Le Nouvel Educateur n° 59

Mai 1994

 


Expression libre, jeu dramatique... théâtre

Mai 1994

 



Traitement de texte et texte libre

Mai 1994

 

Calcul vivant, français vivant

Mai 1994

BT2, outil documentaire au coliège et au lycée

Mai 1994

Inventons chaque jour...

Mai 1994

Si les passions sont fortes vis‑à‑vis de l'enseignement, c'est que la société en attend beaucoup, sinon tout.

Comme un parent avec son enfant, elle est d'autant plus sévère et exigeante avec son système éducatif qu'elle pense faire le maximum pour lui, en lui allouant l'un des plus gros budgets de l'État. Elle en attend énormément... et elle le juge peu capable de répondre à sa demande.
Nous sommes à un tournant : de la même façon que la troisième République avait créé son école, il est urgent de réinventer la nôtre, dans une nouvelle société.
De nombreuses tables rondes se tiennent actuellement, sous l'égide du ministère de l'Éducation nationale. Mais, si cette réflexion est utile, nous savons bien que toute réforme « venant d'en haut » est vouée à l'échec. Il n'y aura de réforme efficace que celle que les composantes de la société, dont le corps enseignant, prendront elles‑mêmes en charge.
C'est à ce niveau que se situe l'action, voire la raison d'être des mouvements pédagogiques comme l'ICEM.
Jour après jour, sur le terrain, nous agissons, expérimentons, créons l'école de demain. L'Institution le sait bien, qui « récupère » régulièrement nos pratiques, souvent déviées parce que décontextualisées...
Libérer l'innovation, donner aux Mouvements pédagogiques les moyens matériels de continuer à agir, leur reconnaître officiellement le droit à la recherche expérimentale, seraient les premiers pas vers une réforme.
De plus en plus, de notre côté, publions nos pratiques, nos réflexions, nos recherches, ouvrons nos écoles aux parents, aux collègues, proposons des actions de co‑formation... Sachons être une véritable force de proposition et de mise en oeuvre.
«... Si nous devions conclure que l'école n'est pas réformable, alors je vous prédis la fin de l'Éducation nationale... » disait monsieur Bayrou dans Le Progrès du 11.04.94.
Oui, inventons chaque jour l'Éducation nationale du siècle prochain, pour ne pas voir, comme l'évoquait monsieur le Ministre, sa disparition, avec les conséquences que l'on peut imaginer.
 

Nicole BIZIEAU

Présidente de l'ICEM