Etendage, le fil rouge de Delphine - stage de Gétigné

Revue CréAtions en ligne n° 235 "J'y connais rien en arts plastiques mais j'en fais !"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°235 - Publication : décembre 2017

Stage du secteur Arts et Créations de l'ICEM, Gétigné (Loire Atlantique) - Delphine

 

 

"Etendage", fil rouge 2016, Moulin Neuf

Mon fil rouge est depuis l'été dans sa cagette "Fruits de FRANCE" : cagette en carton, au format pratique pour être transporté dans une voiture chargée pour les vacances en famille et ensuite rangée sur une étagère.

En quittant le stage, je me suis dit que je transformerai l'étendage et son contenu en livre.... et puis nous voilà en octobre et il est resté dans la cagette en carton !

Prospectus, tissus, papiers, fils, une main en terre égarée, brouillons griffonnés, morceaux de briques de lait, impressions, collages, et la carte-tarte de Lucie aux petits lutins, écrite avant de quitter le stage et de se séparer. Je cherche mes notes au milieu de tout cela... et je comprends le cahier de bord des collègues !

C'est mon premier stage Art et Créations, c'est aussi mon premier stage en auto-gestion. J'ai vraiment apprécié le partage et l'investissement de chacun et chacune dans la préparation des repas. Ce fut un régal, toute la semaine, nous avons découvert des spécialités culinaires et des dénominations chantantes selon le coin d'où l'on venait.

Le lieu du stage est aussi surprenant, inspirant et ressourçant : au détour de la ville, d'une usine, le moulin, les bords de Sèvre, la verdure, les mousses, les fougères, les roches, de grands arbres, des libellules bleues, des maisons d'inspiration italiennes.

Et nous partons pour Nantes. Incroyable flânerie, suivre la ligne verte, ou pas, pour découvrir la ville, son architecture, son engagement, le changement qui est en marche.


Nantes
ville moderne,
ville énergique
et vivante :
se laisser porter, s'imprégner.



Des envies de gribouiller apparaissent, amusement, prise de conscience...
quelle richesse ! Nantes me fait rêver !

Et ce fil rouge à trouver, à attraper, par quel bout ? Comment démarrer ? Qu'est ce que je vais y mettre ?

Les propositions d'ateliers viennent nourrir, donner un éclairage nouveau, participer à plusieurs à une production pour se lancer et trouver un bout de la bobine du fil rouge !

L3V et Haïkus aux côtés de Simone : je trouve des mots, j'organise des impressions, des images, et je mêle productions plastiques et écriture. Je prends mon temps pour frotter ces belles feuilles de fougères, coller le papier de soie, et je me fais plaisir à produire ce dessin-collage ; je vis pleinement ce moment.
Puis il faut écrire, j'hésite, je me lance et ça vient. Le regard bienveillant et encourageant de Simone aide à faire.
Première production collective, un kamishibaï A3 : propositions plastiques, livres de chacune et écriture en Haïkus.

Je vais aussi à l'atelier marionnette pour rencontrer Eliane et farfouiller dans la montagne de tissus, rubans, boutons, paillettes... ça brille, c'est doux, c'est plein de couleurs, ça fait envie tous ces tissus ! Un vrai trésor ! Qu'est ce que je vais faire de cette marionnette pour mon fil rouge ??... et ce sera Nadia qui s'en servira pour présenter le sien. Hélène récupère une série de pinces à linge bonhommes fabriqués sur son modèle, pour sa ballade nocturne.

 

Jacqueline nous a présenté des livres en tissu et des tapis de lecture : émerveillement ! Couleurs vives, feutrine, manipulation de formes pour créer des personnages, c'était magique! Je pense que des enfants ont la chance d'utiliser ces outils. Et ça donne envie de s'y mettre à sa mesure.

 

Je propose un atelier gravure sur brique de lait. La technique d'impression "nomade" n'est pas au point, nous tâtonnons ensemble, Jacqueline n'est pas loin pour aider, Agnès non plus ! Les premières impressions sur papier (non mouillé) ne fonctionnent pas, ni avec le "gaufrier" Freinet, ni avec la machine à pâte. Les essais suivants sont réalisés sur tissus avec la machine à pâte. Et là les résultats sont satisfaisants. On se régale, un grand merci à tous.

Ensuite, encore d'autres visites, La Garenne Lemot, La cité radieuse de Le Corbusier... et ce village en face de Nantes qui dit "NON !" à un projet d'usine : impression du slogan et son dessin d'usine sur tissu !

J'ai envie de poursuivre les impressions sur tissus.

Ne sachant comment présenter mes collages, coutures, textes, je pars sur un étendage, type La grande lessive.

J'installe tout avec les pinces à linge, puis finalement je ne laisse que les productions plastiques. Je distribue les textes aux copains : à chacun de trouver la place adéquate, ainsi tous participent à l'étendage.

Le (Mon) Voyage à Nantes

"VERS, tout ce qui se contemple, se palpe, se respire" Colette
Voyage d'Est en Ouest, Rouler vers le Moulin Neuf, Verdure, Granit, Rivière.
NANTES.
Ligne verte sinueuse, elle guide mon pas, je te suis de surprises en surprises, mon œil se ravit. URBANISME ENGAGE.
Dragons qui serpentent. Surprise, ils m'encerclent. SILENCE. Gouttelettes d'eau. Retrouver la ligne verte.
Lapin de (la) Garenne.
EAU. DEMOIS'AILE
COULEUR. COOL HEURT. COULE HEURE
RADIEUSE.
UTOPIE EN MARCHE.

 

L'imprimerie Freinet me captive : elle n'a pas servi depuis longtemps, je range les caractères, je les frotte. Je n'ai pas de composteurs, mais je bidouille, pour imprimer mes haïkus sur tissus avec la presse d'écolier. Ophélie avait apporté des caractères d'imprimerie tampon, je les utilise aussi.

Et puis, cette envie de couture à la façon du tapis lecture "TCHOUM" présenté par Jacqueline réapparait : toile de jute, laine, feutrine, paillettes, ficelle, lignes vertes et fils rouges brodés tard le soir !

Je me rends compte aujourd'hui que ce fil rouge, c'est un concentré de toutes les énergies croisées pendant le stage. Il me permet, maintenant de présenter le stage et de partager la joie et le bonheur de créer à plusieurs, d'échanger et d'apprendre ensemble. Avoir vécu cette expérience pendant une semaine raisonne dans ma pratique en classe. Ces installations éphémères de papiers, ont ravi mes yeux et mes oreilles. Bruissement de l'air sur le papier métallisé, heureux jeux de lumière sur les bandes de tissus colorés au hasard de la pluie, le papier et "Le silence qui me permet de l'entendre" - phrase écrite sur l'un des bâtons de bois jetés au fil de l'eau lors de la présentation d'Annick, Martine et Pascale.

Merci à tous, aux organisatrices, Agnès, Jacqueline, Eliane, Simone, Ophélie et Lucie, merci aux collègues de Belgique Isabelle, Nadia, Virginie, votre point de vue m'éclaire tellement et toutes les belles rencontres, Martine, Pascale, Annick, Emmanuelle, Hélène, Pascale, Nathalie, François et Virginie.
Bonheur partagé !

J'y connais rien en arts plastiques mais j'en fais !