Lecture nouvelle

Septembre 1970

Le moment semble maintenant venu d'aborder le problème de la lecture des symboles pour une meilleure connaissance de l'enfant.
Deux raizons (1) semblent justifier cette nouvelle interrogation:
- Dans notre société, l'angoisse des adultes a augmenté dans des proportions considérables. Et, de ce fait, les parents chargent davantage leurs
enfants alors que l'angoisse habituelle, propre à l'enfance, suffizait déjà amplement
- sans parler de l'angoisse supplémentaire apportée par la télé.
Et cela dans un monde où les recours- barrières traditionnels ne peuvent guère plus jouer. Aussi, les difficultés psychologiques apparaissent-elles plus
fréquemment dans les classes. Et même dans les classes d'enfants dits normaux.
- En face de cette situation nouvelle, il y a un fait que nous pouvons maintenant prendre en considération. En effet, très nombreux sont maintenant
les camarades qui pratiquent l'expression libre libre. Et, à cauze de cela, nous avons maintenant à notre dispozition une masse assez considérable
d'expériences et de documents. Le moment paraît donc venu de tirer un parti pratique de cette documentation.
Certes, il a toujours paru vain, à cauze de la polysémie des mots, de créer un dictionnaire de symboles. Mais ce n'est peut-être vrai qu'au niveau adulte.
Car les malices des enfants sont beaucoup plus couzues de fil blanc.
Et ils sont beaucoup plus lizibles.
Là où un symbole adulte peut être interprété de cent façons différentes, un symbole enfantin ne pourra l'être que de trois ou quatre façons seulement.
Cela tient au fait que l'enfant a vécu plus linéairement et qu'il n'en est encore qu'au début de son tâtonnement de symbolization.
Réciproquement, une même situation
- par exemple: sentiment de faiblesse
- jalouzie du petit frère -
ne connaîtra que trois ou quatre transcriptions symboliques. D'autant plus qu'avec la télé, les enfants ont maintenant une « culture commune.
Nous lançons donc l'idée d'un recensement des symboles et des situations possibles afin que nous soyons mieux aidés dans notre tâche d'éducateurs.

(1) Poursuivant sa critique du racisme orthographique (voir Educateur n° 10 juillet 70), P. Le Bohec introduit volontairement dans ses textes des modifications progressives de l'écriture des mots.

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