CréAtions N° 106 – Images animées

Avril 2003

 


CréAtions N° 106 - Images animées 

mars/avril 2003

Ont participé à l’élaboration de ce numéro : Jacqueline BENAIS, Nicole BIZIEAU, Christian BIZIEAU, Simone CIXOUS, Agnès JOYEUX, Maud LECHOPIER, Corinne MARLOT, Hervé NUŇEZ, ElIAne TROCOLO.

Photographies : Christian BIZIEAU, Marlène BOYER, Marie-Noëlle DIOCHON, Marie LEBRUN, Pierre LE GUIRINEC, Muriel QUONIAM, Marcel THOREL, Catherine TRICOCHE.

 

 Sommaire
Titre et chapeau
Niveau classe
thème
Techniques utilisées
artiste
   édito   Images animées, avez-vous donc une âme?     
  Cinq peintures en mouvement  collège

 Un atelier artistique "Vidéo-cinéma-peinture"

photo, vidéo  
  Koa, la grenouille
Conte inventé, dessiné et raconté
 maternelle Dans l'envoi des correspondants, des grenouilles en pliage... écriture, encres, dessin, collage  
  Les carnets de voyage d'Amélie Rousseau  élémentaire Les enfants inventent le carnet de voyage d'une ouvrière des années 1940 peinture, dessin, écriture, dessin animé  
Nous maquillons nos photos  maternelle Réutiliser les photos de la classe pour Mardi-gras

craies d'art

 
  Le carnet de bord d'Audric collège, élève de 6ème  Carnet des premier et deuxième trimestres    
Carte blanche au groupe scolaire Concorde - Mons-en-Baroeul  élémentaire Une galerie d'art dans l'école
 peinture, écriture  

Gaïa - Spectacle pour les enfants à partir de 3 ans

  Un spectacle né de la lecture de L'Univers, les Dieux, les Hommes  de J.P. Vernant   Gilone Brun, scénographe

Art culinaire

Lors d'une classe à PAC...

 élémentaire cuisine et arts plastiques, découvertes, expérimenta-tions, dégustations
éphémère, cuisine, dessin,  
 Albums échos  maternelle Réaliser des albums qui reprennent les paroles de l'enfant. dictée à l'adulte, lecture d'images  
Le lion amoureux élémentaire Dans la suite logique de l'opération "Ecole et cinéma".  dessin animé  
Une expo qui tourne élémentaire Mandalas et recherches en volumes.  techniques mixtes  
Bibliographie        

 

 

CréAtions n° 106 - Images animées - Edito

Avril 2003

 

CréAtions n° 106 - Images animées -

publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Edito

 

 

  Images animées, avez-vous donc une âme ?

Il est difficile d’adopter une posture critique devant un film, car en plus de la difficulté à se dégager de l’adhérence au contenu, il y a la difficulté à en embrasser tous les tenants, ceux de la perception (vitesse de défilement), ceux des relations (syntagmes, paradigmes). Roland Barthes dans “ Barthes par lui-même ” avoue préférer l’image fixe, parce qu’elle est instantanée, parce qu’elle est un condensé.

Car l’image fixe a la valeur de l’icône, de la suspension du temps. Elle est acquise à la méditation alors que l’image animée induit l’action, la narration, le mouvement. Elle suggère quelque part le tourbillon difficilement descriptible de la vie.

Mais l’image animée est largement répandue dans notre société, telle l’image télévisuelle, entrée dans l’intimité familiale, dans la sphère privée tout doucement, sans effort. Mais lorsqu’elle est support de communication des publicistes, elle tend à nous conduire à la consommation ; lorsqu’elle est outil d’information, elle court toujours le risque de devenir outil de propagande comme nous en avertit Guy Debord.

Seule lorsqu’elle est fabriquée par les artistes, elle est une invitation à mieux l’interroger.

L’image animée (souvent utilisée comme seconde nounou, dès le réveil des enfants) ne doit donc pas rester une simple gesticulation distractive, devant laquelle le spectateur “ inéduqué ” serait consommateur passif.

Le virtuel, qui installe un important répertoire d’images mentales, ne peut se substituer au réel. La confrontation entre les deux doit avoir lieu. Le pouvoir de l’image animée est trop grand pour le laisser imprégner les jeunes esprits sans le garde fou de la culture.
L éthique véhiculée, les références sociales, le temps, l’espace et les modes d’approche de la réalité proposée, font que l’on passe de la segmentation des images à la segmentation des savoirs, le zapping aidant.

Quel est donc le niveau d’implication de l’école dans le domaine de l’éducation à l’image animée ?

Les articles présentés ici font le pari que c’est en produisant qu’on apprend. Par l’expérience tâtonnée, par la création et l’implication individuelle dans le groupe…

Il faut se donner les moyens de la création d’images animées de tous genres afin de mieux en comprendre le sens, les mécanismes, la relation avec le réel, l’impact sur les spectateurs, et, en particulier sur les enfants eux-mêmes. Réfléchir aux intentions qui président à la production ; qu’est-ce qu’on veut dire, exprimer, en direction de qui et pourquoi ? Le comment n’est qu’au service, mais tout au service de l’idée qu’on veut développer. Et le passage par la technique inclus dans la production d’un dessin animé oblige l’apprentissage de multiples compétences pour faire aboutir le projet. De même que la production d’écrit permet à l’enfant d’accéder aussi à la lecture, la production d’images leur permet de mieux les lire, d’en maîtriser les contenus et les intentions : ainsi on accède à la signification, loin de l’imprégnation ou du magique.
Mais aux supports qui véhiculent traditionnellement la séquence comme le dessin animé ou le film, nous voulons rattacher ceux des arts vivants comme vecteurs eux aussi du mouvement et de l’action..

Animer pour servir l’imaginaire collectif de la classe grâce au conte ; animer pour servir d’écho à l’apprentissage du langage verbal ou comme globalisation des apprentissages alliant inventivité et concrétisation ; animer pour métamorphoser les idées et des choses, pour accéder aux mythes ; animer en créant une image sur l’image, celle qui déguise, celle du maquillage qui révèle le décalage, le déplacement.

Faisons le pari que comme les artistes, lorsqu’elle est fabriquée par les enfants, l’image est une invitation à mieux l’interroger. Et comme nous prétendons former des enfants lecteurs experts, formons des spectateurs critiques avertis !


Créations.
   

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Koa, la grenouille

Avril 2003

 

 

CréAtions n° 106 - Images animées -

publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Classe de petite et moyenne sections, Ecole de Kermoulin – Moëlan-sur-Mer (Finistère) – Enseignant : Pierre Le Guirinec

 

 

 

Koa, la grenouille, Conte inventé, dessiné et raconté

 

Octobre, premier envoi de nos correspondants de Plaudren. C’est lors du moment institutionnalisé des échanges (autour d’albums, d’événements personnels ou collectifs) que nous ouvrons le paquet et découvrons parmi les lettres, les dessins et les graines, des pliages : des grenouilles en papier toutes bariolées. Celles-ci plaisent beaucoup, sont très manipulées, orientent nos lectures: “ La grenouille à grande bouche ” et autres histoires de batraciens.

                                                                                                                                          

Anna ou Louise donne un nom à l’un des pliages et … “ si on racontait l’histoire d’une grenouille ! ”
Pour aider les enfants à structurer leur histoire, je demande :
Qui est le personnage principal ? Comment s’appelle-t-il ? Où cela se passe-t-il ?

“ Dans un village, j’avais rencontré une grenouille gentille qui s’appelait Koa ? ” 

Durant plusieurs semaines le texte s’élabore d’abord selon l’imaginaire de chaque enfant. Toutes les idées sont accueillies, discutées, retenues ou non en fonction du récit, rédigées sur des bandes de papier et affichées au tableau. Des pauses, parfois d’une semaine, sont nécessaires. Petit à petit se construit un imaginaire collectif.

Au bout d’une dizaine de phrases, les enfants commencent à illustrer leur histoire, chacun choisissant une situation. Ils utilisent des fonds de papier kraft froissé et encré, technique utilisée pour un autre projet.

Les enfants mémorisent l’histoire au fur et à mesure de son écriture et ce texte de trente phrases est bientôt connu comme une poésie, chaque élément appelant le suivant.

L’idée du CD-Rom est de moi, pour que le support numérique vienne doubler le support papier et que les auteurs puissent, dans la classe, s’écouter racontant.

Les dessins sont alors repris et enrichis, à la craie, par des collages et la grenouille des correspondants se promène sur chaque page à son gré.

Au printemps, on prend le temps de dire chaque phrase au micro de l’ordinateur en s’amusant à se réécouter ou à regarder le spectre vert de sa voix qui se hérisse sur une ligne de l’écran.

Je photographie chaque page avec la grenouille qui se promène, rassemble les sons, recopie le texte avec une belle police et une couleur lumineuse.
Le CD comportera une partie sur le livre des labyrinthes qui a été
créé cette même année dans la classe.

Comme une certaine Princesse Maïs, héroïne l’année précédente d’un conte sur le site de l’école, Koa la grenouille est devenue un personnage familier du musée imaginaire de la classe.

  

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Cinq peintures en mouvement

Avril 2003

 

 

CréAtions n° 106 - Images animées -

publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Atelier artistique “ Vidéo-cinéma-peinture ” du collège François Rabelais de Niort (Deux-Sèvres) - Enseignante : Véronique Figuet-Naud - Intervenant : Jérôme Hulin, réalisateur vidéo.

 

 

 

Cinq peintures en mouvement

 

 

Au commencement était le couple Cinéma-Peinture...

Et une poignée d’élèves qui acceptait de rester deux heures de plus tous les lundis soirs...
Il s’agissait, dans un premier temps, d’établir des liens entre ces deux modes d’expression: à partir d’exemples pris dans l’histoire de l’art moderne, pointer des démarches originales d’artistes ayant utilisé les deux techniques. Comment transformer la caméra en médium à part entière au même titre qu’un pinceau, une brosse ?

La pratique de la vidéo s’avère être la mieux adaptée aux recherches et expérimentations pratiquées au sein d’un atelier. D’autre part, l’intervention d’un professionnel en la matière nous a permis d’obtenir des productions de grandes qualités rivalisant avec l’image cinématographique.

Appropriation du tableau : du synopsis à la réalisation

Dans un premier temps, les élèves ont choisi parmi des ouvrages d’art moderne un tableau qui leur plaisait plus particulièrement. Les albums de la collection du MNAM (centre Georges Pompidou) ont été un support intéressant car ils présentent sur papier une démarche d’investigation ludique et cohérente autour d’un tableau.
Puis, à partir des choix énoncés, chaque participant a écrit un synopsis puis storyboardé son projet et envisagé un découpage technique. Les repérages, tournages, montages ont été réalisés par l’équipe au complet, chaque élève pouvant tenir tour à tour le rôle de scénariste, acteur, cadreur, chef-opérateur, décorateur, costumier, accessoiriste, monteur sous le regard et la direction de Jérôme.


Une "recréation" personnelle"

La principale difficulté résidait dans l’appropriation par les élèves de l’objectif exigeant de mise en forme d’un propos personnel autour d’un tableau en laissant de côté la tentation de la fiction, du commentaire en images de l’œuvre choisie.
Cette mise en forme devait traduire la réaction face à un tableau du futur réalisateur puis questionner chaque plan afin qu’il réponde à des choix esthétiques.

 

                                  Cinq élèves, filles et garçons de classes de 4°et 3°, cinq images fixes, peintures figuratives ou non, cinq sensibilités exprimées ont donné ce catalogue original où sons, mouvements dans le cadre et mouvements créés par une caméra mobile traduisaient avant toute chose des sensations fugaces et éphémères, un peu comme une trace de vie.
  sommaire CréAtions 106   MIMIMOSA
VOLS DE BLEU
KLEEP
TOURNE POINT
160 X 259 CM

 photo, vidéo

 

Les carnets de voyages d'Amélie Rousseau

Avril 2003

 


 

CréAtions n° 106 - Images animées - publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Classe de CM1-CM2 1999/2000, Ecole de St Victor-sur-Rhins (Loire) - Classe de Christian Giraudon - L’artiste : Christophe - La Conseillère Pédagogique d’Arts Plastiques : Nicole - Musique du film : Alain, parent d’élève

 

 

 

Les carnets de voyages d'Amélie Rousseau

 

    Une ligne de chemin de fer et un viaduc abandonnés, patrimoine du petit village de St Victor-sur-Rhins dans la Loire.
Toute une année à la recherche du passé : les enfants vont créer pour apprendre.

 

 Une aventure pédagogique

La classe : une tradition, une culture cinématographique et les compétences techniques d’un maître.

La classe de Christian Giraudon a une longue tradition cinématographique. En effet, Christian est passionné de cinéma et l’école est très bien équipée en matériel. Les enfants ont l’habitude, en cinéastes amateurs, de tenir la caméra et de filmer. Chaque année, cette classe réalise des courts métrages et récolte des prix lors de festivals de jeunes cinéastes scolaires tels qu’Ecole Images qui dote les classes primées de bon matériel.

La curiosité éveillée par le maître conduit les enfants à mener une enquête : on va voir, photographier, questionner ce patrimoine de proximité de l’école. Histoire de ne pas vivre à côté sans le voir, histoire de découvrir ce qui se passait avant nous, histoire de savoir… donc d’apprendre.

 Un projet est né : entrer dans une production artistique pour témoigner de ses découvertes et de ce qu’on apprend sur son environnement.
A partir de là, tout se met en place : des recherches documentaires, des interviews, on écrit, on photographie, on analyse les images et surtout, on en produit des séries chaque semaine en explorant le plus de techniques possibles, en tâtonnant. Chacun découvrira les joies de la création et découvrira des démarches d’artistes, leurs œuvres…c’est un véritable plaisir qui s’installe au fil des jours, semaine après semaine dans cette classe de cycle 3.

Quelques moyens : une aide financière, des ressources documentaires, cinématographiques, l’aide ponctuelle d’un artiste, le compagnonnage hebdomadaire avec la conseillère pédagogique en arts plastiques…un papa musicien et un maître compétent dans la production d’images cinématographiques qui partage sa passion avec ses élèves.
Tous ces ingrédients font que les enfants ne s’ennuient pas, ils apprennent avec le désir de savoir pour faire aboutir leurs projets de production : un film et un carnet de voyage.

Le travail de l’artiste a servi à garder une rigueur dans la production d’images multiples. Il a consisté à réaliser, à partir des nombreuses recherches des enfants, et en restant le plus fidèle possible à leurs propositions, des images des deux personnages, Amélie et Valentin, et du cadre dans lequel ils évoluaient. Plus d’une fois, parce qu’il s’était un peu éloigné de leurs dessins et ne répondait pas à leurs attentes, l’artiste a été surpris par l’exigence des enfants qui « l’ont renvoyé à sa copie ».

 

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Au fil de l'histoire

 

 

Nous maquillons nos photos

Avril 2003

 


 

CréAtions n° 106 - Images animées -

publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Classe de Grande Section, Ecole Maternelle, GLaire (Ardennes) - Enseignante : Marlène Boyer

 

 

 

Nous maquillons nos photos

 

En début d’année, je prends toujours les enfants en photo individuellement pour les correspondants.

Ces photos prises au « hasard » permettent cette année-là aux enfants de se présenter à leurs correspondants sous forme d’un jeu de devinettes:
Kevin : Sur la table, devant moi, il y a des animaux.
Mélanie : C’est mon anniversaire.

Nous en conservons les photocopies.

Au moment du Mardi-Gras, je propose aux enfants de maquiller ces photocopies – agrandies et collées sur des supports rigides -, de jouer nous aussi à nous reconnaître.


C’est « raté »! Que faire ?

 

Les résultats sont décevants : rouge à lèvres, bleu aux yeux,...

C’est au cours de la discussion, que j’emploie le mot déguiser : les remarques fusent :
« Alors, on ne va plus nous reconnaître ! »
« Ca ne fait rien, c’est rigolo et on jouera à trouver : qui est comme çà ? »
« On le saura : on va « se » voir faire !
« Alors, on les affichera et c’est les parents qui devront nous reconnaître... »

La technique retenue est celle des craies grasses.
Les premiers portraits « déguisés » sont facilement identifiés grâce aux cheveux et aux lunettes.
Comment brouiller cette reconnaissance ?
En modifiant la forme des lunettes, celle des verres, en ajoutant des chapeaux pour cacher les cheveux, en ajoutant barbes et lunettes...

Objectif atteint : les parents ont parfois du mal à reconnaître leurs propres enfants !
 

 

  

  

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Carnet de bord : Le carnet de bord d’Audric

 

 Le carnet de bord d’Audric 

Audric est un élève de sixième.
Voici le texte de son carnet de bord depuis qu’il est arrivé au collège.
Au début de l’année, j’explique aux élèves l’intérêt du carnet, sa nécessité ne serai-ce qu’en vue de l’évaluation (s’il n’en reste qu’une!).
Je demande de mettre dans le carnet “tout ce qui leur semble nécessaire” pour que je puisse mieux comprendre ce qu’ils ont fait et comment ils l’ont fait, mon but inavoué étant de les amener, au delà d’une évaluation spécifique, à ce qu’ils comprennent mieux les processus qui les amènent à la production, qu’ils se constituent petit à petit un répertoire de démarches et qu’ils soient dans une dynamique par rapport aux contenus.

Au premier trimestre, ils écrivent quand ils le veulent. Un petit nombre le font régulièrement sur place pendant la séance; un plus grand nombre ne le font pas régulièrement, comptant sur leur souvenirs; certains ne remplissent leur carnet qu’à la dernière minute, en pestant, au moment de rendre leur production du trimestre (8-9 séances).

Production d’Audric au deuxième trimestre
Enveloppe Mail art (11x22x2)
La fusée est détachée de l’enveloppe.

Le contrat de production était le suivant :


DEUX PRODUCTIONS :


- Une illustration des idées suivantes “ effacer; disparaître; recouvrir; mettre en évidence ”.
- Une où tu décides tout(e) seul(e) de ce que tu vas faire.

Le contrat tenait compte de la visite à l’exposition du peintre de “ la figuration narrative ” Babou que nous allions faire à la mi-octobre au château Prieural et j’obligeais donc les élèves à répondre à leur manière à une des problématiques du peintre.

Audric s’est mis à écrire à partir de la fin octobre (certainement après discussion avec moi ou après mise en commun…).

22/10 - Finir de colorier projet2. J’ai besoin du vert, du marron, du jaune et du bleu.

05/11 - Chercher projet 3 en dessinant sur le cahier

12/11 - Commencer projet 3

19/11 - Améliorer projet 3 donc terminer ce projet en dessinant un dernier objet une lumière disco.

26/11 - Illustrer le mot “ disparaître ” en dessinant une tête sans le contours.

On ne peut pas parler d’évolution linéaire dans le contenu du carnet : L’élève apprend, en suivant les principes du tâtonnement, à objectiver. Ainsi, tour à tour il nomme ses actions, il énumère les matériels qu’il utilise, il aborde abstraitement des contenus, en même temps qu’il produit.
Audric montre déjà qu’il conçoit aussi le cahier comme un lieu d’expérimentation (2 projets pour en choisir un)

Au deuxième trimestre, je demande aux élèves d’écrire systématiquement en début de séance “ce qu’ils vont faire dans la séance ”, l’action en quelque sorte. Et nous prenons des exemples à chaud pour vérifier que ce qui a été écrit nous renseigne vraiment sur ce que l'élève va faire. Cela prend 10mn. en début de séance pendant que les membres du groupe de gestion distribuent le matériel demandé au cours de la séance précédente ainsi que les cartons à dessin et les travaux.

 

3/12 - 1/ Monsieur Nunez nous a rendu les évaluations du trimestre
         Mon organisation du trimestre

10/12 ; 17/12 - Action : commencer Mail art sur le thème
Mais tout d’abord, je vais faire des croquis pour me décider à ce que je vais faire
J’ai choisi ce mail art par ce que ce celui-là qui me plaisait le plus de ceux que j’avais.
Je n’ai pas choisi ce mail art parce que c’était trop ordinaire et çà ne me plaisait pas.

07/01 Je pense colorier et mettre en relief le mail art. Je vais me servir du papier journal et je vais me servir de peinture.

21/01 - Action : je vais coller mon timbre sur mon enveloppe de mail art et recopier le texte qui va à l’intérieur de l’enveloppe et peut-être finir le mail art.

04/02 - Action : Je vais réfléchir pour faire mon œuvre libre

25/02 - Je vais colorier mon œuvre avec des crayons de couleur.

En sixième, j’annote très peu sur les carnets de bords, laissant à l’élève le loisir de prendre sa mesure du nouvel outil (qu’il ne rencontre que dans ma discipline).
Cette année, les critères de la fiche d’évaluation du premier trimestre se sont limités à des remarques sur l’organisation, le soin ou l’exigence d’effort.
Je surligne en jaune les efforts à faire.
Je rajoute quelques remarques manuscrites à chaque élève.

EVALUATION 6èmes ARTS PLASTIQUES  1er trimestre 2002
(En jaune, efforts à faire au 2ème trimestre)

Plan de travail
Je dois mettre mon nom sur la couverture du cahier
Je dois mettre mon nom sur les travaux

Je dois respecter le nombre de productions à faire
Je dois mettre les dates
Je dois expliquer plus
Je dois faire des brouillons, des croquis sur le cahier

Travail
Je dois être plus exigent sur le travail technique
Je dois être plus exigent sur les idées
Je dois utiliser des techniques différentes
Je dois faire des sujets plus divers (utiliser les déclencheurs d’idées)

 

Pour Audric
Production TB continue comme cela
Carnet : tu dois plus expliquer tes choix, tes buts, la réalisation.
Tu dois mettre les informations dans l’ordre.

Production d’Audric au premier trimestre (29,5x19,5)
26/11 Illustrer le mot “ disparaître ”
en dessinant une tête sans le contour.


Les élèves lisent peu ou ils ne lisent pas les remarques écrites non pas parce qu’ils ne veulent pas les lire mais parce que les remarques trop générales demanderaient un développement important et une attention demandée à l’élève qu’il est difficile d' obtenir vraiment.
Je me demande parfois si je ne devrais pas plutôt enregistrer les évaluations pour me rapprocher d’un suivi plus individualisé, les remarques venant ponctuer ma lecture du carnet en relation avec les productions. Le seul problème, c’est qu’il faudrait à ce moment là une intendance importante…

 

Au deuxième trimestre, le contrat était le suivant :
Production
- Approfondir l’œuvre en rapport avec l’exposition Babou : certaines d’entre-elles rejoindront l’exposition “ Le printemps des arts ” au Prieuré en mars prochain
- réaliser une lettre à envoyer aux élèves du Centre de loisirs du Foulon avec une enveloppe Mail Art
- réaliser au moins une œuvre libre

Dans l’évaluation, je me suis limité à insister sur le fait d’avoir ou de ne pas avoir respecté les conseils donnés dans le cadre de l’évaluation du trimestre précédent ainsi que sur le respect du plan de travail…

 

Production d’Audric au premier trimestre

 

(24x32)

12/11 - Commencer projet 3

19/11 - Améliorer projet 3 donc terminer ce projet en dessinant un dernier objet: une lumière disco.

 

 

 

 

 

 

Production d’Audric au deuxième trimestre

C’est une production libre.
Mais on voit qu’Audric a repris de lui-même l’injonction du premier trimestre autour de l’expo. Il produit une série de trois images autour de l’idée de “ voir à travers ”. La visite de l’expo a maintenant eu lieu, c’est une forme d’approfondissement de son travail sans pour cela être une imitation de l’œuvre de Babou (l’image de l’élève n’a aucun rapport avec celles du peintre).

 

 

Audric ne dit pas qu’il travaille sur l’illustration du mot “mettre en évidence ” qui prépare à la visite de l’expo.
Pour comprendre, je dois m’appuyer sur les échanges en classe ou sur ceux que j’ai avec lui lorsque je vais le voir ou lorsqu’il m’appelle de lui-même, ce qu’il fait régulièrement.
Production d’Audric au deuxième trimestre (24x32)
Audric a approfondi son idée de “mettre en valeur” en changeant l’environnement de sa lumière disco…
Extrait du carnet de bord d’Audric au deuxième trimestre (17x22)
 
 
 

 

début de  l'article                                                suite article

 

Carte blanche au Groupe scolaire Concorde, Ecole élémentaire Hélène Boucher, Mons-en-Baroeul (Nord)

Avril 2003

 

CréAtions n° 106 - Images animées - publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Groupe scolaire Concorde, Ecole élémentaire Hélène Boucher, Mons-en-Baroeul (Nord) - Equipe pédagogique : Danielle Thorel, Agnès Nicolas, Thierry Focquenoey, Sylvain Hannebique, Samuel Druon, Marcel Thorel

 

 

Carte blanche 

Une galerie d'art à l'école

Nous avons aménagé nos couloirs et nos cages d’escalier en galerie d’art. Chaque enfant dispose d’un cadre. Cet emplacement lui appartient. Il peut y mettre sa dernière œuvre ou celle qui lui plaît le plus.

De temps en temps, nous “ visitons ” l’école. Les commentaires des enfants sont mémorisés. Nous les donnons aux enfants des autres classes qui doivent retrouver à quelle œuvre ils se rapportent.

Petit à petit, nous construisons des grilles d’analyse, des grilles d’observation. Cela nous permet ensuite d’avoir des visites de musées ou d’expositions plus dynamiques, sans parler des pistes, des idées qui apparaissent dans les nouvelles créations des enfants.


Khadija : “ J’aime bien parce que l’on dirait une fleur du Maroc, dans ma région, les gens, les femmes qui se marient mettent ça sur leur tête pour qu’on les reconnaisse, pour savoir qui elles sont. J’aime les feuilles et aussi les pétales. Les couleurs sont gaies, ça me rappelle mes voyages au Maroc. ”

 

 

Farid : C’est comme une tornade multicolore, comme elle fait du vent, elle emporte les étoiles en même temps, elle emporte la nuit et le jour. Comme elle emporte tout, ça devient tout blanc.
Merlin : On dirait un astronome qui observe une galaxie.
Abdullah : On dirait une planète.
Romain : On dirait un trou noir qui aspire les planètes et les étoiles.


Jay : “ Ca me fait penser à un carrelage, qui est par terre et où il serait dessiné dessus une maison. C’est marrant car, c’est beau et en même temps, ce n’est pas beau, c’est rigolo ! On dirait que c’est vieux ou alors que c’est mal dessiné. "

 

Frédéric : Un bonhomme qui se transforme en bonhomme de feu.
Guillaume : On dirait un homme qui est au centre de la Terre.
Merlin : On dirait un homme qui approvisionne le soleil en feu : c’est l’allumeur du soleil.
Farid : On dirait le roi du soleil, c’est comme si c’était l’aimant du soleil.
Williams : On dirait un magicien qui lance des flammes.
Guillaume : On dirait un homme qui résiste au feu.
Cédric : On dirait un magicien qui fait fuir ses ennemis.
Romain : Ca me fait penser à un homme qui meurt sur du feu.
Williams : On dirait l’histoire de Merlin, le garçon qui périt dans les flammes.

Mariam : “ On dirait un martien et un homme, qui sont sur des planètes. En haut on dirait que c’est le soleil, au milieu on dirait la bouche et au dessus les yeux. On croit que le martien sort de la planète, le martien à une laisse, on dirait qu’il a son chien attaché. Les couleurs sont belles. ”

 

Williams : On dirait qu’il y a des martiens de plusieurs mondes différents.
Guillaume : On dirait des martiens qui viennent fêter le nouvel an.
Farid : On dirait des drapeaux qui deviendraient vivants.
Abdullah : Je trouve que c’est un rêve avec un cheval, un chameau, un squelette, une grenouille.
Cédric : On dirait des créatures qui volent.
Hakim : On dirait qu’ils font du sport.
Romain : On dirait un carnaval en rêve.
Merlin : La nouvelle année. On devient extra terrestre.

 

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Gaïa

Avril 2003

 

 

CréAtions n° 106 - Images animées -

publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Gaïa, conception, mise en scène et scénographie: Gilone Brun

 

 

 

Gaïa

 

Conception, mise en scène et scénographie : Gilone Brun – Photographe : Marie-Noëlle Diochon – Affiche et dessins de l’affiche : Vanessa Kašcová


.
"... J'aimerais partager avec les enfants l'espace de liberté qu'offre l'acte de créer."

 

Lourdes tentures, voiles : entrer, se glisser plutôt dans un grand cylindre obscur, une brume de lumière tombe d'en haut. Tout petits, ici, les spectateurs, quelques-uns encore dans les bras des grands, - peur, pas peur - s'arrêtent au bord du cercle magique : le petit fil rouge trace la limite dehors / dedans, aux bords de ... Colonne poudreuse de lumière pâle, temps suspendu…

 

Il n'y a pas de début, il n'y a pas de fin, il n'y a peut-être pas d'histoire. Et pourtant, le spectacle Gaïa est né de la lecture de L'Univers, les Dieux, les Hommes de Jean-Pierre Vernant.

J'ai été frappée par le début du texte, par tout ce qui se passe bien avant les Olympiens, par la source la plus archaïque du mythe. J'ai soudain compris ce qui liait le mythe à la création: le même terme pour parler de la naissance du monde et de l'acte de créer.

En créant, nous entrons dans ce qui est le plus vivant dans la matière, au moment même de la naissance de l'univers.

A travers les métamorphoses de la matière et des formes, à travers le ravissement de la couleur et du son, quelque chose se raconte de l'arrachement au chaos, de l'enfantement de Gaïa, du partage des éléments, de la castration d'Ouranos, jusqu'à la tentative bégayante du langage.

 

                                     Qu'est-ce qu'il y avait quand il n'y avait pas encore quelque chose, quand il n'y avait rien ?
Au début, ce qui exista en premier ce fut Béance;
les Grecs disent Chaos...
Ensuite apparut Terre.
Les Grecs disent Gaïa ...
Elle est le plancher du Monde ...
                           D’après Jean Pierre Vernant

- Toi, t’es-qui, toi ?
- Moi, je suis un cyclope.
- Cyclope ? Tu fumes ?
- Oui, de l’œil ! Je crache du feu…

-Et toi, t’es-qui ?
-On, qui, on, quoi, on est trois Hécatonchises.
On est très gros, on a cent bras,
On a cinquante têtes…

 


En réveillant les mythes, en réveillant l'histoire qui dormait dans l'acte de créer, je cherche à retrouver ce qui lie le geste du peintre et celui du musicien aux mots et à inviter chacun, petits et grands, le temps d'un spectacle, à tisser leur propre histoire avec l'histoire des origines.

 

J'ai souhaité aller à la rencontre des enfants, de la rivière de leur parole, j'ai souhaité entendre d'où ça parle et y faire écho, afin de partager avec ceux qui en ont encore mémoire dans leur chair, le moment de son mystère.

 

Embarqué, chacun, en effet, grand ou petit, pris dans cette fable qui se passe de mots, autres que mots naissant dans le balbutiement qui les fait advenir avec la lumière, encore pris dans l'humus des sons, des gestes, des couleurs de leur mise au monde.

 

Ecole Françoise Dolto (classe de Grande Section),
Villeneuve-les-Maguelone (Hérault)

 

L’enfant a fait un dessin du spectacle.
Il est remarquable de voir comment il a su représenter très nettement la scénographie, les acteurs et les objets.


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Albums-échos

Avril 2003

 

 

CréAtions n° 106 - Images animées - publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Classe de Petite Section – Ecole maternelle Marcel Cartier – Rouen (Seine-Maritime) – Enseignante : Muriel Quoniam

 

 

 

Albums-échos

 

Le terme et la démarche sont issus des travaux de Philippe Boisseau (Introduction à la pédagogie du langage, CRDP haute Normandie).

Il s'agit de réaliser des albums (à partir de photos le plus souvent) qui reprennent les paroles de l'enfant. Ils sont écrits en français correct mais tiennent compte de la manière la plus fidèle possible des propos de l'enfant aussi bien sur le plan du vocabulaire que de la syntaxe…
Le texte fait ainsi écho à la parole de l'enfant qui se l'approprie en le lisant, relisant, intégrant progressivement vocabulaire, structures, complexités de la langue.

On peut écrire et réécrire des albums personnels, de classe mais aussi des albums d'auteur suivant le niveau des enfants, le but étant de leur donner progressivement les outils pour accéder à la langue écrite et parlée (celle des auteurs en particulier) à partir de leur niveau de langage personnel.
La démarche de P. Boisseau s'accompagne d'une programmation, progression des acquisitions en langage et s'inscrit dans un cadre didactique structuré.

Comment me la suis-je appropriée ?

Lorsque j'ai pris une section de petits, j'ai cherché comment valoriser les enfants, socialiser leurs actions et donner un sens aux activités de la classe. Il ne faut pas oublier que les petits arrivent sans aucune connaissance de la réalité de la vie de la classe (du contrat scolaire) et, pour beaucoup, peu de conscience de ses pairs…

 

Travailler dès la rentrée autour d'albums-échos m'a permis de :

  • valoriser l'enfant
  • donner à l'enfant la possibilité :

  >> de s'inscrire dans le groupe
  >> d'intégrer la présence des autres
  >> de mettre en mots (connaître)
      -- les différentes activités de la classe
      -- le sens de certaines organisations (rangement des étiquettes, nettoyage de tâches, …)
  >> de porter sur lui-même un regard distancié.

  • donner à la classe la possibilité de se constituer une mémoire.

Lorsque les enfants ont compris le principe, ils demandent très vite à être acteur de leur album, l'étape suivante est donc celle du projet :

- formulation du projet
- mise en scène : photos (quelles photos prendre ?) et scénario : textes (qu'est-ce qu'on doit écrire ?)

 

Le contenu est varié, la forme aussi :

- événements de la classe
- questions / réponses
- cache-cache (albums animés très prisés)
On peut jouer sur tous les types d'écriture du récit : narration, question/réponse, dialogue, bulles de B.D.

 

C'est l'alternative que j'ai trouvée à la réalisation d'un journal, trop précoce à cet âge à mon avis. C'est un moyen pour l'enfant d'entrer dans le monde de l'écrit :

- un écrit qui traduit son expression personnelle
- un écrit
qui a du sens
- un écrit qui lui permet d'entrer … dans la lecture !
Car parole, lecture et écriture sont intrinsèquement liés dans cette activité
.
 

 

Matériellement :

L'album écho peut prendre toutes les formes imaginables des albums ("l'imagination au pouvoir !").
Il est beaucoup manipulé, par conséquent doit être solide pour résister aux épreuves des lectures, relectures...
Pour les petits, j'affectionne le tout-petit format qui tient dans la main de l'enfant (4 pages maxi).
Un album tient sur une feuille 21X 29,7 : je frappe les textes à l'ordinateur au recto, colle les photos au verso (petit casse tête logique pour que les pages correspondent bien recto/verso !) puis plastifie à chaud et massicote. Pour relier, j'utilise les spirales en plastique ou la technique artisanale du collage page à page avec du vénilia.

Malgré tout, un bon album-écho termine toujours en charpie !!!

 

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Art culinaire

Avril 2003

 


 

CréAtions n° 106 - Images animées - publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Classes de CP et CE Ecole de Beaussais (Deux-Sèvres) - Enseignantes : Catherine Tricoche (CP), Hélène Nosten (CE) - Intervenants : Renaud Robelin, chef de cuisine à l'Hostellerie de l'Abbaye de Celles-sur-Belle; Nathalie Hissler, aide-éducatrice en informatique

 

 

  Art culinaire

La première partie de cette aventure culinaire a été relatée dans "Créations" N°101.Ed. PEMF 

Des financements variés

Chaque classe disposait de: 3500 F par l'Education Nationale (dans le cadre des classe à "PAC"), 1000 F par l'Association de parents d'élèves et 1000 F par le SIVU (mairies). De plus, quelques ventes de productions d'élèves étaient prévues (cartes de Noël et truffes, gâteaux…)
Les sommes furent cumulées afin de pouvoir les utiliser au mieux: payer l'intervenant et les déplacements en car, doter l'école d'un four avec deux plaques électriques, d'un relieur, de livres de cuisine et albums, acheter des fournitures diverses et ingrédients parfois rares ou chers…
De plus cela a permis la location de matériel vidéo, l'achat de “ zip ”, mini-disques et mini-cassettes et du logiciel "Le Pagicien" pour traitement informatique des informations.

Des réalisations multiples

Celles-ci furent variées et nombreuses, tant le projet plut aux enfants. En dehors des dix séances prévues (et payées), le chef n'hésita pas à revenir à l'école… 

• Visite de l'Hostellerie (cuisines, salles de restauration, …)
• Séances découvertes, dégustations, cuisine, à l'école
• Activités plastiques inspirées des tableaux d'Arcimboldo" et essais de "natures mortes" d'après Cézanne
• Création d'une "nappe" cadeau pour le chef
• Activités de cuisine spontanément associées par les enfants aux temps forts de l'école: réalisation de gâteaux lors de la venue des correspondants., invention de cocktails et gâteaux lors d'une soirée "danse" à laquelle étaient invités les parents, réalisation de crêpes avec différentes farines et invention d'une recette, réalisation de truffes pour Noël et création de boîtes originales de présentation,…
• Fabrication de fromages
• Création d'histoires libres, d'un album sur les fruits d'automne
• Lecture d'albums ou d'histoires
• Recherche et apprentissages de poésies et chants et invention de couplets
• Visite du marché de Lezay, achat de produits artisanaux et dégustation au pique-nique
• Repas offert par le chef à l'Hostellerie
• Repas réalisé à l'école avec les parents réunionnais d'un enfant : le “cari”
• Réalisation de pages Web pour le site d'école
• Réalisation d'un CD-ROM reprenant les temps forts de l'année (enregistrement de chansons, voix, images, mini-film, dessins…)

 


Une année inoubliable 

Au final, une année exceptionnellement riche en activités et découvertes. La pédagogie Freinet y a joué un rôle essentiel dans ce qu'elle a permis aux enfants de s'investir individuellement, lorsqu'ils le souhaitaient, dans une activité librement choisie par eux. Cela leur a donné la possibilité de créer (une recette, une chanson, une histoire, un tableau…), de produire en autonomie ou en groupe (recettes, cocktails, paquets déco, etc.), mais aussi de passer une année en "harmonie" avec eux-mêmes, par le fait que le projet "enrobait" toutes les activités de classe en respectant leur sensibilité et en leur donnant une liberté d'expression presque de tout instant.

 

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Quelques créations des enfants

 

 

Le lion amoureux

Avril 2003

 

CréAtions n° 106 - Images animées - publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Classe de CE2, Ecole Elémentaire du Mayollet, Roanne (Loire) - Enseignant: Christian Bizieau
Intervenant : Raymond Bois, professeur de cinéma à Charlieu et membre du Centre d'Etude et de Ressources pour l'Image et le Son dans l'Enseignement.

 

 

 

Le lion amoureux

 

Dessin animé
                    1500 dessins pour 3 minutes de film

 Le texte libre de départ

 Le lion et la lionne dans la savane
Il était une fois dans la savane un lion qui était amoureux d’une lionne.
Quand il la voyait, il lui cueillait des fleurs. Mais elle ne l’aimait pas !
Il l’invita à dîner pour manger une gazelle qu’il avait chassée. Mais elle ne l’aimait toujours pas !
Le lendemain matin, un cobra vint attaquer la lionne. Courageusement, le lion tua le cobra avec ses griffes.
Alors le lion et la lionne se marièrent… et ils eurent de nombreux petits lionceaux.


 

 

1. L'idée

Chaque année, nous menons à terme un projet important d’expression et de création, qui a pour but de favoriser la coopération et les apprentissages. C’est ainsi qu’il y a deux ans, nous avions travaillé sur l’image à travers la création d’un roman photo : « Macabre découverte » (publié dans Créations n° 100 de janvier 2002). Les enfants avaient alors pressenti l’importance des nombreux facteurs qui interviennent dans la création des images.
D’autre part, la classe est inscrite à l’opération « Ecole et cinéma », qui permet aux enfants de visionner plusieurs films dans l’année et d’acquérir ainsi une culture de l’image.
Dans la suite logique, cette année, l’idée est donc venue de faire un film.
Mais nous sommes en Zone d’Education Prioritaire, beaucoup d’enfants sont en difficulté, et je préfère éviter un projet où quelques-uns seulement tiendraient la vedette. Ce qui creuserait encore plus le fossé qui sépare les plus en difficulté des « meilleurs ». Alors l'idée s'est imposée d'elle-même : ce sera un dessin animé. Pas un film d'animation, non, un vrai dessin animé. Il y aura une part de création, du travail pour tous.

2. Phase de sensibilisation

Nous choisissons au départ le super 8, sur les conseils de Raymond Bois, qui vient en début d’année très régulièrement nous aider. Parce qu'on voit ainsi l'objet film (la bobine) avec toutes ses petites images. C'est concret, ça permet de comprendre ce qu'on fait. On le fera recopier à la fin sur cassette vidéo.
Il nous prête quelques bobines de dessins animés produits par des enfants de collège et nous les visionnons.
Les enfants sont évidemment d'accord pour créer leur dessin animé. Ils sont toujours prêts.


 3. Calculons :

8 dessins par seconde (normalement, c'est 24, mais on va "tricher" comme disent les enfants, on va aller au plus simple). Chaque dessin sera photographié trois fois.
Et pourtant, une minute représente…480 dessins. Notre film durera donc, pensons-nous, environ une minute, sans doute un peu plus, et c'est déjà beaucoup.

4. Le scénario

L'histoire, faite à partir de plusieurs textes d'enfants, est épurée au maximum. Ne soyons pas trop friands de détails !
Cela se passe dans la savane. Il fait chaud. Un lion regarde une lionne qui s'approche et…il craque !
Non, je ne raconte pas la suite… il faudra regarder le film pour savoir la fin. Mais rassurons tout le monde : cela se termine évidemment par
"ils vécurent heureux et…".

5. Les personnages

Nous avons beaucoup tâtonné pour créer les personnages. Nous avons dû faire des choix, observer la documentation. Les modèles, une fois choisis, ne pourront plus varier. Les dessins doivent être à la fois très simples (ils seront reproduits de nombreuses fois) et reconnaissables, typiques.

 

Nous nous sommes servis de la décomposition des gestes de la locomotion (marche et course) du chien et du cheval pour créer les modèles du lion, de la lionne et de la gazelle (il y en a une) qui se déplacent.    

 

 

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Une expo qui tourne

Avril 2003

 

CréAtions n° 106 - Images animées - publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Travail de trois classes de CP/CE1, Ecole élémentaire Léon Grimault, Rennes (Ile et Vilaine)
Enseignantes : Mado Louis, Maryline Pertuis et Marie Lebrun.

 

 

 

Une expo qui tourne

Constatant le succès des mandalas à colorier, nous avons proposé aux enfants un travail sur des supports vierges, papier, cartelette ou carton au format des disques.

 

 

L'expo qui tourne...
au Congrès de Rennes (aoû 2000).

Plusieurs pistes ont émergé dans les productions des enfants :

La recherche de régularité et d’algorithmes “ façon mandalas ”
Les enfants ont inventé de nouveaux mandalas à partir de pochoirs circulaires ou de disques vierges. Ils ont exploré des motifs qui se répètent et qui partent soit du centre du disque, soit des bords.

-  La recherche dans le partage du disque
Ils ont vite exprimé des règles de production : portions identiques, portions opposées, symétriques, …Ils ont fait varier le nombre de portions.

-  La recherche en comparant le disque à la Terre, à partir de documents
Ils ont “ habillé ” la Terre avec des éléments naturels : eau, végétaux, animaux, etc.

-  La recherche à partir de thèmes
Les enfants ont ainsi exploré les rapports entre les couleurs, les éléments de la nature, les matières : ce qui se ressemble et ce qui s’oppose, etc.

De plus, nous avions envie de proposer des supports en volume, car nous trouvions que les enfants, en général, ne produisent pas assez en trois dimensions. (Nous ne leur proposons pas assez d’outils pour cela). D’où l’idée des roues de vélo, qui ont l’avantage d’être solides, d’avoir des points d’accroche (les rayons), de pouvoir être travaillées des deux côtés et de tourner !

 

 

Ayant apporté plusieurs roues de vélo à l’école, les enfants ont réfléchi (par classe et dans le cadre d’ateliers décloisonnés) à personnaliser chaque roue,
- soit par son thème (la Terre, les écritures, les poèmes, la musique, les matières naturelles, la fête, etc.,
- soit par matières : le tissu, la laine, le plastique.

Les parents ont participé au projet en aidant les enfants à trouver des matériaux adéquats.

 

Dans la composition des productions finales des enfants, nous avons retrouvé la trace des premières recherches “façon mandala” ou “façon parts de gâteaux”.

 
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Créations 106 - Images animées - Bibliographie

Avril 2003

 

CréAtions n° 106 - Images animées -

publié en mars-avril 2003 (Editions PEMF)

Bibliographie

 

 

 Bibliographie

 

Barthes Roland, Roland Barthes, Ed. Le Seuil, 1995
Ce projet d'écriture sur lui-même et son œuvre, interroge sa propre subjectivité.

Essais sur la signification au cinéma, Christian Metz, Klincksieck, 2003, « Collection d'esthétique »
Applique au cinéma une réflexion sémiologique basée sur une analyse des films en fonction de l'agencement de leurs éléments comme les syntagmes linguistiques.

Sur la télévision, suivi de L'emprise du journalisme, Bourdieu, Pierre, Raisons d'agir éditions, 1996
Textes de deux cours télévisés du Collège de France diffusés sur Paris Première en mai 1996. Démonte les mécanismes de la censure invisible qui s'exerce sur le petit écran.

Arnulf Rainer, trad. de l'allemand Jeanne Etoré, Galerie Lelong, 1990
Entretien et œuvres du peintre. A. Rainer utilise depuis longtemps, comme fond de ses tableaux, des reproductions d'autres tableaux. Il a aussi beaucoup travaillé sur sa propre image photographiée puis reprise par la peinture.

MEI Médiation et information, Multimédia et savoirs, dir. Bernard Darras, Ed. L'Harmattan, 2000
Au sommaire notamment : « Multimédia à l'école : la confusion des genres (P. Moeglin) ; « Sur quoi peut-on fonder l'efficacité pédagogique d'un dispositif multimédia ? » (C. Depover)

Les structures anthropologiques de l’imaginaire, Gilbert Durand, Ed. Dunod 2002
En étudiant comment fonctionne l’imaginaire, l’auteur disciple de Bachelard, nous incite à le penser en terme de contenus dynamiques.

Petite fabrique de l’image, Ed. Magnard 2000

Errance, Raymond Depardon, Ed. Seuil, 2000

Le cinéma d’animation, BT n°1066, Ed. PEMF

Le cinéma, Périscope n°54, Ed. PEMF

L’image, Périscope n°77, Ed. PEMF

 

Communiqué


Le collectif d'artistes "Ouie dire", que nous avons découvert lors du dernier congrès, nous annonce la sortie de deux nouvelles parutions :
- Le livre/CD Pour moi, le ciel qui associe peinture (Gérard Marty), photographie (Kristof Guez), et phonographie (Marc Pichelin et Jean Pallandre). C'est une commande de la Ville de Colomiers. Il s'agit d'une composition très originale, à caractère poétique, qui interroge la manière dont nous percevons le monde quotidien qui nous entoure, en associant des paysages urbains, à des paroles d'enfants et d'habitants de la ville qui nous parlent du ciel...
- La carte postale d'art sonore "Atlanta"
(CD 12 cm présenté dans un emballage original associant des cartes visuelles), que le collectif vient de réaliser à l'invitation de la Galerie d'Art de la Georgia State University, Atlanta, et qui donne à entendre un cheminement dans la ville, où le travail du clarinettiste Xavier Charles s'associe au son du lieu, capté par Jean Pallandre et Marc Pichelin. Deux moments particuliers du disque font entendre les voix d'un jeune serveur en restaurant opposé à l'entrée en guerre des Etats Unis, et d'un vieux barbier qui a bien connu Martin Luther King. Un travail artistique ancré dans le réel.

Renseignements, commandes : Ouie dire Les Barrots 81150 Castanet. ouiedire[arobase]free.fr


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