Tomber dans le panneau

  


Revue en ligne CréAtions n°225 "L'enfant dans la cité"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°225 - Publication : janvier 2016

Véronique Cougoulat-Breitel, artiste. Propos recueillis par Jacqueline Benais

 

 

Tomber dans le panneau

Le salon du livre de jeunesse de Lorient accueille des auteurs, des illustrateurs,
mais aussi des expositions, des ateliers et des spectacles.

Il a pour thème cette année "T’es ville ou t’es pré ?"

L'exposition de Véronique Cougoulat-Breitel, artiste plasticienne : "Tomber dans le panneau" se réfère plus à la ville qu’à la campagne.
Elle explique ses choix.

C'est à la ville que nous croisons le plus de panneaux. Dans mon stock de panneaux, achetés ou donnés par les services techniques, je n'en possède que très peu qui se réfèrent à la campagne. Aussi, j'ai élargi avec des œuvres antérieures sur la signalétique.

Mise en scène de tous petits personnages modelés en pâte polymère


Dans tous les sens
C’est mon mode d’expression depuis ma sortie des Beaux-Arts. Pendant mes études je travaillais déjà sur le quotidien, les photos de famille ont été déterminantes dans la création de ces minuscules personnages qui ont animé les cadres. La taille des photos induit celle des personnages, j’en ai fait aussi quelques-uns très grands. En parallèle, je remplissais des carnets de dessins. Pour mon diplôme, j’ai présenté une table de banquet avec le coin des enfants, celui des discussions politiques, etc.

Maxim'hommes

Tomber dans le panneau


Son parcours

J’ai toujours dessiné, je dessinais même sur mes livres, je faisais des BD, mes parents m’ont inscrite aux cours enfants des Beaux-Arts. C’est là que j’ai été encouragée, pas à l’école où les remarques étaient plutôt désobligeantes. Ensuite j'ai continué dans cette voie. Aux Beaux-Arts, la gravure me tentait beaucoup, mais ce sont le dessin et le volume qui se sont imposés.

Plus tard, après la naissance de mes enfants, je n'ai jamais vraiment cessé de créer, j'ai fait du bénévolat : réalisations de reportages graphiques lors de sorties scolaires par exemple, etc. Mais je n'expose que depuis une dizaine d'années: ma participation à "L’art s’emporte"* m'a donné un nouvel élan.


Le facteur temps

Importance du titre dans la réalisation. L’élément déclencheur

 

C'est l'idée qui domine : mise en scène de la vie quotidienne par des installations. Les titres jouent sur la polysémie de la langue. "Ça déménage", "Maxim'homme", "Le facteur temps", "Espace surveillé ", "Interdit des deux côtés".
C’est le plus souvent l’objet qui est à l’origine du projet mais parfois j’ai l’idée et ne trouve pas l’objet ! Je vide mes tiroirs. Je fréquente très peu les vide-greniers : j’aime le quotidien chez moi et dans la rue.
Je travaille aussi à partir de thèmes, cela stimule l’imagination et permet de se renouveler.

Artistes de référence

Tomi Ungerer, Lorenzo Mattoti, certaines œuvres de Dali, Miro, Keith Haring , Breügel, le street-art et également l'art singulier, Hiroshige et Hokusaï pour leur finesse, les dessins d'Escher pour leurs perspectives délirantes, mais c’est la folie créatrice de Jérôme Bosch qui me touche particulièrement.

 


Point de vue

Le salon : créer des outils de médiation de lecture au sein d'une association, une impulsion à la création

Se mettre au service du livre est toujours stimulant car cela m'amène obligatoirement à faire travailler mon imagination et m’oblige aussi à accepter, partager les idées des autres. Certaines propositions ont besoin de mûrir, je travaille moins dans la précipitation, cela me donne de plus en plus envie de dessiner et de terminer la BD que j’ai commencée il y a quatre ans. Pour une exposition, je me suis contrainte à faire un dessin par jour pour réaliser un "facebook" en trois dimensions. J’ai envie de renouveler de tels projets.

*"L'Art s'Emporte" est une association créée fin 2005 par quelques personnes qui ont su rassembler toute la ville de Lanester autour d'un projet ambitieux "Les Portes du Penher". Inviter toute la ville à un événement artistique, faire participer un large public, jeter un regard neuf sur le quartier : tels étaient les enjeux de l'association.

témoignages    "L'enfant dans la cité"