Publications et communications à venir

 

 

Symposium international "Ecole(s) et culture(s) : Quels savoirs ? Quelles pratiques ?"

 

organisé par l’équipe Théodile, CIREL, EA 4354 (Université Lille 3), le laboratoire PIPS-RIICE / GRIPS-Sco (Université et IUFM de Picardie) ainsi que par l’Association ARDéCo (Association pour la Recherche sur le Développement des Compétences)
12 et 13 novembre 2009 à l’Université Lille 3.
 
 
Présentation de la COMMUNICATION DU LRC-ICEM
Culture mathématique et libres créations de l’esprit
 
"L’histoire de la mathématique est l’histoire de l’imagination créatrice des mathématiciens".
Castoriadis
 
 
Cette communication se propose de présenter le dispositif dit de « recherches mathématiques » élaboré à l’école H. Boucher de Mons-en-Baroeul (59) se recommandant de la pédagogie Freinet, et d’en préciser les implications épistémologiques et philosophiques.
 
Le dispositif est commun aux enseignants de l’école. Le principe général est le suivant : les élèves travaillent, sous forme de recherche et selon une démarche régulée, à partir de leurs propres propositions mathématiques originales, qui sont autant de libres créations de l’esprit.
Il se distingue des pratiques didactiques communes, conçues par le professeur pour les élèves. Là où d’ordinaire les professeurs visent à réduire l’incertitude pour augmenter les chances de succès d’une leçon, souvent structurée par une ingénierie définie (primauté de la procédure), c’est le contraire qui se manifeste ici : ceux-ci assument la propriété d’incertitude caractérisant leur modèle didactique, qui détermine l’évolution de la séance (primauté du processus). La forme pratique que prend cette originalité peut se schématiser en quatre traits distinctifs :
-          Le fait que chaque élève est auteur de sa tâche et engagé dans une activité de recherche personnelle, ce qui donne lieu à une polyrythmie
-          L’importance significative accordée au travail individualisé, dans la longue durée
-          L’inscription des processus singuliers dans le contexte d’une pratique sociale coopérative
-          Le fait que le professeur exerce des contraintes expertes, particulièrement dans la relation de préceptorat.
 
L’élève est, dans un contexte coopératif, doublement auteur : il produit sa propre tâche et il effectue sur cette production un travail de transformation, aidé en cela, selon un protocole défini, par l’action conjointe du professeur et des élèves. Ce double travail de production/transformation vise l’élaboration de savoirs experts, lesquels donnent lieu à une activité sociale d’appropriation collective. Il en résulte ce que les professeurs nomment un « patrimoine de proximité », progressivement mis en contraste avec les pratiques sociales de référence.
 
Le modèle didactique est animé par une implication personnelle des professeurs, reposant sur une conception politique d’une éducation « populaire », à visée alternative ; une conception constructiviste des apprentissages accordant aux élèves un statut original d’auteur/créateur/coopérateur ; une conception épistémologique de la relation éducative reposant sur une pensée de la complexité ; une conception philosophique de l’éducation, celle d’un humanisme pratique, régulant et débordant largement la question didactique des apprentissages.  
 
Problématique : En quoi l’élaboration progressive d’un patrimoine de proximité par l’activité créatrice des élèves, constitue-t-elle, dans un contexte coopératif, un moyen pertinent d’accès à la culture ?