Le chantier math

Juin 2000

Le Chantier Math de l’ICEM au congrès
 
Des maths en l'an 2000, pour qui ? pour quoi faire ?
A quoi cela sert-il ? Une grande partie des notions abordées à l'école - en tout cas à partir du collège - ne semblent vraiment nécessaires qu'à une faible proportion de la population. Même le technicien se borne souvent à utiliser des tables ou des tableaux. Beaucoup prennent cette matière en horreur et ne pourront utiliser qu'une infime partie de ce qu'on a cru leur apprendre.
 
Les enjeux sont multiples, nous devons les discerner.
Derrière et au-delà de la maîtrise de l'outil technique qui semble être ou qui est l'objectif des leçons de math, se cache celui d'analyse du réel (et des possibles). Ce réel est complexe et gare à la tromperie qui serait de faire croire qu'il suffit de connaître beaucoup de mots pour philosopher, beaucoup de techniques pour profiter de l'outil mathématique.
Cet apprentissage et la capacité de réfléchir et d'agir sur les structures nous paraissent essentiels pour tous.
 
On connaît bien évidemment le rôle sélectif de cette discipline - n'oublions pas, néanmoins, qu'il intervient après celui de la langue. Dans ce rôle, si l'on excepte les domaines où la pratique mathématique est directement essentielle, les maths favoriseront les éléments chanceux ou à l'aise dans l'abstraction et/ou conformistes acceptant de travailler sans voir du sens dans le contenu de leur travail. Nous pensons que ce n'est pas inhérent à la discipline mais à la façon de l'aborder et au rôle qu'on lui fait jouer.
 
L'enjeu culturel n'est pas le moindre
 Est-ce que participer au plaisir de connaître et situer les connaissances particulières dans l'ensemble plus vaste des connaissances humaines serait incompréhensible pour les non-initiés ? Peut-être, mais de quelle initiation a-t-on besoin ? Certainement pas celle qui nécessite de " hautes études ", mais plutôt de liens tissés entre les apprenants, leurs représentations, les concepts et les outils mathématiques.
Tous ces enjeux recoupent celui du politique.
Le monde se lit à partir de modèles dans lesquels les mathématiques tiennent une grande part même si ce n'est qu'en toile de fond.
 
A l'école, le schéma traditionnel persiste
Les enseignants "savent " et organisent une longue suite d'exercices censés inculquer le programme, notion après notion, de la maternelle à l'université.
Dans les ouvrages et les lieux de formation, on prend en compte la nécessité pour l'élève d'élargir sa réflexion au-delà de la résolution algorithmique (processus prédéterminé) et on crée diverses situations problèmes qui vont jalonner la route choisie par l'enseignant. On prévoit parfois une ambulance/remédiation pour ceux qui ne voient pas les flèches.
Rarement cette prise en compte des individus dans leur globalité va au-delà d'activités pratiques découlant de la notion à acquérir ou de jeux créés pour l'occasion.
 
Les maths : plaisir et sens
Comme pour les autres domaines d'apprentissage, nous souhaitons que les enfants puissent apprendre à partir de ce qu'ils sont et dans la perspective d'être acteurs de la société dans laquelle ils vivront. Il faut qu'ils prennent plaisir à faire des mathématiques (pas seulement du calcul) dès leur plus jeune âge. Il est important que les situations soient étudiées dans leur complexité, car c'est alors que les mathématiques prennent du sens et qu'elles seront utiles au plus grand nombre.
 
Les maths à l’ICEM
Depuis longtemps, le mouvement Freinet développe des pratiques alternatives. L'utilisation des outils de travail individualisé permettant l'autonomie des enfants, un nouveau rôle du maître et l'organisation coopérative de la classe ont été et restent, avec le calcul vivant, une première brèche dans l'édifice réservé de ces savoirs. La pratique du texte libre mathématique, les recherches individuelles ou collectives qui permettent à chacun d'élaborer ses apprentissages à partir de ses propres représentations, de ses tâtonnements, de la confrontation avec le groupe de pairs, tout en tenant compte des référents communs au monde mathématique, viennent élargir le champ des réponses possibles.
 
Le Chantier Maths

 

Pendant l'atelier du Congrès 2000, nous souhaitons mettre en valeur ces moments d'expression, de communication, de tâtonnement, de confrontation et de coopération qui peuvent naître dans nos classes à propos des maths. Au Congrès, le chantier Math animera trois ateliers :
- la création mathématique ;
- un atelier autour d’une séquence math filmée dans 3 classes différentes ;
- un atelier autour de l’accueil des nouveaux .