Des pépinières au jardin

Revue en ligne CréAtions : COUR ET JARDIN
Annoncé dans le Nouvel Educateur n°194
Publication en septembre octobre 2009
CM1, Ecole les Pépinières saint Julien, Rouen (Seine Maritime)
Enseignantes: Sandrine Plouard, Jennifer Ménard – Intervenant: la photographe Isabelle Lebon

 

Maturation du projet

Depuis quatre ou cinq années je m’inscrivais dans les classes à PAC, l’envie de travailler autrement, le plaisir de rencontrer des artistes me poussaient cette année encore à en faire la demande.
Début juin,  nous recevons, dans les écoles un petit fascicule présentant les différentes actions de la mairie. Parmi d’autres se trouvait l’opération suivante «Adoptez un jardin », en partenariat avec la DRAC et l’inspection académique (conformément aux objectifs et aux contenus pédagogiques présentés dans la circulaire Ministère de l’Education Nationale DESCO A9 n°0085 du 7 avril 2003.
(cf.annexe n°1)

 

Un milieu favorable

Non loin de mon école Les Pépinières St Julien (avec un nom comme celui là… nous ne pouvions passer à côté) se trouve Le Jardin des Plantes.
La proximité avec un jardin est évidemment l’élément indispensable pour pouvoir travailler sur un projet de ce type. L’envie de travailler sur les jardins était là, mais « que faire », quel serait le fil conducteur, l’accroche ?

Avec les enfants nous allions travailler sur le jardin…mais lequel ? …celui que l’on admire…, celui qui nous nourrit…, celui qui nous enivre de ses parfums…, celui qui nous permet de fabriquer des teintes…, celui qui nous soigne…
Dans le Jardin des Plantes il y a « un carré des médicinales », à Rouen se trouve le musée Flaubert, musée de la médecine… dans notre classe il y a… un papa pharmacien ? Le voilà le fil conducteur !
A présent il faut « cibler » le sujet. Le numéro : L’amour des jardins, hors série de Télérama, et, en particulier l’article : Du bon usage des plantes nous met sur la piste : Nommé arum dragon ou serpentaire, cette plante a des tiges dont l’apparence rappelle la peau du serpent… la serpentaire fait partie de ces « plantes à signature » qui fut à l’origine « d’une médecine des similitudes »

Le musée Cluny, lors d’une visite en famille à Paris, entérine l’idée et m’offre la rencontre avec le grand Théophrastus Bombastus Von Hohenheim, plus connu sous le nom de Paracelse. Selon cet alchimiste et médecin suisse du 16ième siècle, les plantes indiquent leurs vertus thérapeutiques par leur forme, leur couleur ou leur mode de vie.
Les lignes directrices du projet étaient là : permettre aux enfants de s’approprier différemment un lieu où ils vont jouer habituellement en les rendant acteurs d’une rencontre avec un aspect de l’histoire de la médicamentation.
La production envisagée serait une exposition photographique lors de l’opération nationale : « Rendez-vous aux jardins ».


Transversalité
Travaillant à mi-temps, la collègue partageant la classe avec moi, une classe de CM1 de 27 élèves, s’est tout de suite également investie dans le projet. Ensemble nous avons envisagé toutes les orientations du projet, les champs disciplinaires concernés (cf.annexe n°2), la transversalité étant de mise.


ANNEXE 1:
Rappel des objectifs et des contenus pédagogiques de la circulaire Ministère de l’Education Nationale DESCO A9 n°0085 du 7 avril 2003
« Cette opération, se déroulant sur l’année scolaire, doit offrir à l’enseignant et au responsable culturel volontaires un cadre de travail souple, fonctionnel et simple. Prenant appui sur un ensemble de visites programmées par l’enseignant, et en collaboration avec l’équipe d’encadrement du jardin sélectionné, les enfants sont d’abord conduits à aborder l’histoire, l’architecture, la composition, les essences du jardin choisi pour en comprendre l’intérêt social, environnemental, paysager et culturel et mieux s’approprier leur cadre de vie urbain et rural.
L’étude du jardin doit fournir de multiples occasions de mise en œuvre d’activités, d’observation, d’analyse et d’expression en relation avec les disciplines enseignées à l’école ou au collège, et solliciter l’intervention de spécialistes (jardinier, paysagiste, botaniste, architecte, urbaniste, archéologue), et éventuellement d’artistes (plasticien, chorégraphe, musicien,etc…).
Au cours des situations d’apprentissages proposées, les enfants sont amenés à produire des traces écrites (textes, schémas, dessins, herbiers, interviews, photos, comptes rendus, tableaux…) qui peuvent donner lieu à l’élaboration de productions diverses (créations artistiques, panneaux d’exposition, film vidéo, montage audiovisuel, dépliants…) destinés à faire connaître leur jardin à d’autres classes, dans et hors de l’école ou de l’établissement ainsi qu’à d’autres partenaires (parents, élus…). »

 

ANNEXE 2:
Les champs disciplinaires concernés
Le travail a été conduit dans les matières suivantes :
Français :
*Expression orale : être à même de présenter à des camarades d’autres classes, aux parents, à des adultes inconnus le travail réalisé.
*Littérature et expression écrite : confrontation avec des textes informatifs, narratifs, prise de notes, compte-rendu de visites, réalisation d’un cahier de jardin personnel mettant à la fois en évidence la chronologie des actions du jardinier, l’évolution du vivant, les impressions personnelles, réalisation de courriers destinés au personnel des espaces verts afin de demander une aide pour réaliser le jardin de l’école.
Mathématiques :
Mesure et résolution de problème appliquées à la réalisation du jardin de l’école : mesure des côtés de la parcelle, calcul du périmètre, estimation de l’aire avec un carré de 1 mètre carré, division de la parcelle en 7 groupes, calcul de la largeur des allées.
Sciences :
*L’étude du vivant : étude des plantes et des diverses façons d’obtenir une plante ( graine, bouture…), étude de la fécondation des plantes, étude des êtres vivants de la terre, cycle de vie de la plante.
*Technologie
Travail sur la lumière : comment réagit le papier photographique à la lumière : réalisation de photogrammes
Travail sur les premières formes d’animation : le phénakistiscope
Réalisation de jeux pour l’exposition de fin d’année et d’épouvantails
Vivre ensemble :
Travailler en groupes, respecter l’environnement
Arts visuels :
Travail photographique : réalisation d’un travail photographique permettant de montrer l’évolution des techniques « outils » de la photographie. Les enfants ont aussi bien utilisé le sténopé (boite noire des origines) que l’appareil photo numérique.
Dessin : reproduction de plantes par le dessin (les cartes de jeu de 7 familles)
Ce travail a favorisé l’autonomie des enfants ( chacun étant en charge d’un travail particulier), le soin ( travaux réalisés en vue d’une exposition), la capacité à organiser un atelier, s’en sentir responsable car on y accueille d’autres personnes que l’on ne connaît pas forcément.

 

 

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