En Chantier n° 22, Avril 2016

Mars 2016

 

 

En Chantier, Publication du Chantier de Recherche documentaire de l'ICEM Pédagogie Freinet : productions de classes, recherches documentaires, exposés,  témoignages, pratiques...
Pour donner-trouver des idées : pour des élèves acteurs et auteurs de leurs savoirs.

Le bulletin n'est plus périodique, nous ajouterons vos articles dès leur réception.
 

Sommaire : Humour et canular, goûter philosophique, recherche mathématiques en 6°, classe presse en 4°, classe accueil, voyage en écriture

Humour et canular


Toujours surprise par la façon dont est reçu la phrase « on ne se moque pas » dans une classe ; parfois ça passe, parfois ça casse, mais la réception ne se fait pas à la légère.

Les vertus maléfiques du rire moqueur, tout le monde connaît.


Alors quel rire dans la classe ? Quel humour ?

Celui du professeur ?

Un lycéen qui cherchait ses mots pour interpréter le comportement d’un personnage romanesque, se lance finalement : « On dirait, on dirait…excusez moi, mais ce qu’il dit ressemble à une blague de prof.

- Tu veux dire quoi par là ?

- Ce personnage parle, parle, et il se met à rire tout seul de sa propre blague. »

Je ne garde aucun souvenir du texte commenté ; l’analogie, par contre, m’est bien restée en tête, aussi authentique que douloureuse. Le parallèle était très pertinent !

Autre témoignage d’un enfant de 6ème : « La prof est sympa, elle fait des blagues, on ne les comprend pas, mais on aime bien quand elle rit et ça nous fait rire, alors elle croit qu’on rit de sa blague. »


L’humour des élèves alors ?

Combien de fois ai-je demandé de répéter une phrase murmurée, parce que j'étais curieuse après les rires qu’elle avait suscités ? Combien de fois ai-je obtenu - avec soulagement - la réponse : « Non, rien. » ?

Et comme je suis soulagée, je n’insiste jamais.

La blague, trop éphémère, aurait perdu de son effet si on l’avait expliquée ? Euh… peut-être.

La blague trop transgressive a été censurée ? sûrement.

Et la règle s’est peut-être transformée en vernis bienséant : " On ne se moque pas... " ...ouvertement.


Il reste le fou-rire, cette maladie bénigne et contagieuse des fins de trimestre, qui peut contaminer le groupe, élève comme enseignant. A force de rire, on rit éventuellement avec quelqu’un, mais on ne rit plus de grand chose. Peu de point commun entre cette purge et l’humour.


Et pourtant rire ensemble dans la classe, qu'est-ce que c'est bon. C’est rare et ça ne dure jamais. C’est un privilège. Et un risque à prendre.

En novembre 2015 , un courrier du chef d’établissement appelle à participer au choix d’un nouveau nom pour la cité scolaire, en proposant d’emblée des critères. Il nous écrit : « Ce choix sera d’autant plus explicite si la personnalité retenue est reconnue pour son action en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes ou pour des actes de résistance habituellement (et abusivement) attribués aux seuls hommes.[…]

 

Olympes de Gouges, Geneviève de Gaulle-Antonioz, Rosa Parks, Sophie Scholl, Odette Roux, Malala Yousafzaï, Lucie Aubrac…la liste n’est pas exhaustive. »


C’est parti : le thème est proposé aux deux classes de BTS, première et deuxième années.

Un groupe d’étudiants de 1ère année se met d’emblée à débattre sur les raisons qui poussent à changer le nom d’un établissement, et les façons les plus appropriées de défendre la mixité dans un lycée à dominantes industrielle et scientifique : leur débat tourne autour de l’efficacité des symboles. Magnifique et édifiante discussion, mais très sérieuse, sans aucun rapport avec l’humour. On passe.


En deuxième année, les démarches sont différentes.

Des étudiants reconnaissent des noms familiers dans la liste proposée par le chef d’établissement et évoquent leurs souvenirs et les raisons pour lesquelles ils connaissent ces noms. D’autres noms leur sont inconnus : les recherches commencent spontanément sur les téléphones portables.


Ce sera un des ateliers : pour pouvoir choisir un nom, encore faut-il connaître un peu les personnes.

Des étudiants se chargent de réaliser de mini-biographies éclairantes sur le militantisme de ces dames.


D’autres s’intéressent aux points de suspension en fin de liste.

Proposer d’autres noms ? soit.

Ce sera un second atelier. Il faudra justifier les noms proposés par un argumentaire appuyé sur la biographie de la personne.


On se met au travail.

En fin de séance, des éléments biographiques sont collectés et la liste s’est étoffée de nouveaux noms féminins.

Marie Curie, Marina Ginestà, Simone Veil, Marie-Madeleine Fourcade, Hubertine Auclert, Marguerite Yourcenar, Emma Watson.


La plupart des noms sont apparus suite à une recherche par mots clés (femme, féminisme, militantisme….) Les étudiants ont plus rarement puisé dans leur propre mémoire et dans leurs propres références.

Ils ne se sont pas souciés du degré de renommée des personnes ainsi trouvées, puisqu’ils n’avaient pas d’outil pour l’évaluer. Pourtant, il est important de savoir si on donne au lycée le nom d’une personne mondialement célèbre, célèbre seulement en Vendée ou connue de sa seule famille. Cela peut constituer la prochaine étape dans l’approfondissement de la recherche documentaire.

Au début de la seconde séance, avant que les ateliers ne commencent, je projette au tableau l’avancée de leurs recherches et m’arrête sur le nom d’Hubertine Auclert, un nom que je découvrais à l'occasion, tout comme les étudiants.

« Hubertine Auclert, c’est un joli nom, ça sonne bien. Pour un peu, on dirait un personnage de roman, un personnage fictif. »

 

« Oh oui, on pourrait inventer une personne célèbre ! »

« C’est une idée intéressante. Si vous faisiez ça, ce serait un personnage faux, mais un vrai travail : inventer une biographie vraisemblable de femme militante, c’est difficile. »

« On pourra la joindre à la liste et l’envoyer au proviseur ? »

Ce n’est pas exactement l’atelier que j’avais prévu.

L’idée nous a fait beaucoup rire. Un rire jubilatoire. Chose étonnante, le rire a rebondi sans folie, sans dérapage. D’épisode en épisode , il nous a questionnés et remis au travail.

Trois étudiants ont inventé Su-Maï Le.

"Médecin Viet-Cong , elle soigne illégalement, et cela malgré son licenciement de l’hôpital, les Vietnamiens communistes dans des cliniques de fortune. Ses actes furent découverts entraînant sa condamnation à mort. Après la guerre, elle fut graciée par le gouvernement vietnamien avec l'appui des États-Unis pour acte d'humanité et défense de la paix."

Je les interroge sur ce choix du Vietnam. Pour le militantisme dans une époque troublée, et surtout pour une raison technique liée au canular.

Le patronyme « LE » semble extrêmement fréquent au Vietnam, un peu comme Dupont ou Durand ; cet aspect, ajouté à l’éloignement géographique, entravera les éventuelles recherches documentaires.


Ce qui a pris le plus de temps, c’est de rédiger correctement ces quelques lignes. Il a fallu travailler, à l’oreille, le récit sommaire d’un fait vraisemblable.

Qu’est-ce qui nous donne l’impression de la réalité ? est-ce que ce sont davantage les faits, les détails réalistes ou leur énonciation ?


Les ateliers s’achèvent dans les deux classes.

Le résultat du travail est projeté, après lecture des différentes biographies afin que chacun exprime un choix. Les étudiants de 1ère année ne sont pas au courant du canular ; ils choisissent massivement Emma Watson. Dix étudiants n’expriment aucune préférence.


Emma Watson : 11 étudiants

Su-Maï Le : 11 étudiants

Rosa Parks : 3 étudiants

Sophie Scholl : 2 étudiants

Malala Yousafzai : 2 étudiants

Olympe de Gouges : 1 étudiant

Lucie Aubrac : 1 étudiant

Simone Veil : 1 étudiant


Ce résultat, ainsi présenté à la direction, publie discrètement le canular. Notre travail est reçu très positivement, mais le chef d’établissement souhaite que le groupe propose un seul nom : lequel des deux premiers ?

La classe débat pour savoir s’il faut poursuivre le canular.

Problème : certains n'ont pas du tout envie de choisir Emma Watson, qui leur paraît, peut-être pas un canular, mais certainement une imposture. Pourquoi pas un lycée Poudlard pendant qu'on y est ?

Les questions sur l'humour reviennent : est-ce que ce qui nous a fait rire entre nous, fera rire en dehors de la classe ? est-ce que la tromperie reste drôle et non blessante après son dévoilement ?

Les risques de la confusion entre rire moqueur et rire transgressif sont largement interrogés dans le débat.

La classe vote la poursuite du canular, mais il faudra conserver la qualité de notre rire. Nous percevons nettement les risques : le canular nous fait vivre quelque chose de vrai.

Deux épisodes m’apprennent aujourd'hui que l’aventure tire à sa fin.

Plus de malaise que de jubilation, lorsque le chef d’établissement me redemande de vive voix un choix entre Emma Watson et Su Mai Le et m’explique la procédure de la décision à suivre avec les instances régionales et municipales.

Je lui réponds que pour nous l’essentiel était de participer et le travail réalisé en classe est plus important que la décision finale. Les étudiants de 1ère année, qui pensent qu’un nom de lycée est un symbole destiné à s’user, n’ont-ils pas raison ? Fin annoncée du canular.

Second épisode totalement imprévu.

Sombath, CPE dans le lycée, vient me voir : « On a parlé de ta classe en réunion de direction. C'est fou que les étudiants aient choisi une infirmière vietnamienne. …l’histoire qui ressurgit ici, dans ce lycée.... La violence, la guerre…les êtres humains sont doués pour se faire du mal, c'est pour ça que depuis tout petit, je ne veux pas m’intéresser à ça, je préfère les maths et la guitare….

 

Est-ce qu'elle est toujours vivante cette infirmière ?... Ha bon ? ....tu ne sais pas ?"

 

Sombath est vietnamien. Il a dû me trouver étonnamment peu bavarde aujourd’hui.

Au prochain cours, on regardera un épisode des Yes Men à Bhôpal, histoire de nous placer sous l’égide de grands maîtres en matière de canular.

http://www.dailymotion.com/video/xaa96f_les-yes-men-refont-le-monde-bhopal_tv

Puis on décide quelque chose, à donner à Sombath.


Marlène Pineau

 

Goûter philosophique

 

Hélène Duvialard, professeure-documentaliste au Collège Philippe de Commynes de Tours, organise un mardi par mois (au CDI, de 16h35 à 18h15) un goûter philosophique auquel participent 9 élèves de la 6° à la 3°.

 

La genèse

« Nous avons remarqué, à l'occasion de la préparation d'émissions de radio ou simplement par des conversations informelles au CDI entre professeur et élève, qu'il y avait une demande non négligeable de débat autour des valeurs, de la vie, de l'amitié, des préjugés et de nombreux autres sujets qui demanderaient à être approfondis et relèvent d'une réflexion philosophique. »

 « Michel Tozzi, Oscar Brenifier, Laurence Bouchet et Sylvain Connac m'ont guidée dans ce travail. Tous ces praticiens n'accordent pas la même place à la parole de l'adulte. En ce qui nous concerne, la place de l'adulte doit être réduite au minimum mais il doit être le garant de l'organisation et de la qualité des échanges. »


Au début de l'année scolaire, un formulaire d'information/inscription a été distribué dans toutes les classes, incluant une autorisation des parents puisque l'activité se déroule hors temps scolaire. Il y a eu 18 réponses positives, et 9 élèves présents.

Le goûter-philo intrigue et attire : en mars, une nouvelle élève (5ème) s'est inscrite et une autre (4ème) se joindra au groupe en avril.


Les buts et le fonctionnement

« Il ne s'agit bien sûr pas d'anticiper le travail de terminale mais de permettre à des élèves de tous niveaux d'apprendre à exprimer des idées, écouter les points de vue des autres, les reformuler au besoin, de distinguer idée et exemple, de chercher des concepts sous la multitude des situations de la vie. »


Des règles sont établies :

- chacun parle à son tour

- on peut noter son idée

- si on pense comprendre (ou ne pas comprendre), on peut reformuler son idée jusqu'à ce que l'autre l'accepte comme valable

- il n'y a pas de mauvaises idées, seulement des idées mal exprimées

- on ne juge pas l'autre, on essaie de comprendre, de chercher les conséquences : que faire quand un dit blanc et l'autre noir ?


Le moment commence par le goûter, les élèves et la professeure apportent un gâteau à tour de rôle, le collège fournit boissons et biscuits.


La première séance s'est déroulée à partir d'un thème imposé : l'amitié, avec en support la fable de La Fontaine Les deux amis. Le thème suivant est choisi à la fin de chaque séance ou s'impose en cours de débat.


Dans la "mise en place" de la classe, Mme Duvialard se met en retrait et les élèves prennent tout à tour la parole pour se dire ce qu'ils ont retenu de la séance précédente. Un clin d'oeil, un geste suffisent à se passer la parole. Elle prend en note les diverses interventions, les met au propre sans en changer l'ordre, sans rien rajouter et les distribue aux élèves deux jours après le goûter-philo.

Ci-joint, les notes de la séance à laquelle nous avons participé.


Goûter philo : être homme, être femme (thème choisi parce que le 8 mars est la journée de la femme)

 

 

Zélie, Chloë, Manuel : 6e, Rozenn, Noann 5e, Maxine 4e, Dora 3e (Mathide 6e et Clémence 4e absentes)

 

 

Séance en public : les collègues du groupe de recherche documentaire dans le second degré du mouvement Freinet nous accompagnent

 

 


 

 

Première remarque : s'il y a une journée de la femme c'est bien qu'il y a un problème ! c'est un concept misogyne.Ce n'est pas équitable. Quand il y aura une journée de l'homme on pourra peut-être parler d'égalité.

 

 

Depuis la nuit des temps, la femme s'occupe du foyer, des enfants et des repas, à la maison pendant que l'homme travaille à l'extérieur.

 

 

Il y a discrimination envers la femme mais aussi envers l'homme, des rôles leur sont assignés.

 

 

1789 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : il n'est pas question des droits de la femme. Olympe de Gouges a écrit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle a été guillotinée et les femmes n'ont pas eu le droit de vote avant de XXe siècle.

 

 

On a pourtant en chacun une part de masculin et une part de féminin. Il y a des garçons efféminés et des filles garçons manqués (qui peuvent être des filles réussies).

 

 

Pourquoi donner des poupées Barbie aux filles et des toupies Dragon Ball Z aux garçons ? Une publicité de grand magasin proposait des poupées aux garçons, cela a fait scandale. On a aussi accusé les ABC de l'égalité qui prônaient l'égalité des droits entre les filles et les garçons de vouloir transformer les garçons en filles et de promouvoir une prétendue théorie du genre.

 

 

À études et compétences égales, les femmes dont encore moins payées que les hommes, c'est injuste.

 

 

Dans les familles, il y a aussi des injustices dans la répartition des tâches ménagères.

 

 

C'est ancré dans la société mais pas pour tout le monde, il y a des familles où les tâches ménagères sont réparties, les mentalités évoluent mais pas pour tout le monde.

 

 

On dit que derrière chaque grand roi, il y a une femme qui reste dans l'ombre : pourtant il y a Aliénor d'Aquitaine, Jeanne d'Arc. Pourquoi les femmes restent-elles dans l'ombre et les hommes dans la lumière ? À cause des religions ? La problème c'est que l'histoire est écrite par les hommes.

 

 

La femme porte l'enfant et s'en occupe mais ça ne justifie pas qu'elle reste cachée.

 

 

Idée ancienne et ancrée de la femme douce (avec l'enfant) et de l'homme guerrier, fort, puissant.

 

 

Mais la femme est puissante et forte, il faut l'être pour faire des enfants, accoucher ... la femme a une grande résistance biologique. Aliénor d'Aquitaine a eu des enfants et a gouverné. Les femmes sont plus rapidement matures.

 

 

Cependant en France les femmes sont sous-représentées en politique. Certains hommes politiques n'ont pas supporté d'avoir un chef femme, et ont fait subir les pires avanies à Edith Cresson quand elle était premier ministre.

 

 

La supériorité de l'homme est gravée dans l'esprit des garçons, par exemple, en EPS, ils ne supportent pas d'être battus par une fille. Égo surdimensionné des garçons !

 

 

Remarque : Quand on pratique un art martial, ce n'est pas un problème, on accepte de se faire battre par plus fort que soi, sans considération de sexe.

 

 

C'est l'éducation qui met tout ça dans la tête des enfants.

 

 

Le sexiste est comme le racisme : je ne suis pas raciste, mais ... Voilà une phrase qui ne peut pas bien se finir. Je ne suis pas sexiste mais, une femme président de la république ! vous n'y pensez pas !

 

 

Dans la littérature les femmes sont souvent des personnages de second plan (ex dans le Da Vinci Code) Oui ! mais sans l'intelligence d'Hermione, Harry Potter serait mort et dans la littérature de jeunesse les filles sont de plus en plus des guerrières, courageuses qui sauvent le monde.

 

 

La grossièreté est-elle seulement masculine ? apparemment c'est fini les femmes sont capables des mêmes blagues douteuses

 

 

La question du transsexuel : on peut choisir de devenir pour l'état civil homme ou femme même si cela va à l'encontre de la biologie apparente : la loi le permet.

 

 

Il y a des enfants qui naissent sans sexe défini, on peut les définir comme neutres en attendant qu'ils décident eux-mêmes. Il y a une grande violence à leur assigner un sexe d'autorité et les opérations chirurgicales qui s'en suivent.

 

 


 

 

Les filles pensent que les hommes sont douillets et paniqués pas la souffrance physique. L'image de l'homme viril est écornée.

 

 

Les garçons ne se donnent pas le droit de pleurer pourtant ça fait du bien et les filles ont ce droit.

 

 


 

 

La question du viol : c'est une arme de guerre faite pour humilier l'adversaire.

 

 

C'est un cliché de dire que le viol a lieu la nuit dans une rue sombre, la plupart des viols sont commis par des proches.

 

 

L'idée que la femme qui met une jupe courte a bien cherché à se faire violer revient dangereusement dans les conversations. Les garçons ont le droit de mettre un short quand il fait chaud sans prendre de risques ! C'est injuste. Les femmes ont le droit d'être dans la rue sans être menacées. En plus les femmes n'osent pas porter plainte, c'est très difficile. La femme qui se fait violer a honte, c'est le violeur qui devrait avoir honte de lui.

 

 

En Inde, en Arabie Saoudite, en Égypte le viol est banalisé.

 

 


 

 

Pourtant l'homme et la femme ont besoin l'un de l'autre pour avancer. Ils se complètent.

 

 

L'amour est possible !

 

 


 

 

De plus, il y a des préjugés sur les anciennes civilisations, la femme était plus libre au Moyen-Age qu'au XIXe siècle, chez les Vikings, les femmes étaient puissantes et les déesses aussi : cf Frida.

 

 

 

 

 

Pour conclure : Comment assurer dans une société l'égalité des droits entre l'homme et la femme ?

 

Un livre à consulter au CDI :

 

Prochain goûter : Avons-nous besoin de croyances ?

 
Marjolaine Billebault

 

 

 

Recherches mathématiques en 6°

 Recherche et création en mathématiques

atelier animé par Madame Coper, professeure de maths et Mme Duvialard, professeure-documentaliste.

 

Une classe de sixième (D comme débrouillards) travaille depuis le début de l'année en atelier de recherche et création en mathématiques, une heure par semaine. La professeure de maths intervient une semaine sur deux ; la professeur documentaliste toutes les semaines.

Par petits groupes, les élèves ont choisi des sujets, le mode de restitution (affiches, exposés, émissions de radio ou objet).

Les panneaux/affiches ont été présenté oralement à la classe, entraînant parfois des questionnements.

Les émissions sont des interviews imaginaires ou des tables rondes (interview de monsieur Zéro, de Pythagore, de PI, de Hypathie -à partir de l'article dans Muze et de la BD – Hypathie, Christelle Pécout, Virginie Greiner, Dupuis, collection Sorcières, 2010-

(6d_hypathie.mp3

 

table ronde sur les formes géométriques dans la nature : fractales, toile d'araignée, alvéole des ruches ; la symétrie axiale)

Un pantographe correct a été fabriqué, après un essai infructueux.


Les élèves nous présentent leurs recherches et la manière dont ils les ont menées ; nous écoutons quelques émissions et observons le fonctionnement du pantographe.


En ce début mars, il y a en projet : un théâtre mathématique, un concours de questions et de rapidité, l'invention de problèmes, des blagues mathématiques, des maquettes sur la symétrie, faire des animaux à partir de solides assemblés (cube, cône, sphère, cylindre, prisme)

Quelques élèves-secrétaires notent les idées qui fusent : inventer les maths comme les enfants aimeraient qu'elles soient, parler sur le temps, sa mesure.

Il pourrait y avoir un article publié dans le Presse-papier, journal de la classe quatrième-presse du collège.

Vient sur le tapis la question de l'utilité des maths dans la vie : qu'est-ce qu'il n'y aurait pas s'il n'y avait pas de maths ?

Cette question pourrait être traitée sous forme de théâtre : imaginer la confrontation d'un monde sans maths avec le monde avec maths.



 

Classe-presse en 4°

 

La classe-presse du collège Philippe de Commynes – Tours

 

Nouvelle rencontre avec la classe-presse.

Dans En Chantier n°21, mai 2015 , nous vous avions parlé de cette classe devenue pour 2015/2016 classe à projet.

 

18 élèves sur 24 de cette classe de quatrième sont volontaires pour produire Le Presse-Papier, publication non régulière à la pagination variable, sans rubriques fixes et des émission de radio pour Phil FM la webradio du collège.

Les deux heures hebdomadaires qui s'ajoutent à l'emploi du temps sont placées sous la responsabilité du professeur de français de la classe (en HSA), en tandem avec la documentaliste (corvéable à merci, pilier du projet)

Seuls 12 élèves avaient écrit une lettre de motivation pour participer à ce projet avant la rentrée mais 6 se sont joints à ces premiers volontaires.

Quelques uns ont bien voulu nous parler de cette expérience.

 

Des avantages

Maxine, Antoine, Nicolas sont tous les trois conscients des privilèges que leur procure leur participation à cette classe (accès prioritaire au CDI, à la cantine, droit de travailler en autonomie dans la salle informatique à certaines heures, en même temps que le club radio – certains élèves de la classe-presse font aussi partie du club radio).

Ils sont très satisfaits de pouvoir vendre leur journal A5, à des camarades, à des parents, de recevoir des compliments d'une grand-mère. Un lectorat dont les jeunes rédacteurs sont soucieux et qui les incite à faire le mieux possible. Le montant des ventes va à une association qui coopère avec le Burkina Faso et est particulièrement destiné aux collège de Ouéguédo.

Ils sont fiers du résultat obtenu, et ont touché du doigt la difficulté de trouver la bonne information, la bonne source : que les sujets concernent le collège, soient nationaux ou internationaux (ex: la COP21, l'influence de la pauvreté sur la réussite, la cyber criminalité, …) ils privilégient les recherches personnelles, comme les interviews, à l'usage d'internet.

Dans le domaine scolaire comme personnel, ils notent des bénéfices : ils font des progrès en français et ils s'enrichissent.

Des contraintes

Les thèmes des articles du Presse-Papier, qui doivent avoir un rapport avec le vécu des collégiens,sont choisis en fonction de l'actualité ; les articles trop égocentriques sont évités ou retravaillés pour présenter un intérêt général.

La publication est sous le contrôle du chef d'établissement et les journalistes en herbe insistent sur la censure, sur la limitation de la liberté d'expression. Si l'une d'entre eux est catégorique : elle est prête à mourir pour dire ce qu'elle a à dire (depuis la sixième, elle veut être journaliste) ; un autre est plus réservé : le journalisme est une activité intéressante mais il n'est pas prêt à risquer sa vie !

Du plaisir !

Ce qui ressort, c'est le plaisir !

Le plaisir d'avoir une nouvelle vision du monde et de l'actualité ;

celui de travailler avec un « prof drôle », dans une bonne ambiance qui règne même en dehors des conférences de rédaction ;

celui d'avoir découvert son talent d'écriture, sa « plume » ;

celui d'avoir l'occasion d'exprimer ce que l'on ressent, ce que l'on pense (même s'il faut ruser : certains sujets comme la politique doivent être traités de façon subtile pour ne pas être refusés), de se faire entendre et comprendre par les autres, par les adultes surtout.

Plaisir encore de recevoir une journaliste professionnelle, de participer aux Assises du journalisme....

Quel avenir ? 

Pour l'enseignant, la classe-presse apporte des avantages, même aux élèves qui n'y participent pas ; c'est un moyen de faire le programme autrement. C'est aussi l'occasion d'une formation accélérée en informatique éditoriale.

Élèves, enseignant et documentaliste sont inquiets et frustrés à l'idée que l'avenir de la classe-presse est compromis à cause de la réforme du collège.

Ils auraient envie d'améliorer la publication, du point de vue de la mise en page, de la typographie.

Que deviendra le Presse-papier ?

 

 

On peut écouter le direct de l'année dernière ici
http://webradio.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/spip.php?article205


 

 


Joëlle Brault, Nicole Chosson




 

 

Classe accueil

 

Au Collège La Noë Lambert de Nantes, un temps d'accueil pour une classe de 6ème

 

« Apprendre ensemble », tel était le premier titre de ce projet, initié par la documentaliste et une enseignante de français, professeur principal de la classe. Leur volonté : proposer tous les matins de la semaine un temps d'accueil d'une demi-heure, de 8h30 à 9h, comme un sas entre la maison et l'école, un moment pour se retrouver avec bienveillance avant de commencer la journée au collège.

En septembre 2014, la classe de 6ème E est tirée au sort pour bénéficier de ce projet. 


Lundi matin...

C'est le jour du Quoi de neuf ? Après le week-end, les enfants ont des choses à raconter, ce qu'ils ont fait, vu, entendu, vécu. Parfois, des questions sont soulevées et suscitent des recherches qui seront exposées lors du temps du jeudi. L'organisation est coopérative avec maître du temps, distributeur de parole et prise de notes pour le compte-rendu.

Après Noël, ce temps va évoluer vers un « Quoi de neuf dans l'actualité ? », Des différences socioculturelles sont apparaissues (les enfants ont raconté les cadeaux reçus à Noël...) et les enseignantes choisissent alors de limiter les récits personnels.


Mardi matin...

C'est débat-philo. La classe est divisée en deux et chaque groupe réfléchit sur des sujets proposés par les enseignantes. Par exemple : Qu'est-ce qu'être élève ?, Qu'est ce qui est nouveau pour un élève de 6ème ? Puis plus tard les élèves ont choisi eux-même leurs sujets (le sport, les valeurs véhiculées, différences filles/garçons…)

La difficulté rencontrée a été le manque d'arguments et d'idées chez les élèves. Certains d'entre eux n'ont pas l'habitude de la discussion ou du débat. Des textes pourraient être proposés pour préparer le débat de la semaine suivante.


Jeudi matin...

Carte blanche pour des activités diverses. Cela peut être un temps d'exposé, de devoirs ou de révision. Mais les élèves ne savent pas toujours quoi faire de la liberté dont ils disposent !

Les enseignantes proposent d'abord une liste d'activités possibles, mais toujours liées au travail scolaire. Aux alentours du mois de février les élèves vont proposer Jeux de société et le succès est immédiat !


Vendredi matin...

Conseil d'élève. Les élèves choisissent l'activité du jeudi matin, parlent entre eux (pas d'intervention de l'adulte) de difficultés rencontrées avec un professeur,...

On organise aussi des marchés des connaissances où les élèves échangent leurs savoirs. Il y a eu un atelier pâte filo, jonglage, prises de judo, etc.


Par ailleurs, un tutorat était proposé deux fois par semaine, le mardi soir de 16h30 à 17h30 et le vendredi après-midi.

C'est une aide aux devoirs qui est faite entre eux (d'après les écrits de Sylvain Connac* : Apprendre avec les pédagogies coopératives : démarches et outils pour l'école, ESF 2009 ) : un élève qui a besoin d'aide écrit son nom et la matière sur laquelle il travaille, et un autre élève vient aider sur ce point.


Bilan des différents interlocuteurs :


Pour la vie scolaire et les professeurs, cette classe était particulièrement ponctuelle et se mettait rapidement au travail.

Du point de vue des élèves, l'aide aux devoirs et les débats philo ont été très appréciés. Ce temps leur a permis de prendre confiance en eux.


« Au début je ne voyais pas l'intérêt de ce temps d'accueil mais je crois que l'année prochaine cela va me manquer. »

Killian


Du côté des parents, ce projet a été soutenu, et un papa voulait que son enfant soit dans la classe accueil l'année suivante (ce qui est sans garantie car cette classe est choisie au hasard).


Les enseignants n'ont cependant pas constaté d'impact notable sur l'ambiance générale de la classe. L'entente a été maintenue, sans résoudre pour autant tous les conflits.



* Voir également le film « Ecoles en France », sur l'expérience de Sylvain Connac dans son école.



Entretien avec Anne-Marie Hoste, documentaliste,

propos recueillis par Constance Ascar et Joëlle Brault.

 

Voyage en écriture

 

Voyage en écriture


Écrire pour soi au lycée professionnel Jean-Baptiste-Jacques Augustin, c'est le projet de l'enseignante de français et de Joëlle Brault, la documentaliste pour la classe de 1ère bac Pro ASSP (Assistant Soins et Services à la Personne). En partenariat avec l'association Labo des histoires*, les élèves ont pu pendant une vingtaine de séances de deux heures au CDI pratiquer l'écriture en atelier.


Pour partir en voyage, il faut d'abord créer son carnet. Toutes les formes, matières sont permises. Ce carnet sera la trace de leur voyage : tous leurs écrits y seront conservés ; les créations, les photos souvenirs des séances, leurs récits.

L'animateur du Labo des histoires donne les consignes à chaque séance. A partir d'une liste de mots, les élèves en prennent au vol pour faire un petit répertoire. Ensuite ils doivent en faire un texte, souligner ce qui leur plaît le plus et en faire un résumé. Tous ne sont pas convaincus de l’utilité de ces ateliers. Pour motiver le groupe, les enseignantes prennent une heure pour en discuter : chacun doit dire avec deux ou trois mots ce qu'il a ressenti. On peut lire les mots « super », « intéressant », mais aussi « bruyant », « étonnant », « intrigant ». La classe apaisée accepte volontiers de piocher des mots dans la valise de l’animateur lors de la deuxième séance. La collecte de tous ces mots permet de créer un répertoire collectif qui est affiché sur les murs du CDI. Chaque élève écrit à partir de celui-ci, souligne ensuite des morceaux de phrase, les lit, puis les crie. Le troisième atelier est un jeu de « non sense » : écrire un récit avec 6 mots et une situation. Le travail d'écriture est accompagné de mise en voix, lecture à voix haute de ses textes. Le projet comprend également un travail de mise en voix, animé par une troupe de théâtre locale qui aboutira à un spectacle. Lorsque la motivation faiblit, les enseignantes proposent du découpage, collage, bricolage, liés à l'écriture.


L'écriture est complétée d'une découverte de l'univers de l'écrit ; rencontrer un écrivain, aller au théâtre, visiter un salon du livre « Les Imaginales » à Épinal.

Dans ce cadre, les élèves ont rencontré Charlotte Bousquet ; recherche sur l'auteure, restitution sous forme personnelle et originale, élaboration de questions et de gâteaux ont permis de recevoir l'écrivaine.

La classe a également assisté à une répétition de la pièce Biedermann et les incendiaires de Frisch. Le metteur en scène a d'abord lu le texte, les comédiens ont ensuite joué. Certains sont entrés pour la première fois dans un théâtre. Les élèves ont pu se rendre compte du travail et des choix de la mise en scène. Le soir du 22 janvier, ils ont assisté à la représentation.


Le projet est complété par un objectif professionnel, les élèves vont réinvestir leur vécu en animant elles-mêmes un atelier d'écriture auprès de personnes âgées. Elles doivent élaborer une fiche d'animation en prenant en compte les compétences des personnes âgées.


*Le Labo des histoires : Le Labo des histoires est une association à but non lucratif fondée en 2011, dédiée à l’écriture. Le soir et les week-ends, le Labo offre une grande variété d’ateliers gratuits destinés aux jeunes de moins de 25 ans (Site : http://labodeshistoires.com/lbh/).


Anne-Marie Hoste