En Chantier n°1 : Les Amérindiens des Antilles

 Les Amérindiens des Antilles
Texte en cours d'écriture   
  Les Indiens, ou Amérindiens, des Antilles sont les habitants de ce Nouveau Monde que Christophe Colomb découvre en 1492. Les premiers rencontrés par les Espagnols vont être à peu près totalement exterminés en une quinzaine d’années.

 
 
Tous vont subir les conséquences de l’arrivée des Européens : maladies, esclavage, massacres, et pour leurs survivants, maintien dans un statut juridique inférieur*.
    Qui étaient ces « Indiens », comment vivaient-ils ? Beaucoup de questions continuent à se poser à leur sujet.
[les mots suivis d’un * sont explicités en fin d’article]
 
Carte des quatre voyages de Christophe Colomb
 
Première partie  
 
 
La catastrophe de la Découverte
 
    Le 12 octobre 1492, un peu plus de deux mois après avoir quitté l’Espagne, Christophe Colomb et les membres de son expédition débarquent à Guanahani. Cette petite île appelée actuellement Watling fait partie de l’archipel des Bahamas. L’Amiral* en prend possession au nom des souverains espagnols en la baptisant San Salvador.
« L’Amiral appela les deux capitaines et tous ceux qui sautèrent à terre, et Rodrigo de Escovedo, notaire de toute l’armada*, et Rodrigo Sanchez de Segovia, et il leur demanda de lui rendre foi et témoignage de ce que, lui, par devant tous, prenait possession de ladite île […] au nom du Roi et de la Reine, ses Seigneurs […] »
Marins et indigènes échangent vivres et objets : « Ils donnaient tout pour n’importe quoi qu’on leur offrît », note Colomb.
Mais les Espagnols recherchent avant tout de l’or. Ils ne s’attardent donc pas sur cette toute petite île. Ils repartent en emmenant avec eux sept « Indiens » qui, ils l’espèrent, les guideront vers Cipango et Cathai, le Japon et la Chine des récits de Marco Polo. Ils se croient en effet tout près de l’Asie. En réalité, ils vont d’abord atteindre les deux plus grandes îles des Antilles : Cuba, puis Haiti (ou Ayti), que Colomb baptise Hispaniola. En réalité, ils vont d’abord atteindre les deux plus grandes îles des Antilles : Cuba, puis Haiti (ou Ayti), que Colomb baptise Hispaniola.
Comment appeler les indigènes rencontrés sur ces territoires ?
            Des « Indiens », puisque Christophe Colomb se croit aux Indes. Mais ce sont des Lucayes à Guanahani, des Siboneys à Cuba, des Tainos ou Arawaks en Haïti.
 
L’extermination
            A Haiti, la « haute terre », vivent entre 500 000 et 800 000 Arawaks-Tainos, répartis en cinq caciquats*. C’est une population paisible qui paraît subir les attaques meurtrières de ses voisins, les Caraïbes* venus des petites Antilles. Ce ne sont que des escarmouches pourtant, comparées aux guerres que vont leur livrer les Espagnols, beaucoup mieux armés. Ces derniers vont aussi leur transmettre involontairement des maladies communes en Europe, comme la grippe, mais mortelles pour eux . Et ils vont les utiliser comme esclaves, en particulier dans les mines d’or.
            Toutes ces agressions vont entraîner leur disparition rapide et quasi-totale, au point que dès 1503, soit 10 ans après leur arrivée, les colons commencent à faire venir, pour remplacer les populations indigènes, des esclaves d’Afrique. Mais très vite, la Couronne espagnole, après avoir encouragé les premiers établissements de colons et fondé les premières villes (La Habana, Santo Domingo) se désintéresse de ces îles pour se consacrer à l’exploitation de l’Amérique continentale (Mexique et Pérou) où l’or abonde.
            De ces Indiens, il ne reste que des mots : hamac, colibri, iguane, goyave, cassave… et quelques vestiges archéologiques : poteries et pierres sculptées.
 
La résistance des Caraïbes aux Petites Antilles avant la colonisation
            Continuant leur navigation vers le sud, les Espagnols se heurtent à la résistance farouche des indigènes, les Caraïbes, réputés guerriers et anthropophages. Les équipages sont souvent attaqués au moment de l’aiguade*, l’escale qui permet de se ravitailler en eau et en vivres frais. Les Espagnols ne parviennent à s’implanter qu’à Trinidad, (1592) où vivent en majorité des Arawak et à Saint-Martin (1634), île inhabitée jusqu’alors. De leur côté, les Caraïbes poursuivent les expéditions guerrières destinées à se procurer des captifs, pour des rites anthropophagiques, et des épouses. C’est la guérilla permanente entre Caraïbes et Espagnols.
            Les Anglais, puis les Hollandais font leur apparition dans la région, dans la deuxième partie du XVIème siècle. Avec les premiers, les échanges sont plutôt pacifiques au début , à la Dominique et à la Guadeloupe, mais dès que le processus de colonisation* commence, au début du XVIIème, les relations se dégradent.
            Avec les Hollandais, quelques conflits éclatent à l’occasion d’aiguades*, mais les colonisations ne se feront que sur des îles inhabitées.
            Ce sont les Français qui fournissent les témoignages les plus nombreux sur ces populations, avant la colonisation, c’est-à-dire entre 1503 et 1625.
            Depuis le début du XVIème siècle, les marins normands et bretons fréquentent régulièrement les côtes de l’Amérique du sud et la mer des Antilles. C’est l’époque des flibustiers et des boucaniers, ces derniers tirant leur nom des viandes qu’ils fument au boucan*, pour approvisionner les équipages.
            En 1522, sous le règne de François Ier, ils lancent une première attaque sur Saint-Domingue (Hispaniola), préparant la future colonisation* de la partie occidentale de l’île (Haïti), à peu près déserte. Le navigateur italien Giovanni da Verrazano, explorant la région pour le service du roi de France, meurt sous les flèches indiennes en 1528. A partir de 1550, les Français vont naviguer régulièrement dans les eaux des Petites Antilles et y fréquenter leur population, faisant du troc, apprenant la langue indigène. Les Caraïbes, en particulier à la Dominique, continuent à tenir en respect les marins européens, qui ne font que passer. Plusieurs récits de navigateurs témoignent de ces contacts, souvent excellents avec les populations, sur la base d’échanges de tabac et vivres contre des tissus, vêtements et objets de pacotille*.
             En 1697, la partie occidentale de l’île, Haïti, devient française par le traité de Ryswick. L’autre moitié, Saint-Domingue, « l’actuelle République dominicaine », demeure espagnole.
 
La colonisation et la fin de la civilisation caraïbe
            La colonisation des Antilles commence en 1625 avec le partage de l’île de Saint-Christophe entre les Anglais et les Français.
            En 1635, sous Louis XIII, les Français s’établissent à la Martinique et en Guadeloupe. Désormais, les Indiens sont considérés comme des gêneurs, puisqu’on veut s’approprier leurs terres pour cultiver le tabac et la canne à sucre.
            Les colons les accusent d’être des voleurs, des débauchés, des paresseux. Les conflits armés tournent très vite au désavantage des Caraïbes qui sont contraints à accepter des traités de paix qui ne leur laissent plus que quelques îles, comme la Dominique ou Saint-Vincent.
            En même temps l’évangélisation débute et ce sont dorénavant les missionnaires qui vont laisser des descriptions des « sauvages » auxquels ils prêtent de nouveaux défauts : sales, ne connaissant rien à la musique ! L’extermination des survivants, par les armes ou par l’enrôlement aux galères, est même proposée à Colbert par le gouverneur Baas en 1674.
            Pourtant, certains témoignages les présentent encore comme amicaux, généreux et honnêtes. Enfin, en 1685, le premier historien des Petites-Antilles, Jean-Baptiste Dutertre les oublie tout simplement, comme s’ils n’avaient jamais existé, alors que c’est à eux que les marins français doivent leur connaissance de la nature antillaise.
 
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Une deuxième partie traitera :
                        Les traces des Amérindiens
                                   - Ce que nous apprennent les voyageurs européens
                                   - Ce que nous apprend l’archéologie
 
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Les mots explicités :
statut juridique inférieur : personne qui a moins de droits qu’une autre
amiral : un amiral est le chef d’une flotte. «Amiral de la mer Océane» est le nom que Christophe Colomb se donne.
armada : ce mot est d’origine espagnole et signifie «armée navale», donc un ensemble de navires prêts pour s’imposer par la force
cacique : mot d’origine espagnole qui désigne le chef d’une population d’Amérique centrale
caciquat :
aiguade : c’est le lieu où un navire s’approvisionne en eau douce
colonisation : des membres d’un pays puissant viennent s’installer dans un pays militairement soumis pour le mettre en valeur et en exploiter les richesses au bénéfice du pays plus puissant
Caraïbes : Les Amérindiens des petites Antilles ne se sont jamais nommés eux-mêmes Caraïbes mais Kalinagos. Le mot Caraïbe est un terme des Indiens des Grandes Antilles qui avait sans doute une valeur mythologique
 
Sources documentaires :
- Moreau, Jean-Pierre : «Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu 1493/1635» Karthala, 1992.
- Père Labat en Martinique fin 17ème-début 18ème
 
 
 
Pistes de travail
 
Avant la lecture
Que connais-tu sur
- les Antilles (situer sur une carte) ?
- les Amérindiens ?
Que sais-tu sur les habitants des Antilles aujourd’hui ? avant (et quand) ?
 
Pendant et après la lecture
Un certain nombre de mots sont explicités à la suite de l’article
(dans le texte ces mots sont suivis d’un *)
- Ces explications sont-elles suffisantes ?
- Y a-t-il dans le texte d’autres mots qui devraient être explicités de cette façon à la suite de l’article ?
Pour ces deux questions, quelles sont vos propositions ?
 
Les réponses sont dans le texte…
Ce sont quelques pistes de travail qui permettront de vérifier si le texte est suffisamment explicite et éventuellement s’il convient de développer tel ou tel point.
 
1/ Sur la carte du tracé de l’itinéraire du premier voyage de Christophe Colomb, inscris les noms des îles où les caravelles ont accosté.
 
2/ Les noms donnés par Christophe Colomb et les noms d’aujourd’hui:
Fais un tableau avec les noms des îles donnés par Christophe Colomb et en regard les noms actuels.
 
3/ Les Caraïbes
- est-ce le nom d’un espace géographique ?
- le nom d’un peuple ?
- les deux ?
Où sont données des informations à ce sujet dans le texte ? Que nous apprennent-elles?
 
4/ Quels sont les noms des différentes populations rencontrées
Fais un tableau avec les noms que leur a donnés Christophe Colomb et en regard les noms actuels
5/ Quels sont les pays européens qui ont participé à la colonisation de ces îles ?
 
6/ Pourquoi leur découverte par les Européens est-elle pour ces populations une catastrophe ?
Argumente ce point de vue en relevant plusieurs faits énoncés dans le texte..
 
Pour élargir
Quelles idées de recherche cette lecture te donne-t-elle ?
Lesquelles pourrais-tu demander à ‘auteur de développer ?
Que pourrais-tu mener toi-même comme recherche ? Où pourrais-tu chercher ? Auprès de qui ?
Connais-tu d’autres populations qui ont disparu ? Sais-tu pourquoi ? Comment savoir ?
 
Quelle iconographie ?
Quelles images seraient nécessaires à ton avis pour accompagner ce texte ? Lesquelles pourrais-tu fabriquer et fournir toi-même ?
A la suite de ces travaux, de leur mise en commun et de leur discussion dans la classe, merci de nous faire part de vos suggestions, propositions, éventuellement d’une nouvelle rédaction d’un ou plusieurs paragraphes.
 
Faire vos envois aux adresses suivantes :
bt[arobase]icem-freinet.org
nadinehuangoc[arobase]gmail.com
 
 

Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)

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