L'Affaire Freinet continue

Décembre 1934

L'Affaire Freinet continue

 
Il faut croire que notre travail pédagogique ‑ puisqu'il constitue, et on le conçoit, l'essentielle préoccupation de ma vie ‑ empêche de dormir certains réactionnaires.
 
Au cours de mon affaire à Saint-Paul, nos ennemis affirmaient hypocritement qu'ils ne demandaient qu'une chose : mon départ de Saint-Paul. J'ai quitté Saint-Paul, je ne bolchevise plus la jeu­nesse puisque je suis en congé. Cela ne suffit pas, et cela montre la vérité de ce que j'affirme d'autre part que l'atta­que contre l'Imprimerie à l'Ecole, là où elle se produit, n'est qu'une manœuvre hypocrite masquant mal des desseins d'une autre ampleur réactionnaire.
 
Avec une impudeur peu commune, s'appuyant sur une documentation erronée, un député qui se disait défenseur des fonctionnaires et des anciens combattants, élu d'ailleurs grâce à ses millions, a sommé le Ministre de supprimer le traitement de congé de Freinet et de sa femme. Bien que je n'assiste jamais, ni comme orateur ni même comme participant à aucune réunion politique, je fais, paraît-il, une propagande communiste effrénée et je menace les gouvernements.
 
Le Ministre a promis de passer outre aux décisions de la Commission de réforme et d'étudier la possibilité de ne pas me renouveler le congé.
 
A l'heure actuelle, aucune décision définitive n'a encore été prise. Mais nous ne doutons pas qu'entre récupérer quelques millions chez le capitaliste Fayssat ou quelques milles francs chez l'éducateur mutilé Freinet, le choix ne soit fait d'avance.
 
Nous avons répondu comme il convient à Fayssat et au Ministre. Nous ne croyons pas nécessaire de reproduire ici ces documents. Nous les tenons à la dis­position des camarades qui désireraient les posséder pour une action à mener.
                                                   C. F.