L'Educateur n°1 - année 1946-1947

Octobre 1946

Les Dits de Mathieu - 1. Donnons du Tirage

Octobre 1946

Mathieu m’attendait à la gare. Son gazo était là, éteint.

— Ça va vite gazer !

Il prend un morceau de journal, l’allume avec son briquet, l’approche du trou minuscule.

— Ce doit être difficile à allumer ce truc-là !

Tout est question de tirage. Si celui-ci est puissant, la moindre petite flamme suffit. Et peu importe le matériau.

Comme dans une cheminée. Le meilleur papier, le bois gras même s’étouffent si le tirage n’amène pas sur eux le courant vivifiant.

Demandez à une vieille ménagère. Elle vous dira :

— Si votre fourneau ne tire pas, inutile d’insister. Vous vous enfumerez, vous vous essoufflerez et vous ne parviendrez pas à faire bouillir votre marmite... Ramonez la cheminée, dégagez la grille, ouvrez les tirants, et vous verrez...

Ainsi pour vos enfants.

Peu importe l’éminence des matériaux que vous placez au seuil de leur entendement, votre savante ingéniosité à disposer brindilles et charbons, votre obstination à secouer l'apathie d’une âme inerte, votre essoufflement à essayer de faire progresser cette flamme qui s’obstine à s’étouffer.

Donnez du tirage ! Découvrez et utilisez l’appel souverain des besoins vitaux, individuels et sociaux...

Alors, il vous suffira de présenter une toute petite flamme que la vie nourrira et amplifiera jusqu’à embraser l’individu tout entier. Et cette flamme dévorera tous les matériaux qui se présenteront, quels que soient leur contexture ou l’ordre de leur apparition.

Donnons du tirage !
 

 

L'ÉCOLE MODERNE ne se construit pas avec du Verbiage

Octobre 1946

C'est une idée sur laquelle nous aurons à revenir bien souvent pour qu’elle imprègne progressivement et victorieusement toute l’évolution pédagogique française.

La tradition scolastique est basée sur « l’éloquence ». A tous les degrés de l’Université « la salive » est maîtresse. Et c’est, reconnaissons-le, un outil vraiment polytechnique puisque, par lui, l'Ecole prétend résoudre souverainement tous les problèmes pédagogiques dans les diverses disciplines.

Ce n'est pas du jour au lendemain que nous détrônerons une telle souveraineté, qui coûte fort peu à l'Etat d’ailleurs — surtout en cette période de dévaluation de la salive de professeur — et qui est soutenue dans sa majesté par tout l’appareil d'éditions, d’examens et de sanctions qui est comme l'aboutissement aujourd'hui désuet de plusieurs siècles de pratique universitaire.

Le récent Congrès Européen d’Education nouvelle nous a montré quel chemin nous avions encore à parcourir dans notre lutte contre le verbiage, même dans les milieux d'avant-garde pédagogique. Quand après plusieurs jours de discussions théoriques, R. Dottrens est venu dire aux congressistes :

—Vos exposés verbaux, c'est bien... Dans ce domaine, on peut aller aussi vite et aussi loin qu'on le désire. Mais dans la pratique de nos classes, nous ne pouvons pas nous payer ce luxe. 11 nous faut aller sagement, progressivement. en remplaçant les vieilles techniques avant de les jeter par-dessus bord, en créant les outils du travail nouveau si nous ne voulons pas risquer les aventures..,

L'assistance a réagi, parfois même sans aménité... Venir parler de mesure et de prudence à des éducateurs qui n’ont justement pas attendu les outils ou les techniques pour réaliser hors des sentiers de la scolastique. L'Education nouvelle, de par sa tradition, n’est-elle pas synonyme d'allant, d’audace, et parfois d’aventure !

J'ai pourtant repris moi-même l'idée de Dottrens pour essayer de montrer la nécessité primordiale, actuellement, de mettre pratiquement au point les outils et les techniques de l’École moderne. Je crains fort que ma démonstration n'ait pas convaincu les éducateurs qui n'ont pas encore franchi le stade de l'éducation nouvelle intellectualiste.

M. Gal ne me disait-il pas le lendemain :

— Pourtant, reconnaissez qu’une part importante de ce qu’a réalisé à ce jour l’Éducation nouvelle a été produit avec rien, par la seule ingéniosité de quelques éducateurs d’élite et qu’il n’y a pas lieu de minimiser l’importance ni la portée de leur exemple.

Nous sommes, en effet, là au cœur du problème et du malentendu.

Il est exact qu’il a existé de tous temps, et qu'il existe encore, des individus exceptionnels, riches des dons innés qui font les vrais éducateurs, et qui sont capables, sans matériel, sans techniques, dans un milieu et dans des classes inadaptées au travail nouveau, de s'élever très haut dans l'art de l'éducation nouvelle : par un don total et généreux de soi, par leur vertu de rayonnement, par leur parole et leur regard, ou leur sourire, par leur habileté technique...

Nous ne voulons point méconnaitre la portée de l’enseignement de ces âmes d'élite et nous ne saurions nier qu'elles constituent en quelque sorte les flambeaux dont s'enorgueillit, à bon droit, l'éducation nouvelle internationale

Seulement, voilà : il n’y a pas de commune mesure entre ces âmes exceptionnelles et la masse des éducateurs non spécialement doués. Ils emploient des outils idéaux que nous ne posséderons jamais. Alors, nous restons un peu, comme dans les foires, admiratifs mais ébahis devant le marchand qui jongle avec son outil dont il tire merveille. Ou bien l'outil est trop cher et nous ne l’achetons pas, et nous nous en retournons, découragés seulement de la pauvreté de nos moyens. Ou bien nous faisons des sacrifices pour l’acquérir et, ô désillusion, il n’est plus entre nos mains qu’une froide mécanique dont nous sommes impuissants à retrouver l’âme enthousiaste.

Le raisonnement de M. Gal n’est pas faux mais nous disons humblement :

— Nous manquons d’éloquence pour faire rendre à notre salive une infime partie des vertus qu’on lui attribue. Notre voix est ordinaire ; nos yeux manquent de chaleur. Nous ne savons peut-être pas assez aimer, pas assez nous donner, Dans la pratique de la vie nous ne sommes pas des saints et nous faisons ce que nous pouvons. On nous a mal préparés, manuellement et techniquement, et nous ne sommes qu'exceptionnellement habiles de nos mains. Heureux ceux qui savent inventer, dessiner, chanter, mimer.,. Ils ne sont hélas ! qu'une petite minorité.

Voilà posé, dans sa réalité, le véritable problème de la modernisation de notre École Française. Ce n'est pas par le verbiage, ni par l’exemple éminent, mais inimitable, ni par les conseils et les recommandations spectaculaires qu'on le résoudra. Il nous faut forger les outils, les techniques qui mettront la masse des éducateurs à même de s'élancer avec méthode, sécurité et profit dans la voie dont l’éminence ne fait plus de doute. Ils y réussiront à leur tour, car il est une qualité que nous avons en commun avec les éducateurs d'élite qu’on nous donne en exemple : c’est notre foi exaltante en les vertus de l'éducation et notre désir commun de tout faire pour une meilleure formation, plus efficiente et plus humaine, de l’enfance populaire.

Mais il ne suffit pas de montrer au loin l'Étoile vers laquelle nous voudrions bien marcher. Nous nous fatiguons à la regarder si nous n’avons pas l’impression au moins que notre marche nous en rapproche. Et nous baissons à nouveau la tête, vaincus.

Oui, nous montrerons l’Étoile, mais nous préparerons soigneusement aussi les chemins qui y mènent pour diminuer les tâtonnements et les erreurs, afin que, après de dures journées, de dures années d'efforts on s’en sente mieux éclairé, mieux illuminé, et disposé alors à aller toujours plus avant.

Le mouvement d'Éducation Nouvelle a essayé d'être l'Étoile. Nous, nous sommes les humbles ouvriers qui, dans la pénombre du matin, tracent les sentiers qui mènent vers cette étoile et qui lèvent de temps en temps la tête pour s’assurer que la clarté est toujours là et que le jour va luire.

Dans cette marelle, notre bon sens nous dicte le raisonnement suivant, qui peut heurter votre conception scolastique traditionnaliste, mais qu’il vous sera bien difficile d'attaquer :

— C'est en forgeant qu’on devient forgeron,

— C'est en parlant qu'on apprend à parler.

— C’est en marchant qu’on apprend à marcher,

— C'est en allant à bicyclette qu’on apprend à garder l'équilibre.

— C'est en conduisant longtemps une auto qu’on apprend à conduire.

— C'est en chantant ou en jouant de la musique qu'on devient musicien.

— C'est en écrivant qu’on apprend à écrire.

— C'est en lisant, qu'on apprend à lire.

— C’est, en comptant qu’on apprend à compter.

— C'est en expérimentant qu’on devient homme de sciences.

— C'est en pratiquant la vie sociale, la coopération et la fraternité qu’on devient homme social.

Aucune discipline de vie n'échappe à cette loi souveraine. Exception faite pour les disciplines spécifiquement scolastiques, dont le but n’est point de former pour la vie mais de meubler l’esprit pour la parade désuète de la sulfure bourgeoise à son déclin.

L’enfant tient dans ses mains la bicyclette convoitée. Le vieux pédagogue — qui ne sait d’ailleurs pas monter à bicyclette, — viendra expliquer la conception et la construction de la bicyclette, son mode de propulsion, les rapports de l'équilibre avec le centre de gravité et la force centrifuge. Après quoi l'enfant ne saura ni mieux ni davantage monter à bicyclette. Autrement dit, le savoir, du moins ainsi verbalement administré, ne sera qu'une acquisition de luxe, inutile, donc nuisible.

L’enfant s’en rend bien compte. Il laisse là le pédagogue verbeux, monte sur son vélo et s’élance... Après plusieurs essais infructueux, mais jamais décourageants, par la pratique, et par la pratique seulement, l’enfant aura appris à marcher à bicyclette. Il étudiera plus tard, si ça lui chante, Ses théories explicatives et justificatives.

Nous dépouillons donc le vieux pédagogue. Nous comprenons enfin que, pour se former vraiment, l'enfant doit d'abord, avant toute explication théorique, marcher, parler, dessiner, chanter, lire, écrire, compter, expérimenter, comparer, travailler de ses mains et de son esprit, être intégré dans des organismes sociaux normaux, juger sur le vif des événements historiques ou géographiques.

Le problème pédagogique était hier : comment expliquer telle notion, comment faire comprendre tel raisonnement ; comment procéder pour que l’élève se souvienne de tous les éléments d'instruction que nous avons charge de lui enseigner.

Il devient :

— Comment organiser matériellement et techniquement notre classe : comment orienter la pratique du travail scolaire pour que l'enfant puisse marcher, parler, chanter, dessiner, écrire, lire, compter, expérimenter, vivre en société.

Reconnaissons, à l’avantage des techniques traditionnelles, que le matériel de travail en était réduit à sa plus simple expression : la parole — éloquente et chaude si possible — de l'éducateur (la salive !) ; l’écriture (quand l’enfant sait écrire il est sauvé, dit l'instituteur !); la mémoire grâce à laquelle l'élève répète la leçon du maître ou celle du manuel scolaire ; une table, de quoi écrire,

5 à 8 livres à lire dans l'année. C'est tout.

Pour nous, il faudra :

— Une classe suffisamment grande, où nous puissions travailler, marcher, parler, compter, écrire, imprimer, — avec, si possible, un minimum de dépendances (ateliers, jardins, élevage, etc.)

— Des tables de travail, plates de préférence, des établis, des laboratoires, les tables-pupitres ne nous conviennent plus. Nous aurons à les transformer progressivement ou à les éliminer.

— Les outils de travail correspondant aux diverses techniques envisagées, les unes essentielles — de base — les autres accessoires

Il ne nous viendra pas à l’idée d'enseigner aux enfants à aller à bicyclette sans bicyclette, ou d'expérimenter sans matériel. C’est là, semble-t-il, l'ABC d’une pédagogie de bon sens.

On voit alors le changement de front à opérer. Nous pouvons dire aujourd'hui aux éducateurs, aux jeunes surtout, avec la certitude de ceux qui ont derrière eux les réalisations probantes et définitives :

Comprenez l'erreur et l'insuffisance des méthodes faussement intellectuelles que l'école vous a enseignées et, avec nous, opérez lentement, progressivement, mais définitivement votre révolution pédagogique. Préparez votre classe, votre matériel, vos livres, vos techniques, pour que vous accédiez enfin à cette Éducation du Travail dont nous montrons pratiquement, l’exaltante vertu. Vous étiez organisés — si l'on peut dire — pour expliquer intellectuellement les fonctions de la bicyclette. Il vous faut maintenant la bicyclette véritable qui permettra seule les conquêtes effectives qui sont à la base de la formation et du progrès.

Ah ! certes, vous aurez à faire.

Vous pourrez d'ailleurs procéder par paliers. Quand le matériel de travail vous fera défaut, vous aurez recours encore, provisoirement, s’il le faut, à la méthode scolastique, qui sauvera du moins la face. Quand on n'a pas de bicyclette, on regarde celle des autres, ou on écoute les exploits des cyclistes, puis... on fait le trajet à pied.

Mais la supériorité de l'Éducation du Travail s’imposera bien vite à vos élèves et à vous-mêmes. Vous accélérerez la modernisation de votre école, et vous nous direz, en fin d’année, nous en sommes persuadés, votre totale satisfaction, malgré les tâtonnements que suppose nécessairement toute transformation, si méthodique soit-elle.

Nous répéterons ici, en les abrégeant, quelques-uns des conseils pratiques que nous dormons d’ordinaire aux éducateurs, et plus spécialement aux jeunes ;

1° Supprime l’estrade. Transforme-la en table d’imprimerie, de documentation ou d'expérimentation.

Dans quelques années, il n’y aura plus d'estrade dans les écoles de France,

2° Pratique le texte libre pour la rédaction manuscrite ou imprimée d'un journal scolaire mensuel. Le journal sera l'outil essentiel de la correspondance interscolaire que nous te recommandons sans réserve.

3° Normalise la classe par l'organisation de la Coopérative Scolaire.

4° Prépare ton Fichier Scolaire Coopératif et ta Bibliothèque de Travail qui rendront provisoirement inutiles les manuels scolaires officiellement condamnés.

5° Progressivement, introduis dans ta classe, et organise techniquement, les possibilités de travail des enfants dans toutes les disciplines (imprimerie, gravure du linoléum, bois, fer, papier, culture, élevage, théâtre, etc.)

Sans désordre, sans anormale brusquerie. Sans froisser les parents, sans risquer des échecs aux examens, sans fatigue anormale pour toi, tu peux l'orienter ainsi, définitivement, vers l’École moderne que nous bâtissons coopérativement.

Tu trouveras dans notre chantier outils, aides, conseils et fraternité

*

* *

Pourtant, tu es inquiet peut-être parce que tu as lu dans certaines revues d'avant-garde que l'éducation nouvelle n'est qu'une façon moderne de trahir les véritables intérêts de l'éducation populaire,

L'attaque vaut un brin d'explication.

Les camarades ont raison de s'élever et de mettre en garde contre un certain esprit pour ainsi dire idéaliste, de l'éducation nouvelle : contre cette tendance à faire croire que, avec la même organisation sociale, dans les mêmes locaux, avec tes mêmes outils de travail et les mêmes ressources, l'EÉcole, animée d'un esprit nouveau, est susceptible d'apporter la solution définitive à toutes les grandes questions qui conditionnent aujourd'hui le devenir de l'enfance populaire ; contre le danger évident qu'il y a aussi à attirer anormalement l’attention des éducateurs et des parents sur la rénovation des méthodes pédagogiques afin d'éviter qu'on s'en prenne aux causes mêmes, sociales, scolaires, pédagogiques de la carence évidente de notre éducation nationale.

Nous luttons nous aussi, et depuis longtemps — depuis toujours — contre cet esprit étroit, trop exclusivement pédagogique de l'Éducation nouvelle. Et c'est d'ailleurs pour éviter tous malentendus dans ce domaine que nous plaçons plus spécialement notre effort sous le signe de la modernisation de notre école populaire.

La rénovation éducative que nous préconisons commence aux soins prénataux et à la toute première enfance dont nous avons dit l’importance primordiale pour la formation de nos enfants ; elle dit la nécessité pour les élèves d’une bonne alimentation, du grand air, de l'exercice, l'urgence qu’il y a à jeter bas les écoles-taudis pour édifier les larges ateliers de travail scolaire dont a besoin l'école de 1946 ; elle suppose l’intégration de notre activité dans le milieu ambiant dont notre classe sera le miroir.

La modernisation de nos pratiques scolaires ne sera que l'aboutissement de toutes ces considérations vitales qui débordent sans cesse le milieu scolaire et font de notre pédagogie une véritable entreprise sociale de modernisation de l’École du Peuple.

C'est par l'amélioration de toutes ces conditions profondes, par une pédagogie qui réponde aux besoins véritables de l’enfance populaire, et non par la vertu de seules méthodes pédagogiques si excellentes soient-elles, que nous ferons vraiment progresser le grave problème de la formation de l’homme de demain.

Pour une telle entreprise, dépouillée de tous formalismes scolastiques et replacée dans ses vrais circuits de culture et d'humanité, nous réaliserons indiscutablement l’unanimité des bonnes volontés. A nous d'expliquer, et surtout de justifier par l’épreuve efficiente le sens véritable et la portée de notre travail commun.

*

* *

A tous les éducateurs enfin, aux jeunes surtout qui nous liront, nous voudrions dire en terminant :

Je viens de dépouiller les nombreux rapports qui nous ont été envoyés par nos adhérents en comptes rendus du travail de l'année écoulée. Si nous pouvions mettre sous vos yeux la conclusion de tous ces rapports, nul d’entre vous n'hésiterait à entreprendre Immédiatement la modernisation de son école.

Il y a. certes tâtonnement, difficultés, manque de matériel, — insuffisance technique — la jeunesse en est toujours là — ; mais quel enthousiasme et quel élan : transformation radicale de l’esprit des enfants, intérêt nouveau peur l’école, sympathie des parents, joie de la correspondance interscolaire, ivresse de création et de travail. C’est comme en montagne : le chemin est caillouteux, le sac est lourd, les souliers mal ferrés ; on sait qu'il faudra marcher longtemps. Mais n’est-ce pas là tout notre destin, pourvu que nous respirions un peu d'air pur, que nous puissions savourer au passage la beauté d’une cascade, la fraîcheur d’un pré-bois, écouter le cri perçant d’une marmotte, goûter à quelques fruits sauvages. Et puis on marche parce qu’on sait, qu’on arrivera au soleil levant, sur un tertre ou on s’assiéra un instant pour mesurer te chemin parcouru, admirer la beauté du cirque et lever les yeux vers les cimes majestueuses qui plongent là-haut dans le bleu immaculé du ciel.

Nous sommes la cordée enthousiasmante, puissante et unie, qui peut voua conduire avec sûreté vers les sommets que nous escaladons depuis plus de vingt ans. Ne craignez ni pour votre inexpérience, ni pour votre faiblesse. Vous serez intégrés à la cordée — cette C.E.L, dont le passé est un drapeau — et, tous ensemble, nous préparerons les chemins de l’avenir.

Allons, camarade qui viens de lire ces pages, tu es de la cordée !

Écris-nous.

C. FREINET.

 

LE CONGRES EUROPEEN D'EDUCATION NOUVELLE

PARIS 29 juillet-13 août 1946

C’est une première rencontre d'après- guerre ; ce ne fut pas un grand Congrès, c’est-à-dire un de ceux qui marqueront dans la vie et l’évolution de la Ligue Internationale pour l'Education Nouvelle.

Quelques tendances très nettes s’y sont pourtant dessinées dont les futurs Congrès auront à tenir compte :

— La période verbale de l'Éducation nouvelle est révolue. Les éducateurs veulent du pratique afin de faire passer dans la réalité quotidienne les rêves des pédagogues d'avant-guerre.

— Ils désirent, en conséquence,, que les Congrès d’Éducation nouvelle ne soient pas seulement des rencontres — cependant précieuses à ce titre — entre pédagogues de tous pays, mais aussi des Congrès de travail pratique et effectif.

— Que l’Éducation Nouvelle ne plane plus par-dessus une tour d'ivoire, mais qu'elle pose hardiment, scientifiquement, les problèmes éducatifs dans toute leur ampleur, sans crainte des incidences sociales sans lesquelles les questions éducatives ne seront jamais solutionnées.

Si la Ligue Internationale pour l’Éducation Nouvelle sait conserver son dynamisme en l'adaptant aux conditions de l'heure, elle peut continuer sa tradition, rendre encore de grands services à la cause de l’Éducation Populaire, et organiser dans les années à venir des Congrès qui restent des lumières et des guides
C. F

 

LE CONGRÈS EUROPÉEN D'EDUCATION NOUVELLE

Octobre 1946

 

L'ART AVEC UN A ou l'initiation artistique

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Le dessin à l'école

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La vie de la C.E.L.

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L'Encyclopédie Scolaire Coopérative

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Notre pédagogie coopérative

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pour démarrer - conseil à un jeune

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Une réalisation facile de travail par équipes: GEOGRAPHIE

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Observations faites sur l'emploi de l'imprimerie dans une classe de C. P. de garçons, Ecole Viviani, à Montluçon

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Ruraux ou citadins "Imprimons" ou De la possibilité d'imprimer dans les écoles de grandes villes (par un ancien rural)

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Nos projets pour 1946-1947

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Questions et réponses

Octobre 1946