Traces magiques

Juin 1999
 

CréAtions n° 87 - Traces - publié en mai-juin 1999

Classe de TPS-PS-MS, Ecole maternelle Jean Jaurès, Cormeilles-en-Vexin (Val d’Oise) – Enseignante : Agnès Joyeux

 

Traces magiques

 

          Traces magiques laissées par le feutre sur la feuille de dessin, empreintes de doigts ou de mains au chevalet de peinture, émerveillement du tout petit, surpris de sa propre puissance.          

            

La classe maternelle va fournir à l’enfant de multiples occasions de laisser son empreinte. Parmi celles-ci, la technique du monotype (voir fichier Techniques d’art plastique) est particulièrement riche. Afin de ne pas disperser les recherches et pour une organisation plus facile de l’atelier, une seule couleur de peinture est proposée, et une seule couleur de feuille. En revanche, je laisse à disposition plusieurs types de rouleaux et plusieurs types d’outils scripteurs.

Les rouleaux, durs ou mous, larges ou étroits, en mousse, en caoutchouc, en éponge, en «fourrure», réalisent des fonds de structures variées.

A ces empreintes plutôt uniformes, on ajoute des traces graphiques faites avec des outils variés : petits bâtons, boules de chiffons, couteaux à peindre en plastique, spatules dont j’ai préalablement découpé les pointes de différentes façons).

Un même outil associe plusieurs gestes : utiliser la spatule sur sa pointe ou au contraire sur toute sa largeur, dessiner un motif ou se laisser aller à de libres arabesques, piquer, frotter, tourner : la liste n’est jamais exhaustive.
 
Les enfants produisent avec plaisir et en abondance. Ils s’abandonnent à la joie de l’action qui les caractérise, tantôt se félicitent du hasard et de ses fantaisies, tantôt cherchent à maitriser le résultat final. Quelle que soit leur démarche aucun jugement ne les freine ni ne les dirige vers une voie privilégiée. Les planches de séchage sont précieuses et même indispensables pour accueillir sans dégâts les multiples moissons de traces.
 
En grand groupe, nous regardons et commentons à une à une chaque production. Nous observons les similitudes et les différences, les bonheurs du hasard et les graphismes maitrisés.

Ensemble, nous sélectionnons quelques réalisations pour les afficher dans notre couloir.

Puis un nouvel atelier s’ouvre : celui des fenêtres (technique que les enfants ont déjà utilisée dans des circonstances différentes).
J’ai évidé dans des feuilles cartonnées des « fenêtres » de tailles assez réduites. En promenant ces fenêtres sur les monotypes, les enfants sélectionnent des zones « intéressantes », là où il se passe quelque chose. Nous découpons ces zones pour les mettre dans un cadre.
 
De petits tableaux sont nés.

 

 

 

 

 

Enfin, avec les chutes et les feuilles délaissées, nous découpons et collons pour faire des compositions figuratives ou abstraites. Des productions nouvelles viennent compléter l’exposition dans le couloir.

Traces magiques dans le respect des démarches personnelles, mise en commun des lectures individuelles, ouverture, éducation du regard, valorisation de tous, jubilation.
                                        

 

 

empreinte, monotype
  sommaire n° 87