Atelier : « Comment démarrer en pédagogie Freinet »

 

 

 

En prélude, une citation de Jankélévitch : « Pour commencer,… il faut commencer. »
On n’apprend pas à commencer !
Il faut aussi toujours avoir en tête l’invariant suivant : Courage !
Ce qui est important dans la pédagogie Freinet, c’est la coopération, le compagnonnage. Il n’y a pas de compétition.
Dans le courant « pédagogie institutionnelle », initiée par Oury, on se base sur une dizaine de règles de vie, la mise en place de ceintures de comportement, de travail en ateliers.
La pédagogie Freinet repose sur la coopération, l’échange entre enfants. Le savoir se partage, ne se monnaie pas. L’enfant a de nombreux moyens d’expression :
le texte libre,
l’expression corporelle, artistique
► le tâtonnement expérimental : méthode naturelle en écriture, lecture, maths, sciences…
Ces deux courants sont comme deux voies sur une autoroute : on peut passer de l’une à l’autre, selon la personnalité et le ressenti de l’enseignant.
 
Quand on démarre, il ne faut pas rester seul. Il est toujours préférable d’avoir un « tuteur ». Comment trouver cette aide ? Par le biais du Groupe Départemental (GD).
 
La structure de l’ICEM :
Décryptage des sigles :
ICEM : Institut Coopératif de l’Ecole Moderne
GD : groupe départemental – FREM : niveau régional – ICEM : niveau national – RIDEF/ FIMEM : niveau international
 
La structure la plus proche de vous est le GD. Le groupe départemental regroupe des enseignants actifs, des retraités de l’EN, des parents d’élèves… Des réunions se font régulièrement (1 fois par mois environ, généralement le mercredi après-midi) afin de permettre des rencontres, des discussions, des découvertes dans des classes de pratiques de classe. De nombreux GD ont un président.
Lorsque vous adhérez à l’ICEM, cela vous permet l’accès à des outils disponibles sur coopicem.
Démarrer, oui, mais à petits pas.
Ne jamais négliger le relationnel.
 
Avec les enfants…mais de toute évidence, si vous avez ce journal entre les mains c’est qu’il n’est pas nécessaire de s’appesantir sur ce point !
 
 Avec les collègues :
· Il semble préférable de ne pas mettre cette pédagogie en avant. Elle fait peur et les collègues qui ne la connaissent pas ont de nombreuses idées reçues. Pratiquer cette pédagogie dans sa classe, en attendant que les « retombées » positives prennent forme peu à peu aux yeux des collègues, semble la meilleure voie !
· En arrivant dans un établissement, vous vous heurtez à des pratiques qui ne vous correspondent pas, ma foi, la force de l’inertie est une réponse valable. Conseil supplémentaire : lorsque c’est possible, mieux vaut se renseigner sur le projet d’école avant de postuler…
Montrer beaucoup de rigueur dans son travail
 
Avec les parents :
Ils sont très angoissés face à ce nouveau mode de travail, s’il s’agit d’une école où on arrive et dans laquelle on est seul à pratiquer cette pédagogie. Des réunions régulières sont nécessaires pour les rassurer avec assurance et arguments (que vous pouvez glaner au GD). Il est proposé de faire 5 à 6 réunions par an, la 1ère se faisant dans la quinzaine suivant la rentrée.
 
Avec l’inspecteur :
Il aime voir du travail dans la classe, notamment des affichages tels que : les textes officiels, le programme, l’emploi du temps. Même si cela est affiché, cela ne veut pas dire qu’ils doivent être suivis au pied de la lettre !
Lorsque vous arrivez dans une école, faites le tour des lieux pour repérer le matériel, les documents (livres, magazines…) qui pourront surement vous servir.
Cependant, une formation ou un stage Freinet peut être très utile pour percevoir toutes les utilisations possibles d’un outil, d’un fonctionnement.
 
Les premiers « trucs » à mettre en place :
· Proposer un temps d’écoute/ parole quotidien (1/4h) qui deviendra l’entretien se conformant à 3 règles : 1 – Ce qui est dit ici reste secret, 2 – On ne se moque pas, 3- On écoute.
· Déplacer les bureaux afin de former des ateliers qui peuvent recevoir un nombre prédéfini d’enfants.
· Proposer une boite à idées (qui peut servir à la gestion des conflits). Ne lire que les mots signés. En maternelle, l’ATSEM, l’AVS, l’enseignant se fera secrétaire.
· Démarrer une correspondance scolaire.
Organiser une classe verte. Cela permet de donner une nouvelle dynamique de classe, nouer des relations différentes avec les enfants (une relation ancrée dans l’affectif ouvre une appropriation plus forte des connaissances).