Ressemblances et différences, une exposition à l’école

Mai 2004

 

CréAtions n° 112 - Travailler ensemble

publié en mai/juin 2004 (Editions PEMF)

CM2, Ecole André Meunier, Bordeaux (Gironde), Enseignant Alain Noyel

 

Ressemblances et différences,
une exposition à l’école

 
L’école s’ouvre aux étudiants en architecture et aux beaux-arts, pour "faire ensemble", pour "vivre ensemble"
 
L'école André Meunier, à Bordeaux est une école située près de la gare Saint-Jean, dans un quartier en pleine restructuration, suite à l'arrivée fin décembre 2003 du tramway.
 


Cet établissement est situé au cœur d'un quartier étudiant qui se compose d'un lycée, d'un I.U.T., d'une Ecole Militaire, du Conservatoire National d'Aquitaine, de l'Ecole des Beaux Arts, de l'Ecole de Journalisme...

L'école accueille une population d'élèves dont les parents connaissent une grande précarité de travail, de logement, d'intégration... Pour ces familles, l'école est le lieu de toutes les chances, de tous les nouveaux départs.
J’ai proposé à des étudiants de l'Ecole des Beaux Arts, située à 200 mètres, de travailler avec les élèves. Six ont été intéressés ainsi que deux élèves en Ecole d'Architecture (située à Talence, soit quinze kilomètres environ).
Coopération
 

Mon objectif pour cette année 2002/2003 serait de réaliser avec les enfants de ma classe une "exposition" la plus professionnelle possible, afin de prouver aux enfants, et entre autres pour ceux qui étaient le plus en difficulté, qu'ils étaient capables d'aller au bout d'une réalisation aboutie. Le choix du thème se fixa, après maints tâtonnements, sur le mélange, le métissage, la mixité des origines de notre école et nous choisîmes un titre pour notre future expo. Ce serait "Ressemblances et différences".

Le cadre était posé, il allait falloir commencer.
Après trois réunions avec les diverses personnes intéressées par le projet, nous avons convenu d'un fonctionnement pour mener au terme cette entreprise. Les quatre premiers mois seraient consacrés aux créations des enfants, les quatre mois suivants à l'élaboration de l'exposition et le dernier mois à la finalisation.

Bryan

 
Les intervenants, plasticiens et architectes
 

Comme prévu, ils vinrent à l'école et je les présentai aux enfants mais pour eux c'était encore trop lointain, Ils étaient simplement heureux de se lancer dans des productions plastiques avec des jeunes adultes capables de leur faire partager leur savoir et de les aider à créer, avec des techniques qu'ils avaient apprises à l'Ecole des Beaux-Arts.

Grâce à l’intervention des plasticiens, les enfants ont pu s’exprimer avec des nouveaux outils tels que l’encre, la terre, les collages… et appréhender de nouveaux supports et espaces (sculptures ; affiches 3 m sur 2 ; portrait). Cela leur a permis de développer de nouvelles sensibilités.

Arsène

Mathilde


   
Les étudiants les ont encadrés lors d'une visite du musée d'Art Contemporain de Bordeaux, le C.A.P.C. Ce jour-là, les étudiants étaient tous présents et ont partagé la classe en petits groupes qu'ils ont accompagnés dans le musée, à la découverte des œuvres. Avec papier et crayon, les enfants devaient notamment essayer de reproduire l'œuvre qu'ils préféraient. Ainsi chaque enfant a fait une visite du musée, avec son conférencier personnel.
Quand les architectes vinrent, ils firent sortir les enfants de la classe pour leur faire découvrir l'espace : la cour, les arbres, le terrain de foot, notre jardin.
Ils leur montrèrent leur propre espace d’évolution pour les mettre en situation de recréer le leur, espace imaginaire ou idéal.
Les enfants ont dessiné en plein air, ont décrit ce qu'ils voyaient, ont reproduit des photos de monuments. Les architectes étaient heureux de leur faire partager les techniques graphiques de leur spécialité.
Les enfants se sont lancés dans la construction de maquettes pour créer la ville de leurs rêves ; ils ont appris à dessiner en perspective ; ils ont vu qu'avec quelques matériaux de récupération, il était possible de créer des objets (bancs, lampadaires, arbres...).

 

Les interventions conjuguées des plasticiens et des architectes ont été extrêmement profitables car chaque enfant fut vraiment susceptible de trouver la place qui lui convenait le mieux : soit du côté de la création pure soit en prise directe avec la réalité de l’architecte.
Lorsque toutes ces œuvres furent réalisées, se posa le problème du stockage : tous les coins, les recoins, les "sur-coins", les "entre-coins"furent remplis. Sous ou sur les armoires, dans les placards, sous un évier, dans une autre classe : il fallait tout garder et ne rien perdre. Surtout ne rien égarer.
sommaire "Travailler ensemble" page suivante