Revue Créations en ligne "Vers des pratiques singulières" n°217 - avril 2014 - SOMMAIRE

Février 2014

 

CréAtions "Vers des pratiques singulières"

Revue en ligne annoncée dans le Nouvel Educateur N°217

Publication :  avril 2014

 

Ont participé à l'élaboration du dossier « Vers des pratiques singulières » :  Jacqueline Benais, Simone Cixous, Maud Léchopier, Anne Hadri, Katina Iérémiadis, Christiane Nicolas, Hervé Nunez, Anne Roy, Eliane Trocolo.

Crédits photographiques : Hervé Nunez, Pierrick Descottes.


 

titre de l'article

niveau de classe

thème

techniques utilisées

artiste

Eléments pour développer chez les élèves une pratique artistique personnelle
 collège La classe : un milieu apaisé pourvu de moyens d'expression diversifiés, où la production de l'élève, quelle qu'elle soit, sera accueillie avec bienveillance et appréciée dans la recherche de sa plus grande force. dessin, terre, photo, peinture, installation in-situ  
Démarche
- de l'enseignant -
 collège Chaque élève est à l'origine de sa production. dessin

 

Atelier
"Traitement d'images
et transformations"
élémentaire : cycles 2 et 3 Explorer un nouveau support en arts visuels et faire ressentir aux enfants les possibilités de manipulation des images offertes par les nouvelles technologies.  image

 

Noir et blanc élémentaire : cycles 2 et 3 Réinvestir en classe une situation de créations collectives vécues en stage. peinture  

 

 

Eléments pour développer chez les élèves une pratique artistique personnelle

 

Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°217 - Publication : avril 2014

Classes Freinet du CLEF - Collège Lycée Expérimental Freinet - classes traditionnelles, Collège Jean-Jaurès, La Ciotat (Bouches du Rhône) - Enseignant : Hervé Nuňez

 

     

Eléments pour développer chez les élèves

une pratique artistique personnelle

 

    

« Exprimer sa pensée par le moyen de signes, de dessins et d’images est aussi naturel à l’homme que le langage verbal (on le voit bien chez les enfants), et ne nécessite pas les dons spéciaux que les peintres professionnels disent. On ne naît pas peintre comme on naît ventriloque. Cette manie peut venir à chacun et dons et vocations ne sont que racontars (teintés d’imposture). »
Tout homme peut peindre comme tout homme peut parler. »
Jean Dubuffet dans L’étoile à tout front

Processus :

 - « La peinture est un art et l'art dans son ensemble n'est pas une vaine création d'objets qui se perdent dans le vide, mais une puissance qui a un but et doit servir à l'évolution et à l'affinement de l'âme humaine. » Kandinsky

Ainsi, le pédagogue ne peut pas se contenter des « méthodes actives », il ne peut pas cantonner l'activité artistique au « développement de la créativité » ou à l'imitation des artistes. A chaque occasion, l'enfant doit faire un travail sur lui-même, sur ses moyens techniques et intellectuels, sur son rapport au monde proche ou lointain pour passer de l'expression à la création. cf édito CréAtions n°102 de mai-juin 2002.

 « L'imagination du bon artiste ou penseur produit constamment du bon, du médiocre et du mauvais, mais son jugement extrêmement aiguisé, exercé, rejette, choisit, combine. …/… Tous les grands hommes sont de grands travailleurs, infatigables non seulement à inventer, mais encore à rejeter, passer au crible, modifier, arranger. » Nietzsche dans Humain trop humain.

Pour qu'il agisse sans retenue, avec confiance, l'enfant doit trouver dans la classe un milieu apaisé pourvu de moyens d'expression diversifiés, classe où sa production, quelle qu'elle soit, sera accueillie avec bienveillance et appréciée dans la recherche de sa plus grande force et non pas par rapport à des jugements de valeur. Pour cela, il nous faudra considérer que l'œuvre est dans « le mouvement » et non dans la « belle peinture ». cf édito CréAtions n°74 de nov-déc. 1996.


« L’expression des représentations psychiques ne doit pas être une fin en soi. Il n’y a pas de modification  « spontanée », de passage direct à la connaissance scientifique. Une démarche est nécessaire, avec la participation des autres enfants, expérimentation, recherches documentaires et part du maître.
C’est un point fondamental (et pas seulement en sciences). Les collègues qui se contentent de l’émergence de l’expression libre ne font pas de la pédagogie Freinet.
Il faut organiser la contestation des représentations :
- par la confrontation avec des représentations contradictoires exprimées par les autres enfants,
- par la confrontation avec la réalité, par l’expérimentation s’il s’agit de sciences,
- par la confrontation avec des informations apportées par la documentation,
- par la confrontation avec ce que le maître peut apporter pour aider.../... »
Pierre Guérin, Editions ICEM n°46.

 

  L'école doit finalement être le passage, après avoir affirmé l'expression, à la création : capacité à « transformer », à « isoler », à « associer », opérations d'ordre supérieur à infliger aux formes quelles qu'elles soient, car le rôle du poète est de « brouiller les catégories habituelles, de les disloquer, et par ce moyen restituer à la vision et à l’esprit leur ingénuité, leur fraîcheur ». Dubuffet rapporte ces paroles de Georges Braque dans « L’homme du commun à l’ouvrage ».

Procédures :

Ainsi, dans la classe, en les menant conjointement, je décide de favoriser :

 1/ les parcours individualisés (exemples de Dan, Mathéo, Lucie M. et Alysson).

  2/ les trajectoires coopératives où l'on voit « l'être bondir partout »* : rebondissements autour de « ceci n'est pas », autour des empreintes.

  3/ les dispositifs pour que les élèves augmentent leur espace de création (exemples de Chloé, Lola et Agathe).

 
* extrait d'un texte manifeste de Dubuffet « tu récuseras ce que tu avais pris pour la réalité...Vois maintenant l'être bondir partout.»
 


témoignages

 "Vers des pratiques singulières" 

 début de l'article  

les parcours individualisés

les trajectoires coopératives

les dispositifs

Expression libre assumée

  

 

Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°217 - Publication : avril 2014

Classes Freinet du CLEF - Collège Lycée Expérimental Freinet - Classes traditionnelles, Collège Jean-Jaurès, La Ciotat (Bouches du Rhône) - Enseignant : Hervé Nuňez

 

Expression libre assumée

CLEF :
- une heure de cours par semaine dans une salle spécialisée
- une demi-heure d'arts plastiques en TI (travail individualisé) par quinzaine
- la possibilité de s'inscrire à un atelier de trois heures dans la semaine (salle spécialisée) ;
à partir de février prochain un atelier permanent : les élèves s'y inscriront sur un projet à long terme (plus de deux heures jusqu'à l'infini) qu'ils pourront suivre cinq heures par semaine à la place du TI.

Classes traditionnelles :
Une séance de 55 minutes par semaine.

Objectifs
- responsabiliser, impliquer, rendre autonome l’élève dans son apprentissage et sa progression : le rendre auteur de sa production.
- développer sa curiosité pour la création artistique, son ouverture d’esprit, son esprit d’initiative.
- favoriser les démarches suivies, les productions à épisodes, plutôt que la fragmentation des investissements.

Idées maîtresses - Chaque élève est à l'origine de sa production.
Bien poser le contrat de travail : l’élève doit bien comprendre ce qui est attendu, ce n’est pas « ce que je veux, quand je veux, si je veux » ; si l’idée de départ est la sienne, il doit faire l’effort de progresser et de grandir à travers sa production. D'où l'idée de faire avant, pendant ou après la production une fiche-projet dans laquelle apparaîtront un titre, des objectifs, une procédure, un schéma explicatif (le plus simple possible).
L'objectif supérieur est de dégager des problématiques plastiques ou artistiques :
- l’élève construit son projet et sa réflexion dans un aller-retour expérience-accompagnement de l’enseignant, conseils et échanges avec les autres élèves.
- il n’y a donc plus d’incitation, si ce n’est pour les élèves « en panne ». L'élève puise ses idées dans ses propres productions - rechercher un fil directeur, parodier -, dans les productions affichées, dans la documentation non classée présente dans la classe, auprès des autres ou du professeur.
- Les notions du programme sont abordées sur les quatre années, au rythme des élèves : l’élève en sixième abordera peut-être d’abord l’image et s’appropriera les questions autour de l’objet plus tard.

       

Mickael en 6e, est un élève qui a un style bien affirmé : ses représentations sont proches des tatoos, des stickers. Elles ont peu à peu évolué à partir du stéréotype "manga" jusqu'à des mises en scène familières. Je lui propose d'augmenter le format de ses scènes pour que ses portraits acquièrent une dimension plus impressionnante comme l'ont fait Roy Lichtenstein avec les images des "illustrés" ou Jagna Ciuchta avec les décalcomanies, tous les deux ayant pour objectif de donner un autre impact visuel à ces images.

                                      

 Fonctionnement - 3 séances de pratique suivie d'une séance de « mise en commun ».


Projet personnel de l’élève : exploration, recherches, approfondissements, dialogue avec l’enseignant ressource.
Lorsque l'élève estime que sa production est aboutie, il rédige un cartel et la production est systématiquement affichée en classe, cela veut dire qu'elle est terminée.


« Mise en commun » : il s'agit de verbaliser autour des productions.
Un élève se propose pour assurer le secrétariat, les autres ne sortent pas leurs affaires, tournent leurs chaises pour mieux se voir les uns les autres. Elle se fait en trois temps :

- entretien : les élèves parlent de leurs visites de musées, de faits, d'images qui les ont étonnés dans la rue, à la télé, dans leurs lectures... et qui relèvent selon eux du champ des arts plastiques.

- critique constructive : des élèves demandent de l'aide ou des pistes pour continuer leur projet, ils nous le montrent mais ce ne sont pas eux qui parlent : les autres, sans connaître le projet de départ, donnent des idées, leur avis sur l'approfondissement de la production, l'élève en fait ce qu'il veut. Ce temps est important pour l'élève, qui voit comment son travail est perçu par les autres, qui, eux, de leur côté avivent leur créativité et leur sens critique.

- présentations : un ou deux élèves présentent leur travail « déjà affiché » accompagné de la recherche associée. Les autres écoutent, regardent. A la fin, ils posent des questions sans pour cela proposer des changements car le projet est terminé.
Un compte-rendu de la séance est donné la fois d'après aux élèves, complété éventuellement de connaissances complémentaires par le professeur.
Émergence d’un vocabulaire spécifique, « les mots de la classe », notés à part sur le cahier et susceptible d'être réutilisés.

 

  • Entrée « dans le monde »
    La production de l’élève peut ensuite être exposée dans le monde : dans le collège mais aussi hors les murs de la classe, dans le journal, lors d'expositions - deux dans l'année dans une vraie salle d'exposition dans la ville -, etc. Les travaux qui ont été pressentis par la classe sont réexaminés et un choix argumenté est fait en fonction du média.


Outils pour la mise en œuvre

Un cahier (vers le carnet de bord) intégrant :
- la fiche pour chaque projet (fiche définie plus haut) accompagnée des traces éventuelles, essais, tâtonnements ;
- la recherche associée à chaque production : « recherche culturelle » avant, après ou pendant la production : cette recherche a pour raison d'ancrer la production dans le champ des arts plastiques. Elle commence obligatoirement par une recherche sur « Google image » en tapant deux mots clés dont l'un sera « artiste ». L'image choisie doit être celle de l’œuvre d'un artiste, pour cela, j'ai défini la notion suffisante d'artiste en disant que c'était quelqu'un dont plus de trois sites parlent, autres que Facebook ou des blogs perso ;
- les comptes-rendus des mises en commun ;
- la liste des mots de la classe.

Une organisation de la salle permettant l'échange, le déplacement facile des élèves, le choix de l'espace de travail (dont un jardin et la cour attenants).


   

Andrea a créé un univers onirique basé sur la translation de notre monde dans un autre monde peuplé non plus d'êtres humains mais de vers. C'est un monde fantastique comme celui des schtroumpfs qui vient de l'enfance. Andrea multiplie les dessins très détaillés, dans de petits formats. Ses images sont narratives, on ne les lit pas d'un coup, il faut parcourir les détails les uns après les autres, en lisant les bulles qui les accompagnent. Je ne dis rien à Andrea, sa production se régénère d'une image à une autre.


Gestion de classe pendant les séances de pratique

Dans la classe, les élèves disposent :
- d'un panel très étendu de matériel, du fusain au monde virtuel informatique (via argile, béton cellulaire, bricolage, couture, marqueterie, etc.) ;
- d’une bibliothèque de choses ;
- d’une banque d'images : livres d'art non classés ;
- d’une documentation : internet et CDI ;
- d’ordinateurs avec zones partagées, élèves et professeur ;
- d’une imprimante N & B
Le professeur peut à tout moment sortir des fiches ressources : fiches incitatrices pour un apport technique, pour développer une compétence nécessaire à la progression du projet, pour expliquer un matériel.

Une fiche de « demande de matériel » est placée au tableau. Les élèves s’inscrivent :
- pour l'accès au matériel : une partie est disponible directement, une autre est donnée par le professeur ;
- pour l'accès à 3 ordinateurs (+1) ;
- pour parler au professeur.
Le professeur rencontre d’abord les élèves avec lesquels il désire parler puis ceux qui ont demandé à le voir. Un élève ne doit pas être « bloqué » dans l'attente de parler au professeur ou dans l'attente d'un matériel, cela voudrait dire qu'il y a dysfonctionnement dans la gestion de son temps.

   

  



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Atelier "Traitement d'images et transformations"

  

 

Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°217 - Publication : avril 2014

Ecole Léon Grimault, Rennes (Ille-et-Vilaine) - Enseignant : Pierrick Descottes - Intervenant : Arnaud Pérennès, auteur multimédia

 

Atelier « Traitement d'images et transformations »


Deux fois par semaine, sur une heure en début d'après-midi, ma classe de cycle 3 se retrouve avec la classe mitoyenne de cycle 2 pour des ateliers de créations artistiques en commun. On y travaille en arts visuels aussi bien qu'en créations musicales, théâtrales ou dansées.
Pendant quelques temps, à l'école, nous avons bénéficié dans la présence d'Arnaud Pérennès, un auteur multimédia, pour initier un atelier de création avec le support informatique.
Nous voyons au moins deux intérêts à cet atelier : explorer un nouveau support en arts visuels et faire ressentir aux enfants les possibilités de manipulation des images offertes par les nouvelles technologies.
Intitulé « Traitement d'images et transformations », il permet d'initier les enfants à la publication assistée par ordinateur. Les enfants entrent ainsi dans le monde du traitement numérique par le biais du montage image et texte, de l'assemblage, du collage ou du détournement.

Les prises de vue, les photos, les dessins que les enfants réalisent quotidiennement en classe ou à l'extérieur, sont agencées, assemblées pour créer et dire autre chose, parce que parfois, une image à côté d'une autre semble dire plus.

Les seules consignes :
- Mélanger deux photos ou une photo et un dessin.
- Utiliser comme source la production de la classe.
- Ne pas utiliser les outils prédéfinis par le logiciel.

L'adulte est à l'écoute des enfants, de leurs questionnements, de leur « aller vers ». Il intervient simplement en tant que soutien technique et force de proposition. Son rôle est d'ouvrir des espaces de réflexion tout en ouvrant des portes sur des possibles en matière de technique.
En s'appropriant en tant qu'auteur-producteur ces outils, ces "machines de visions" pour reprendre le titre d'un livre de Paul Virillo, les enfants seront plus à même d'affronter et de mettre en doute l'image dans le monde contemporain.
En dehors de l'apprentissage purement technique ces ateliers permettent d'aiguiser le regard critique des enfants sur l'univers des médias, du spectacle et de la consommation.
Le logiciel utilisé s'appelle Gimp. Il peut s'apparenter au logiciel connu d'Adobe photoshop. Son avantage est qu'il est libre et gratuit.

Arnaud n'est plus dans l'école désormais. Il a initié un certain nombre d'enfants à cette technique qui peuvent maintenant en transmettre les rudiments à leurs pairs, dans le cadre des ateliers de création.

Pierrick Descottes et Arnaud Pérennès – décembre 2012


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Noir et blanc

  

 

Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°217 - Publication : avril 2014

Classes de cycles 2 et 3, Ecole Léon Grimault, Rennes (Ille-et-Vilaine) - Enseignants : Pierrick Descottes, Maryline Pertué

 

Noir et blanc

 

Lors des vacances d’hiver 2012, le GD35 a organisé un stage « Créations » animé par Katina Iérémiadis et Jacqueline Benais du secteur Créations de l’ICEM. Trois jours réjouissants d’échanges et de pratiques diverses pour une dizaine de personnes du groupe.
Parmi les divers ateliers proposés, nous nous sommes retrouvés en situation de créations collectives autour de grandes feuilles. Chacun(e) devait investir comme il l’entendait une partie de la feuille collective avec des matériaux divers à sa disposition (peinture, encre, craies, matériaux de récupération…), en laissant une petite marge blanche de quelques centimètres avec ses voisins. A l’issue de cette première étape, il était proposé de créer des liens avec les productions de ses partenaires en investissant ces marges.
Une autre option possible était de travailler avec deux couleurs sur un support papier kraft.

A la rentrée de septembre 2012, nous décidons de reprendre cette idée avec nos deux classes de cycles 2 et 3 qui partagent chaque semaine des temps d’ateliers de créations diverse. Notre but est de relancer la dynamique de création tout en construisant l’esprit de coopération au sein de nos groupes.

Entre quatre et six enfants se retrouvent autour de chaque feuille pour réaliser une œuvre collective. Les résultats sont plutôt contrastés.

Deux groupes de travail sont mis en place. Nous nous sommes répartis le suivi de chaque groupe : un groupe sur les bases de travail mentionnées ci-dessus tandis que l’autre travaille uniquement sur papier kraft avec le noir et blanc.

En reprenant les consignes entendues au stage, il s’avère que certains enfants ont du mal à partager leur création en ce début d’année, à la mettre en relation avec celle des autres, même en faisant se déplacer les enfants autour de la feuille en cours de création. Du coup, pour les œuvres en couleur, on aboutit à une adjonction d’espaces très disparates, sans véritable communication entre eux et sans unité émergente. Le but ne semble pas atteint. Bien plus, pour quelques enfants, les plus egocentrés sans doute, le partage pictural s’avère explicitement douloureux. Avec le recul, je pense que c’est surtout dû à la nature de la consigne. Il aurait sans doute fallu que celle-ci soit plus souple.

Cette observation se trouve confortée par la qualité des réalisations en noir et blanc sur papier kraft. La consigne de départ est ici des plus ouvertes :

Vous allez réaliser une œuvre collective. Vous pouvez vous déplacer. Vous allez d’abord tracer une grande forme.
Ce n’est pas un enfant qui la tracera. La grande forme doit être réalisée par vous tous :
Quand un tracera une ligne, un autre la continuera en essayer de trouver une autre façon de faire glisser son pinceau. . Essayez de trouver des façons originales de tracer vos lignes, vos traits. Pensez à changer la taille des pinceaux. A l’intérieur de la forme, vous procéderez de la même façon.

Les plus jeunes s'entrainent d’abord au tableau. Les enfants s'impliquent bien dans cette démarche. Et c’est bien à partir du travail de l’enfant qui précède que l’œuvre se construit progressivement.
Pour ce travail coopératif, pinceaux, rouleaux, brosses à dents, pochoirs, morceaux d’éponges sont mis à disposition de chaque groupe de 4 à 6 enfants.
Pour certains groupes, le motif de l’œuvre est concerté en amont, pour d’autres il émerge au fil du travail.
Deux séances s’imposent sur le même objet, la deuxième étant souvent l’occasion de compléter les marges.

 

Nous choisissons de n’exposer que les œuvres noir et blanc sur papier kraft.

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  peinture, noir et blanc