Adolphe Ferrière n'est plus

 

S'adapter ou mourir

 

Optimisme actif à l’aube d’une nouvelle année scolaire

Je ne sais pas si on a souvent usé de ce vocable « optimisme actif » ; nous l'opposerons ici à l’optimisme béat, qui se contente de voir, par tournure d'esprit ou par système, la vie en rose, comme si l'ignorance ou la sous-estimation des difficultés était un gage sûr de succès.

Optimisme actif, cela signifie que si nous savons voir clair, si nous savons être actifs et assez Intelligents pour adapter sans cesse cette activité aux nécessités changeantes de la vie ; si nous sommes toujours plus nombreux à travailler coopérativement, nous devons faire au cours de l'année qui vient des progrès accrus. Or, ces éléments : activité, adaptation au réel, recherche permanente et création, nombre toujours croissant de travailleurs, sont les gages de nos richesses, raisons sûres de notre optimisme.

 

C’est toujours avec quelque appréhension qu’on aborde une nouvelle année de travail, que ce soit en classe ou à l’Ecole Moderne. Mais cette appréhension est bien vite dépassée par les perspectives enthousiasmantes qui sont les nôtres, par cette sorte de fièvre qui nous prend au moment de nous engager dans des œuvres nouvelles, que nous espérons plier à notre pédagogie.

Pour ce qui nous concerne, cette appréhension est d’autant plus surmontée que nous venons de vivre, à Vence, comme chaque année, une semaine de travail qui nous est à tous nécessité. Pendant six jours, cinquante éducateurs, parmi lesquels des inspecteurs, des professeurs, des parents d’élèves ont confronté leurs expériences, et envisagé, coopérativement, les modalités de travail pour l’année qui commence. Nous savons mieux maintenant où nous voulons aller, ce que nous devons faire, sur quels collaborateurs nous pouvons compter. Le présent numéro s’appliquera d’ailleurs à vous en informer.

Au même moment se tenaient à travers la France cinq stages Ecole Moderne, animés par nos meilleurs camarades, et d’où sortiront quelques centaines de jeunes convaincus et décidés. Nous donnerons dans le prochain numéro le compte-rendu de ces stages.

Pendant le môme temps, et selon nos souhaits, de nombreux éducateurs de notre mouvement s’en allaient dans les divers pays du monde, non seulement s’enquérir et s’informer, mais informer autour d’eux aussi des possibilités d’instauration et de développement de notre pédagogie. Des camarades sont donc allés en Italie, en Yougoslavie, en Israël, en Espagne, en Allemagne, en Pologne, en Autriche, en U.R.S.S.. Nous publierons des comptes rendus. De meilleures collaborations entre écoles, un échange plus régulier entre les maîtres seront évidemment la conséquence normale de ces contacts.

M. de Saint-Aubert, Vice-Président de l’O.C.C.E. ; M. Denise. Secrétaire et M. Méric, délégués par l’O.C.C.E. ont participé à nos journées de travail et plus particulièrement au colloque international de Techniques de Vie donc nous aurons l’occasion de vous parler.

L’activité de nos adhérents et de nos organismes a été trop diverse pour que nous puissions vous en donner un compte-rendu dans ce numéro. Nous exposerons l’essentiel, axé sur la formule de L'Educateur qui est notre organe de travail.

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Une observation primordiale d’abord :

— Pour des raisons qu’il nous serait indispensable de détecter, une minorité seulement des camarades qui achètent imprimerie ou limographe s'abonnent à notre revue. Nous prenons donc acte de cette réalité : L'Educateur est bien la revue de travail des bons ouvriers de la C.E.L. Nous renonçons désormais à faire du b.a. ba pour chercher, expérimenter, aller de l’avant. Cela ne veut point dire que nous négligerons les jeunes. Nous tâcherons de les engager par une autre voie. Après de longues discussions et quelques essais menés ces dernières années, nous avons décidé la création des Groupes régionaux suivants : Est, Nord-Est, Paris, Normandie, Centre, Sud-Ouest, Sud-Est. (D’autres groupes seront certainement constitués sous peu). Pour chacun de ces groupes nous avons décidé la création d’un Bulletin régional qui sortira à raison de deux numéros dans chacun des deux premiers trimestres, et qui toucheront plus particulièrement les jeunes. Ils seront comme le premier étage sur lequel se bâtira L'Educateur.

Il nous est apparu que les rubriques de cette année devaient être consacrées à la pratique de celles de nos techniques pour lesquelles nous n’avons pas encore acquis une suffisante maîtrise (le travail nous paraît passablement avancé pour le français et l’histoire) : les plans de travail, les brevets, les sciences et le calcul par la méthode naturelle, dont nous avons longuement discuté au cours de nos journées et pour lesquels nous sommes en mesure d’apporter des éléments nouveaux et constructifs ; les conférences, la géographie, le magnétophone et les disques, les fichiers, l'Art enfantin.

L'étude de nos principales rubriques sera axée sur nos plans de travail, dont nous allons tâcher de rendre la pratique accessible à la masse des éducateurs. Mais qui dit plan de travail dit possibilités de travail vivant des enfants. Il ne peut s'agir en effet d’inscrire sur notre plan de travail des leçons à étudier ou des devoirs à faire, selon les manuels. Il nous faut, coopérativement préparer les travaux vivants à faire en histoire, géographie, science, travaux manuels, conférences. La besogne est amorcée pour certaines disciplines, notamment pour l’histoire (travaux de Deléam), pour les conférences (B.T.). Mais malgré un nombre déjà important de suppléments B.T. de découpages, il nous reste beaucoup à faire en géographie, en science et en calcul. Nous nous y appliquerons plus spécialement.

Nous forons en cela du travail vraiment pratique pour lequel nous mobiliserons un maximum de camarades.

Ce sera là le travail de base. Mais nous continuerons naturellement nos recherches pédagogiques pour les écoles maternelles, le dessin, les C.C., etc...

Notre revue, comme l'ensemble de nos entreprises d’ailleurs, est d’une conception et d’une formule peu commune en ce domaine. La plupart des revues existantes se plaignent du manque constant de copie, à moins que, à coups de rétribution, elles obtiennent des collaborations qui sont toujours œuvre personnelle de spécialistes.

Nous avons, nous, toujours trop de copie ; et nos collaborateurs ne sont jamais rétribués. Il faut croire que d’autres raisons amplement bénéfiques, les incitent ainsi à se dévouer pour une œuvre qui est tout à la fois individuelle et collective. C’est cette qualité de travail collectif qui est particulièrement efficiente. Et cette collaboration se pratique à tous les échelons et pour toutes les rubriques : dans les groupes, dans les commissions, au cours des stages et des réunions de groupes et dans les congrès. Elle est à la base de notre grande entreprise B.T. pour laquelle nous avons mobilisé à ce jour, pour 469 numéros, quelques trois ou quatre mille collaborateurs bénévoles.

Je ne sais pas la place que, en définitive, prendra un jour notre mouvement dans le complexe de la pédagogie française et Internationale. Il restera, du moins, comme un exemple peut-être unique de la coopération active et désintéressée des meilleurs enseignants français pour une reconsidération et une modernisation de nos outils de travail et de nos techniques.

C’est cet exemple qu'il faut faire connaître. Il est la meilleure preuve que notre pédagogie est bonne et qu’elle répond à un besoin urgent. Il est la preuve aussi que le personnel enseignant français porte en lui suffisamment encore de dévouement et de foi pour donner un sens et un avenir à l’Ecole de la démocratie.

Et en fin de compte, les outils et les techniques réalisés, qui marquent un progrès irréversible, la masse croissante des travailleurs dévoués, c’est cela, quoi qu’il arrive, qui est notre grande promesse d’avenir.

Il est regrettable certes que tant de dévouement, tant de bonnes volontés, tant d'idéal et tant de foi, ne rendent parfois qu'à 5 ou 10 %, à cause des obstacles inhumains et obscurantistes qui s'opposent directement ou indirectement à notre pédagogie. Il en est ainsi de l'arbre qui porte une infinité de graines dont quelques- unes seulement pourront fructifier. Mais c'est par elles du moins que se continue la vie.

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C'est cotte vie encore que nous voudrions retrouver par les travaux de notre Groupe de recherches pour la revue Techniques de Vie.

Nous regrettons certes de ne pouvoir vous en donner l’essentiel dans cette revue comme le souhaiteraient un certain nombre de nos lecteurs. Mais les études qu'exigent ces recherches supposent des articles longs et fouillés dont s'accommoderait difficilement la formule de notre revue. Ou bien alors, il faudrait en doubler le prix d'abonnement, ce qui pourrait être catastrophique.

Nous nous permettons de rappeler à nos adhérents que réfléchir aux incidences de nos pratiques est une des conditions indispensables à notre culture pédagogique, et que, dépassant les techniques ils doivent s’efforcer d’atteindre à l'esprit sans lequel l'Ecole Moderne serait dépouillée de son contenu et de son sens pour rester ou redevenir une scolastique morte, même si elle se prétend nouvelle.

Abonnez-vous à la revue Techniques de Vie Faites-la connaître autour de vous. Participez à nos recherches et à nos enquêtes. Nous donnerons le plus souvent possible pour nos abonnés un aperçu de nos travaux. 

Et nous faisons le même appel particulier pour la belle revue Art Enfantin à laquelle vous ne pouvez pas rester insensibles. Si nous pouvons continuer la parution de Techniques de Vie même avec un nombre réduit d‘abonnés, il n’en est pas de même pour Art Enfantin. Le tirage en couleurs sur papier de luxe suppose au moins dix mille abonnés. Il vous faut mener campagne et nous faire parvenir un maximum d'abonnements

Nous n'ajouterons qu’un mot pour terminer à propos de notre belle publication Bibliothèque de Travail qui est notre grande réussite pédagogique et coopérative. Que dire en effet de cette publication après la liste des trente derniers numéros sinon que nous nous efforcerons cette année de faire aussi bien, mieux si possible, que l'année écoulée. Les projets ont été longuement examinés, critiqués, corrigés à Vence après l’avoir été dans les groupes et les commissions. La recherche de l’illustration, souvent longue et difficile, bénéficie de tous nos soins mais retarde parfois la parution de certains numéros pourtant intéressants.

Avec Monsieur le Maire nous abordons une série d’instruction civique particulièrement d’actualité que nous tâcherons de continuer avec le Percepteur, la Coopérative, la Sécurité sociale, les impôts, les Banques, les Chèques postaux

Mais d'ores et déjà, notre collection de 469 titres constitue la plus importante et la plus complète des encyclopédies scolaires. Nous en redirons encore les vertus pédagogiques en cours d’année, notamment pour la préparation des Conférences d’enfants dont nous allons populariser l’usage.

Nos B.T. sont unanimement appréciées. Il nous manque certes les millions qui les imposeraient au grand public. Et c’est pourquoi nous demanderons sans cesse à nos adhérents de mener campagne pour collecter les milliers d’abonnements qui consacreront notre succès et pour accélérer la vente des numéros précédemment parus et qui intéressent tous les maîtres

Vos outils et vos techniques de travail seront ce que vous les ferez, ce que nous les ferons Au travail tous, coopérativement, pour une bonne année !

 

La notion de tâtonnement expérimental en calcul et en sciences

 

Pour une pédagogie de subtilité

Car nous nous reverrons

L'Education du Travail est parue

Art enfantin

La vie de nos classes par les cahiers de roulement

Le plan de travail - géographie

 

Fiche-guide histoire

 

Vie de l'ICEM

 

Vie de l'ICEM - suite

 

Nos outils et nos techniques

 

Fichier scolaire coopératif - la Gaule

 

Plan de travail