Le Nouvel Educateur n° 108

Avril 1999

Le piège des fonds de pension

Avril 1999

 

Transformer l'école

Avril 1999

Si tout le monde s’accorde sur le fait que l’école doit se transformer, on ne peut pas dire que le consensus règne sur les objectifs et les moyens. Aujourd’hui, le débat autour de l’école apparaît embrouillé comme rarement il l’a été. Des syndicats de droite comme de gauche
s’opposent à Claude Allègre, des fédérations de droite comme de gauche soutiennent ses projets. Au nom de l’égalité des chances, certains groupes s’opposent aux propositions ministérielles alors que des associations du camp laïc les soutiennent pour les mêmes raisons.
Jacques Chirac et Alain Madelin approuvent les objectifs du ministre de l’Éducation nationale au moment même où Lionel Jospin lui témoigne un soutien appuyé.
Sans doute,Claude Allègre n’est-il pas un modèle de négociateur,c’est le moins qu’on puisse dire. Nous ne voulons pourtant nous ranger ni dans le camp des « pro » ni dans le camp des « anti » Allègre car le discours de ce dernier n’est que le reflet des contradictions de l’école
d’aujourd’hui.Nous laissons à d’autres le soin de profiter de l’occasion pour appuyer tel syndicat contre tel autre. Nous refusons d’entrer dans un jeu où la politique politicienne a parfois plus à voir que les intérêts des enfants et des jeunes d’aujourd’hui et de demain.
Soyons  clairs, nous  ne  nous  reconnaissons  ni  dans  le  texte  du  Manifeste  pour  un  lycée démocratique ni dans les propositions ministérielles.
A l’écart des clans et des coteries parfois circonstancielles,notre ambition est autre : rappeler les conditions d’une véritable transformation du système scolaire, réfléchir aux moyens de cette transformation et ouvrir des pistes possibles, dès aujourd’hui.
Pour commencer, il semble toujours nécessaire de rappeler que l’école, à elle seule, ne peut offrir les changements que nous souhaitons. Parler aujourd’hui de lutte contre la sélection sociale sans poser la question de la transformation sociale est, au mieux, de l’aveuglement,
au pire, de l’hypocrisie ou de la mystification. Ce n’est pas en réformant le système scolaire qu’on réduira le chômage ni qu’on supprimera les inégalités sociales.On ne peut pas demander à l’école seule ce que la société ne sait pas ou, plutôt, ne veut pas faire.
Ceci n’est, bien sûr, pas une invite à l’immobilisme ou au découragement. C’est au contraire un appel à lutter pour une transformation sociale indispensable. C’est inscrire notre combat sur les deux fronts : pédagogie et politique. C’est aussi défricher, dès aujourd’hui, les chemins de ce que pourrait être une véritable éducation populaire.
Transformer l’école, pour nous c’est :
• Lui assurer les meilleures conditions de fonctionnement et en démocratiser l’accès à tous les niveaux.
• Refuser les groupes de niveau et les filières, même officieuses. Au contraire, développer les classes hétérogènes et multiplier les passerelles.
• Être attentifs aux conditions de vie des enfants et des jeunes qui nous sont confiés dans comme en dehors de l’école.
• Défendre partout le service public d’éducation nationale.
• Lutter contre sa soumission au pouvoir des collectivités territoriales et du patronat.
• Remettre en question tout ce qui lui permet de reproduire les rapports sociaux de domination et d’exploitation.
• S’interroger, en particulier, sur les modes d’appropriation des savoirs et sur les dispositifs d’apprentissage mis en oeuvre.
• Refuser de réduire l’enseignement à la didactique et à la transmission des savoirs. Il est nécessaire de donner du sens aux apprentissages pour permettre à tous les enfants d’y accéder. Ceci ne veut pas dire dévaloriser les savoirs, bien au contraire.
• Mettre en oeuvre d’autres formes de contrôle que les examens-couperets.
• Situer les apprentissages dans le cadre d’une pédagogie coopérative qui développe un système éducatif et social dont les valeurs soient l’esprit critique, la responsabilité, l’initiative, l’entraide, l’épanouissement personnel et le partage.
Transformer l’école c’est enfin donner aux enseignants les clés de cette transformation en leur offrant la possibilité d’une véritable formation, car rien ne peut se faire contre ou sans les enseignants.

Jean-Marie Fouquer
Président de l’ICEM

Sans titre (pour l'instant...)

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Les arbres de connaissances

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La recherche libre en mathématiques

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Le cahier de connaissances

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L'album de vie : la trace et l'histoire de la culture de notre classe

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Photimot

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Italie : Cooperazione Educativa

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