Les secrets des cathédrales

Mai 2013

 

Les textes suivants sont le fruit de recherches d'élèves de 5° dans la cadre d'un IDD (Itinéraire de Découverte) mené au Collège André Malraux, Mazan (84) - Année 2003-2004.
Voici la démarche suivie : au cours d'une séance de "remue-méninges", les élèves ont posé toutes les questions qui leur venaient à l'esprit à propos de la construction des cathédrales. Ils les ont ensuite regroupées en thèmes et chaque groupe a choisi de traiter un des thèmes. Ils ont aussi visité l'abbaye de Sénanque.
 
Sommaire
1Les formes des cathédrales
 
     L'histoire des cathédrales
 
      La construction dans sa durée
 
      Les travailleurs
 
      Les outils : Julien, tailleur de pierres
 
      Les problèmes de construction
 
      Un élément : les vitraux
 
 

 

 

Crédit iconographique : 
Marjolaine Billebault, Patrick Carpentier, Collège A.Malraux, Muriel Quoniam

Les secrets des cathédrales : Les cathédrales et leurs formes

Mai 2013
 
Quelles soient gothiques, byzantines ou classiques, les cathédrales sont construites en forme de croix qui rappelle la crucifixion de Jésus. La croix  est toujours orientée est-ouest. Les cathédrales comportent toutes des voûtes en fonction de leur origine (voûtes en berceau, voûtes arêtes, voûtes sur croisée).
 
 
Les Cathédrales ont souvent été comparées à des squelettes de pierres, les nervures de la voûte ogive dessineraient la cage thoracique, prenant appui sur les piliers eux-mêmes raidis par les arcs boutant.
Les ogives se rejoignent à la clé de voûte ou voûtain.
Cette technique, nouvelle au XII° siècle, explique l’élancement des cathédrales vers le ciel.
 

Une charpente sert à soutenir la voûte en pierre au-dessus d’elle ; ensuite on enlève la charpente.
Les pierres tiennent grâce à la pression qu’elles exercent entre elles.

 

 

 

 

 

 

 

Les secrets des cathédrales : L'histoire des cathédrales

Mai 2013

 

 
Au IV° siècle, Clerc Julien apporte aux Manceaux1 l’évangile de Jésus Christ et construit la première église-cathédrale.
Les cathédrales sont des centres, des lieux de prières.
Elles ont toutes la même forme, celle de Croix de Jésus-Christ.
Les grandes cathédrales sont élevées à la grâce de Dieu.
La profondeur des fondations des cathédrales peut aller de 13 à 16 mètres.
Après 1150, on construit des cathédrales encore plus vastes pour montrer la puissance des villes. Et grâce, au développement des villes, les cathédrales pouvaient avoir encore plus de hauteur.
 
 
Cathédrale d'Amiens
 
En 1500 – 1550, des millions de tonnes de pierre ont été extraites pour les construire.
La cathédrale est un monument à part dans la cité médiévale, chargée de sens, elle est unique.
 
- Pouvez-vous donner quelques exemples des dimensions des plus grandes cathédrales de France ?
 
(1) Manceaux : habitants de la ville du Mans
 
Église : l'église est le bâtiment religieux où se rassemblent les chrétiens pour prier et recevoir les sacrements.
Cathédrale : église dans laquelle se trouve la cathèdre, c'est le siège de l'évêque.

 

 

 

Les secrets des cathédrales : la construction dans sa durée

Mai 2013

La recherche se présente en partie sous la forme d'un récit

 

 

Histoire d’un architecte

Nous sommes au XII° siècle, Maurice de Sully (évêque) fait le projet de la construction d’une cathédrale (la cathédrale Notre Dame), il contacte un architecte qui se nomme Jérôme Dublin.

Moi, Jérôme Dublin, accepte avec plaisir. Je repensais qu’il y avait quelques semaines, j’avais pris contact avec un architecte qui m’avait expliqué comment il avait réalisé le plan de la cathédrale de Rouen.
Pour réaliser mon plan, je me servis des renseignements que l’on m’avait fourni. Je me rendais tous les jours sur le chantier pour vérifier que tout se passait bien, qu’il n’y avait aucun problème. Puis, au bout de longues années, j’ai passé le relai à un autre architecte.

 

Un exemple Notre-Dame de Paris

. À Paris, au 12° siècle, l’initiateur de projet de construction de Notre Dame de Paris est sans conteste l’évêque Maurice de Sully. Ses successeurs : Eudes de Sully, mais aussi des hommes comme Guillaume d’Auvergne ou Simon Matifas de Buci auront à cœur de mener le chantier de son achèvement ou d’apporter à l’édifice des modifications d’envergure.

L’évêque était secondé dans sa tâche par le chapitre, institution qui depuis le 9° siècle regroupe tous les chanoines desservant la cathédrale. La conception d’un ouvrage aussi grandiose nécessite l’intervention de spécialistes et ce sont des corps de métiers spécialisés et organisés qui travaillent sur le chantier, les tâches de manœuvre étant confiées à des hommes recrutés sur place et payés à la journée.
Contrairement aux idées reçues, le roi n’intervient pas dans l’édification de Notre Dame de Paris.
Les architectes sont de plus en plus importants : véritables hommes de science, on leur attribue même le titre de « maître lapicide ».

Malheureusement, à Notre Dame, nous ne connaissons pas les noms des architectes du 12° et 13° siècles.

 

 

 

 

Les secrets des cathédrales : les travailleurs

Mai 2013

 

 

Au moyen-âge, les métiers étaient organisés de manière très stricte. Chaque atelier était dirigé par un « maître » qui avait dû faire un apprentissage de plusieurs années.
 
Pour devenir maître, il fallait présenter un « chef d’œuvre » aux membres les plus anciens de la profession. Des ouvriers appelés « varlets » et des apprentis, qui deviendront varlets en grandissant, aidaient le maître dans son travail.
 Avant de tailler la pierre, le tailleur faisait une visée entre deux planches. Avec du bois brûlé (troëne), il trace la face à aplanir sur la pierre, puis il trace la forme de la pierre à tailler.
 
 
 
 
 
Signature d'un tailleur de pierres
Abbaye de Sénanque
Pour construire, une centaine de personnes doivent être présentes sur les chantiers.
Les plus importants sont les :
 
- Charpentiers
- Sculpteurs
- Maçons
- Tailleurs de pierres
 
Les aides sont des :
- Poseurs de pierres
- Transporteurs de pierre, de ciment avec des paniers.

 

 

Les secrets des cathédrales : Julien, tailleur de pierres

Mai 2013

Julien est un apprenti et va apprendre sur un chantier comment construire une abbaye.

 

 
Son maître Jean est déjà sur place à son arrivée. Quand le jeune homme vient lui dire bonjour, il aperçoit sur sa droite des outils. Il demande à son maître ce que c’est. Celui-ci les lui présente :
 

Marteau grain d’orge ; il démaigrit et taille les parements.     

 Le marteau tétu.
Il « chale » de gros éclats,
il débite avant brochage ou piquage,
il fait des parements éclatés ou « bollagés ».

 
 
 
 
La « VIRGA », canne du maître d’œuvre sert pour toutes les mesures dans la construction
(coudée, pied, empan, palme, …)
Abbaye de Sénanque
La bretture enlève les épaisseurs
Abbaye de Sénanque
 
 
 

 
 
 
 La polka
Elle dégrossit les évidements et les refouillements,
elle taille les parements.
 
 
 

 Julien a appris et travaillé pendant plus d’un an sur ce chantier. Maintenant, il sait bien comment construire une cathédrale et connaît par cœur les outils. Mais Julien veut continuer son métier qu’il exercera pendant plus de quarante ans.
Cela dit, il n’oubliera jamais le doux parfums de sa jeunesse, l’odeur de la pierre.

 

 

 

Les secrets des cathédrales : les problèmes de construction

Mai 2013
Les arcs

Les arcs au moyen-âge deviennent l’élément fondamental de l’architecture religieuse. Ils servaient à couvrir un espace et à dominer les forces qui s’exercent au-dessus des constructions. Les bâtisseurs se servaient surtout des arcs brisés car ils avaient un meilleur report des forces et une plus grande ouverture.

 

Les voûtes

Les voûtes offrent une grande stabilité.       

Elles servaient à couvrir la cathédrale juste avec le poids des pierres.
Mais l’inconvénient, c’est qu’il fallait mettre des contreforts sinon la cathédrale s’effondrait.

 

 

 


N.D de Nantilly (Saumur, 47)

 
L’arc boutant
L’arc boutant consiste à repousser les contreforts au-delà des bas-côtés et à poser un relais entre eux et les voûtes. Celui-ci transmet alors les charges à la manière d’un simple étai, mais doit être supporté par un arc afin de se maintenir au-dessus du vide.
On remarque dans quelques édifices l’emploi conjoint des tribunes et d’arcs boutant. Il s’agit souvent d’une reprise pour ajouter les arcs boutant et renforcer ainsi la structure.

Il faut savoir que l’arc boutant était déjà utilisé par les romains, mais que les architectes du moyen-âge répugnèrent longtemps à l’adopter. Pour eux, il s’agissait d’abord d’un étai, d’une béquille inesthétique.

 
Une technique
 
Comment les bâtisseurs de cathédrales sont-ils parvenus à hisser jusqu’au clocher, soit à 120 mètres de hauteur, des blocs de pierre d’une tonne chacun ?
Mais comment fabriquait-on et levait-on ces grues géantes jusqu’au sommet ?
La clef du mystère réside dans la grue médiévale à cage d’écureuil, sans grue pas de cathédrale !

C’est pour répondre à ces questions qu’une équipe anglo-française dirigée par Bashar (ingénieur des ponts et chaussées) et Julian (décorateur de cinéma) a entrepris la reconstruction des grues parfaites du moyen-âge, parfaites et pivotantes et capables de lever des charges d’une tonne.
Le prototype a été construit et testé à proximité des ruines de l’abbaye d’Hambye, dans la Manche.

 

 

 

 

Les secrets des cathédrales : les vitraux

Mai 2013
 
L’histoire du vitrail
Le verre est fabriqué depuis l’antiquité. Le vitrail date du VI° siècle au moins. Le plus ancien vitrail, représentant la « Fête du Christ » de Wissembourg, date de 1070.
Un vitrail est une fenêtre composée de multiples verres colorés, assemblés grâce au plomb, représentant des scènes, des personnages et des symboles.


La maquette  
Une maquette est une esquisse en couleurs au 1/10° qui permet de chercher le sujet, faire des essais de couleurs et de tracer approximativement le réseau de plombs. On l’appelait « patron au petit pied ».
 
La peinture des pièces
On trace, à l’aide d’un pinceau, des dessins ou des hachures de couleurs liquides ou pâteuses. Ces dessins exécutés sur des verres incolores ou teintés étaient alors fixés par la chaleur du four qui ne doit pas excéder 600°.
 
La mise à plomb
La mise à plomb consiste à engager successivement les contours de chaque pièce de verre dans des baguettes (en forme de h) qui sont fixées par des clous.
 
La soudure
Après la mise à plomb, on soude la pièce. On utilise le fer à souder et l’étain. On chauffe le verre et avec cet outil, on fait fondre l’étain à la rencontre des deux plombs. On retourne le vitrail pour souder l’autre côté.

Les verriers du moyen-âge utilisaient des creusets en pierre pour fondre le plomb.