Revue Créations en ligne "Créer, c'est résister!" n° 223 - juin 2015 -SOMMAIRE

Juin 2015

 


 

CréAtions "Créer, c'est résister"

Revue en ligne annoncée dans le Nouvel Educateur N°223

Publication :  juin  2015

 

Ont participé à l'élaboration du dossier « Créer, c'est résister » :  Isabelle Beaulier, Jacqueline Benais, Simone Cixous, Ophélie Gautier, Maud Léchopier,  Katina Iérémiadis, Agnès Joyeux, Christiane Nicolas, Hervé Nunez, Anne Roy, Eliane Trocolo.

Crédits photographiques : Isabelle Beaulier, Laurent Rondeau, Annick Sterkendries, Association Mme Rutabaga 

 « Créer, c'est résister »

  titre de l'article niveau de classe thème techniques utilisées artiste
  Résister,
se construire par la culture
   édito    
  Des oiseaux et des hommes
élémentaire : CE1

Répondre à la sollicitation d'une artiste et s'engager dans un projet participatif.

recherches, dessin,
expression corporelle

Annick Sterkendries
D'un champ migratoire à l'autre artiste "Mon dernier projet « Posture Imposture » traite des analogies entre la migration des hommes et celles des oiseaux ainsi que de l'ambiguïté de l'homme envers le vivant, qu'il soit homme ou animal."   Annick Sterkendries
  Une exposition hors norme
 ateliers de rue Une exposition réalisée par des enfants à tous les stades de sa production présentée dans une galerie de centre-ville. dessin, argile,
montage d'une exposition
 
Les cultures,
des outils de
résistance

 
secteur maternelle
Texte écrit à la suite des échanges sur la liste internet.    

 

 

     

 

Résister, se construire par la culture


Revue en ligne CréAtions n° 223 "Créer, c'est résister"
annoncée dans le Nouvel Educateur N°223 - Publication : juin 2015

Édito - Secteur Arts et Créations

 


Résister, se construire par la culture


« La culture n'est pas à distribuer, il faut la vivre ensemble pour la créer ». Peuple et culture 1945.

Multiplier, associer, développer ces « révolutions minuscules » que sont les classes ateliers où l'on peut « créer à la manière de soi-même... avec les autres », s'ouvrir à la différence, enrichir son imaginaire personnel, prendre des initiatives, construire ensemble cette culture commune, vivante, par la recherche tâtonnée, en coopération, en partage, de la saveur des savoirs.

C'est elle qui permet la découverte active et sensible des milieux proches (familial, lieux culturels, initiatives de quartiers, etc.) et lointains (correspondances, voyages-échanges).

C’est elle également qui, dans la durée, pour avoir prise sur le monde, permet la création d'évènements artistiques, de coopératives, de blogs, de journaux, de circuits d'échanges et d'entraide.

Sont alors réunies les conditions pour faire vivre une culture d'émancipation pour chacun, adultes et enfants, ensemble.

« Créer, c'est résister » concluait Stéphane Hessel dans son essai Indignez-vous ! C'est ce que nous souhaitons montrer à travers les deux témoignages qui suivent. Vous découvrirez à Grenoble l'organisation par un groupe d'enfants et quelques éducateurs d'une exposition de leurs propres œuvres dans une galerie qui rompt avec les caractéristiques de la culture dominante. En Vendée, à travers la connaissance des oiseaux et la réalisation de masques aveugles, des enfants s'interrogent sur les migrations humaines.

 

Témoignages sommaire "Créer, c'est résister"    

 

 

Des oiseaux et des hommes


Revue en ligne CréAtions n° 223 "Créer, c'est résister"
annoncée dans le Nouvel Educateur N°223 - Publication : juin 2015

Classe de CE1, Ecole élémentaire Marcel Pagnol, La Roche-sur-Yon (Vendée) - Enseignantes : Isabelle Beaulier et Virginie Stéphan - Intervenants : Annick Sterkendries et Laurent Rondeau.

 


Des oiseaux et des hommes 

un projet artistique participatif avec Annick Sterkendries 

 

Genèse du projet

Au cours d’une réunion du Groupe Départemental Freinet, Joël Blanchard, président de l'A.D.P.E.P* de Vendée, nous informe de la mise en place de projets artistiques pour les classes, au centre du Porteau de Talmont-Saint-Hilaire.

Annick Sterkendries, avec laquelle j’ai déjà travaillé il y a dix ans sur un projet enthousiasmant et un peu délirant autour de l’orthographe imaginaire, envisage d’y mener une résidence de création et invite des classes à s’immerger dans son projet « Posture-imposture » autour des migrations.
Cette année 2014, j’ai une classe de CE1 que je partage à mi-temps avec ma collègue Virginie Stéphan. La perspective de l'engager sur une résidence d’artiste nous offre la possibilité de créer une dynamique de classe autour d’un projet commun, ouvre une rupture propice à une disponibilité nouvelle pour entrer dans la démarche artistique d’un créateur.
Mes objectifs pédagogiques sont de dresser des passerelles entre l’art et la nature en liant la découverte du patrimoine environnemental à la sensibilisation au vivant et à la nécessité de respecter et protéger les espèces. Mon souhait est de donner les moyens aux enfants d’affiner leurs capacités créatrices et sensorielles, de développer leurs connaissances sur les oiseaux migrateurs de Vendée et d’ailleurs, de les réinvestir par la suite et de réfléchir, dans le sens du projet d’Annick, aux migrations humaines.
Sur le plan éducatif, il me semble aussi enrichissant de découvrir un autre environnement, d’autres lieux, d’autres adultes référents. Partir en classe découverte, c’est aussi développer son autonomie, favoriser sa socialisation, aller à la rencontre des autres.
Entre temps, Annick apprend que la DRAC** ne peut subventionner son projet pour cette année, la résidence de création est reportée à l’an prochain. Elle nous propose de travailler tout de même sur l’un des aspects de son projet autour des migrations : la réalisation de masques-cagoules et la prise de photos in-situ avec pose des enfants en lien avec les éléments naturels. Nous acceptons sa proposition, y voyant de toute façon matière à de multiples actions et réflexions.

 * PEP: Association Départementale des Pupilles de l'Enseignement Public

** DRAC: Direction Régionale des Affaires Culturelles

témoignages sommaire "Créer, c'est résister"   début de l'article
préparation
première journée
deuxième journée
troisième journée et après
D'un champ migratoire
à l'autre
par
Annick Sterkendries

recherches, dessin, expression corporelle

 

D'un champ migratoire à l'autre


Revue en ligne CréAtions n° 223 "Créer, c'est résister"
annoncée dans le Nouvel Educateur N°223 - Publication : juin 2015

Annick Sterkendries, artiste - Projet artistique réalisé en collaboration avec les enfants de la classe de CE1 de l'école Marcel Pagnol de La Roche-sur-Yon (Vendée).

 

 

D'un champ migratoire à l'autre


Née à Bruxelles, je vis en France depuis 1990. Artiste depuis plus de vingt ans, je m’inspire de lieux, d’évènements, de rencontres et de faits de société afin de réaliser, tour à tour ou simultanément, des actions, performances, photographies, installations et/ou reportages vidéo.
Sans être moralisatrice, je constate, évoque, donne à voir…
Mon dernier projet « Posture Imposture » traite des analogies entre la migration des hommes et celles des oiseaux ainsi que de l'ambiguïté de l'homme envers le vivant, qu'il soit homme ou animal.

Préambule :
Isabelle Beaulier et ses élèves se sont déplacés durant deux jours et deux nuits sur le site du Porteau, endroit notoire de passage migratoire d'oiseaux, afin de travailler avec moi autour du projet « Posture Imposture » adapté pour l'occasion à mes jeunes collaborateurs sous le titre « D'une migration à l'autre ».

©Annick Sterkendries

De la fin de l'été jusqu'en novembre, la côte vendéenne s'enrichit de passages migratoires d'oiseaux. Chaque année des centaines de bénévoles comptent, recensent, observent ces oiseaux qui entament un long voyage. Ils quittent la France afin de rejoindre une région plus chaude où trouver de la nourriture sera pour eux plus facile. Le vol sera épuisant mais aucune frontière ni aucun barbelé ne les arrêtera.

En parallèle existe un autre passage migratoire, celui de milliers de clandestins Tunisiens, Libyens, Marocains, Erythréens, Syriens…. Ils essayent de passer les frontières au prix de leur vie. Ils croient rejoindre des pays aux conditions de vie meilleures.

 

Après avoir longuement débattu sur ce phénomène de migration, les enfants ont dessiné et peint sur de la toile de bâche les huit espèces emblématiques du site : le Chardonneret élégant, la Linotte mélodieuse, le Bruant des roseaux, le Pipit farlouse, la Bergeronnette printanière, l’Hirondelle rustique, l’Alouette des champs et le Pinson des arbres. C'est à partir de ces bâches peintes que j'ai confectionné neuf têtes d'oiseaux.

Par la suite, chaque enfant a choisi un endroit du site du Porteau afin que je le photographie prenant la posture (pose)
.


©Annick Sterkendries

Ce projet ne faisait que commencer, les élèves d'Isabelle ont donné le coup d'envoi.

©Annick Sterkendries

Cet été j'ai continué mon travail en Sicile : Lampedusa, Catane, Agrigente, etc.

Aujourd'hui, le projet photographique touche à sa fin. Je me rends compte, qu'entre le papier et la réalité, il y a un gouffre difficile à franchir. Troublée, souvent il me fut impossible de sortir mon appareil photo. J'avoue m'être demandée si ma place était bien là, si l'imposture ce n'était pas moi ?

Mais non, je ne regrette rien. Je suis contente d'avoir passé du temps avec les réfugiés. J'ai plein de choses à partager.

Néanmoins, il me reste aussi pas mal de souvenirs  difficiles sur l'estomac. Je travaille donc en ce moment sur une nouvelle installation "Indigeste".


©Annick Sterkendries

©Annick Sterkendries


Sur mon site internet http://www.annicksterkendries.fr, il y a des informations sur le projet en cours.


Annick Sterkendries, novembre 2015

témoignages sommaire "Créer, c'est résister"   Des oiseaux et des hommes


 

Une exposition hors norme


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annoncée dans le Nouvel Educateur N°223 - Publication en juin 2015

Ateliers de rue, Association Mme Ruetabaga, Grenoble (Isère)- Stéphane Billot, permanent

 

      

 Une exposition hors norme,

reflet d'une expérience partagée

 

L'exposition « arts collectifs » restitue des moments de partage et de création lors d’ateliers de rue à la Villeneuve, mais aussi dans l'un des bidonvilles de l'agglomération grenobloise.

Elle se tient dans une galerie située au centre-ville de Grenoble dont la vétusté peut surprendre mais qui est assumée par les gérantes.


Autonomie et singularité

 

Cette exposition est réalisée par des enfants à tous les stades de sa production. Ils ne sont pas seulement les auteurs des pièces montrées, ils participent aussi à leur sélection et leur accrochage. La division du travail entre artiste, curateur et régisseur est annulée.


Les codes de monstration inhérents au white cube1 sont remis en cause, renouvelés par la perception des enfants. Dans un accrochage classique, par exemple, le centre de l’œuvre doit se situer à 170 cm du sol et s'adresse de fait à un public adulte. Ici, des peintures sont à hauteur d'enfant, des photos à hauteur de géant, des peintures de format vertical utilisées comme cadre pour une photographie, etc.


Autre originalité : les six enfants présents recouvrent la totalité des murs de l'espace de dessins colorés, réalisés à la craie de sol, transformant toute la surface en espace pictural.
Des photographies d'archives , représentant majoritairement des créations dans leur contexte de production (sculptures que les enfants ont réalisées devant leurs immeubles, etc.) sont également affichées.


Il faut souligner l'autonomie quasi absolue des participants dans le montage de l'exposition, les trois permanents de l'association présents ne sont là que pour apporter une assistance technique. Il y a une grande coopération-entraide entre les enfants pour choisir et accrocher les créations, ce qui rend la présence des adultes presque facultative. D'ailleurs, pendant le vernissage, les enfants vont chercher les passants dans la rue pour les amener dans la galerie puis leur expliquer les objectifs de l'exposition et le sens de l'action de l’association.


Cette exposition est avant tout le reflet d'une expérience partagée.

1 - espace d'exposition conventionnel, blanc et épuré  -  pour en savoir plus

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Les cultures, des outils de résistance ?


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annoncée dans le Nouvel Educateur N°223 - Publication : juin 2015

Agnès Joyeux du secteur Maternelle de l’ICEM-pédagogie Freinet, texte écrit à la suite des échanges sur la liste internet.

 


« Les cultures, des outils de résistance ? »

 

Un congrès qui pose question

Le thème du Congrès « Résister, se construire par la Culture » questionne car on n'a pas toujours l'impression de contribuer à la construction de l'identité de chacun par la culture pour la simple raison qu'on y recourt quotidiennement dans un grand nombre d'activités, un peu comme M. Jourdain faisait de la prose... Alors quelle est cette culture ou quelles sont ces cultures dans les classes des écoles maternelles ? En quoi sont-elles des outils de résistance et de résistance à quoi ? C’est en outre un sujet d’une actualité brûlante et tragique.
Construire une culture de classe, c'est
- accepter et discuter de ce qui est apporté par chacun,
- inciter les enfants à produire pour qu'ils se sentent auteurs eux-mêmes,
- discuter autour de leurs réalisations afin de se forger un avis.


Des pratiques d’expression

Dans nos classes, cela commence par accepter et discuter de ce qui est apporté en classe et de faire produire les enfants pour qu’ils se sentent auteurs eux-mêmes, discuter sur les productions et se construire un avis. Construire la culture de classe que l’on peut mettre en rapport ou non avec la culture plus large, c'est développer la curiosité, s'interroger sur le monde qui nous entoure… pour relativiser la culture de la restauration rapide ou de certaines chaines de télévision… Il nous semble que la pédagogie Freinet est un outil formidable pour lutter contre ce phénomène puisque l'éducation populaire a pour but de permettre à tous d'être acceptés et d'accéder à la connaissance. Ce n'est pas forcément la culture avec un grand C (sur laquelle on peut aussi avoir un avis critique) mais pourquoi pas si l'occasion s'y prête...

La culture de chacun se construit petit à petit en faisant du lien entre des vécus qui nous ont apporté des émotions. Plus ces liens sont denses, nombreux et variés et plus la culture est large et ouverte. Quelques exemples tout simples :
- Nous avons à cette époque de l’année deux chorales d’école, l’une pour les trois classes des enfants les plus jeunes et l’autre pour les deux classes de grands. C’est un moment un peu exceptionnel dans l’emploi du temps et c’est un moment de plaisir que nous terminons par de l’écoute (un morceau très court de deux ou trois minutes, pas plus) ; en septembre-octobre, nous avons écouté du jazz, en novembre-décembre le carnaval des animaux (et dans ma classe nous utilisons aussi certains extraits pour l’expression corporelle), puis des musiques du monde, etc.
- Nous avons la chance d’habiter le quartier où le sculpteur Dani Karavan a créé une œuvre longue de plusieurs kilomètres : l’Axe Majeur. C’est tellement dans le quotidien des enfants qu’il faut leur apprendre à prendre du recul pour le voir comme un monument de leur ville.
Nous faisons aussi des sorties de proximité pour voir une exposition sur le chocolat à la crèche familiale du quartier ou bien l’exposition d’un illustrateur à la bibliothèque d’où nous revenons avec des livres, des photos, des petits objets de mémoire. Celles-ci nous ont donné envie de faire des choses : peindre avec du chocolat, ça sent bon dans toute la classe et on découvre avec surprise la carte blanche de Jmagazine sur le chocolat, découper du papier noir à coller sur des fonds blancs pour les exposer dans le couloir,… pour ne rein dire de l’atelier de peinture libre au chevalet et la présentation des productions qui en sortent.
A partir de ces toutes petites expériences, les enfants construisent des tas de « c’est comme... », « on dirait... ». Ils le font d’ailleurs tellement que parfois, ils le font à mauvais escient et nous collectionnons aussi les « Faut pas confondre » !

La culture, avant d’être dans les musées, les théâtres, les opéras, elle est dans les ateliers des artistes. Comme le dit l’Odidoc n°5 (éditions Odilon), il y a vingt-cinq artistes dans la classe ! Là où il y a le plus de plaisir et d’émotions, c’est de découvrir un artiste dans un lieu de création.
La culture est dans les concerts organisés, mais elle est aussi dans une improvisation entre copains (et nombreux sont ceux qui gardent un souvenir fort du concert improvisé de l’exposition du congrès de Rennes en 2000).


Des cultures plurielles

La culture est aussi dans la rue, non seulement parce que certains artistes s’y font connaitre, mais parce que c’est là que des ateliers d’expression peuvent avoir lieu et permettre aux habitants, jeunes et moins jeunes de prendre possession de leur quartier et le faire évoluer.
Si nous ne sommes pas tous des artistes, nous avons tous un potentiel créateur et c’est dommage de le laisser dormir, c’est coupable de le brider comme le fait parfois, souvent, le système scolaire ; alors, redonnons de l’oxygène dans et hors l’école.
En maternelle, le petit enfant se construit dans sa culture, en devient acteur et part à la découverte de celles des autres… et les reconnait et est reconnu ! Et là, s'envolent ou peuvent s'envoler toutes les discriminations qui sont le lit de tant d'idéologies ségrégationnistes ! Oui ! le lien est très important et la culture est bien au-delà des lieux où elle s’exprime ! Elle est omniprésente, essentiellement humaine. Tout humain est baigné de culture, quelle qu'elle soit !
En réponse à ce sujet de philo : « Deux personnes de culture différentes peuvent-elles se comprendre ? » étant tous « culturés », il nous appartient de nous cultiver, lire, voyager, rencontrer, etc., c’est-à-dire nous ouvrir à d’autres cultures, faire l’expérience d’autres cultures, aller à la rencontre des autres, les comprendre, vivre avec eux !


Prendre du recul

« Résister par la culture », c'est développer l'esprit critique qui se construit par la culture, la connaissance, afin de pouvoir avoir une prise sur le monde ou au moins se forger son propre avis sur des questions essentielles.
Faut-il accepter toutes les décisions? Le légal est-il le légitime ? Comment lutter contre des actions dangereuses pour nous ou pour les générations suivantes si on ne connait pas la biodiversité, l'impact écologique, l'adaptation des cultures au terrain et au climat...?
Des gens créent leur propre coopérative, des circuits parallèles se créent de plus en plus ; comment est-ce possible sinon par la culture des gens qui leur permette de telles initiatives ?
Résister tout d'abord à des obéissances que l’on nous impose, souvent pour rien, résister à l'envahissement de la publicité (et très jeune cela s'apprend), aux clichés, aux idées reçues, résister aussi à sa condition, présente ou future annoncée, combattre les déterminismes.
L'esprit critique ne se construit pas sans une certaine culture - et ce mot peut avoir des résonances différentes, quelles soient scientifique, artistique, littéraire, musicale, etc. - et nos jeunes élèves en ont de plus en plus besoin ....
Dans une de ses « conférences gesticulées », Franck Lepage retrace l'histoire de l'éducation populaire et son lien avec la culture, qui ne se réduit sûrement pas aux questions artistiques, mais qui est en lien avec toute une dimension politique. Pour lui, la culture, c'est le langage, le métier, la lutte syndicale, etc. Il donne même cette définition :
« ensemble des stratégies qu'un individu mobilise pour résister dans la domination. »

 

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