L'Educateur n°18 - année 1965-1966 - Technologique 1er degré

Juin 1966

Le destin de la Pédagogie Freinet

Juin 1966

C'est évidemment un destin hors série. Pour la première fois dans l'histoire de la pédagogie, ce sont les usagers eux-mêmes, les instituteurs en l'occurrence, qui ont pris en mains l'amélioration de leurs conditions de travail, et qui ont osé, en conséquence, à la lumière de leur propre expérience, reconsidérer leurs méthodes et techniques d'éducation. Il en résulte des initiatives qui ont révolutionné les conceptions courantes en psychologie et en pédagogie, et c'est cela que les attardés du passé ne peuvent concevoir.

Le compte rendu de cette longue aventure a paru dans les deux livres : Naissance d'une Pédagogie Populaire (T. I et II), par Elise Freinet. Un troisième tome L'après-guerre, actuellement en préparation, continuera à apporter la preuve des bienfaits d'une pédagogie plus que jamais liée à la vie sociale et humaine des enfants du peuple.

Les méthodes et techniques de travail de l'Ecole Moderne ont mis quarante ans pour se développer, pour se roder, pour se répandre ; d'abord malgré l'administration, avec son assentiment ensuite, sinon toujours avec sa recommandation.

Aucune firme n'ayant jamais accepté de soutenir les initiatives de Freinet, trop aventureuses pour être rentables, les réalisations valables n'ont été possibles que grâce à la puissante Coopérative de l’Enseignement Laïc qui, embryonnaire à Bar-sur-Loup, Saint-Paul- de-Vence, dans les propres logements de Freinet, et miraculeusement ressuscitée après la guerre, compte aujourd'hui 1 600 adhérents répartis à travers la France, Elle a son siège à Cannes, dans des locaux qu'elle a construits, puis aménagés et rendus fonctionnels et où travaillent 70 employés, pour un chiffre d'affaires annuel de 350 millions d'anciens francs,

A travers une histoire mouvementée et difficile, dont la survie a été comme une gageure, la CEL a finalement fait face à toutes les difficultés grâce au soutien effectif des coopérateurs et au travail généreux des camarades.

A mesure que l'activité coopérative devenait plus accaparante, nous avons dû constituer, à côté de l’organisme de production, un Institut Coopératif de l’Ecole Moderne, non commercial, qui coordonne aujourd'hui toute l'activité pédagogique. Nous avons vécu et nous vivons une aventure coopérative et pédagogique qui apparaît de plus en plus comme un anachronisme dans une société et un régime trop « structurés », où il n’y aura bientôt plus place pour l'initiative individuelle et collective.

Nos camarades en ont conscience. Aussi défendent-ils leur œuvre avec obstination. D’autant plus que cette œuvre est leur propriété exclusive. Si Elise et C. Freinet ont été longtemps — et restent — les guides coopératifs et pédagogiques, la CEL et l'ICEM ne relèvent que de leurs adhérents qui les gèrent à leur seul bénéfice, c'est-à-dire au service de l'Ecole,

Ceci dit pour prévenir les critiques qui insinueraient volontiers que CEL et ICEM sont propriété de Freinet, qui y aurait tous pouvoirs. Le récent Congrès de Perpignan a fait la preuve de la maturité des éducateurs Ecole Moderne, de leur liberté d'action, du sens aigu de leurs responsabilités.

Freinet, malade, n’a pas pu participer au Congrès ni à l'Assemblée générale de la CEL. Mais les organismes réguliers de ces associations n’en ont pas moins parfaitement fonctionné, sous l'impulsion d'une centaine de militants responsables qui se sont mobilisés pour faire du Congrès de Perpignan un des plus beaux Congrès de l’Ecole Moderne. Pouvait-il en être autrement, et n'était- on pas assuré d'avance que les usagers d’une pédagogie vivante et unitaire sauraient préserver et l’esprit, et l'unité de leur mouvement?

Ainsi s’établit la preuve que lorsque vous adhérez à la Coopérative de l’Enseignement Laïc ou à l’ICEM, vous ne vous inscrivez pas dans une association Freinet, sous l’autorité d’un « Pape », mais que vous vous joignez aux milliers de collaborateurs qui se dévouent pour la plus généreuse des entreprises : la modernisation de l’Ecole dans l'esprit et la pensée de la Pédagogie Freinet.

Nous pouvons aujourd'hui être fiers de notre œuvre commune : coopérative, sociale, pédagogique qui touche à cette heure 40 000 éducateurs, 20 à 25% du personnel enseignant, avec plusieurs millions d’élèves,

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Mais pourquoi, dira-t-on, ne parle- t-on pas davantage d’une œuvre d’une telle importance? Pourquoi ne la fait- on pas mieux connaître? Comment se fait-il que les revues pédagogiques n'en disent rien, et passent notamment sous silence les Congrès internationaux qu’organise le mouvement de l’Ecole Moderne et dont le dernier réunissait cette année à Perpignan 1 200 pédagogues dans le plus important rassemblement des éducateurs en France ?

Poser la question, c'est justement nous différencier des usagers d’une pédagogie restée exclusivement scolaire,

Si nous nous étions contentés d’offrir aux éducateurs une technique de travail — serait ce même l'imprimerie — ou une nouvelle façon d’enseigner le calcul dans le cadre de la pédagogie existante, nous aurions sans doute rencontré une audience sans histoire, en ajoutant seulement quelques pages aux catalogues des maisons d’édition.

En l’occurrence, ce n'est pas la nouveauté qui effraie, elle est parfois au contraire une raison du succès commercial. Ce qui effraie, c'est la nouveauté qui va à contre-courant et qui, au lieu de servir les habitudes ou les manies des usagers, oblige ceux-ci à reconsidérer sans cesse leurs techniques de vie.

Depuis cent ans on enseigne la lecture avec un syllabaire et des leçons assorties de bons points. Et nous venons dire que ce n’est pas là la voie naturelle et qu’il est plus simple, et plus efficace, d’écrire et d'imprimer des textes d'enfants. Et si même cela était, pensent les maîtres, nous n’allons pas compliquer notre travail déjà si difficile. Nous faisons comme tout le monde... Nous conseillons: «Plus de leçons» à des éducateurs qui ne voient vraiment pas comment procéder autrement. Et s’il n’y a plus de devoirs, diront les parents inquiets, comment nos enfants s'instruiront-ils?

Et que deviendront les manuels édités, protesteront éditeurs et libraires? Lorsque sont sortis sur les routes, il y a un siècle, les premières automobiles, seuls quelques aventureux pouvaient imaginer que ces machines diaboliques avaient quelque avenir. Elles conditionnent aujourd’hui l’économie et la vie.

Nous sommes, quant à nous, suffisamment conscients de ces réalités pour ne pas nous étonner que notre pédagogie se répande progressivement. Nous sommes surpris qu’elle se soit développée à une telle cadence qui va s’accélérant, et que notre méthode ait acquis si vite droit de cité.

Nous assistons même à un phénomène qui nous inquiète.

Les changements intervenus dans les modes de vie depuis une dizaine d'années, imposent aujourd'hui, qu’on le veuille ou non, des changements dans la façon d’enseigner. Si les organismes chargés de l’éducation freinent ce besoin au lieu de le satisfaire, l'Ecole parallèle, dont parle G. Friedmann, y pourvoira par le cinéma, la télévision, les journaux et la vie elle-même de tous les jours. Ce serait alors la faillite de l’Ecole. Aucun éducateur ne saurait rester insensible à cette menace.

Il faut donc y parer.

Il faut moderniser l’Ecole et l’enseignement qu'elle donne. A défaut, on fera semblant de la moderniser, on la modernisera théoriquement, par le verbe et l’écrit, sans rien changer à la pratique, pour faire prendre patience — ce qui ne fera qu’aggraver le mal.

Moderniser l’Ecole! Pour si paradoxal que cela paraisse, nul n’y avait pensé, hors notre mouvement. Il suffit de se rappeler l’opposition générale à notre mot d'ordre lancé en 1955 pour la constitution d’une Association pour la Modernisation de l’Enseignement (AME) qui réclamait en premier lieu, 25 enfants par classe. Le SNI lui-même avait alors condamné notre initiative qu’il jugeait purement démagogique.

L’idée est aujourd’hui admise, en théorie : Il faut moderniser l'Ecole! Mais par quoi remplacer les anciennes méthodes et techniques? Et quel matériel utiliser? Et surtout comment entraîner les éducateurs à ces formes nouvelles de travail?

On se pose aujourd'hui la question sans mesurer encore l’urgence dramatique des décisions à prendre.

Le processus est particulièrement caractéristique pour la programmation. Historiquement, techniquement, la programmation est imminente. Dans quelques années, qu’on le veuille ou non, elle envahira renseignement,

Nous avons apporté une solution qui est incontestablement la seule solution pratique existant en France. Mais la preuve expérimentale que nous pouvons en donner ne suffit pas pour en assurer la diffusion. Nous avons à compter avec les hommes et les administrations, avec les hommes surtout.

Nous pouvons faire fond heureusement sur une forte minorité de camarades conscients et qui constituent l'avant- garde.

Mais nous sommes handicapés par les nombreux camarades hésitants, qui seraient d’accord, théoriquement, sur la nécessité de moderniser l’Ecole, mais qui, pour diverses raisons, ne veulent pas se résoudre aux gestes décisifs du passage de la théorie à ta pratique. Ils sont avec nous, mais dans le cadre de la pédagogie actuelle qui leur donne sécurité et tranquillité. C’est pour eux qu’on va préparer des ersatz. Les maisons d’édition voudraient bien faire, elles aussi, un effort de modernisation, à condition de ne rien changer, ou à peu près, à leurs formules. Un éditeur parisien a sorti récemment un manuel de calcul « programmé ». Il avait seulement changé la couverture des vieux livres pour y ajouter la formule magique « programmé »,

Il s’agit là du dangereux phénomène de scolastisation des nouveautés qui apparaît aujourd'hui comme une étape peut-être inévitable de la modernisation. Ce qui se passe pour la diffusion du Texte libre est caractéristique.

Le Texte libre a vraiment gagné la partie. On le recommande, même officiellement, On en discute dans les revues comme d’une donnée acquise. Mais, dans la pratique, on n’accepte ce texte libre qu'à la condition qu'il s'encastre dans les techniques existantes au lieu de les déranger. Et peu à peu, le texte libre remplace tout simplement le texte d’auteur dans les leçons et exercices jugés indispensables. Cette innovation est déjà par elle-même un progrès dont on s’accorde à reconnaître les bienfaits mais elle n’en est point pour cela l’irremplaçable technique de vie qui, par l’imprimerie, le journal scolaire et la correspondance, peut faire l’économie des devoirs scolastiques condamnés, On utilise la technique, mais selon des normes bâtardes qui ne permettent qu'un rendement de 10 ou 20% au lieu des 90% escomptés.

Cette scolastisation, par le fait même qu'elle permet un premier résultat, risque de décourager les éducateurs devant les difficultés à affronter pour une véritable modernisation.

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Et il y a un autre danger à cette scolastisation. Elle est pratiquée par ceux qui, par peur, ou par faiblesse, ou par profit, se refusent à nous suivre. Il leur arrive même de prouver, par des paroles et des témoignages, que ce sont eux qui réalisent les vraies techniques Freinet que nous trahirions. Il y avait autrefois sur de nombreuses étiquettes : « Méfiez-vous des contrefaçons ». On y ajoutait parfois même : « Elles sont punies par la loi », Nous pouvons bien dire nous aussi à nos camarades : « Méfiez-vous des contrefaçons, Méfiez-vous des belles paroles et des justifications subtiles. Faites confiance à l'expérience ».

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Il reste évidemment la masse des attardés qui ne changeront rien à leurs pratiques et qui ne seront même plus passibles d'un recyclage. Ils sont soutenus d'ailleurs et encouragés par la force imposante des éditeurs qui ont des manuels à écouler, et qui les écouleront quels que soient les impératifs d’une éducation qui doit coller à la vie.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ces attardés ne sont pas dangereux pour nous. Ils sont les chars à bancs qui, pendant longtemps, au milieu du siècle, ont encombré les routes et qui, peu à peu, automatiquement, ont disparu au fur et à mesure que croissait la production des autos. Le nombre de ces classes à l’ancienne méthode va forcément en s'amenuisant, à mesure que s'élargit la proportion des classes modernisées et que s’instaurent des normes nouvelles de travail scolaire.

Les jeunes ont trop souffert de la pédagogie traditionnelle. Ils sont tous à la recherche des nouveautés favorables, qu'on les prépare mal hélas ! à expérimenter. A nous de faire le maximum pour montrer aux débutants le vrai visage constructif de la pédagogie Freinet.

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Le vrai visage de la pédagogie Freinet, il se découvre évidemment dans nos classes. Nous pourrions même dire qu'il se découvre exclusivement dans ces classes. Là, il n'y a rien à dire : éducateurs et parents comprennent d'emblée le sens nouveau de notre pédagogie.

C'est ainsi, par les seules vertus d'exemples de nos classes, que nous avons, sans aucune publicité, sans aucun soutien extérieur, par notre seul travail, monté de toutes pièces des techniques, du matériel, un mouvement pédagogique avec lequel les éducateurs peuvent désormais compter. Nous n'avons qu’à continuer. Le succès définitif, à plus ou moins longue échéance, est assuré.

Avec la part d'officialisation dont nous bénéficions, les ouvriers de la onzième heure se sont mobilisés, et essaieront d'utiliser à leur profit le long travail généreux et désintéressé de tous nos camarades. N'importe qui pourra désormais, sans les avoir pratiquées, parler des Techniques Freinet, en se référant à des livres ou à des revues qui en parlaient déjà par ouï-dire. Une école parisienne « expérimentale » pourra montrer aux visiteurs français et étrangers une réalisation « officielle » du texte libre où nous ne reconnaissons plus notre enfant. « Comme on le voit, écrit une revue qui fait d'ordinaire le silence sur notre pédagogie, c'est toujours le texte libre, mais combien transformé quant à la technique de son exploitation, je dirais même quant à sa méthode -— plus synthétique — et quant à ses objectifs — plus ambitieux ».

Devant le danger d’appauvrissement et de scolastisation, il nous faut, encore et toujours, reprendre en mains nos outils, mobiliser nos ouvriers qui ont su montrer récemment leur détermination et leur dynamisme pour un nouveau bond en avant. Et nous voudrions soutenir et renforcer ce bond par une large enquête qui, à même les problèmes de base des éducateurs, essaierait de révéler les voies sûres de la pédagogie de demain,

Ce sera l'œuvre des prochains mois.

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En attendant, en cette fin d'année, nous ne pouvons qu'encourager tous nos bons militants à se mobiliser pour nos nombreux stages, h faire connaître partout le résultat de leur propre expérience, à intervenir dans leurs associations pour que les revues syndicales accordent à notre pédagogie la place à laquelle elle a droit du fait de ses effectifs, à prendre contact avec les nombreux inspecteurs et professeurs favorables à notre pédagogie afin que nos efforts portent leurs fruits au maximum pour le succès de l'Ecole laïque.

 

 

 

A propos de récitation

Juin 1966

 

TRAVAUX DES ENFANTS hors de l'école

Juin 1966

Nos bandes enseignantes peuvent-elles être utilisées pour les travaux des enfants hors de l'Ecole ?

La question a été soulevée au Congrès de Perpignan par les propositions de distributeurs qui voudraient utiliser nos bandes pour les activités des enfants hors de l’Ecole.

Le premier mouvement de nos camarades a été l'opposition radicale : on a obtenu la suppression des devoirs à la maison ; allons-nous contribuer à leur rétablissement sous une forme détournée ?

Et puis les camarades, rentrés chez eux, ont réfléchi.

Certes, s'il s’agit de devoirs scolastiques, puisque nous les éliminons progressivement de nos classes, nous n'allons pas les faire revivre hors de l'Ecole. Je crois que nos initiatives en ce domaine ne soulèvent aucune suspicion. Mais cette opposition aux devoirs du soir n’est nullement en contradiction avec nos théories pédagogiques qui incitent parents et éducateurs à déborder sans cesse le milieu scolaire, notamment sous forme de recherche de documentation (archives familiales ou municipales, vieux papiers, cartes postales, livres et revues), d'enquêtes, de conférences, d’étude du milieu.

Si les enfants sont vraiment intéressés par le travail de bandes, n'est-il pas normal qu'ils y consacrent leurs heures de loisirs en y intéressant si possible leurs parents? Et le journal scolaire n'est-il pas l'écho d'un travail nouveau qui, avec la correspondance notamment, ne saurait se confiner dans les quatre murs de l'Ecole?

Or, il se trouve que, pour ce travail extra-scolaire, nos bandes enseignantes sont le meilleur guide. Les enfants les emportent volontiers à la maison et ils nous en disent leur satisfaction. C'est là l’opinion de la majorité des camarades.

Voici ce que nous écrit à ce sujet Madame Marin, de Bagnolet :

« Les enfants de nos grands ensembles s'ennuient. Les causes sont multiples, mais le fait est là :
— manque de milieu naturel ;

— pelouses interdites ;

— craintes des parents : accidents, disputes, crainte des « bandes d'enfants » ;

— pas d’animaux à la maison ;

— le beau logement qu'il ne faut pas salir, pas même mettre en désordre, etc...

Ce qui leur reste : la télévision. Nombreux sont les enfants qui avouent la regarder car ils ne savent pas quoi faire.

La création d’une bibliothèque pour enfants, qui est une réalité vivante, a montré, dans la commune où j'enseigne (particulièrement défavorisée : banlieue est de la capitale), que l'enfant se jette littéralement sur toute occupation qui l'intéresse.

Dès que les bandes sont apparues dans nos classes, les enfants ont demandé à les emporter à la maison. Les parents sont heureux de les voir « travailler » à quelque chose qui leur plaît enfin. Ils ont la paix ! ! !

Mais, pour les bandes d’acquisition, j'ai rencontré une difficulté. L'entourage de l’enfant comprend souvent fort mal comment nous travaillons et la question du « copiage » de la réponse est très souvent évoquée. L’enfant parfois en panne, ne rencontre pas à la maison l'aide qu'il trouve à l'école. Dans une tout autre atmosphère que celle de la classe, certains enfants copient la bande et ne peuvent passer le test à la fin.

Après plusieurs accidents de ce genre, nous avons remonté le courant. Peut-être saurai-je mieux m'y prendre auprès des enfants comme auprès des parents, la prochaine fois qu'avec un nouveau contingent d'élèves les bandes partiront à la maison,

Peut-être qu'aussi, apprenant à mieux connaître de nouvelles formes de travail, les parents évolueront lentement. Je suis contre le travail bête imposé à la maison, mais je ne refuse jamais qu’un enfant qui le propose fasse quelque chose le soir.

Si les enfants ne savent pas quoi faire, les parents ne savent pas non plus quoi leur acheter. Et peut-être les bandes auraient-elles, de ce fait, grand succès»,

L. MARIN

Nous avons de nombreuses lettres enthousiastes d'enfants qui sont heureux d'emporter les bandes à la maison.

Mais, nous dit-on, n’est-il pas à craindre que éducateurs et parents surtout fassent une obligation à leurs enfants de faire une bande par soir, avec risque de punition ? Dans ce cas-là, certes, nos bandes tomberont à faux et leur usage n’aura pas grande valeur. Mais il en est ainsi de tous nos outils et techniques qui peuvent être manœuvrés à contretemps et perdre ainsi toutes leurs vertus. Mais il y aura toujours assez de maîtres et d’enfants avisés pour user de nos bandes avec un naturel bon sens.

Je pense même que nous devrions faire mieux : nous devrions réaliser des séries de bandes, utiles en classe certes, mais qui conviendraient tout particulièrement hors de l’école : travaux scientifiques simples, observations, étude du milieu, enquêtes diverses, travaux, découpage au filicoupeur pour toutes maquettes d'histoire et de sciences.

Les travaux seraient naturellement liés aux travaux scolaires, ils seraient prévus dans le plan de travail et seraient de ce fait parfaitement motivés.

Oui, c'est exact, une grosse majorité d'enfants d’aujourd'hui ne savent plus comment passer le temps hors de l'Ecole. Il nous appartient à nous, et nous le pouvons aujourd’hui, de préparer les bandes et les brochures qui feront que la famille et la rue seront un jour le prolongement naturel, sur le plan éducatif, de l'Ecole Moderne que nous réalisons.

C. F.

 

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Dans une école de ville

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