différente et agréable. Surprise, stupeur et amusement de lire les lettres d’amour entre Sand et Musset… découverte que Racine est avant tout un courtisan de Louis XIV, de la magie surréaliste….»

Marion Pontgelard
 

Voici le journal de bord d’une des élèves de la classe :


Lundi 4 mars
Notre cours a lieu au CDI, une mini-bibliothèque dont les œuvres appartiennent au lycée. Nos cours sont prévus là-bas pour y faire des recherches. Que nous a prévu notre professeur de français Mme Pontgelard aujourd'hui?
On est accueillis par Mme Pontgelard et une de ses collègues pour nous présenter le prochain travail à effectuer, la table des poètes.
Ce travail consiste à inventer, tout en respectant l'époque, un repas qu'aurait organisé le poète que l'on a préalablement tiré au sort et en faire une représentation devant toute la classe.
Cette première heure est comptée, il faut commencer à travailler. Trouver les invités, le menu, le lieu mais tous les ordinateurs sont pris d'assaut. En connaissant la facilité d'internet, nous sommes devenus incapables ou presque de trouver les bonnes documentations.
Je n'ai pas comme amis des amoureux de la littérature, la première heure s'est donc passée sans trop de réflexion.

Mardi 5 mars
Nous n'avons que deux semaines pour réaliser ce projet mais nous n'avançons pas, je n'avance pas. Je l'avais compris dès le premier jour que ce serait moi qui ferais le plus de chose mais je ne m'attendais pas à ça. Deux heures « gâchées » si l'on peut dire où l'on n’a pas travaillé, il faudra que je rattrape à la maison.

Samedi 9 mars

Il ne reste plus beaucoup de temps, nous sommes très en retard. Il ne reste plus qu'une semaine et il faut trouver les derniers invités, le menu, écrire l'invitation et la pièce de théâtre pour la représenter à toute la classe. Seulement une personne s'apprêtait à travailler avec moi alors j'ai pris les chose en main et j'ai séparé les deux autres qui ne pouvaient pas se concentrer en restant à côté. Puis j'ai laissé tombé et c'est moi qui suis allée m'isoler. Cette décision m'est venue trop tard car il était l'heure de partir. J'ai fait le pari avec un garçon de mon groupe qu'il trouverait tout ce qu'il faut pendant le week-end.

Lundi 11 mars
Pendant ces deux heures, nous avons peaufiné nos informations, pour savoir si tout le monde était d'accord. Il nous manque toujours le menu, j'espère qu'elle l'aura fini à temps. Ce soir, je dois obligatoirement rédiger le dossier et surtout écrire la pièce de théâtre.

Mardi 12 mars
Le premier jet pour la pièce de théâtre ne leur plaît pas. La représentation a lieu samedi et rien n'est vraiment fini. C'est encore une heure où rien n'avance. J'ai demandé de l'aide au documentaliste pour l'invitation, ma coéquipière est en train de faire le menu et les deux garçons lisent des œuvres de notre poète. J'essaie de modifier la pièce et le texte que m'a procurés le documentaliste.

Vendredi 15 mars

Je les ai tous invités pour une répétition générale chez moi. Je n'imaginais pas que comment cela allait se passer. Les deux garçons qui en temps normal rigolent pour tout, se sont concentrés et ont tout fait pour assimiler les informations que je leur donnais. Pendant deux heures, ils n'ont pas ri, lisant leur script en articulant. Ce soir-là ils ont été formidables, je les félicite et les remercie. Ma collègue pendant ces heures de répétition a fini le menu, j'espère qu'elle saura quoi faire lors de la représentation.

Samedi 16 mars
On devait tous venir une heure plus tôt, les garçons arrivés avant moi attendaient. Ils ont appris leur texte. On l’a répété plusieurs fois, le temps que le dernier membre du groupe arrive. Une demi-heure plus tard, on est allé demander si une salle pouvait être ouverte pour que l'on puisse répéter en toute intimité. La salle ouverte on ajusta le costume à ma coéquipière et je répétai avec les garçons.
C'est l'heure de la représentation, il ne faut pas que S rigole, que T soit déconcentré, que M oublie ce qu'elle doit faire, que j'aie des trous et que je parasite la pièce.
La pièce était une catastrophe, S a ri, T n'a pas fait tous les gestes répétés, M n'a pas fait les bons gestes ce qui nous a fait improviser et j'ai parasité la pièce en riant à la fin ce qui est impardonnable après huit années de théâtre comme activité extra-scolaire.

Samedi 12 avril
Avec du recul, je me rends compte que personne dans mon groupe n'avait huit ans d'expérience dans ce domaine, je ne pouvais pas leur demander d'avoir les mêmes réactions que mes collègues au théâtre. Je trouve qu'ils ont fait énormément d'efforts tout au long de la semaine, en particulier les derniers jours. Au final, ce projet ma appris beaucoup de chose et il m'a beaucoup plu aussi.

Barbara
 
 

 

En Chantier n°4 : Une photo de Paris Match nous fait réagir

Une photo de Paris Match nous fait réagir
Un travail de l’atelier presse du collège Philippe de Commynes (Tours)

 


Dans le Paris Match du 11 février 2008, nous avons observé ensemble la photo double page 40-41 montrant Nicolas Sarkozy à 8h30 du matin à l’Elysée dans le salon vert qui jouxte le bureau du président .
Autour de la table, il y a onze conseillers en costume, et cravate sauf une personne qui est en bras de chemise : c’est Nicolas Sarkozy.
Nous avons réfléchi à cette photo : qu’est ce que ça veut dire d’être en bras de chemise ? Pourquoi les journalistes étaient-ils là ?
- tout d’abord être en bras de chemise signifie simplement qu’il va faire un travail physique important, voire même épuisant. Ainsi vient la deuxième question.
- les journalistes sont là parce que le service de communication (on pourrait dire de publicité de l’Elysée) les a appelés ou que Paris Match a demandé et obtenu un rendez-vous. La photo est posée.
Il y a un objectif politique à diffuser cette photographie : on montre M. Sarkozy dans son engagement total au travail. Il ne veut pas donner l’image d’un président intellectuel ou qui réfléchit mais d’un président qui agit. Il maîtrise son image dans les médias.
On appelle ça la communication politique : tous les hommes ou femmes politiques le font.
Amélie pour l’atelier


http://lewebpedagogique.com/philfm/

 
 
Merci à Amélie. Et continuons à observer cette photo : couleur des vêtements ? direction des regards ? Tout concourt à attirer l’œil du lecteur vers un point précis : l’image que M. Sarkozy veut donner de lui-même est bien servie par le talent du photographe qui a parfaitement maîtrisé sa technique et la composition de son image.
Des rapprochements pourraient être faits avec des œuvres picturales où un personnage central est entouré de compagnons : on pourrait alors comparer le travail du peintre avec celui du photographe, pour comprendre qu’une bonne photo doit beaucoup à l’œil du photographe, et qu’elle est rarement le fruit du hasard.

 

Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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