L'Educateur n°14 - année 1961-1962

Avril 1962

Un dernier mot avant le Congrès

Mars 1962

Actualités de l'Ecole Moderne

 

Un dernier mot avant le Congrès

Quand ces lignes paraîtront, le Congrès sera tout proche. Mais notre « Educateur » n'a pas seulement comme fonction de préparer le travail des quelques 7 ou 800 camarades qui auront le privilège de participer à nos assises, mais aussi d’informer les milliers d'autres du contenu de nos débats afin qu'ils participent de leur mieux aux travaux qui en seront l’aboutissant.

Notre Congrès sera donc cette année dominé par deux questions qui sont d'une primordiale actualité : l'enseignement des sciences et l'enseignement du calcul. Nous n’avons d'ailleurs point l'ambition de pouvoir par nos écrits ou par nos discussions solutionner les problèmes posés par la reconsidération nécessaire de ces enseignements. Notre but sera atteint, du moins provisoirement :

— si nous contribuons à faire sentir aux éducateurs que la façon dont ils pratiquent ces deux enseignements ne répondent plus aux impératifs de notre époque ;

— si nous les persuadons de la nécessité de ne pas attendre que viennent d'en haut des directives favorables, et de l'urgence qu'il y a pour nous tous à nous mettre coopérativement au travail pour rendre pratiquement possible dans nos classes un meilleur enseignement de ces disciplines.

J'ai personnellement, avec l'aide de quelques-uns de nos meilleurs travailleurs, mis au point deux brochures qui viennent de paraître dans notre collection B.E.M.: L'Enseignement des Sciences (N° 11-12 - Prix : 3 NF) et L'Enseignement du Calcul (N° 13-14 - Prix : 3 NF).

Nous en avons donné de larges extraits dans les derniers numéros de L'Educateur, et ci-dessous encore. Nous vous conseillons de nous passer commande de ces deux brochures, si vous n'êtes pas encore souscripteurs à la collection Bibliothèque de l’Ecole Moderne (souscription pour un an : 10 NF).

D’autre part nous analyserons pour le Congrès les nombreuses réponses aux questionnaires qui vous ont été soumis. Après les interventions des congressistes, nous nous appliquerons alors à tirer la synthèse de nos travaux communs.

Pour les sciences, la discussion sera vraisemblablement réduite, car, après la publication pour le 2e Degré de la circulaire des Travaux Scientifiques Expérimentaux, la presque unanimité se fait aujourd'hui, théoriquement, sur la nouvelle pédagogie d’un enseignement qui part de l’observation, de l'expérience pour se hausser jusqu'à la synthèse.

Mais il n'en est pas de même dans la pratique : la pédagogie traditionnelle est ennemie des bouleversements, Elle reste accrochée aux techniques du passé qui nous ont parfois irrémédiablement marqués et hors desquelles nous croyons tomber dans l'aventure et l'inefficience. Alors on lance un coup de chapeau poli aux nouveautés et on continue le passé dans un présent qui ne préfigure pas l'avenir.

Nous avons pour ce qui nous concerne montré la voie en mettant coopérativement à la disposition des éducateurs les outils et les techniques de l'Ecole Moderne. Nous avons notamment amorcé notre grande entreprise des fiches-guides qui complètent nos brochures de Supplément B.T. et dont nous vous parlerons plus longuement immédiatement après le Congrès.

La bataille sera plus difficile à mener pour la modernisation de l'enseignement du calcul. La fameuse circulaire du par cœur et l'encouragement qu'elle a donné à la masse des éducateurs qui font passer les mécanismes avant la culture de l'intelligence, ont dangereusement compliqué les choses. Il nous est aujourd'hui excessivement difficile de remonter le courant et de faire comprendre que l'enseignement des mathématiques ne doit pas commencer par les nombres mais par la vie.

Nous avons beau invoquer, au nom du simple bon sens que les quatre opérations et les problèmes techniques seront résolus un jour prochain par les mécaniques et qu'on n'aura plus alors à les enseigner dans les écoles tandis que rien ne remplacera l'intelligence mathématique que seuls les éducateurs au service de l'expérience vivante peuvent cultiver avec succès, rien n’y fait : ¡'Ecole s’obstine dans cette fausse science et s’ingénue à justifier théoriquement son attachement aux pratiques dépassées.

Nous discuterons de tout cela et nous vous en apporterons les synthèses pour un nouveau pas en avant de nos travaux.

Notre pédagogie du premier degré a maintenant des assises solides ; elle peut inspirer et orienter l'évolution de l'enseignement au premier degré.

Nous abordons actuellement le stade de la diffusion à l'ensemble des écoles, y compris les écoles de villes pour lesquelles nous préciserons les processus particuliers de modernisation, Mais c'est en même temps vers les C.E.G., le 2e degré, le Technique, l'Education permanente que nous tournerons nos efforts.

La besogne est relativement facile pour les C.E.G. où nous avons de très nombreux camarades qui se sont déjà mis à la besogne. Les résultats qu'on y obtient encourageront les recherches et les expériences que nous susciterons et aiderons au 2e degré.

Et nous aurons en même temps à relancer le travail international que nous avons quelque peu délaissé pendant les dures années de crise. Des décisions seront prises sur ces divers points.

Et enfin l’Ecole Freinet.

Vous allez recevoir incessamment ou vous avez reçu le numéro spécial de Techniques de Vie consacré à l'Ecole Freinet qui vous expliquera la situation délicate où se trouve notre Ecole expérimentale.

Nous vous demandons à tous d'agir pour que puisse continuer l'œuvre vitale et fondamentale de notre pédagogie de l'Ecole Moderne.

Toutes indications seront données aux congressistes à leur arrivée à Caen. Tout en conservant l'ensemble des activités et des commissions qui donnent à notre Congrès une figure presque universelle, nous regrouperons cependant les bonnes volontés autour des points essentiels de nos travaux.

La veille du Congrès sera consacrée à nos diverses instances : membres du C.A. de la C.E.L. et membres du C.A. de l’I.C.E.M,, au total une quarantaine de camarades qui se réuniront pendant toute la journée. Le soir aura lieu l’Assemblée générale de l'I.C.E.M. composée de membres des C.A., des Délégués Départementaux et des responsables de commissions, au total 100 à 120 responsables qui connaîtront et discuteront de tous les problèmes sans exception de notre mouvement.

Dans la journée du lundi, nous réunirons pendant de longues heures les délégués C.E.G., professeurs, Inspecteurs, psychologues et délégués de la Fédération Internationale des Mouvements d'Ecole Moderne.

Pendant le même temps, des responsables jeunes s'occuperont plus spécialement de tous les nouveaux venus au Congrès et des jeunes.

Le dernier jour sera plus spécialement consacré à l’Assemblée générale de la C.E.L. et à la grande réunion de synthèse des travaux du Congrès.

Intéressez à nos assises le plus grand nombre possible de camarades. Amenez des jeunes et des normaliens.

Le Congrès de Caen sera une étape de plus dans l'évolution de notre grande entreprise coopérative.

C. FREINET.

 

 

Le second Thème de notre Congrès : L'enseignement du calcul

Avril 1962

 

Pour servir à la discussion du thème du Congrès de Caen : L’enseignement des sciences

Avril 1962

 

Des fiches pour les petits

Avril 1962

 

Le jour de l'école ouverte

Avril 1962