L'Educateur n°10 - année 1946-1947

Février 1947

DITS DE MATHIEU - jardiniers et eleveurs

Février 1947

Je regardais mon voisin préparer ses semis.

— La graine est délicate, expliquait-il complaisamment, comme s’il se parlait à lui-même. Il faut une couche chaude et menue, ni trop grasse ni trop pauvre... Et une terre meuble pour que la jeune pousse monte à son aise vers l’air et le soleil.

Un bon départ, c’est énorme dans la culture... Un plant rabougri a de la peine à reprendre force... Regardez ce brin vert et ce pied vigoureux !... Cela vous résiste plus tard aux maladies, aux insectes et à la sécheresse... Et ça produit !...

Mais attention : ce même homme trouvera exagérées les dépenses que vous envisagez pour assurer à ses enfants ces mêmes conditions indispensables de prospérité.

— Ils sont maigriots comme ça étant jeunes, mais ça repart ensuite avec l’âge et ça devient tout de même un homme.

Et je pense à ce paysan que je surpris un matin conduisant son jeune cheval dans la cour d’une ferme proche.

— Qu’y a-t-il donc ? Est-il malade ?

— Non, mais je vais tuer mon cochon. Et à cet âge, vous comprenez, si le poulain entendait les cris de la bête, s’il reniflait l’odeur du sang, ça le marquerait peut-être pour toujours. Il ne pourrait plus entendre crier un cochon sans que le prenne une peur maladive insurmontable... et inguérissable.

Et pendant ce temps, dans la cuisine se faisaient les préparatifs de la tuerie, un enfant plus jeune encore que le poulain ouvrait des yeux épouvantés. Il entendra tout à l’heure les râles de la bête qu’on égorge ; il verra la fermière revenir rouge de sang jusqu’au coude, et balançant son baquet éclaboussé.

Ce spectacle et ces cris s’inscriront à jamais, non seulement dans sa mémoire, mais surtout, hélas ! dans sa complexion et son comportement.

Mais l'enfant n’est pas un poulain, n'est-ce pas ?

Il y aurait un livre à écrire sur l'universalité des lois profondes de la vie, qu’il s’agisse des plantes, des bêtes ou des hommes. Il dirait la similitude des soucis du jardinier et de l’éleveur, et de l’éducateur. Et le bon jardinier qui réussit si bien ses plants ; l’éleveur si compréhensif pour ses bêtes seraient alors les premiers à exiger pour leur propre graine cette attention minutieuse, ce climat, cette chaude douceur, cet air et ce soleil sans lesquels ne se font pas les plants noueux qui montent dru pour fructifier selon leur nature et leur destinée.

 

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