L'Educateur n°3 - année 1962-1963

Octobre 1962

La pédagogie Freinet

Novembre 1962

Les techniques modernes ne sont-elles pas trop difficiles, et ne faut-il pas être éducateur d'élite pour y réussir ?

D'un livre de Freinet: LA PEDAGOGIE FREINET, nous extrayons les pages suivantes qui sont particulièrement d’actualité :

Il en est toujours ainsi pour quelqu’un qui présente une nouveauté.

Quand nos pères voyaient rouler les premiers cyclistes sur leurs deux roues fragiles, ils les prenaient pour d'intrépides équilibristes. C'était au moins aussi risqué que de marcher sur une corde tendue, avec un balancier. Il faut être un as pour y réussir.

Et maintenant nos enfants — tous sans exception, habiles ou non — savent rouler à vélo avec autant de maîtrise et de sécurité que lorsqu'ils vont à pied.

Quand nous voyions arriver dans notre village les premiers automobilistes — qui accompagnaient le député en tournée électorale — nous les prenions aussi pour des demi-dieux. Un enfant de sept ans conduirait aujourd’hui une auto si on lui en donnait le permis légal.

Alors il est normal qu'un maître habitué à rentrer dans sa classe comme dans une arène où il doit s'imposer, par la force et par la douceur, pour enseigner des choses si difficiles à faire entrer dans la tête des gamins, considère comme un phénomène et comme un as son collègue qui se présente détendu et confiant à ses élèves eux aussi aimables et familiers. Il doit être un as pour enseigner ainsi comme en se riant, naturellement, des notions que la pédagogie nous a présentées comme abstraites et mystérieuses ; une espèce de magicien qui tire de ses élèves, traditionnellement rebelles et morts, ces textes imprimés, ces linos gravés, ces peintures et ces tentures ; qui sait faire naître des chansons et des poèmes.

Et si nous disons que c'est aussi simple que de rouler à bicyclette et que tout le monde peut y parvenir, on ne nous croit pas, et on n'essaie pas pour vérifier si, par hasard, ce que nous avançons serait vrai.

Ah ! bien sûr, pour rouler à bicyclette il faut une machine qui roule, et il faut disposer devant soi d'une piste abordable à défaut de route.

Pour nous aussi, il faut évidemment que nous disposions des mécaniques élémentaires que nous pourrons enfourcher, et il faut aussi que nous ayons dans la classe et autour de nous l’espace nécessaire pour voir devant nous. C’est enfantin. Mais le jour où tout le monde se rendra compte qu’on ne peut rien faire de valable en parquant les enfants dans des cages, même lambrissées et désinfectées, on ouvrira les portes sur la vie, et on verra alors le miracle s'accomplir.

Les méthodes traditionnelles sont difficiles parce qu'elles ne sont axées sur aucune ligne directrice. Elles sont comme un bois où n’existe nulle allée centrale mais seulement une multitude de sentiers et de chemins qui s’entrecroisent ou s'écartent au gré des monticules et des rochers. On vous enseigne à faire une leçon de français, mais c’est par un autre biais que vous aborderez les sciences ou le calcul. Chaque discipline a sa méthode et chaque manuel l'interprète encore à sa façon. C'est là, oui, qu'il faut être vraiment un as pour s'y reconnaître. Et comme nous nous y reconnaissons rarement, nous procédons en définitive comme nous savons, à force de leçons plus ou moins éloquentes, et de récitations par cœur dont il reste au moins quelque chose, même si ce ne sont que des mots.

Toute méthode naturelle est aussi simple et aussi facile que l'apprentissage de la marche ou du langage, et tout le monde devrait y réussir aussi pleinement. Il suffit que l'éducateur soit en mesure de donner de bons exemples comme les parents doivent être en mesure de présenter de bons exemples à leurs enfants.

Si les parents partent un français incorrect, avec un fort accent, les enfants apprendront à parler, mais avec ces incorrections et cet accent (à moins que le milieu corrige ces erreurs). Si les parents sont voleurs, l'enfant volera aussi, naturellement, à moins que le milieu corrige de bonne heure cette erreur sociale.

Si l'éducateur écrit mal, au point de vue orthographique comme syntaxique, s’il ne sait employer que des clichés, s'il ne sait dessiner que du pompier, s'il lit sans chaleur et sans sentiment, s’il n’a pas devant lui ce large horizon sans lequel il ne saurait y avoir ni éducation ni même persistance de la vie, alors bien sûr l’éducateur ne remplira pas sa fonction, qu'elle soit moderne ou traditionnelle. Et c’est tout cela qu’il nous faudrait réapprendre aux éducateurs. Avec de telles richesses — et elles sont à la portée de tous les éducateurs d'élite, car évidemment on ne peut enseigner que ce qu'on est et tous les éducateurs devraient être des hommes et des femmes d'élite, l’éducation remplirait pleinement son rôle formatif.

Il est plus simple et plus facile d'être éducateur moderne que d'être éducateur traditionnel

Pour l'instant la difficulté vient surtout de ce que ces éducateurs, même d’élite, sont profondément déformés et ne font que des fausses manœuvres qui troublent les processus formatifs. Il suffirait de leur faire comprendre et sentir l’esprit nouveau de l'éducation pour qu'ils s'avancent en toute sécurité dans le domaine éducatif.

Nous ne disons pas que, par notre méthode, n’importe qui peut être éducateur, sans aucun apprentissage : c’est l’apprentissage qui change. Mais dans l’ensemble, avec une formation normale, Il est plus simple et plus facile d’être éducateur moderne que d’être éducateur traditionnel.

Il y aura effectivement une difficulté technique supplémentaire.

Pour être éducateur traditionnel il suffit de savoir écrire un bon français et sans faute, de savoir calculer et lire convenablement. On ne vous demande pas si vous possédez le rudiment au moins de ces techniques accessoires que l'Ecole néglige totalement parce qu'elles n’ont pas cours dans les examens : chanter, jouer d'un instrument, faire du théâtre et des marionnettes, être habile de ses mains pour savoir imprimer, graver, dessiner, peindre, monter un outil, faire une expérience, reconnaître les roches, les insectes, les plantes et les fleurs. On peut être aujourd'hui instituteur et ne rien savoir de tout cela.

L'Education moderne prépare l'homme de demain qui devra avoir cent cordes à son arc pour faire face aux situations imprévues que lui réserve ce monde inconnu.

Il suffirait là encore de réviser les valeurs et de prévoir l’apprentissage correspondant. Ne croyez cependant pas que l'éducateur chez nous ne puisse être efficient que s'il est ainsi universel — ce qui est pratiquement impossible. Mais la part nouvelle que nous faisons à l'enfant, l'appel que nous pourrons adresser aux parents d'élèves, l'utilisation de machines (photos, cinéma, magnétophone, disques, etc) nous aideront dans la réalisation de notre école complexe, pourvu que nous sentions la nécessité de cette complexité et que nous osions affronter la vie.

Faut-il conseiller l'école moderne à l'instituteur débutant ?

Et cela rejoint le souci de certains inspecteurs de savoir s'ils doivent recommander nos techniques aux débutants, ou au contraire les interdire,

Les inspecteurs ont de bonnes raisons de se poser la question. Il ne suffit pas de rejeter anarchiquement les méthodes traditionnelles et de s'engager dans nos techniques pour y réussir si on n‘a pas la préparation indispensable naturelle. C'est comme si un apprenti forgeron, las de l'atelier rudimentaire de son père, l’abandonnait pour dire : je vais travailler en usine. C’est plus simple et on y gagne mieux sa vie. S’il n’a aucune notion de son nouveau métier, il ne pourra y être que manœuvre ; on ne lui confiera pas de machines délicates qu'il risquerait de fausser dangereusement.

Nous non plus, nous ne recommandons pas aux jeunes, à la rentrée, même s'ils ont fait un stage, ce qui est une formation encore insuffisante, d’abandonner d'un coup, manuels scolaires, leçons et devoirs, et de partir à 100 % selon nos techniques. Vous pouvez y réussir exceptionnellement, mais c'est risqué et vos élèves pourraient en souffrir. Ce n'est pas ainsi que nous avons procédé nous-mêmes dans nos essais. Ce n'est qu’au fur et à mesure que nos outils nouveaux étaient mis au point que nous abordions une technique nouvelle. Nous n’avons abandonné l’étude plus ou moins traditionnelle de certaines techniques — et notamment histoire, géographie et sciences — que lorsque nous avons eu notre fichier documentaire riche. Nous n'avons pratiqué régulièrement les conférences que lorsque nous avons eu à notre disposition, outre le fichier, une collection Bibliothèque de Travail suffisamment nourrie. Et nous ne pourrons en recommander la pratique courante et définitive que le jour très prochain où nous aurons réalisé les milliers de fiches-guides qui nous sont nécessaires.

Un instituteur formé lentement et expérimentalement dans nos techniques peut, s'il est nommé dans une autre classe, opérer d’un coup la révolution pédagogique pour laquelle il est suffisamment formé. Pour les autres, selon notre formule qui est toujours valable : « Ne vous lâchez pas des mains avant de toucher des pieds », procédez progressivement, à un rythme qui sera en fonction de vos propres possibilités techniques et du milieu aussi.

Il est trop facile de conclure, d’un essai regrettable tenté par un jeune inexpérimenté, à l'échec d'une méthode. Nous nous refusons à en prendre la responsabilité.

De là à déduire, comme le font certains que pour venir aux Techniques Freinet, il faut avoir au préalable travaillé pendant plusieurs années avec les méthodes traditionnelles et avoir de ce fait un peu de bouteille, ce n’est pas forcément logique. C'est comme si on disait que le jeune ajusteur se débrouillera mieux dans son métier nouveau s’il a fait son apprentissage avec un artisan. Il est des artisans qui donnent à leur apprenti un fonds tout à la fois technique et humain qui est comme une précieuse culture, pour les métiers à venir. Ce n'est malheureusement pas le cas pour l'école traditionnelle qui ne prépare en rien l'accession aux méthodes modernes. Elle risque au contraire d'enfoncer davantage encore les maîtres dans des pratiques qui ne les ont que trop marqués puisqu'ils les ont déjà subies comme élèves et étudiants, et «apprises» à l’Ecole Normale. On ne se dégage pas d'une erreur en la pratiquant mais en se rendant compte qu'elle est erreur et en faisant un effort héroïque pour s'en dégager.

Non, sortez des méthodes traditionnelles dès que vous le pouvez. Le plus tôt sera le mieux. N'attendez pas car il sera bientôt trop tard. Vous serez pris dans l'engrenage de tradition et de routine dont vous ne pourrez plus vous dégager.

Mais n'abandonnez pas ce qui est pour partir à l'aventure, à la poursuite de quelques mythes. Procédez expérimentalement pour que vos enfants ne souffrent pas trop de vos inévitables tâtonnements. Informez-vous, mettez-vous en relation avec nos groupes départementaux en France, avec nos sections dans les pays voisins, visitez des écoles travaillant selon nos techniques, participez à des stages. Choisissez alors parmi l'éventail de nos techniques, celles dans lesquelles vous pourrez le mieux réussir, sans aléas. Nous vous donnons une liste progressive sans que nous tenions cette progression comme intangible. Nous n'indiquons pas non plus le rythme. Vous pouvez vous engager à fond, progressivement, au cours de la première année, ou prolonger l'évolution sur plusieurs années :

— Textes libres avec exploitations en chasse aux mots et en grammaire.

— journal scolaire limographié, nécessitant l'achat et l'utilisation du limographe,

— correspondance interscolaire,

— dessin et peinture,

— imprimerie à l'école,

— coopération scolaire,

— conférences,

— plans de travail,

— calcul vivant,

— ateliers de travail,

— magnétophone,

— brevets.

Pour le détail de ces diverses techniques voir les divers livres de notre collection : Bibliothèque de l'Ecole Moderne.

N'ayez pas peur le cas échéant, pour boucher certains trous, d'avoir recours aux pratiques traditionnelles. Faites s'il le faut quelques leçons d'histoire ou de sciences pour « voir » le programme, en sachant d'avance ce que vous pouvez en attendre. Opérez, à l'approche de l'examen, un léger bachotage, dont vous savez d'avance ce qu'il vaudra, L'essentiel, c'est que vous n'en soyez pas dupes, et que vous n’essayiez pas de duper vos élèves. Dites-leur franchement : pour le certificat d'études, il faut que tu saches ceci ou cela, même si tu l'oublies au lendemain de l'examen. Mais il faut que tu réussisses à l'examen, et parmi les premiers, pour y défendre le renom de l’Ecole Moderne.

Et vous aurez une excellente proportion de reçus. Vous aurez — c'est aujourd’hui courant — les premiers en rédaction et en dictée, les premiers souvent en sciences et en histoire, parce que vous aurez étudié intelligemment, en lecture aussi parce que vos enfants liront non pas en ânonnant, mais comme lisent tous ceux qui comprennent et qui sentent.

Ce qui compte pour nous, ce n'est pas le succès plus ou moins rapide de nos techniques, mais les progrès nécessaires de l'Ecole populaire que nous préparons et que nous servons.

C. FREINET

 

Le texte libre " libre "

Novembre 1962

Certains camarades sursautent :

Le texte libre « libre » ! Qu'est-ce que c'est que cette nouveauté? Tout texte libre n'est-il pas par définition, libre, puisque c’est inscrit dans sa constitution ?

Evidemment, on peut s'attaquer, à juste titre, aux caricatures du texte libre, aux t.l, avec sujets, honoraires, dimensions imposées, Mais cela ne me concerne pas ; moi, dans ma classe, je suis tranquille : je fais du texte libre.

Voire !

Moi aussi, je croyais avoir introduit le texte libre dans ma classe. Et, il m'a fallu longtemps avant de comprendre qu'en réalité c'était du texte asservi.

— Asservi ?

— Oui, asservi à l'atmosphère pauvre de la classe, aux conceptions étriquées du maître, à ses limitations, à son manque de générosité, à son intervention diminuante.

J'ai cru longtemps que le texte libre, c'était :

— Ecrivez ce que vous voulez !

Mais, sans m'en rendre compte, c’était :

— Ecrivez un texte de telle façon que le maître soit content.

C’est qu’il faut faire terriblement attention : les enfants ont une grande plasticité, ils sentent merveilleusement les travers et les manies du monsieur et donnent ce que le maître attend d'eux. Mais, ce faisant, ils ne donnent pas ce qu’ils pourraient attendre d'eux-mêmes.

Tenez, un exempte : il y avait chez moi un souci des correspondants. Je les savais contents d’avoir décroché une école du bord de la mer et je ne voulais pas les décevoir. Et je rouspétais, intérieurement, quand mes petits paysans vivant à un kilomètre de la côte, ne me donnaient, comme tous les enfants de six à huit ans, que des textes de chats et de chiens.

Alors, me plaçant au sacro-saint point de vue de l’acquisition des connaissances, j’expliquais ce que j'attendais d'eux. Et j'avais des textes sur la mer, textes véritables, profonds parfois. Mais, ils étaient écrits pour le maître, ils étaient nés d'une contraction et non d'une libération de l'esprit. Ce n'était pas des textes libres, libres.

— Pourtant me direz-vous, le maître avait bien le droit de penser aux correspondants !

Ouais, Il pensait à leur maître, ce qui était bien différent. Ce devait être un maître à acquisition lui aussi. Et qui avait déjà son cadre préfabriqué de la Bretagne : pêche industrielle, Le Guilvinec, Concarneau, Loctuduy et des océans de poissons.

Mais chez nous, c'est à peine s'il y a cinq petites barques de pêche. Comme le dit Louis le Vot :

— Nous, les martins-pêcheurs, c’est pas de la pêche qu'on fait ici, c’est de la gratouille».

Mais allez dire ça à un gars de la Bourgogne : il a une Bretagne, il y tient, il faut la lui donner.

Alors, maîtres et élèves ne rêvent plus que de général, leur particulier disparaît. Hé, on a des obligations !

Malheureusement, les très jeunes enfants auraient tendance à se moquer du général. Alors, il faut bien les faire marcher droit.

Alors :

Adieu, adieu mes maisons,
Adieu mon chien
Mes rouges-gorges
Tous mes oiseaux du monde
Mes chemins tout au loin.

(P.V. Corre 8 ans)

Doivent régner dans notre classe :

La mer, la mer, la mer
Les chalutiers, les sardiniers
La grande pêche etc...

Après tout ce n'est pas si mal : on peut les rêver puisqu’ils n’existent pas.

Les rêves...

Mais cette manie enseignante n’était pas ma seule limitation. Et je l’ai compris seulement en lisant le « Gardien de joie ». J'avais eu quelques enfants de cette tendance « inépuisable » mais, je dois le dire en toute franchise, ils m’effrayaient.

Ce déluge verbal, cette logorrhée m'épouvantait. Je ne savais comment mettre un frein à la fureur du flot. Aussi, dès le premier douzième de la marée, je me hâtais de fermer la vanne. Sinon, l’enfant m'entraînait dans un monde fantastique et je ne suivais plus, je perdais pied, je roulais dans les tourbillons de son imagination. Et moi, le Maître d'Ecole, je n'aimais pas cette situation inconfortable où ma dignité avait perdu sa position verticale.

Maintenant, je vois plus clair : je sais que le tourbillon est sagement ordonné, que l'on peut lire entre les phrases, qu'il y a des constantes, des leit-motiv.

Je sais aussi que le maître peut parvenir assez facilement, malgré ses insuffisances, à tracer un portrait-robot de plus en plus précis, de l’élément perturbateur des enfants les plus touchés.

Aussi, maintenant, j’ouvre la vanne. Et la mer peut venir s’étaler à son grand plein dans te golfe. Comme un torrent furieux au début ; et puis, cela s'apaise. Et quand la marée d’équinoxe a eu lieu, l'océan peut se reposer de son exploit, pendant six mois.

Et les rêves ! N'avez-vous pas peur des rêves ?

Moi je voulais un journal éclectique, où l’humour, la tendresse, le documentaire, l’imaginaire se fussent équilibrés.

Hé, là ! doucement ! Stop aux rêves ! Un seul suffit pour ce mois-ci.

Et puis les rêves !!! On s'englue dans les rêves ; c'est trop facile, c'est du n'importe quoi. Tâchons donc d’être un peu sérieux. Notre noble tâche ne consiste-t-elle pas à mettre l’enfant, le plus tôt possible, en contact avec le réel. Alors, les rêves !!! faut laisser ça aux rêveurs et avoir un peu plus les pieds sur terre.

Maintenant, je sais que les psychologues ne s’y engluent pas et qu'ils trouvent, tout de suite, des terres fermes, des îlots qui émergent, des idées fixes. Et ils ont les pieds bien sur terre. Car il est là le réel, dans l'inquiétude, l'angoisse, la névrose qui existent réellement et ne sont pas du tout le produit de leur imagination.

La fable

Enfin, je voudrais confesser mon refus de la fable. Cette fable qui tournait tout de suite au pompier et dans laquelle les animaux n’avaient que des comportements d’hommes et rien qui ne fût leurs caractéristiques de renard, fouine ou belette. Innocent ! Comme si ce n'était pas, justement, cette perte de substance animale qui faisait de la fable un instrument de transfert idéal.

Et de quel droit refuserions-nous, aux enfants du peuple, les procédés d'expression dont se sont servis les peuples depuis l'enfance de l'humanité : fables, contes, fatrasies, comptines etc...

Mais alors que ferons-nous dans notre petite classe de CP. CE. ?

Va-t-il falloir que nous quitte notre beau souci de connaissances auxquels nous nous étions accoutumés depuis si longtemps?

Va-t-on nous enlever ce dernier rocher auquel nous nous accrochions en toute certitude ?

Hein I On se le demande ?

« Pitié, pitié, disait un jour une camarade. Jamais je ne saurais, je ne suis pas faite pour cela. »

— Voire ! lui dit Panurge.

Alors elle a vu, elle a osé, elle a cru, elle a su.

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