Stage Méthode Naturelle d'Ecriture-Lecture, pratique personnelle du texte libre

Stage Méthode Naturelle d'Ecriture-Lecture

 

 

Pratique personnelle. Ecriture de textes libres par les stagiaires et présentations.

 

Texte libre de Béatrice :

Lâcher prise, lâcher prise, vous êtes marrants, c'est pas si facile ! Entourée de vous tous, je vous regarde. Il y en a pour qui le stylo glisse sur le papier, d'autres perdus dans leur réflexion. Certains stylos glissent moins, hésitent, raturent, recommencent. On se concentre, la tête sur le côté. J'en vois même qui dansent. C'est beau de voir un groupe dans une communion individuelle.
Je me demande ce qui va émerger de tout cela. Vais-je être touchée ? Certainement, de par la richesses et la variété de nos productions.
Mais le lâcher prise, ce ne sera pas pour aujourd'hui, en tout cas pas pour moi. Alors, on recommence demain ?

Texte libre d'Hélène :

Une question me titillait depuis le début, et je ne m'en étais pas rendue compte.
C'est en voyant ce matin Jean-Luc penché sur la machine, que j'ai compris en un éclair.
C'est un grille-pain.

Texte libre d'Ophélie :

la le li lo lu
ba be bi bo bu
A qu, à quoi, à quoi ça sert,
ces tr, ces trucs
qui me pompent
pompez  pompez
cha recommence.  
la le li lo lu   ba be bi bo bu
et p' encore, pas comme à Vence
écr' écrire quoi de 9 doc ?
"Quelques conseils :
l' lire, fr' frire, c' cuire
- ça va finir ?
- s'se dire  se lire et se dédire
et puis en ri-ire !"

 

 

Texte libre de Catherine M.

Je ne suis pas prof d'orthographe.

Je ne suis pas prof de points, d'accents et de majuscules. C'est ce que je me tue à dire à mes élèves. Ils me regardent légèrement étonnés. "Ah bon!". J'ai l'impression de ne servir qu'à cela : à corriger en vain des dizaines et des dizaines de mots, de lignes, de pages. Pourtant, ils écrivent, ils réfléchissent, ils pensent, ils ont du plaisir, ils jubilent. 

Et dans les textes recopiés bien proprement, où sont passés les points, les accents, les majuscules, les imparfaits et les infinitifs? 

Nul ne le sait! Dans leur cartable? A la maison? Dans le grand puits de l'inconscient? 

C'est la malédiction de l'orthographe : elle est un énorme furoncle sur la peau de la pensée. 

 

Texte libre de Martine B.

Obsessions

 

Grand espace. 

Une prairie immense. 

Quelques vaches debout. Une matinée où l'été traine un peu la patte. 

De la brume qui court sur l'herbe encore verte. 

Des champignons, peut-être, poussés dans la nuit, se hissant vers la lumière sur leur pied unique. Des champignons que je pourrais ramasser et que j'imagine cachés sous les bouquets de plantes sauvages formant des ronds de sorcières.  

Je les devine de la vitre de la voiture où assise, j'attends patiemment, en rêvant.  

Grands espaces, prés, forêt, plage, flancs de montagne. 

Grands espaces à investir

Grands espaces à parcourir

corps debout bien calé

bâton de pèlerin

déambuler, courir, marcher, escalader,

cheminer, s'en saisir, sentir,

avec mes ... pieds. 

Non !

Si !

Obsession. 

C'est au bruit qu'il a fait en claquant la porte derrière lui que j'ai su que c'était le bonheur. 

Il reviendra. 

Je m'en convaincs. 

 

Texte libre de Mélanie

Notre-Dame qui êtes sous les cieux.  

Sous les projecteurs des hélicos, les squatteurs se préoccupent des cliquetis des matraques qui concoctent l'attaque, accrochées aux boucliers des flics. 

Les rejets de gaz lacrymogènes jonchent le sol du potager jadis généreux en végétaux bons à manger, à partager... 

 

                       Ô Lande... 

                       Francs, sois,

                       Héros,

                       Tes gens marquent

                       dans ta terre un dernier souffle de vie. 

 

Texte libre de Michel

L'apprenant

Il entre maintenant dans la salle de classe sans que je doive lui courir après. La semaine dernière, même, c'est lui qui m'a pris par la main pour que nous y entrions ensemble. Un co-accompagnement. Car, moi aussi, je l'avoue, je n'y entrais plus facilement dans cette salle de classe. Oui, il m'y a accompagné, comme pour me signifier « ça y est, je suis prêt !» ou «allons-y maintenant!» C'est Maxime. Maxime qui jusqu'alors répète les questions que je lui pose. Maxime, qui écoute peut-être, mais peut-être pas ; qui comprend sans doute mais qui ne le montre pas. Maxime qui pourrait feuilleter des livres pendant des heures, qui détourne le regard quand je lui parle. Qui semble ailleurs.

Alors j'ai décidé de m'asseoir à côté de lui, c'est tout. Avec Maxime tout change. Avec Maxime, c'est moi l'apprenant.

Michel.

 

Texte de Martine L.

 

Solide

Solitude

Sauter

S’autoriser

            Souffler

            Souffrir

            Souder

            Sourire

                        S’enraciner

                        S’ennuyer

                        S’enfuir

                        S’enterrer