CréAtions "Vers des pratiques singulières" Revue en ligne annoncée dans le Nouvel Educateur N°217 Publication : avril 2014 |
Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières" Classes Freinet du CLEF - Collège Lycée Expérimental Freinet - classes traditionnelles, Collège Jean-Jaurès, La Ciotat (Bouches du Rhône) - Enseignant : Hervé Nuňez |
Eléments pour développer chez les élèves une pratique artistique personnelle
« Exprimer sa pensée par le moyen de signes, de dessins et d’images est aussi naturel à l’homme que le langage verbal (on le voit bien chez les enfants), et ne nécessite pas les dons spéciaux que les peintres professionnels disent. On ne naît pas peintre comme on naît ventriloque. Cette manie peut venir à chacun et dons et vocations ne sont que racontars (teintés d’imposture). » Processus : - « La peinture est un art et l'art dans son ensemble n'est pas une vaine création d'objets qui se perdent dans le vide, mais une puissance qui a un but et doit servir à l'évolution et à l'affinement de l'âme humaine. » Kandinsky Ainsi, le pédagogue ne peut pas se contenter des « méthodes actives », il ne peut pas cantonner l'activité artistique au « développement de la créativité » ou à l'imitation des artistes. A chaque occasion, l'enfant doit faire un travail sur lui-même, sur ses moyens techniques et intellectuels, sur son rapport au monde proche ou lointain pour passer de l'expression à la création. cf édito CréAtions n°102 de mai-juin 2002. « L'imagination du bon artiste ou penseur produit constamment du bon, du médiocre et du mauvais, mais son jugement extrêmement aiguisé, exercé, rejette, choisit, combine. …/… Tous les grands hommes sont de grands travailleurs, infatigables non seulement à inventer, mais encore à rejeter, passer au crible, modifier, arranger. » Nietzsche dans Humain trop humain. Pour qu'il agisse sans retenue, avec confiance, l'enfant doit trouver dans la classe un milieu apaisé pourvu de moyens d'expression diversifiés, classe où sa production, quelle qu'elle soit, sera accueillie avec bienveillance et appréciée dans la recherche de sa plus grande force et non pas par rapport à des jugements de valeur. Pour cela, il nous faudra considérer que l'œuvre est dans « le mouvement » et non dans la « belle peinture ». cf édito CréAtions n°74 de nov-déc. 1996.
L'école doit finalement être le passage, après avoir affirmé l'expression, à la création : capacité à « transformer », à « isoler », à « associer », opérations d'ordre supérieur à infliger aux formes quelles qu'elles soient, car le rôle du poète est de « brouiller les catégories habituelles, de les disloquer, et par ce moyen restituer à la vision et à l’esprit leur ingénuité, leur fraîcheur ». Dubuffet rapporte ces paroles de Georges Braque dans « L’homme du commun à l’ouvrage ».
|
Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières" Classes Freinet du CLEF - Collège Lycée Expérimental Freinet - Classes traditionnelles, Collège Jean-Jaurès, La Ciotat (Bouches du Rhône) - Enseignant : Hervé Nuňez |
Expression libre assumée CLEF : Classes traditionnelles : Objectifs Idées maîtresses - Chaque élève est à l'origine de sa production.
Fonctionnement - 3 séances de pratique suivie d'une séance de « mise en commun ».
- entretien : les élèves parlent de leurs visites de musées, de faits, d'images qui les ont étonnés dans la rue, à la télé, dans leurs lectures... et qui relèvent selon eux du champ des arts plastiques. - critique constructive : des élèves demandent de l'aide ou des pistes pour continuer leur projet, ils nous le montrent mais ce ne sont pas eux qui parlent : les autres, sans connaître le projet de départ, donnent des idées, leur avis sur l'approfondissement de la production, l'élève en fait ce qu'il veut. Ce temps est important pour l'élève, qui voit comment son travail est perçu par les autres, qui, eux, de leur côté avivent leur créativité et leur sens critique. - présentations : un ou deux élèves présentent leur travail « déjà affiché » accompagné de la recherche associée. Les autres écoutent, regardent. A la fin, ils posent des questions sans pour cela proposer des changements car le projet est terminé.
Un cahier (vers le carnet de bord) intégrant : Une organisation de la salle permettant l'échange, le déplacement facile des élèves, le choix de l'espace de travail (dont un jardin et la cour attenants).
Dans la classe, les élèves disposent : Une fiche de « demande de matériel » est placée au tableau. Les élèves s’inscrivent :
|
Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières" Ecole Léon Grimault, Rennes (Ille-et-Vilaine) - Enseignant : Pierrick Descottes - Intervenant : Arnaud Pérennès, auteur multimédia |
Atelier « Traitement d'images et transformations »
Arnaud n'est plus dans l'école désormais. Il a initié un certain nombre d'enfants à cette technique qui peuvent maintenant en transmettre les rudiments à leurs pairs, dans le cadre des ateliers de création. Pierrick Descottes et Arnaud Pérennès – décembre 2012
images |
Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières" Classes de cycles 2 et 3, Ecole Léon Grimault, Rennes (Ille-et-Vilaine) - Enseignants : Pierrick Descottes, Maryline Pertué |
Noir et blanc
Lors des vacances d’hiver 2012, le GD35 a organisé un stage « Créations » animé par Katina Iérémiadis et Jacqueline Benais du secteur Créations de l’ICEM. Trois jours réjouissants d’échanges et de pratiques diverses pour une dizaine de personnes du groupe. A la rentrée de septembre 2012, nous décidons de reprendre cette idée avec nos deux classes de cycles 2 et 3 qui partagent chaque semaine des temps d’ateliers de créations diverse. Notre but est de relancer la dynamique de création tout en construisant l’esprit de coopération au sein de nos groupes.
En reprenant les consignes entendues au stage, il s’avère que certains enfants ont du mal à partager leur création en ce début d’année, à la mettre en relation avec celle des autres, même en faisant se déplacer les enfants autour de la feuille en cours de création. Du coup, pour les œuvres en couleur, on aboutit à une adjonction d’espaces très disparates, sans véritable communication entre eux et sans unité émergente. Le but ne semble pas atteint. Bien plus, pour quelques enfants, les plus egocentrés sans doute, le partage pictural s’avère explicitement douloureux. Avec le recul, je pense que c’est surtout dû à la nature de la consigne. Il aurait sans doute fallu que celle-ci soit plus souple. Cette observation se trouve confortée par la qualité des réalisations en noir et blanc sur papier kraft. La consigne de départ est ici des plus ouvertes :
Les plus jeunes s'entrainent d’abord au tableau. Les enfants s'impliquent bien dans cette démarche. Et c’est bien à partir du travail de l’enfant qui précède que l’œuvre se construit progressivement.
Nous choisissons de n’exposer que les œuvres noir et blanc sur papier kraft.
peinture, noir et blanc |